• Publication publiée :10/7/2007
  • Post category:Politique / UE

Le torpilleur du TECE en redemande

A mourir de rire. L’homme politique qui a les mains rouges de sang du TECE, tant il s’est investi à torpiller le projet, a été interviewé par le Monde sur le projet de traité simplifié. Ses réponses sont à l’image d’un homme qui aura passé sa vie à faire de la politique pour faire carrière, et non pour défendre des idées :

Vous aviez défendu le non à la Constitution européenne au sein du PS. Que pensez-vous du traité « simplifié » ?

Le nouveau traité dit simplifié est en réalité compliqué. Il serait plus juste de l’appeler « traité corrigé ». Là où, en cas de non français, on nous menaçait d’un enlisement pendant au moins trente ans, il était donc possible d’apporter des modifications en quelques semaines! Ce texte reprend plusieurs avancées institutionnelles comme la présidence stable de l’Union, mais il ne constitutionnalise plus des politiques européennes inadaptées et du même coup, la lourde partie III, comme nous l’avions souhaité, disparaît.

Le résultat reste cependant insuffisant, par exemple pour ce qui concerne les services publics, le volet social ou encore l’accès aux coopérations renforcées entre Etats membres. Il n’y a rien de nouveau sur l’harmonisation fiscale et la Banque centrale européenne, alors que ce sont des questions essentielles. Les dérogations consenties aux Britanniques sont multiples.

Surtout, il faut que l’Europe se décide enfin à financer les dépenses d’avenir, qu’elle adopte des politiques efficaces pour l’environnement, l’énergie, le commerce, et qu’elle porte une vraie ambition sociale : nous n’avons aucune assurance sur tous ces points, ni aucun engagement de rendez-vous.

Il se félicite que Sarkozy soit allé vite, ait pu modifier le traité, et qu’il ait pu retirer la IIIème partie.

Approuverez-vous ce traité quand il sera soumis aux parlementaires ?

Il faut attendre les résultats de la conférence intergouvernementale pour voir exactement quel texte en sortira. En tout cas, il est clair que le non a déjà été utile, puisqu’il a permis de corriger certains aspects du traité initial.

Il achève tout sympatisant PS en indiquant que le travail de Sarkozy lui plaît. Que Sarkozy, pourtant défenseur du TECE première mouture, a su faire les adaptations nécessaires. Que surtout, grâce au non du 31 mai 2005, Sarkozy a pu élaguer le Traité.

Pour un Fabius qui clamait haut et fort que le TECE n’était pas assez gauchiste à son goût, on ne peut que doucement rire lorsqu’on le voit se réjouir qu’un homme de droite, le pire ennemi du PS – que dis-je, de la France – il n’y a pas si longtemps ait su en partie couper là où il le fallait l’objet du délit.

Fabius n’est plus à une incohérence près, il est vrai.

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