Anti-sionisme – histoire d’incompréhensions mutuelles

Alors que la peste brune monte de toute part dans les démocraties, l'antisémitisme s'invite au buffet de la violence radicale en se servant d'une pincée de propagande, une bouchée de swastikas, et avale goulûment un cocktail de peurs diverses. Celui que l'on croyait à jamais mort ne pouvait le rester, et le Grand Ancien à tentacules sort de son repos. Oui, la maladie antisémite est de retour. Elle n'était jamais totalement partie, mais restait tapie, secouant de temps à autre…

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Se découvrir raciste après avoir été au service des droits humains

Après 18 mois passés dans 5 pays très différents d'Afrique subsaharienne (Kenya, Ethiopie, Cameroun, Côte d'Ivoire, Togo), il ne m'est plus possible de me voiler la face: je suis raciste. Ce constat horifiant est à la mesure de ma surprise. Soyons honnêtes, après 10 ans à oeuvrer à l'amélioriation des droits humains universels depuis sa capitale, Genève, avec des missions et collaborations régulières avec la société civile, les institutions et les gouvernements du monde entier, ce type de révélation détonne…

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Féminisme: #metoo, un énième signe du changement de régime égalitariste

Au degré de culture auquel est parvenu le genre humain, la guerre est un moyen indispensable pour la perfectionner encore ; et ce n’est qu’après l’achèvement (Dieu sait quand) de cette culture qu’une paix éternelle nous serait salutaire et deviendrait possible.
Kant, Conjectures sur les débuts de l’histoire humaine

L’émergence du féminisme dans les années 60 est le plus grand bouleversement intellectuel depuis la pensée rationnelle socratique. Sauf que Socrate n’a « que » changé la manière de penser d’une élite, alors que les féministes ont redéfinis les rapports de forces entre homme et femmes, ont renvoyé des traditions millénaires aux oubliettes, ont émancipé l’humanité de son obsession de la nécessité naturelle. Ce n’est pas un hasard si le féminisme accouchera du respect des minorités sexuelles, du droit à l’avortement, de l’écologie, et surtout de la a pensée post-moderne : tout ce qui était inenvisageable jusqu’alors, car la société qui encadrait la reproduction (ou plutôt la survie de l’espèce), est balayé. La contingence s’impose et devient norme. Les femmes deviennent plus que de simples outils à procréer, et accèdent à la catégorie si enviée d’êtres pensants. Les femmes devenant plus qu’un simple utérus, les bases du patriarcat oligarchique sont soufflées. Un Etat total, avec pour nouvelle idéologie l’égalité totale, sort des cendres du vieux monde.
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C’est toi qui l’a voulu

C’est au milieu des souris qui dévorrent les miettes de pain rassi que j’ai eu la mauvaise idée de laisser traîner, et quelques fourmis qui parcourent l’écran comme de mauvais pixels, qu’une vague de nostalgie me prends. Les chiens de garde aboient au dehors, seule la pluie les interrompt. Quelques cafards se rappellent à mon bon souvenir de temps à autre, et mes habits séchés au soleil sentent la lessive bon marché. Est-ce qu’il s’agit là de lignes de plaintes, que je terminerai par un @SwissConfederation ? C’est en fait tout le contraire. Mes réflexions, mes voyages, mes discussion, et mes intuitions me poussaient à le faire. Recommencer à zéro, pour plus d’humilité. Restreindre mon train de vie, qui n’avait rien d’exhubérant, mais que je ressentais malgré tout comme de l’opulance. Travailler dans un nouveau combat perdu d’avance, non parce que je pense pouvoir le gagner, mais parce que si ne mène pas la lutte de toutes mes forces, la honte recouvrera mes derniers instants de lucidités. Expérimenter enfin l’Afrique, elle qui m’a tant donné, et à qui je ne pourrai jamais rembourser ma dette.
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Des géants décimés pour une poignée d’ivoire, les dessous du braconnage d’éléphants au Kenya

La Tanzanie en 6 ans a perdu 60% de ses éléphants. Si par conséquent rien n’est fait, il ne reste que 4 courtes années pour pouvoir voir des éléphants dans ce pays. La pauvreté, l’appât du gain mâtiné de corruption et l’ignorance forment le triptyque dévastateur menant à la ruine de la mégafaune en Afrique. Tous les pays africains, même les plus soucieux de préserver leur richesse naturelle, sont aujourd’hui confrontés au fléau du braconnage. Afin de mieux appréhender la réalité de la lutte pour sauvegarder ce qu’il reste de la vie sauvage en Afrique, je suis parti pour deux semaines afin de participer à un programme au Kenya de soutien aux Rangers. J’y ai rencontré des héros parfois inconscients des dangers auxquels ils font face, car pour une poignée de dollars ils risquent leur vie pour protéger les derniers géants de la savane. Une rencontre passionnée, marquée de respect pour des gens qui risquent tout sans avoir des moyens à la hauteur de leur tâche.

Elephant braconné dans le parc de Tsavo, KenyaLes éléphants disparaissent de l’Afrique, mais pour la plupart d’entre nous cela ne reste que des chiffres qui se soustraient. Car on ne prend conscience de la valeur d’un éléphant que lorsqu’on voit le cadavre de l’un de ces mastodontes. Un immense sentiment de gâchis se mêle à l’odeur insupportable de la putréfaction. Tout ça pour ça ? 5 tonnes ou plus de viande qui ne seront pas même consommées, des mouches qui s’activent avec frénésie, et l’on remarque à peine la défense manquante de l’éléphant trépassé. Pour quelques kilos d’or blanc (environ 2’000 dollars le kilo sur le marché, mais le prix de vente peut atteindre 30 fois cette somme !), les vrais rois de la jungle se font mettre à mort. Car les braconniers, soucieux d’opérer rapidement, tuent la plupart du temps les éléphants pour une seule défense. Ce n’est que s’ils pensent ne pas avoir été repérés par les rangers qu’ils reviennent par la suite sur le lieu de leur méfait pour s’emparer de la défense restante. Les scrupules, les regrets appartiennent au monde de ceux qui observent les éléphants évoluer sans un bruit dans leur milieu naturel, émerveillés que de si grands animaux puissent se déplacer en silence. C’est cet univers, fermé aux braconniers vénaux, que les rangers du Kenya s’acharnent à préserver.

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Virunga, SOCO, complicité des banques

(English version of the letter to UBS is available here)

Le parc des Virunga est le plus ancien parc naturel d’Afrique. Il abrite les derniers gorilles des montagnes, des pêcheurs qui vaquaient en toute quiètude à leurs activités, et foule d’animaux en voie d’extinction, comme les éléphants. Je ne saurais trop conseiller le documentaire « Virunga », un documentaire qui fait figure de manifeste de combat pour une région où les convoitises de l’entreprise pétrolière « SOCO International » sèment la mort et la corruption, et augmente le braconnage des espèces animales menacées.

L’une des manières de venir en aide à cette région qui n’a franchement pas besoin d’aide extérieure pour avoir des problèmes, c’est d’écrire systématiquement à tous les actionnaires de « SOCO International ». La liste intégrale est disponible ici. Ma banque faisant partie de ces actionnaires, voici ce que je lui ai écrit ce jour. N’hésitez pas à vous en inspirer, mais ce type d’action a déjà mené l’Eglise d’Angleterre à réagir (oui, elle fait partie des actionnaires!). A vous de jouer.
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La réponse de la Jordanie sera ferme, terrible et forte

Daech, l’Etat autoproclamé islamique, vient une fois encore de nous rappeler combien de chemin a été parcouru en Occident dans son rapport à la violence. A la suite des deux assassinats des reporters japonais, l’Etat totalitaire islamique, l’Etat totalisant islamique, a brûlé vif dans une cage un pilote jordanien capturé. Le procédé d’exécution est insoutenable, il est difficile de garder son sang-froid face à la bestialité dont fait preuve le gang à la tête de Daech. Semaines après semaines, les tweets, les messages enregistrées, des vidéos atroces mises en scène nous confortent dans le choix des sociétés basé sur l’égalité et la liberté. Nous n’avons plus le goût du spectacle de la sorcière que l’on met à mort sur un bûcher.

Seulement voilà, malgré tout ce que peuvent avoir d’odieux et d’exécrable nos barbus du Moyen Orient, il convient d’éviter de verser dans l’angélisme, ou au contraire dans la diabolisation. Point d’angélisme, car ces désaxés sont nos ennemis; ils nient toute humanité et réfutent toute différence possible pour l’humanité. Ils combattent pour un monde uniforme, soumis à des règles divines définies par une poignée de leaders à la tête du gang. Ils meurent par grappes parce que le principe même d’une universalité qui ne se plierait pas à leurs préceptes est inacceptable. Cette forme de totalitarisme ne (re)connaît pas l’autre, et lorsque l’autre est inexistant, la table des négociations n’est occupée que par une partie sur deux. La négociation n’étant plus une option, il convient de mettre fin au cancer nihiliste qui nous ronge. Daech doit disparaître, et cela physiquement. En dehors de la solution militaire, on voit mal quelle stratégie pourrait voir le jour pour remplir le cahier des charges.
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De la liberté d’expression (totale) expliquée

On a commencé à mourir sur le champ de bataille de la liberté d'expression, aussi bien du côté de ceux qui l'aiment que du côté de ceux qui ne la connaissent pas. On a commencé à mourir à des milliers de kilomètres de l'endroit où le prophète de l'Islam a été caricaturé; ces morts seront suivis, à n'en pas douter, par d'autres qui seront bien plus proches du lieu de l'acte blasphématoire, et qui mettront tout en oeuvre pour ne…

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