Les contacts français en colombie

 

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Alors que les jours d’Ingrid Betancourt sont compté, la France sort de derrière les fagots des vieux contacts moisit pour tenter de séduire les FARC… On a de quoi se poser des question sur les possibles effets.

Chez Mariane:

Incroyable : un ancien bourreau au service de Sarko ?

Sandoval, alias Churrasco (la grillade), soupçonné d’être un ancien tortionnaire, ferait partie de l’équipe chargée de négocier la libération d’Ingrid Betancourt.
Mario Alfredo Sandoval, alias «Churrasco» (la «Grillade»), est soupçonné d’avoir appartenu à  «l’école de la Marine» qui, en Argentine, constitue la façade officielle de la police politique du Général Videla, chef de la junte instaurée en 1976 dans le pays. Il aurait, ès qualité, participé aux exactions et tortures qui ont émaillé la «sale guerre» argentine des années 60 jusqu’en 1983. Sandoval figurerait d’ailleurs en Argentine dans les archives de la Commission nationale sur la disparition des personnes : il aurait fait séquestrer un étudiant en architecture, durant les années de dictature. C’est ce que révèle le quotidien de Buenos Aires Pagina 12, relayé par le site El Correo. Le problème, c’est que Sandoval aurait récemment intégré le «Conseil sur la défense» constitué par Nicolas Sarkozy en vue, notamment, de négocier la libération d’Ingrid Betancourt.
Même les « institutions françaises » se posent des questions
Mario Alfredo Sandoval aurait été contacté par la présidence de la République en raison de ses liens avec les groupes paramilitaires d’extrême droite colombiens, qui constituent une bonne base pour prendre contact avec le commando des Farc qui retient Ingrid Betancourt. C’est ce qu’on appelle du pragmatisme, et ceux qui n’ont jamais fait appel au moindre barbouze pour régler des questions
délicates n’ont qu’à  leur jeter la pierre. Sauf que Sandoval serait apparemment un peu plus qu’un barbouze. Contacté par Marianne2, le journal Pagina 12 a refusé de communiquer ses sources «pour des raisons de sécurité», l’affaire étant liée à  d’anciens membres de la police politique de la junte. Beaucoup de ces ex ont trouvé à  se recycler à  travers les réseaux de la CIA chargés de les former à  l’époque. Cependant, nous n’étions apparemment pas les premiers à  poser des questions au sujet de “Churrasco” : un proche du dossier nous a confié que des «institutions françaises» auraient tenté d’en savoir plus sur le fameux Mario Sandoval.

De la famille Betancourt à  l’Elysée : inconnu au bataillon
Un vrai mystère, ce Sandoval. Ainsi,à  l’Elysée, on assure que «ce nom ne figure nulle part.» Pas de trace de lui non plus à  l’université Paris III Sorbonne, où il est censé avoir donné plusieurs cours. Les membres du comité de soutien d’Ingrid Betancourt n’ont, pour leur part, jamais entendu parler de lui. L’ambassade d’Argentine n’a pas non plus eu vent de la présence de Sandoval dans le corps diplomatique français impliqué dans les négociations pour la libération d’Ingrid Betancourt. Bref, la “Grillade” est un fantôme. Mais un fantôme très actif.

Pour rappel Sandoval a aussi été le contact de l’ELN à  Paris il y a quelques années et a, parait-il, eu de bon contact avec Castaà±o (chef aujourd’hui soi disant mort des AUC (paramilitaires) soi disant démobilisée). Autant dire que ce brave homme mange à  tous les râtelier… saurait-il séduire les FARC???

La presse centralisée sous l’éxécutif

libertepresse.jpg La presse, écrite, radio ou télévisuel en Colombie est relativement limitée, pas forcément en terme de quantité mais plutôt en terme d’idée. L’unisson est presque de rigueur!
Le seul quotidien national El Tiempo, est ouvertement pro gouvernemental. Il appartient à  la famille Santos (la même famille que le vice président et le ministre de la défense) et depuis peu au groupe Planeta qui a garanti qu’il laisserait la même ligne éditoriale.

La proximité entre le gouvernement et ce journal peut avoir des effets monstrueux, comme ce fut le cas lors de la mort de Reyes.
El tiempo a publié des photos que lui avait fournies en exclusivité le gouvernement et qui montrait soi- disant le ministre équatorien Larrea en compagnie du guérilléro Reyes. Le gouvernement colombien en avait profité pour attaquer verbalement l’Equateur. Le fait est que sur cette photo le personnage en question était le président du parti communiste argentin…

A ce moment une série d’autres informations ont été publiées, directement filtrées de l’ordinateur de Reyes, dont sûrement une grande partie d’interprétation gouvernementale. El Tiempo a simplement servi pour communiquer les attaques du gouvernement colombien, sans jamais se poser une seule question.

Les autres quotidiens sont régionaux et cautionne du gouvernement actuel. Aucun doute n’est possible. La presse écrite se sauve légèrement avec 2 hebdomadaires El Espectador et Semana, un peu plus critique; Semana s’est notamment distingué lors d’une opposition contre Uribe, ce qui a valu des insultes de la part du président.

La radio dépend beaucoup de la télévision ou de grand groupe comme Prisa (espagnol) mais reste à  mon sens la seule manière d’avoir une information complète, et même si elle est majoritairement uribiste c’est bien souvent la seule façon de pouvoir écouter l’opposition.

La télévision est en général une vaste blague, on peut considérer qu’il existe 2 chaines nationales, Caracol et RCN. Les deux sont absolument pro gouvernemental, je dirais même que RCN fait peur. Les informations présentées sur cette chaine sont grossièrement manipulées et commentées d’une manière pathétique par 2 journalistes qui se croient le centre du monde.

Les informations télévisuels se sauvent grâce a une petite chaine partagée entre plusieurs programmateurs. Les infos de CM& sont sans aucun doute les meilleures et même si le directeur est un uribiste affiché c’est un journaliste professionnel qui analyse et critique les informations. Et en plus les présentateurs sont bons et s’intéressent aussi à  l’actualité du monde.

Le gouvernement projette d’ouvrir une 3e chaine de télévision, la gestion de la mise en place de celle-ci se fait à  travers la Commission National de Télévision. Cette dernière est censée être plus ou moins indépendante mais Uribe a nommé son ancien secrétaire de presse à  sa tête qui a réussi, à  travers des décrets, à  sortir toute opposition au sein de la commission.

L’ouverture de ce 3e canal est prévue pour 2009, de même que le renouvellement des concessions pour RCN et Caracol, ce qui permet au gouvernement de bénéficier d’un moyen de pression énorme sur les médias qui pourraient éventuellement vouloir penser autrement ou sur les éventuels investisseurs.

PS: et pour en ajouter un peu, comme si ce n’était pas suffisant, la Colombie est classé à  la 126e place du classement de Reporters sans Frontières sur 169 pays. Le gouvernement n’est pas directement responsable le problème de la liberté de la presse est bien plus vieux que lui et les FARC ont largement leur part de responsabilité, cependant on na va pas dire qu’il a fait grand chose pour l’améliorer! Et ça j’en ai déjà  parlé à  plusieurs reprises: l’insécurité démocratique 2, la liberté de la presse, Uribe, antidémocrate

La fin du monde

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En voyant les images de l’énorme morceau de glace qui s’est décroché en Antarctique je me suis rappelé de la théorie de Gaia, proposée par Lovelock.

Selon Wikipedia: Le terme générique théories Gaïa fait référence à  un ensemble d’hypothèses et de théories selon lesquelles :

  • les êtres vivants ont une influence sur la totalité de la planète sur laquelle ils se trouvent ;
  • l’écosphère a développé une autorégulation (point non contesté même hors hypothèse Gaïa); l’existence de chaque être vivant est alors supposée régulée au profit de l’ensemble de l’écosphère (hypothèse proprement Gaïa) ;
  • le système autorégulé constitué par la totalité des êtres vivants (biomasse) et des constituants non vivants composant la masse totale de la Terre, et sans doute aussi le rayonnement solaire extérieur, possède des mécanismes internes pouvant le faire considérer comme un être vivant, conformément au paradigme cybernétique. Celui-ci est nommé par convention Gaïa par allusion à  la déesse mère grecque.

Je m’en suis souvenu parce que ce que nous pouvons en déduire c’est qu’avec le réchauffement de la planète l’homme disparaîtra, cela créera des crises économiques, sociales, des guerres etc. mais Gaïa continuera son chemin… Finalement on s’auto détruit, tout seul … comme des grands. Il ne nous reste plus qu’à  nous réjouir (chouiner sur son sort n’est jamais vraiment utile) d’avoir la chance de pouvoir assister à  la fin de notre espèce, peu auront eu cette opportunité.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=nUL5VaL_11E[/youtube]

30 kilos d’uranium découvert à Bogotá: une blague?

Les militaires annoncent ce soir qu’ils ont récupéré l’uranium qu’avait acheté les FARC. Souvenez-vous les ordinateurs de Reyes avaient révélé l’achat de cette énorme masse d’uranium.

Plus ou moins tout le monde leur avait ri au nez, sauf El Tiempo bien sûr, affirmant que si les FARC étaient en train d’acheter de l’uranium, les experts US et leur service secret le sauraient. Ces même experts avaient même dit à  la presse que dans l’histoire il y en avait forcément un qui se faisait rouler dans la farine. Soit les FARC en croyant qu’ils achetaient de l’uranium, soit les services secret US qui étaient des incapables ou alors ceux qui croyaient l’information diffusée par les militaires colombiens…

Mais un militaire, c’est bien connu c’est orgueilleux alors…

Je n’en dirai pas plus, mais moi je n’y crois pas pour un sou… surtout en voyant les images d’où ils ont sorti leur kilo… Un fossé perdu dans la campagne de Bogotà¡, le tout mis dans 3 sacs plastiques. Dans deux jours ils vont nous dire que cet uranium appauvri provient de l’Iran et qu’il a transité par le Venezuela. Du coup le Venezuela entrera dans la liste des pays terroristes. 3 jours après on s’apercevra qu’en fait il est aussi passé dans la valise diplomatique de Correa et que l’avion pour le transporter était du Nicaragua.

Dans quelque mois il ne restera que Bush et Uribe qui ne seront pas dans la liste des terroristes.

Vendredi Saint chez les cowboys

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Vendredi matin, le réveil sonne, il est 6h30. C’est un peu tôt pour des vacances mais une belle balade nous attends alors on est bien motivé. Juste le temps de s’habiller et de manger un yaourt et on file. Une bonne heure de route pour arriver dans un bled tout perdu dans les Llanos (ou plutôt les préllanos…). La première mission est de trouver quelque chose pour notre petit déjeuner: et là  c’est le premier choc, on entre dans une tienda entrouverte où en théorie on pouvait se caler l’estomac avant de commencer à  marcher. Le monsieur nous dit gentiment qu’il ne bosse pas aujourd’hui… !¿?! bon c’est férié on est d’accord, mais son magasin est ouvert..!¿?!

– “oui … bon.. je peux vous vendre des chips si vous voulez”

– euh .. vous auriez pas un oeuf??

– non je peux rien faire…

– ah bon … et si c’est moi qui me le cuit?

– non le maire a dit que pas moyen…

– ah c’est le maire qui a dit…

– oui, il a interdit de travailler, interdit de vendre et de boire de l’alcool et on doit participer à  la marche!

– …rafting.JPG

On est donc parti le ventre vide. On continue notre route et  notre chauffeur qui devait d’abord poser un groupe faire du rafting commence à  se stresser. Il n’y a personne qui veut faire la bouffe de midi.

– oups… c’est un peu dommage. On avait prévu une longue marche… mais sans rien manger, ça se complique. Du coup on se colle au plan rafting, le guide est content il manquait du monde pour remplir son bateau et nous ça nous faire rire… Alors c’est parti. Une belle descente, on prend l’eau 2-3 fois et en toute insouciance on débarque 3 heures plus tard pour aller manger un truc. Et là  rebelote. Le maire a dit!

On achète des chips et de l’eau… du coca non, parce que sinon après vous comprenez il faudra vendre de la bière… après… (là  j’avoue que j’ai toujours pas compris)

Il y a un dicton qu’on utilisait avec mon frère lors de notre voyage en Patagonie et c’était “qui dort, dine!”. On l’a appliqué plus d’une fois, le soir lorsqu’on en pouvait plus et qu’imaginer cuisiner un truc c’était comme nous demander de marcher encore 15 minutes…

Du coup le vendredi saint on fait “qui marche, mange” … c’est vachement moins efficace et mentalement c’est un peu plus dur, mais ça se fait. En plus au bout de la marche on a droit à  une baignade dans une cascade perdue au milieu de la forêt alors on râle pas trop.

cascade.JPGOn reviendra à  la même tienda du matin à  la fin de la journée, et là  une bonne nouvelle nous attend. Notre pilote doit attendre je ne sais pas qui (sûrement Jesus Christ) qui arrive dans 3 heures… Tranquille, pas de soucis on va prendre le bus…. on part alors avec 2 touristes (de Bogotà¡, on a pas vu un seul gringo dans ces contrées…) qui nous dépose à  la route principale pour choper un bus.

Mais c’est Vendredi Saint (au cas où vous auriez oublié) et il est interdit de travailler, c’est le maire qui l’a dit!

Heureusement pour nous le maire de la ville voisine est un peu moins proche de sa sainteté et a autorisé les bus à  circuler… Après un moment on arrivera à  s’accrocher aux barres latérales du bus qui passe archicomplètementbondé.

Finalement on arrivera à  se manger un gros steak bien saignant et plein de bière en ville… fallait bien fêter vendredi saint non???

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La Banque Centrale va perdre son indépendance!

billet-de-10000.jpgLa Banque Centrale colombienne, Banco de la Republica, est dirigée par un comité de direction composé de 7 membres: le ministre de l’économie, le gérant de la Banque et 5 autres directeurs. Ces 7 personnages décident ensemble le chemin que doit prendre l’économie colombienne, ou plutôt la politique monétaire, politique des crédits et de change du pays.

Les statut de la Banque Centrale on été écrits en tenant compte de la Constitution de 1991 et permettent au président en place de nommer 2 des 5 directeurs, garantissant l’indépendance de la Banque. La constitution de 1991 qui limitait le mandat du président à  une seule période de 4 ans a été changée par le gouvernement d’Uribe, lui permettant un second mandat.

Ce changement de constitution n’a pas eu d’effet ni sur les autres articles de la constitution ni sur les organismes qui dépendent de cette constitution, malgré une initiative de l’opposition. Les statuts de la Banque Central sont donc restés identiques et le président Uribe a déjà  nommé son troisième directeur, mettant déjà  en péril l’indépendance de cette identité. Mais le plus grave est à  venir il est sur le point de pouvoir en changer quelques autres, ainsi il obtiendrait la majorité absolue dans le comité dirigeant de la Banque.

Il ne reste donc que quelques mois d’indépendance à  la Banque Centrale Colombienne… et hop un petit bout de démocratie qui s’en va discrètement.

PS: pour ceux qui veulent lire un peu sur l’importance de l’indépendance des Banques Centrales dans les démocratie je ne peux vous recommander la bible en la matière: Arend Lijpart, Patterns of Democracy, chapitre 13. Comme il le dit lui même, on a souvent tendance à  sous estimer l’importance de cette indépendance mais lorsque  la Banque Centrale est indépendante et forte elle peut jouer un rôle critique dans le procédé politique.