Le 7ème art

Die Hard 4

Quand les geeks se font botter le derrière La série des Die Hard avait toujours été jusqu'ici une référence en matière de films d'action. Sorti une année après le très réussi Leathal Weapon (l'arme fatale). Le personnage John McLane était une invention qui allait se décliner à l'infini : héros désabusé, sauvant la population comme d'autres passent l'aspirateur, mais à la vie privée complètement manquée. Difficile de reprendre son souffle lors des Die Hard; ça allait vite, très vite même…

1 commentaire

Cloverfield, easter eggs et histoire complète

Après m'être extasié sur le bijou venu des profondeurs Cloverfield, quelques bonus. Le film a été décortiqué, analysé, théorisé dans tous ses replis. Voici quelques bonus cachés (easter eggs), images et interview qui me paraissent indispensables pour compléter le film. Ne seront pas recensées les nombreuses fausses pistes, dessins, tags dans la rue, faux sites web qui ont été lâchés en pâture au fil des mois. La mythologie du film 0. L'attaque Tout commence avec l'attaque d'un station off-shore dans…

2 commentaires

Rambo

Rambo, aka Rambo IV. Nouveau concentré de violence, idéal pour les adeptes du Moloko de Clockwork orange (Orange mécanique) ? Certainement pas. C'est que derrière le dernier opus de la série, se cache une critique et un regard désabusé sur la guerre, sur l'homme. Après des deuxième et troisième épisode de la série qui portaient aux nues la force brute ? Positif. C'est que derrière la caméra, se cache cette fois-ci Sylvester Stallone, que seuls ceux qui n'ont jamais lu…

0 commentaire

Wanted

Ou : Lorsque qu’un faiseur de vampires russes s’essaie à l’univers des comics

wanted affiche choose your destinyTimur Bekmambetov avait déjà réalisé Nochnoy dozor (aka Nightwatch). Puis Dnevnoy dozor (aka Daywatch). Il aime les histoires fantastiques, et il le fait savoir au monde entier. La Russie a beau être nostalgique de son glorieux passé impérialiste et s’y réessayer, si l’on veut faire du cinéma a budget, c’est chez l’Oncle Sam que ça se passe; Bekmambetov, dont les canines ont été remarquées outre-pacifique, a signé une adaptation facho-esthétisée qui plaira beaucoup au fans de jeux vidéos, nourris à la Wolfenstein . Scènes aux discours que Joel Schumacher applaudirait des deux mains, l’invraisemblable divertissement a du mal a cacher son coeur malade, même si il palpite à 400 pulsations/minutes.

Pourtant, ça commence plutôt bien : Wesley Gibson (James McAvoy) végète dans un univers inspiré de Fight Club , où il achète des capotes à un son meilleur ami, un meilleur ami qui s’empressera de les utiliser avec sa fiancée. Sur une table (clin d’oeil appuyé) Ikéa. Il est cocu, et il le sait. Mais il se fout de tout. Son âme est vide, plus rien ne l’atteint vraiment; et de se rappeler Edward Norton, le regard creux, faisant des photocopies. Est-ce un hasard que McAvoy ressemble tant au fluet acteur de Fight Club ? Univers carcéral transposé dans un monde de gratte-papier, le début promettait. Mais la suite déçoit. L’histoire qui suit est en effet du pur jus hollywoodien dans ce qu’il a de moins intéressant : des sauts au-dessus de trains, voitures, immeubles, explosions à la Matrix , et, nouveautés esthétisante, balles qui peuvent suivre des trajectoires courbées. On se demande comment est-ce qu’on faisait des films avant l’arrivée du numérique.
(suite…)

0 commentaire

Cloverfield

Excellent film aux contradictions cohérentes : faire The Blair Witch Project avec 30 millions de dollars. Faire une publicité sans précédent pour un film vendu comme étant tourné caméra à l’épaule, et sans stars. Ou encore, faire un film de monstres et donner la parole non à ses preux combattants, mais à quelques obscurs et terrifiés fuyards. Filmer la guerre de Troie en se concentrant sur les galériens.

cloverfield tête de la statue de la libertéCloverfield se nourrit admirablement de toutes ses contradictions. Après tout, à ceux qui dénoncent les mensonges sur le réalisme du film (lumière et son trop réussis pour un film amateur, balancements exagérés), son budget démesuré pour un film de ce genre, on peut objecter qu’ils ont perdu de vue ce qu’était le cinéma; un total reformatage de la réalité. Une invention. Chercher ce qui est vrai ou faux là-dedans, alors même que le cinéma ne cherche qu’à réinventer la réalité, cela n’a aucun sens.

On peut ainsi critiquer la crédibilité de telle ou telle scène (le spectateur ne s’est pas senti assez immergé pour y croire), mais certainement pas la manière, la technique ou les moyens utilisés. Tout est artificiel, au cinéma; c’est peut-être la plus grande réussite du 7ème art que de s’être créé des détracteurs l’accusant d’irréalisme dans sa phase de production.
(suite…)

8 commentaires

Requiem for a dream

Hallucinant. C'est le meilleur terme pour définir le deuxième long-métrage de Darren Aronofsky, réalisateur de Pi et The fountain. Un film laboratoire, où toute une palette d'effets de raccords, d'esthétiques visuelles, de mises en scènes sont expérimentées. On aurait pu avoir du Godard, mais au final on a du Lynch. Aussi torturé, fantasmagorique et artistique que ce dernier : un régal pour les sens, mis à mal par un simple film. Si Requiem for a dream est aussi réussi, c'est…

1 commentaire

Si les Russes veulent l’autocratie, qu’ils l’aient – entre stéréotypes et réalités

A un journaliste français qui lui demanda si en éradiquant le terrorisme tchétchène, il ne risquait pas d'éradiquer la population tchétchène elle-même, Vladimir Poutine répondit "si vous voulez devenir un islamiste radical et êtes prêt à vous faire circoncire, je vous invite à Moscou. Nous avons un pays multi-confessionnel, nous avons des spécialistes de cette question et je vous recommande de pratiquer cette opération de façon à ce que rien ne repousse". Cela se passait lors d'un sommet Union européenne-Russie…

3 commentaires

Le chasseur de dictateur – the dictator hunter

Reed Brody n’est assurément pas un homme comme les autres. Pourquoi ? On le surnomme le « chasseur de dictateurs ». Porte-parole de Human Rights Watch (HRW), il a traqué des années durant Hissène Habré, ancien dictateur tchadien. Pour le troisième jour du 6ème festival du film sur les droits humains, la moitié de la journée lui a été directement ou indirectement consacrée. Deux films ont ainsi été proposés, suivis de débats.

Le premier film, qui lui est nommément consacré, the dictator hunter , a un côté hollywoodien dérangeant. Assez peu de place est donnée aux victimes de Habré, et Brody y fait l’objet d’un culte quelque peu dérangeant pour un homme qui se veut avant tout un outil actionné par la défense. On y découvre comment il a mis sa vie personnelle de côté des années durant et quelle souffrance anime les victimes et leurs proches de cette dictature longue de 8 ans (de 1982 à 1990). Un travail de longue haleine, qu’il poursuit malgré les déconvenues uniquement pour éviter l’oubli. Car depuis plusieurs années, l’ancien président a trouvé refuge au Sénégal, dans une confortable villa d’où il peut toiser sans remords ses anciens citoyens venus lui demander de rendre des comptes.

Comme l’explique Brady, « tuez une personne, et vous êtes accusé de meurtre. Tuez-en 40, et vous êtes interné dans un asile. Déchaînez la violence et assassinez-en 40’000, et vous voilà à l’abri de représailles ». Jusqu’à Brady, aucun ancien dirigeant africain n’avait été traduit en justice. L’impunité des crimes dictatoriaux semble totale; le seul dirigeant qui aurait pu faire l’objet d’une accusation, Slobodan Milosevic, est mort dans les geôles de La Haye. Le courage de cet homme pourrait faire basculer cette coutume : l’Union africaine (UA) a décidé, il y a un an et demi, sous la pression des activistes des droits de l’homme de juger son ancien membre au Sénégal. Au Tchad, le procès n’aurait pu avoir lieu. Et établir le tribunal en Belgique, pays d’où a été activée la procédure à l’origine, serait politiquement problématique, puisque les dirigeants africains actuels ont le sentiment qu’il s’agit d’une affaire africaine. On préfère laver le linge sale en famille.

Malgré cette fantastique réussite, Hissène Habré n’a pas été jugé en 18 mois. L’instruction n’a même pas démarrée. Des signaux contradictoires sont émis pas ceux-là même qu’hier, s’engageaient personnellement à faire triompher la justice. Idriss Déby, « président » depuis sa chute, perçoit le risque qu’il peut y avoir à demander aux dictateurs répondre de leurs actes. Et c’est là le coeur du problème : comment juger un dictateur, sur un continent où la démocratie est un voeux pieu ?
(suite…)

2 commentaires