Il est anticonstitutionnel d’interdire de fumer dans les lieux publics à Genève

Depuis le 1er juillet de cette année, les terrasses étaient plus bondées que d’habitude dans la petite ville du bout du lac; la météo était plus ensoleillée que de coutume, assurément, mais l’entrée en vigueur d’un loi interdisant de fumer dans les lieux publics est venue renforcer cette habitude saisonnière. Or, le Tribunal fédéral a rendu aujourd’hui une décision inattendue : l’initiative populaire interdisant la fumée dans tous les lieux publics a été invalidée. Il est autorisé, dès aujourd’hui et avec effet rétroactif, de fumer dans les restaurants, les bars, les discothèques. Coup de tonnerre. MM. Amaudruz, Yagchi, et Pardo, qui ont recouru contre la loi jusque-là en vigueur, se moquent de la volonté de presque 80 % des citoyens genevois. Enfin, c’est ainsi que l’on retiendra l’histoire. Ou peut-être pas.

Illustration de cigaretteIl est difficilement compréhensible que l’organe chargé de veiller à la constitutionnalité des lois, déclare qu’interdire de fumer soit anticonstitutionnel. Le goudron et la nicotine, un droit garanti par le papier le plus sacré de notre édifice ? Que nenni, il ne s’agit en rien de cela, ne brûlons pas encore nos manuscrits sacrés, emportés par notre guerre contre les fumeurs. Si acte illégal il y a eu, il ne réside pas dans le fait se lancer dans une chasse à l’intoxiqués, mais dans le mode d’adoption de la loi : c’est le Conseil d’Etat (l’exécutif) qui a légiféré, au lieu du Grand Conseil (le législatif). Cette seule règle constitutionnelle, pierre angulaire de la séparation des pouvoirs, a été bafouée. L’exécutif, sous la houlette d’un politicien zélé, s’est laissé emporté par l’enthousiasme et arrogé des droits qu’il n’a pas. Celui d’édicter des règles.

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Tariq Ramadan: est-il justifié d’en avoir peur ?

Le 4ème festival francophone de philosophie se déroule à Genève, du 25 au 28 septembre 2008. Un programme hétéroclite, qui se devait de répondre à l’ambition de la thématique annoncée : la peur. Des intervenants économistes, sociologues, médecins ou… philosophes se sont mis en tête de répondre à nos angoisses. Et en cette soirée du 26 septembre, l’orateur qui avait pour tâche de se pencher sur la peur de l’islam n’était autre que la quasi rock-star, l’enfant chéri des médias, l’homme qui cristallise une partie des fantasmes francophones : Tariq Ramadan. Court de rattrapage pour ceux qui étaient sur Mars ces dernières années, le fameux débat Sarkozy-Ramadan sur France2. C’était avant l’élection de Sarkozy.

tariq ramadanSous l’intitulé « la peur de l’islam, et l’islam face à nos peur », Tariq Ramadan s’est efforcé de brosser un catalogue des différentes peurs face à l’islam, d’en démontrer leur côté parfois paradoxal, ou encore de rappeler combien le retrait des musulmans dans les sociétés occidentales est condamnable; le condamné étant… le musulman lui-même.

Et de rappeler que les angoisses d’une crise économique s’affronteront avec les frayeurs de l’immigration; puisque d’un côté, l’Europe se radicalise, le discours liant immigration et sécurité (et identité nationale en France, aurait-il dû ajouter) s’est banalisé, alors que dans le même envol ce continent aura besoin de dizaine de millions d’immigrés pour pallier sa population vieillissante. Le conflit d’intérêt, entre ceux pour qui l’immigration est un préjudice et ceux pour qui elle est un bénéfice, pourrait se radicaliser à l’avenir.

Ou d’ajouter que les musulmans ne doivent pas rester passif dans leurs sociétés; de deuxième, troisième génération (pour la dernière vague), il est temps de cesser de parler d’intégration pour les citoyens de confessions musulmanes d’origine étrangère. L’intégration, c’était la problématique de leurs parents, fantômes au milieu de sociétés qui les voulaient invisibles. On les a donc parqués hors du champs politique; le décalage vient, selon Ramadan, du fait que les générations actuelles s’impliquent, occupent l’espace public, deviennent visible. D’où le débat, puisque auparavant, on ne voyait pas ces immigrés, parqués dans des banlieues construites pour l’occasion ou des quartiers sordides. L’ancien professeur genevois plaide pour que les hommes et les femmes de confession musulmanes se saisissent de leur avenir, et prennent part autant que possible au processus décisionnels.

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How to add a search function to NextGen gallery wordpress plugin

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