Que celui qui ne s’occupe pas de politique se rassure : cette dernière finira bien par s’occuper de lui.

La victoire de la peur : la peur bonne conseillère ?

Le week end dernier les patriotes campagnards suisses ont encore décidé d'un coup d'éclat : les étrangers en Suisse auront droit à un traitement personnalisé sur leurs mauvaises actions. Abuser de l'aide sociale sera moins grave pour un Suisse que pour un étranger, être l'auteur de coups et blessures sera également moins réprimandé selon que l'on soit un ressortissant national ou non. La prochaine étape ? Elle est toute tracée : frapper un étranger, abuser d'un étranger sera toléré avec…

3 commentaires

Amnesty International dit non à l’initiative sur le renvoi et au contre-projet

Berne/Lausanne, le 2 novembre 2010. Amnesty International dit non à l'initiative sur le renvoi et rejette également le contre-projet qu'elle estime inutile. Une fois de plus, le peuple suisse est appelé à se prononcer sur une initiative qui viole sciemment le droit international. La votation est utilisée par les initiants, par un discours xénophobe et par un abus du droit d'initiative, pour renforcer son capital politique. Pour l'organisation de défense des droits humains, une nouvelle base constitutionnelle en la matière…

3 commentaires

Initiative populaire fédérale « Pour le renvoi des étrangers criminels » – bannissement à la Suisse

La Suisse s'apprête à durcir encore, si besoin était, sa législation en matière d'immigration et d'étrangers. Depuis une petite dizaine d'années, la vague répressive, menée par l'extrême droite, accumule les réussites : Initiative "Contre la construction de minarets", Loi fédérale sur les étrangers, Loi fédérale sur l'asile, le discours se radicalise tant et si bien que, dans un pays où 1 Suisse sur 5 était étranger avant de prendre la nationalité suisse, on s'inquiète de la schizophrénie ambiante où l'étranger…

2 commentaires

Arrière-garde: la constitution se dote du nucléaire à Genève (Crey-Malville 1: Genève 0)

On pensait le débat d’arrière-garde; il n’en est rien, les partis de droite ont décidé la semaine dernière de réintroduire le nucléaire dans le petit canton de Genève par la grande porte, par la constitution. Et comme on va le voir, l’hypocrisie fait office de seul argument.

Rappel des faits partial mais non partiel : depuis 2009, le canton de Genève réécrit sa constitution. Vieille de 1847, considérée comme dépassée, il a été décidé de la dépoussiérer. Avec pour résultat, selon le parti des Verts, une régression sociale et, aujourd’hui, environnementale. En voici le communiqué de presse, suite au vote des constituants qui ont choisi de réintroduire le nucléaire dans le canton de Genève :

Constituante: Les Verts passent dans l’opposition

Après la régression sociale, la régression environnementale

La droite, majoritaire à la Constituante, a supprimé, hier 30 septembre 2010, la garantie constitutionnelle anti-nucléaire sur l’énergie en rayant l’article de l’actuelle Constitution qui enjoint les autorités cantonales à s’opposer par tous les moyens au nucléaire, élément fondateur et structurant de toute la politique énergétique du canton. Les Verts dénoncent avec force cette remise en cause frontale de la politique énergétique menée ces 25 dernières années à Genève suite à l’adoption de l’initiative « L’Energie notre affaire ».

Pour les Verts, un fossé béant est en train de se creuser entre les aspirations de progrès social et environnemental de la population genevoise et la vision purement libérale et économique de la droite genevoise à la Constituante. La position des Verts est désormais claire : en l’état ils s’opposent au projet de Constitution.

La droite vide largement de son sens les indispensables efforts que l’Etat doit entreprendre en faveur des économies d’énergie, des énergies renouvelables et de la lutte contre les gaz à effet de serre. Elle ajoute ainsi à son forfait une série de thèses lénifiantes, rejetant notamment toute référence aux accords internationaux en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre : «Les autorités mettent en place des politiques propres à réduire les gaz à effets de serre conformément au droit fédéral». Cette régression est un comble pour un canton qui avait montré la voie en adoptant, en 1986, un des textes les plus novateurs en la matière.

Il va sans dire que la constituante a franchi une nouvelle étape vers le gouffre. Après le refus de l’égalité entre femmes et hommes, le démantèlement du droit au logement et d’autres votes du même type, comme l’interdiction faite aux fonctionnaires de siéger au Grand Conseil, le groupe des Verts&Associatifs dénonce, une fois de plus, ce travail de sape constitutionnel qui s’apparente, chaque jour un peu plus, à une entreprise de régression systématique.

Gageons qu’à l’aune de ces régressions, le choix du peuple genevois vis-à-vis de cette nouvelle Constitution en sera facilité.

(suite…)

0
0

0 commentaire

Etre climatosceptique est dangereux et irresponsable

"Sapience n'entre point en âme malivole, et science sans conscience n'est que ruine de l'âme", écrivait Rabelais dans Pantagruel. Phrase avant-gardiste, teintée d'humanisme, mais qui a le mérite, comme il en est pour toute phrase symboliquement forte, de pouvoir être utilisée par tous. A la replacer dans son contexte, où Rabelais prévoyait plusieurs prières quotidienne dans l'éducation de son Gargantua, elle devient soudainement beaucoup moins sympathique. J'en garderai toutefois son interprétation contemporaine, issue des dérives humanistes que la science nous…

14 commentaires

Sarkozy, les promesses n’engagent que ceux qui les croient

En ces temps de raz-de-marée d’affaires, il y aurait beaucoup à écrire, à éclairer. Des torrents de mots à noircir pour se désoler de combien la France de Sarkozy est devenue arrogante, corrompue, égoïste, maladroite : elle se permet par exemple de reprendre une Europe qui s’inquiète de la politique en matière de Roms de l’Hexagone – et des « objectifs » chiffrés d’expulsion – en lui rappelant que « la France est souveraine, et n’a pas de leçon à recevoir ». Elle est incapable de réformer les retraites, mais excelle dans la réforme fiscale – qui oubliera le « bouclier » instauré en pleine crise économique ? Le chef de l’Etat, il est vrai, n’a aucun scrupule à ouvertement profiter des largesses de ses amis fortunés, à s’insulter comme un charretier avec ses administrés à une foire, à user des forces policières pour retrouver le scooter de son fils (hier) et à saisir les services secrets pour retrouver la source indiscrètes des attaques à son ministre Woerth.

La liste est longue, même pour une homme qui n’a jamais caché son arrivisme, son ambition et sa traîtrise. Il a été élu en tout état de cause. Son parcours et ses actions parlaient d’elles-même.

Il y a trois ans pourtant, le président Sarkozy avait surpris. Non seulement par la stratégie politique inventive et couronnée de succès qu’il allait mettre en oeuvre – il éjecte du spectre tous ses ennemis, de l’extrême droite à la gauche extrême -, mais aussi par son discours d’investiture, au soir des résultats de la présidentielle. Le 16 mai 2007, voici ce que déclarait le nouveau président français, reproduis ci-après. Et si les promesses n’engagent que ceux qui les croient, force est de constater qu’un seul point a été respecté : défendre l’identité française.

Chacun jugera si, dans les 15 à 20 mois (en comptant sa campagne de réélection) qu’il a encore à disposition, le président peut rectifier le tir. Lisez plutôt.
(suite…)

0
0

0 commentaire

Le retrait de « J’aime Polanski et je hais la Suisse »

La rédaction de la règle du jeu a décidé il y a 3 jours de retirer un texte critiquable de Yann Moix, m’ayant rappelé tout ce que produisait d’insoutenable la France des années 30.

Yann Moix le regard perduEn réponse aux lecteurs et amis suisses de La Règle du jeu qui nous ont fait part de leur étonnement quant au retrait du texte de Yann Moix publié le 1er février 2010 et intitulé « J’aime Polanski et je hais la Suisse », la Rédaction précise que ce retrait a été effectué à la demande de l’auteur. Nous vous invitons à lire la version longue de ce texte, très controversé, dans son livre La Meute, à paraître chez Grasset le 24 février prochain.
La Rédaction.

La magie d’internet, c’est que plus rien ne se perd : voici l’intégralité de son texte, pour information.

« Je hais la Suisse.

Roman Polanski, nous venons de l’apprendre, va passer un an de plus dans sa prison suisse. Je dis bien : « prison ». Une prison, ce n’est pas strictement un cachot avec des rats. Une prison, c’est tout prosaïquement un endroit dont on ne peut sortir. D’où on ne peut pas s’échapper. Peu importe que la prison soit une cellule ou un chalet, un terrier ou même un immeuble tout entier. On est en prison quand on ne peut pas être ailleurs. Roman Polanski restera emprisonné en Suisse : c’est la Suisse la prison. C’est la Suisse le bourreau. C’est la Suisse la sentence. C’est la Suisse la trahison. C’est la Suisse la haine et la revanche et la vengeance. Parce que la Suisse n’est pas un pays : la Suisse n’est rien. La Suisse n’existe qu’en détruisant. En neutralisant. Ce n’est pas un pays neutre, non : c’est un pays qui neutralise. Très joli pays qui, pendant la guerre, voyant qu’un peu trop de juifs venaient étrangement faire du tourisme en ses montagnes, a demandé à ce que fût apposé sur les passeports le « J » de Juden. La Suisse n’est pas un pays neutre : c’est un non-pays vendu. La Suisse, ce pays des horlogers, sait manier le temps comme Satan : enfer du temps dans lequel elle neutralise un génie (un an de plus), enfer du temps à l’intérieur duquel, avec une infinie patience, elle guette sa proie : trente-deux ans pour attraper Polanski. La Suisse n’existe pas : pour exister, elle est obligée de faire dans le sale, dans le crade, dans le porno. La Suisse est un pays pornographique. Sales affaires (comptes bancaires, fiscalité), sale comportement (arrestation de Polanski) : tout est propre dans les rues suisses, dans les montagnes suisses, dans les vallons suisses, tout est très propre parce qu’au fond tout y sale dans les tréfonds, dans les fondements, dans les soubassements. C’est un pays qui se vend sans cesse au plus offrant. Qui courbe incessamment l’échine devant le plus fort. C’est un pays qui fait basculer les choses vers le plus dictateur, le plus violent, le plus menaçant. La Suisse ne se donne même pas, comme le feraient des salopes ordinaires : la Suisse se prête au plus fort. Elle prête sa soumission. C’est une pute. Elle ne se donne jamais mais se prête toujours. Elle se prête avec intérêt. Elle se loue. Elle se sous-loue. Elle fait des offres. Elle écarte les jambes quand viennent à passer un officier nazi, ou une très grande puissance comme, par exemple, aujourd’hui, nos amis les Etats-Unis.
(suite…)

0
0

5 commentaires

Oskar, dessine-moi la Suisse du futur

Suisse 2020. La dernière femme quitte le marché du travail, suite au vote de l'initiative dite « Nous les Suisses, on veut faire comme les chevreuils ». En effet, chez les chevreuils, la femelle se cantonne à élever les petits et s'occuper de la nourriture, rejoignant ainsi les aspirations de l'ancien conseiller fédéral Ueli Maurer pour la gent féminine. Suite à la rupture des bilatérales et au meurtre de l'ambassadeur de l'UE en Suisse par le président à vie Oskar…

1 commentaire