Statistiques web : tromperies et arnaques

On fait dire tout et n'importe quoi à des chiffres, ce n'est pas exactement la découverte de la pierre de rosette que j'ai trouvé là. J'ai néanmoins le sentiment que l'on accorde, plus encore sur internet, une crédibilité crédule aux statistiques de fréquentation web. Beaucoup s'amusent à développer des algorithmes pour calculer combien vaut votre blog, basés sur le nombre de réponses à des articles d'un blog (le mien ne vaut pas grandchose, est-il besoin de le préciser). Des sites…

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La grippe aviaire déplume l’homme

L'Europe, après l'Asie, vit un psychodrame depuis maintenant quelques semaines. La grippe aviaire, à l'origine de pas beaucoup plus d'une centaine de morts en 5 ans, est à en croire les quotidiens, la prochaine apocalypse : si les millénaristes se sont trompés pour l'an 2000, on a l'impression que ce n'était que de cinq petites années. On pouvait lire ainsi dans le Temps de vendredi dernier, les propos d'un éditorialiste n'ayant pas froid aux yeux : sans se démonter, il…

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Dans la peau d’une blonde

C’est l’histoire d’un mec…

commençait Coluche. Eh bien non, ce n’est pas l’histoire d’un mec, mais d’une nana. Une femme, qui se trouve être une amie, qui se présente à un entretien d’embauche. Jusque là, rien de bien exceptionel : travailler pour manger, voilà la condition humaine résumée de manière pas très originale.

Le problème, c’est que cette femme est une femme. En plus d’être une femme femme, c’est une femme blonde. Des cheveux décolorés à la californienne, une vraie blonde (enfin, pour ce que j’en sais, aussi), qui doit subir gags, moqueries, épithètes peu glorieux depuis 5-6 ans. Depuis qu’il est à la mode de chercher la blague ridiculisant le plus cette minorité capillaire. Je ne critique pas, je participe aussi au mouvement.

Si se moquer des blondes est relativement neuf, sous-estimer ou déconsidérer les femmes est une nouveauté bourgeoise. Mai 68 et tout le mouvement féministe ont-ils changé cela ?
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What is a neo-conservative anyway ? – by Jim Lobe

Qu'est-ce qu'un néo-conservateur ? Que gouverne-t-il, qu'est-ce qui l'anime ? Jim Lobe écrit pour les affaires internationales de Inter Press Service, Oneworld.net, Foreign Policy in Focus et AlterNet.org. C'est un intellectuel engagé, on le retrouve sur de nombreux sites "anti-guerre". Je suis d'un naturel méfiant envers ce type de sites (que l'on a vu aussi se battre contre l'OTAN durant les guerres balakaniques, et étrangement critiquer les non-interventions au Rwanda), mais M. Lobe a des positions intellectuelles très intéressantes. Il…

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L’héritage d’Atatürk : les raisons de l’entrée turque dans l’UE

J'ai déjà eu l'occasion d'aborder précédemment les exigences qui vont se poser à Ankara dans le cadre des négociations pour l'adhésion à l'UE. Depuis, on a pu voir l'Autriche faire pression sur la Turquie pour faire entrer en catimini dans l'agenda de Bruxelles les négociations avec la Croatie. Stratégie couronnée de succès, il ne fait nul doutes que les amis croates se souviendront d'un tel appui. Le précédent article évitait sciemment d'aborder le problème de la rationalité d'une adhésion turque…

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Les blogs sont-ils l’information de demain ? – 2ème partie

Plaidoyer pour une utilisation des nouvelles technologies de l’informations d’une manière vraiment novatrice.

La première partie de cette réflexion terminait sur un constat : les blogs ont toutes les chances de devenir une source d’information privilégiée de demain, en raison du court-circuitage des médias et des pouvoirs. Mais la réflexion se poursuit ici car, après tout, cette caractéristique de pied de nez à la hiérarchie est propre à internet, et pas aux blogs : les grands quotidiens possèdent eux aussi des pages sur la toile. Et surgit dès lors un questionnement sur les avantages du blog vis-à-vis de ces « portails » que sont les sites webs des journaux officiels, dont la seule approche de l’interactivité se résume trop souvent à créer des forums non modérés pour que les lecteurs interagissent entre eux. Voilà qui n’aide pas à la distinction des rôles journaliste/politicien/citoyen, puisque toute personne participant à ces forums peut avoir l’impression d’être à même d’endosser les trois casquettes à la foi, ayant l’impression que le journaliste se contente d’émettre une simple opinion : il en irait tout autrement si (p.ex.) des journalistes modéraient ce type de discussion…

La question surgit dès lors : qu’apporte un blog ? Quels sont ses avantages vis-à-vis des portails des grands quotidiens ? Chaque système a ses propres avantages, en fonctions des moyens à disposition et des contraintes propres à son dispositif structurel originel. Par dispositif structurel originel, j’entends l’origine de la structuration du réseau informatif : le site web d’un journal est dépendant du savoir-faire du monde de la presse écrite, avec ses mécanismes cognitifs et ses réflexes traditionnels. Un blog peut, pour autant que le rédacteur n’ait pas ou peu été formaté par ce monde, développer son propre dispositif structurel originel. Enfin, les deux modes d’expressions partages avantages et désavantages propres à internet.

Sans chercher à établir une liste exhaustive de chacune des deux formes, on peut relever certaines caractéristique propres ou communes à celles-ci :
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Les blogs sont-ils l’information de demain ? – 1ère partie

Le titre est peut-être racoleur, mais j’ai USA Today, Le Matin et le GHI sous mes yeux. Il doit y avoir du mimétisme là-dedans.

La BBC, qui n’a rien en commun avec les précédents quotidiens, titre aujourd’hui pompeusement « Blogs vie with news for eyeballs » (Les blogs luttent avec la presse écrite pour attirer l’oeil), expliquant qu’avec le choix de Yahoo d’inclure les recherches de blogs, la blogsphère devient une réelle concurrence à l’information officielle. Passons le fait que Google ait lancé depuis au moins trois semaines déjà son propre système de recherche de blogs La BBC a actualisé son article, en rectifiant son omission. : la BBC, peut-être le média le plus indépendant au monde, l’un des plus critiques en tout cas, rend hommage aux blogs. C’est là une belle reconnaissance, à n’en pas douter.
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Untergang

– Trop humain !
– Trop sensible !
– Trop pas assez démoniaque, pas assez représentant du diable sur Terre !

Extrait de quelques unes des critiques qui accueillirent Der Untergang , film sur les derniers jours d’Hitler, une oeuvre d’Oliver Hirschbiegel, réalisant là son troisième film. Il faut dire que parler d’Adolf Hitler n’est jamais facile, quelque soit la bonne foi dont pour être animé le réalisateur. On touche à l’une des plus grande catastrophe de l’humanité, LA guerre de tous les superlatifs. Il fallait un ennemi à la hauteur des dommages irréparables engendrés, comme si, dans tout bon film hollywoodien, on pouvait faire remonter le « mal » à une seul source : Hitler, Hitler, Hitler, répétons-le ad nauseum pour se convaincre que le mal, c’est lui, le bien, c’est nous. Cela n’empêchera pas Ian Kershaw, historien, de publier des biographies sur le mal, ni Hirschbiegel d’en adapter certains passages.

Hirschbiegel a été accusé de nombreuses choses qui doivent faire mal. « Pactiser avec Hitler » ne doit pas être de tout repos, surtout lorsque l’on prend conscience de la symbolique que représente cette homme. Humaniser un tel homme, c’est s’enfoncer plus loin dans les cercles de Dante. Il faudrait voir à ne pas accuser à la légère Hirschbiegel de réaliser un film qui traite à la légère de Hitler : des accusations de ce type font mal.

Untergang bruno ganzAssez de méta : qu’en est-il concrètement ? Qu’est-ce que le film montre, en mettant en scène Hitler qui s’adonne au baise-main ? Tout d’abord, le Führer est interprété par Bruno Ganz, un acteur ayant compris que le surjeu ne desservirait le film : à la constante recherche aux confins de la folie, Ganz explore un personnage ambigu, incompréhensible, avec un maestria stupéfiante. Présent et imposant dans chaque scène, le charisme dégagé aide à saisir l’amour sans borne que vouaient certains fidèles au chef germanique. Il est inutile de crier pour se faire obéir, la présence animale du Führer déconcertait; mais très vite, nombreux vont l’abandonner, partir sans un regard.
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