Que celui qui ne s’occupe pas de politique se rassure : cette dernière finira bien par s’occuper de lui.

Pourquoi c’est l’extrême droite qui a gagné en Suisse

Alors que l’Union démocratique du centre (UDC) se pose la question de comment réorganiser la politique en Suisse, les qualificatifs des journaux à l’égard de ce parti vont certainement se faire de plus en plus légers. Moins grossiers. Moins moralisateurs. On serait à moins, puisque le parti agrarien a réussi le pari de faire mieux qu’il y a 4 ans, et atteint le score incroyable de presque 30 % des votes exprimés en sa faveur. C’est, semble-t-il, le pourcentage le plus élevé jamais réalisé par un parti politique en Suisse. Habitué au consensus, l’Helvétie a pour habitude de composer, de négocier entre les différents tendances. Face à un parti représentant pas loin d’une voix sur 3, les journaux pourront-ils tenir le même discours ? Les électeurs de l’UDC seront-ils toujours taxés de xénophobes ? A l’étranger, cela ne fait aucun doute, mais dans ce montagneux pays, où les journaux doivent compter avec un lectorat relativement réduit, on en doute. Comment évoquer qu’un tiers des votants suisse soit d’extrême droite ?

Avant de passer en revue les arguments qui donneraient à croire que ce parti n’est pas qu’une simple droite nationaliste, observons le taux de participation. On se gausse dans notre pays d’avoir atteint les 50 %, alors que la campagne s’est déroulée de manière très virulente, les invectives volant très bas et les appels au vote se répétant ad nauseum. Jamais on avait vu l’électorat et les politiques se mobiliser de la sorte, les manifestations se voyant opposer des contre-manifestations, les journaux analysant les penchants politiques de tous les candidats, les tracts s’échangeant à toute vitesse de mains en mains. L’agitation est à mettre en relation avec celle ayant suivi la qualification de Le Pen au deuxième tour des présidentielles françaises de 2002, qui eut pour résultat le taux record de presque 80 % de participation. Entre la France de 2002 et la Suisse de 2007, on passe à peu de choses près du simple au double. La démocratie suisse, ce n’est pas tellement une affaire populaire.
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Initiative populaire pour le renvoi des hommes

Chères Suissesses, Chers Suisses, Il n'y a guère d'autre pays au monde où vivent autant d'hommes qu'en Suisse. Si la majeure partie d'entre eux respectent nos lois, on compte un nombre trop élevé d'hommes qui abusent de notre hospitalité. Ils commettent des délits graves, menacent notre propriété et même notre intégrité physique et notre vie. Les hommes sont par nature belliqueux, ils sont statistiquement dangereux; lorsque les statistiques sont une source fiable du danger, qui aurait le mauvais sens de…

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Pour en finir avec le 11 septembre, le président du 12 septembre

Le 30 septembre dernier, Thomas Friedman s'est fendu d'un éditorial qui, sans représenter à lui seul tous les Etasuniens, donne une bonne idée de la remise en question qui agite aujourd'hui bien des esprits au pays de l'Oncle Sam. Il est temps de se rappeler que les USA sont une démocratie si forte, qu'elle est capable de nourrir une opposition en son sein. C'est également une démocratie qui partage tant de nos valeurs, qu'il serait malvenu d'en rester éloigné. Les…

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UDC, et xénophobie suisse : et si la meilleure arme était l’humour ? Compte rendu manif à Genève

Sans dessus dessous. Voilà le constat du 8 octobre émit par le New York Times, qui explique que la Suisse, qui se targue de son consensus et son climat politique apaisé, ne correspond plus à l'image qu'elle a toujours cultivé. Un collectif de citoyens genevois a décidé le samedi 6 octobre dernier de brandir bien haut la bannière de l'humour, pour rappeler son attachement à des valeurs très différentes de celles prônées par le premier parti politique de Suisse, l'Union…

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La politique démonstrative

La question de l'action hante l'intellectuel, appuyée par des fantômes qu'on peine à ranger dans le placard. Comment combattre pour ses idées, faire passer le message, ses réflexions, transmettre ses valeurs à d'autres, que du haut de son propre piédestal on imagine inférieurs ? Passer dans la résistance, prendre le maquis. Voilà bien une façon de faire de la politique "à la française", qui se traduit par des grèves et des cortèges décorés de banderolles. Le problème, c'est qu'en Hexagone…

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La chèvre de M. Blocher

Enchaînée à un piquet, la petite biquette de l'UDC suisse n'arrive pas à voir très loin. Pauvre Zottel, si le sujet n'était pas aussi sérieux, je dirais bien que ton parti partage avec toi l'enchaînement (mental) et un parfum quelque peu... campagnard. Et je rirais bien avec toi du ridicule d'une telle campagne, si tu ne risquais pas de faire de sérieux dégâts prochainement. L'initiative de l'UDC, relative à l'expulsion des étrangers jugés dangereux pour la communauté helvétique, est une…

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Le torpilleur du TECE en redemande

A mourir de rire. L'homme politique qui a les mains rouges de sang du TECE, tant il s'est investi à torpiller le projet, a été interviewé par le Monde sur le projet de traité simplifié. Ses réponses sont à l'image d'un homme qui aura passé sa vie à faire de la politique pour faire carrière, et non pour défendre des idées : Vous aviez défendu le non à la Constitution européenne au sein du PS. Que pensez-vous du traité "simplifié"…

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Il y a 10 ans, le sommet de la Terre s’ouvrait à New-York. Qu’en reste-t-il ?

Dans le grand théâtre mondial, certains comédiens changent de costume aussi rapidement que dans une représentation de Kabuki. Prenons par exemple le sommet de la Terre à New-York, qui s'est tenu du 23 au 27 juin 1997. Cinq ans après le sommet de Rio, les leaders politiques des quatre coins de la planète se retrouvent pour parler de l'état de la planète. Et à nous plonger dans les archives, il est difficile de garder l'image d'une administration Clinton mettant tout…

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