• Publication publiée :11/4/2006
  • Post category:Politique

Quelques enseignements du vote italien

Alors que les résultats finaux (mais non définitifs) continuent d’empoisonner un peu plus le monde politique italien, on peut tirer quelques enseignements des élections italiennes:

1/ Chaque voix compte. A ceux qui ne l’avait pas compris lors des récentes élections allemandes (et la dispersion majeure des votes), des dernière et surtout avant-dernière élections présidentielles étasuniennes, ou encore de la très emblématique élection présidentielle française de 2002, le rôle de chaque citoyen n’est pas négligeable. Quelques milliers de votes, parfois quelques centaines (dans l’exemple US) font pencher la balance.

Le discours qui se voulait une dédramatisation, après avoir eu la flemme de voter, les mots si déculpabilisants « de toute façon, ma voix ne compte pas » sont définitivement périmés. Chaque vote est capital, l’histoire le prouve à répétition ces dernières années.

VOTRE voix est indispensable ! Pour tout Français qui votera en 2007, ce message est à répéter une demie-centaine de fois.

2/ Les sondages sont une indication à la louche. Les marges d’erreurs avancées sont terriblement et ridiculement basses au regard de la réalité, et il va falloir commencer à réformer ce type d’instituts. Ce qu’on appelait autrefois le « syndrome français », consistant à faire des sondages pour tout et surtout en politique, a déteint dans le reste du monde. Et tenir pour acquis des résultats de sondage, qui sont et restent des estimations, a contaminé de la même manière aujourd’hui l’Italie.
Cessons de nous fier aux sondages. Pour tout Français qui votera en 2007, ce message est à répéter une demie-centaine de fois.

3/ Le populisme, la démagogie, les promesses électorales ridicules s’installent dans toutes les démocraties pour de bon. Il faudrait revoir les institutions, les modes d’élections, mais puisque les partis au pouvoir sont eux-mêmes le résultat de ceux-ci…

4/ La démocratie a de plus en plus de peine à expliquer les enjeux à ses citoyens. Laissant dire en France en 2005 que le TECE allait attenter au droit à l’avortement, que Berlusconi a relancé la grandeur de l’Italie, que Bush crée un monde plus sûr et que « l’Irak va globalement mieux » à Blair, les limites de ce système politique sont de plus en plus visibles.

On n’élit presque plus un homme sur la base d’un programme, d’une vision, mais en fonction de sa belle gueule, sa rhétorique. Signe de ce changement en Occident, preuve que tout cela n’est pas un discours passéiste, les extrêmes droites se renforcent en Europe au fil des années et des élections, et la polarisation politique atteint des sommets insoupçonnés depuis la fin de la Guerre froide.

Avant de vouloir donner des leçons au monde entier sur « la supériorité occidentale » (B. italien) ou sur le « terrorisme islamiste » (B. étasunien, B. anglais), diagnostiquons correctement les maladies de vieil homme qui nous frappent.

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