Que celui qui ne s’occupe pas de politique se rassure : cette dernière finira bien par s’occuper de lui.

Et surtout… la santé !

Charlie est mort, vive Charlie. La France se réveille avec la gueule de bois du pays touché par le terrorisme. Au même moment où des esprits libres se sont évanouis pour de bon, 2’000 morts au Nigeria victimes des djihadistes de Boko Haram nous rappellent que c’est un combat contre lequel nous ne sommes pas tous également armés. Les Français, eux, avaient des plumes; les Nigériens, eux, auraient peut-être souhaité en posséder. Quant à Breivik, lui, il se marre dans sa cellule, il se frotte les mains avec célérité, ces mêmes mains qui méthodiquement, ont mis le feu à une septantaine de Norvégiens.

La guerre dans laquelle nous sommes définitivement engagés, une guerre qui était là mais que nous refusions de voir, n’a de civilisationnelle que notre esprit limité. A la suite du 11 septembre 2001, les États-Unis, que l’Europe et surtout la France ne comprenaient pas, ont lancé la « guerre contre le terrorisme ». Il faut dire que question guerre, les Étasuniens en sont friands: contre le communisme, contre les drogues, contre les dictatures… il n’est plus un souci qui ne se résolve sans des tenues treillis. Là où le bât blesse, c’est qu’on ne peut parler de réussite: les gauchistes se maintiennent en Amérique latine malgré les assassinats, les drogues dures n’ont jamais autant extasié les Américains, les dictatures ont été remplacées par d’autres dictatures… La civilisation américaine, comme toute puissance hégémonique dans l’histoire, ne cesse d’attiser le feu dans lequel elle se brûle et se perd avec un plaisir masochiste. L’attaque ignoble du 11 septembre, écho d’une frustration qui a grandi dans un terreau fertile depuis des décennies, a engendré le fils naturel des États-Unis : la guerre. En Afghanistan, en Irak, au Yémen, au Pakistan, en Somalie, la liste des pays ciblés est longue. Et lorsqu’ils n’ont pas envoyé leurs boys faire le travail, ce furent des intermédiaires qui s’en chargèrent.

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Le triomphe de Heidi

C’est l’histoire d’une jeune fille amoureuse de la montagne. Entourée de ses vaches, dansant sur le yodel, elle n’avait de cesse que de fourrer ses lèvres dans ces instruments oblongs pour en sortir la longue plainte propre à réveiller toute la vallée. Rieuse et joueuse, elle partageait avec l’impératrice Sissi un goût pour l’indépendance, la sincérité et la simplicité. Heidi la rebelle goûtait aux nourritures du terroir, un fromage brut sans chichi, une viande dont elle préférait oublier la provenance – elle avait passé l’été à jouer avec la belle Jahrhundert dite « la cornue », elle ne saurait l’imaginer dans son assiette. Elle évitait de fricoter avec ceux de la ville, dont le discours ennuyeux la détournait de la magnificence des pics enneigés qui s’offraient à elle. Ces industriels qui lui parlaient de progrès technique et scientifique alors qu’elle contemplait une nature pure, n’avaient aucun intérêt pour elle. Ses vaches grasses, ses fromages laiteux, ses vallées intactes suffisaient à rendre heureuse Heidi. Heidi court dans l'herbe des Alpes suissesSauf que ce bonheur et cette simplicité n’étaient que sur papier; Heidi était une fille pauvre, famélique, le cinquième enfant d’une famille de dix individus. Sous la pression de la faim, après avoir mangé Jahrundert et toute sa descendance, Heidi quitta ses vertes ou blanches vallées pour la ville, dans l’espoir d’une vie meilleure.
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L’ambassadrice Laura Dupuy Lasserre rappelle au Bahrein l’importance de protéger les défenseurs de droits de l’homme

Dans un acte de courage remarquable, l'ambassadrice Laura Dupuy Lasserre (présidente du Conseil des droits de l'homme) a profité de l'adoption du rapport lié à l'Examen périodique universel (EPU) du Bahreïn pour faire part de sa préoccupation à M. Salah Bin Ali Mohamed Abdulrahman, Ministre d'État aux droits humains du Bahreïn. La présidente du Conseil a en effet été informée qu'une campagne de presse menaçant les défenseurs de droits humains était en cours au Bahreïn, et que les défenseurs des…

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Pourquoi l’écologiste qui s’engage se doit d’être Vert-e

Aux côtés du lieu commun qu'est la sempiternelle phrase "c'est l'atome ou la bougie", le militant vert se voit opposer un autre grand classique : pourquoi "l'écologie" devrait-elle s'intégrer dans la politique ? Pourquoi un parti Vert, plutôt que des partis tentés de vert ? L'écologie n'aurait ainsi pas sa place dans un monde gouverné par l'axe gauche-droite, l'écologie ne devrait pas se plier aux règles idéologiques de la sphère politique. Pour autant que l'idée d'une dépolitisation de l'écologie paraisse…

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Syrie: Vote en faveur l’établissement d’une commission d’enquête au Conseil des droits de l’homme

Au cours de la session spéciale du Conseil des Droits de l'Homme des lundi et mardi 22-23 août 2011, 33 pays se sont prononcés en faveur (4 contre et 9 abstentions) de l'établissement d'un commission d'enquête sur les violations commises par le régime de Bachar al-Assad. Il était difficile de faire plus, puisque le Conseil n'est qu'un organe subsidiaire rapportant à l'Assemblée Générale des Nations Unies. Compte tenue des circonstances (plus de 2000 morts selon Navy Pillay, la Haut Commissaire…

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Initiative extrême droite: l’usine à Breivik

Encore une initiative, encore liée à l'immigration, encore tapageuse. L'UDC suisse, mouvement politique ouvertement d'extrême droite qui a l'étrange particularité d'être le premier parti helvète, revendique sans gène aucune son lien avec Anders Breivik, le Norvégien récemment passé berserk comme dans une saga nordique: C'était donc ça. A force d'avoir ce discours xénophobe, simplificateur, les extrêmes droites sont devenues des fabriques à extrémistes. Peut-être faudrait-il songer à fermer ces usines.

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Egypte : la grande occasion manquée

Ça y est, le décor est définitivement posé. Après avoir vainement espéré rester encore quelques temps au pouvoir, le président Moubarak a lâché les reines du pouvoir au pays des Pharaons. Des milliers, des millions d’Égyptiens ont eu sa peau : l’Égypte, à la suite de la Tunisie, souhaite expérimenter la démocratie en terre d’Islam. Je me souviens d’un égyptologue égyptien me racontant il y a quelques années de cela que l’Égypte était fière d’avoir obtenue son indépendance avec Moubarak, soumise qu’elle était à des peuplades étrangères depuis près de 3000 ans. Je réalise combien sa fierté était mal placée : si l’indépendance gouvernementale était effectivement acquise depuis Moubarak, l’indépendance populaire restait, elle, en gestation. L’accouchement tant attendu, avec douleur certes, mais bien en-deçà de ce que nos fantasmes prévoyaient, a eu lieu vendredi 11 février 2011. La renaissance de l’Égypte internationale n’aura été qu’un prélude à la renaissance nationale. L’enfant est robuste, 85 millions d’habitants, il se porte bien et est plein d’espoir; nous attendrons toutefois pour diagnostiquer son avenir encore quelque temps. Mais un avenir, le Peuple égyptien peut en avoir un. Il peut le gâcher, mais ne parlons pas de malheur lors d’un évènement aussi magnifique qu’une mise au monde.

Les Égyptiens ont su saisir leur chance. Inspirés, suivant leur instinct, ils ont saisi une opportunité sur laquelle personne n’aurait misé un sou il y a 4 semaines. Mes félicitations pour leur intelligence, leur courage, leur retenue. Habités par une maturité politique difficile à concevoir pour un peuple soumis à la dictature, ils ont meublé leur révolution alors qu’ils étaient dépourvus de tout matériau. Admiration, joie et respect forment le seul triptyque devant modeler notre vision de l’Égypte en ce jour d’apothéose.
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Wikileaks: comment accéder au monde paradoxal de la liberté de l’information

Le débat sur la société de l'information connaît un tournant spectaculaire en cette année 2010 : wikileaks restera définitivement comme un site internet qui aura fait bouger les lignes de démarcation entre Etat et presse. Les États-Unis ont laissé fuir une quantité invraisemblable de câbles diplomatiques (plus de 250'000), s'étalant sur la période allant de 1966 à 2010. La correspondance entre les ambassades et Washington a été mise à plat : ce que les diplomates pensent des chefs d'États étrangers,…

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