Untergang

– Trop humain !
– Trop sensible !
– Trop pas assez démoniaque, pas assez représentant du diable sur Terre !

Extrait de quelques unes des critiques qui accueillirent Der Untergang, film sur les derniers jours d’Hitler, une oeuvre d’Oliver Hirschbiegel, réalisant là son troisième film. Il faut dire que parler d’Adolf Hitler n’est jamais facile, quelque soit la bonne foi dont pour être animé le réalisateur. On touche à l’une des plus grande catastrophe de l’humanité, LA guerre de tous les superlatifs. Il fallait un ennemi à la hauteur des dommages irréparables engendrés, comme si, dans tout bon film hollywoodien, on pouvait faire remonter le « mal » à une seul source : Hitler, Hitler, Hitler, répétons-le ad nauseum pour se convaincre que le mal, c’est lui, le bien, c’est nous. Cela n’empêchera pas Ian Kershaw, historien, de publier des biographies sur le mal, ni Hirschbiegel d’en adapter certains passages.

Hirschbiegel a été accusé de nombreuses choses qui doivent faire mal. « Pactiser avec Hitler » ne doit pas être de tout repos, surtout lorsque l’on prend conscience de la symbolique que représente cette homme. Humaniser un tel homme, c’est s’enfoncer plus loin dans les cercles de Dante. Il faudrait voir à ne pas accuser à la légère Hirschbiegel de réaliser un film qui traite à la légère de Hitler : des accusations de ce type font mal.

Assez de méta : qu’en est-il concrètement ? Qu’est-ce que le film montre, en mettant en scène Hitler qui s’adonne au baise-main ? Tout d’abord, le Führer est interprété par Bruno Ganz, un acteur ayant compris que le surjeu ne desservirait le film : à la constante recherche aux confins de la folie, Ganz explore un personnage ambigu, incompréhensible, avec un maestria stupéfiante. Présent et imposant dans chaque scène, le charisme dégagé aide à saisir l’amour sans borne que vouaient certains fidèles au chef germanique. Il est inutile de crier pour se faire obéir, la présence animale du Führer déconcertait; mais très vite, nombreux vont l’abandonner, partir sans un regard.
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Akira Kurosawa

Mythe oublié au pays du soleil levant Le 6 septembre 1998 mourut d'une crise cardiaque l'un des plus célèbre, pour ne pas dire le plus célèbre réalisateur nippon : Akira Kurosawa. Dans une indifférence presque totale, un encart dans les revues populaires, «l'Empereur» - surnom donné par ses pairs - s'est éteint. En 1971 il avait déjà eu à souffrir de l'incompréhension du grand public, et manque de peu sa tentative de suicide. Sa vie ressemble à une tragédie shakespearienne,…

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Le Troma de Lloyd Kaufman

Je ne suis pas du tout un fan de gore. Non, je trouve même ça plutôt chiant, hormis quelques perles comme Evil Dead, Bad Taste, et quelques autres qui ne me viennent pas à l’esprit. N’empêche que, à force de me dire que c’est niais, qu’il n’y a rien d’intelligent, j’ai décidé de tenter de dénicher quelques trucs sur le sujet. Et c’est là que j’ai découvert (il y 3-4 ans maintenant) un certain Lloyd Kaufman, qui se trouve être l’un des plus grands producteurs de gore aux USA. Il a faillit me faire changer d’avis sur le sujet, en particulier lorsqu’il parle d’Hollywood.

Du Gore!!! De l’Humour!!! Du Sexe!!!

Tels sont les trois chevaux de bataille de la Troma, doyenne des sociétés de production indépendantes américaines. Depuis plus de 30 ans, ces lilliputiens du cinéma luttent contre les majors Hollywoodiennes en osant toujours plus, en allant toujours plus loin dans le vulgaire et la Z-erie. Tant et si bien que la petite société a acquis au fil des ans et des productions (pas loin de 200 films à leur catalogue de distributeurs) un statut culte et le soutien de milliers de fans à travers le monde.
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Gremlins

Selon l'âge dont dispose le lecteur enthousiaste de cet article, le titre a de grandes chances d'évoquer un conte aussi fort que sorti des frères Grimm. Et pourtant : à l'origine, Gremlins est tout juste de la bonne série B. Des personnages peaufinés, un scénario et une ambiance sympatoche, mais de la série B malgré tout. J'en veux pour preuve l'humour décalé des monstres : les gremlins plante dans l'appendice charnu arrière des seringues, se déguisent en femelles gremlins (scène…

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Avoir l’IMDb à la maison

Ceci est la copie d’un message que j’avais écrit sur le net il y a… pfiou, peut-être 5-6 ans. Il est néanmoins toujours valide, même si l’ADSL a rendu ce besoin moins impérieux.

L’imdb est le site de recherche sur le cinéma le plus complet au monde. Depuis plusieurs années, il est possible de « l’installer » chez soi. Non, je ne déconne pas, le seul problème, c’est que… ça prend de la place. Chez moi, j’en suis à 1,5 Go. Donc petits joueurs du disque dur s’abstenir.
Différentes étapes pour consulter tout ça depuis son PC, et croyez-moi, c’est devenu très simple avec le temps.
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Le dogme 95

Le « Dogme 95 » est reproduit ici dans son intégralité… Il a pour but de « s’élever contre le cinéma d’illusion ». Il présente une série de règles statutaires intitulées « Voeu de chasteté » :
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Les invasions barbares

En francophonie, l'accent le plus méprisé est sans conteste le québécois. C'est presque devenu un sport national que de vanner les expressions et autres accent de la Belle-Province. Pour dépasser ces a-priori somme toute assez primaires, le cinéma est un outil absolument formidable; la force que dégage de ce média, lorsqu'il est bien maîtrisé, est un défi à toute la méfiance que se construit notre espèce vis-à-vis de ce qu'elle ne connaît pas, ne comprend pas. Les invasions barbares parlent…

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