Windows Vista (Longhorn) : Fermé aux formats ouverts, ouvrons nos esprits fermés

RMS, pour Rights Management Services. Trois petites lettres, un sigle très court, mais des répercussions énormes dans l’utilisation que l’on va faire de l’informatique. RMS pour les DRM (digital rights management) à la sauce Microsoft : réflexion sur le comportement que nous allons prochainement avoir devant nos claviers.

Windows Vista, autrefois appelé Longhorn, est le prochain logiciel qu’installera – sauf suprise énorme – la majorité de l’humanité. Successeur de Windows XP, il amènera sa cohorte de nouveautés. La plus contestable à mon avis, son RMS : l’exécution de fichiers, de programmes, sera soumis aux contrôle préalable de ce qui deviendra de facto le big brother Microsoft. Ce terme orwellien, tellement usité qu’il en a perdu toute sa force, est cette fois-ci le pont d’entrée sur ce que nous réserve la prochaine mouture des systèmes d’exploitation garnissant nos PC. Fini l’exagération.

Les DRM ne sont pas une nouveauté imposée par Microsoft; utilisés couramment dans l’industrie du disque, ils ont déjà eu l’occasion de mécontenter des acheteurs tentant de reproduire leur galette sur une platine HI-FI : aucun son n’en sortait, la protection voulant empêcher la copie empêchait la lecture même. Pire, Sony va jusqu’à installer des rootkits sur votre PC, sorte de chevaux de Troie (pour synthétiser) qui permet théoriquement à Sony de s’infiltrer chez vous. Ne reculant devant rien, l’industrie du disque a depuis longtemps fait sienne les techniques qu’elle combat : le piratage, au sens large du terme.
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Elections de l’exécutif genevois : Khalil Gibran ou Paul Aymon ?

Je n'en avais pas du tout entendu parler, c'est pourquoi la surprise m'a cueillit avec une douceur inouïe. Un prophète est candidat à l'exécutif genevois ! Voilà à quoi ressemble sa candidature : sobre, mais chrétienne. Loufoque, mais engagée. Incompris, mais christique. Une croix, un "nom de parti" choc, un métier pas assez reconnu de nos jours, Paul Aymon n'y va pas par quatre chemins. Une interview bien faite pour connaître le bonhomme, et vous voilà au courant des dessous…

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Journal gratuit et matin bleu

En ce premier jour de démarrage du « Matin bleu », je ne pouvais faire autre chose que m’interroger sur l’impact des journaux gratuits dans le monde de la presse suisse. Parce qu’en Suisse le marché est microscopique (les mauvaises langues diront que c’est parce qu’en Suisse on est plus prudent qu’ailleurs), l’idée n’est transformée que bien des années après la France, l’Allemagne ou même l’Italie.

Et après réflexion, je m’étonne moi-même, mais je trouve que c’est une bonne chose. Peut-être plus parce que l’information se doit d’être gratuite, que par souci « d’informer la population ». Il faut être réaliste, ces journaux gratuits n’ont de « quotidien » que le fait de paraître chaque jour. Ils ne vont jamais informer la population, développer son esprit critique, affûter la curiosité du quidam. On va y parler fringue, faire de l’actu’ comme on dit, oublier l’analyse. Tout ce que je déteste 🙂

Mais peut-être que l’esprit corporatiste de la profession journaliste me dérange encore plus qu’un journal de mauvaise qualité. La Suisse, suivant là aussi le reste du monde (et sans retard !) connaît de grosses difficultés à maintenir une presse de qualité. Les journaux adoptent les standards de management venus d’outre-atlantique, remplaçant « la corroboration de source » par « public cible », « international » par « proximité ». Et cette presse gratuite fonctionne tout comme les nouvelles valeurs ont commencé à s’infiltrer en Europe dès les années 70, l’information étant une marchandise comme une autre.

Toutefois, je n’oublierai pas avec quel plaisir immense j’ai vu arriver l’information par internet. C’était il y a déjà dix ans, et me voilà qui me répétais en faisant des mouvements de va et viens du chef contre mon écran : « ce n’est pas vrai, ce n’est pas vrai ». Tout ce savoir, tous ces avis/opinions, tous ces discours historiques à portés de quelques clicks. Et ces mouvements de souris ne me coûteraient pas un sous ! J’en avais l’émotion au sommet de la gorge. Un sourire béat, je commençais à « surfer sur le web ». Pour voir quelques pubs de voitures et des kilomètres de textes rébarbatifs. Mais le mal était fait.

Ce mal, c’était un goût pour la recherche. La possibilité de pister tel un limier l’origine de la source – bien que possibilité très surfaite – était à portée de main. Toute ma façon d’appréhender l’information allait s’en trouver changer.

Pour en revenir au journal gratuit, un torchon qui ne viendra que se superposer à la longue liste déjà existante, ce n’est pas la « gratuité » qui doit être attaquée. Or, c’est sous cet angle là – à tort – qu’il a été contré.
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