Humala gagne au Pérou … le Chili gronde!

Humala est le nouveau président péruvien. Apparemment personne s’en réjouit vraiment, mais un retour du Fujimorisme aurait surement été bien pire. Il faut maintenant attendre la nomination du nouveau gouvernement pour voir quel chemin Humala va prendre.

Le Monde:

Son élection apparaît comme une revanche éclatante. Le candidat de gauche Ollanta Humala a affirmé, dimanche 5 juin au soir, avoir “remporté l’élection présidentielle” au Pérou, sur la base des premiers résultats partiels et des projections. Si les résultats sont officiellement confirmés, c’est une victoire pour des pans entiers du pays, les Indiens pauvres, grands oubliés des élites économiques. Le futur chef de l’Etat devra donc gérer cette immense attente sociale. Il devra aussi composer avec la méfiance des marchés.

Libération:

Humala, d’origine indienne (quechua) comme 80% des Péruviens veut rendre le pays moins dépendant du secteur minier (or, argent, cuivre) et mieux répartir la forte croissance (8,7% en 2010), notamment en faveur des provinces andines reculées où la pauvreté atteint 60%.

Ses envolées contre les «pouvoirs économiques» ou ses propositions de taxe des profits miniers ont régulièrement inquiété la Bourse de Lima, qui devrait réagir négativement lundi au résultat de l’élection.

Sa victoire consacre le grand retour de la gauche à  la tête du Pérou, 36 ans après le régime militaire du général Juan Velasco Alvarado (1968-75), un nationaliste de gauche parvenu au pouvoir et chassé par des coups d’Etat.

Le prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa, libéral de droite rallié au candidat de gauche par crainte du retour au pouvoir de l’entourage du père de Keiko Fujimori, a quant à  lui salué «une défaite du fascisme».

Du coup au Chili, les dents grincent… les propos nationalistes de Humala ne rassurent pas le pays voisin. Même les volcans réagissent!
Photo: Le Figaro

Santiago, dix ans après


La première fois que je mettais les pieds à  Santiago c’était en 2001, en février si je me rappelle bien. Je venais chercher mon frère à  l’aéroport pour filer en Patagonie. Je venais du nord, et après 4 mois au Pérou, le but était d’user nos semelles dans le sud, Torres del Paine, Tierra del Fuego… Santiago était donc l’étape pratique avant le froid du Sud et mes souvenirs se limitent aux retrouvailles et à  tout le chocolat que mon frère m’avait ramené plutôt qu’a la ville elle même.
Quelque temps plus tard je repasse par Santiago, et là  de nouveau c’est une courte étape, mon voyage continue très vite en direction d’Atacama et de la Bolivie.
Mon retour à  Santiago dix ans plus tard est bien différent. Je viens pour le travail, une semaine. J’ai donc troqué mon sac à  dos et mes T-shirt troué pour une valise top classe et des costards. Je continue à  parler de droit de l’homme et de justice, mais le revêtement est un peu différent. Ce retour aurait pu (du) être nostalgique, mais pas vraiment, à  part l’envie de prendre un bus et continuer vers le nord plutôt que de re-traverser l’atlantique pas grand chose m’a rappelé mon premier séjour. Même la tournée des bars le vendredi et le samedi… ça doit être l’age, je commence à  assumer que j’ai grandi. zut!
Bon y’a quand même eu un petit moment de jeunesse retourvée… comme la semaine à  Santiago était un peu agitée, quelques manifestation sont venue pimentées les cocktails au ministère. Comme l’explique Cristina L’Homme sur Rue89

des dizaines de milliers de manifestants défilent depuis plus d’une semaine dans les grandes villes du Sud du Chili, et principalement en Patagonie, où les carabiniers les ont violemment réprimés. Ils protestent contre HidroAysén, un projet de construction de cinq méga-barrages hydro-électriques.

A Santiago, vendredi dernier je suis passé, comme ça par hasard, à  travers la manifestation. La police est aussi passée avec leur mini 4*4 blindé balançant des grenades lacrymogènes à  travers les trous fait dans les portières. On en a pris 3 dans les pieds. La demi heure qui a suivi était pas franchement sympathique – pleurs, étouffement et j’en passe-… mais après coup c’est plutôt drôle!
Comme à  l’époque!! …chassez la nostalgie, elle reviendra au galop!!

Photo: André

Uribe, la chute

En 1992, Fujimori signe des félicitations aux escadrons de la mort péruvien pour leur travail contre la guérilla. En 1994 le gouvernement transférait à  la juridiction militaire ces escadrons et finalement en 1995 ils bénéficièrent d’une amnistie total.

Les méthodes de ces escadrons sont connues, la presse et les ONG les ont dénoncées à  plusieurs reprises. Il existe de nombreux exemples de familles entières massacrées, enfants compris, seulement pour être soupçonnée d’avoir soutenue la guérilla, le sentier lumineux.

Fujimori propose la peine de mort pour les “terroristes”, attaque la guérilla sur tous les fronts militaires mais jamais politique, il réussit à  stabiliser l’économie, à  stopper l’inflation énorme qu’a laissé Alan Garcia en partant. Fujimori est le sauveur du Pérou, le pompier… Son acceptation populaire atteint des records supérieur à  80%. Il en profite alors pour modifier la constitution  en 1994, pour être élu et conserver le pouvoir 4 ans de plus, il récidivera en 2000. Les péruviens l’acceptent, l’admire, enfin un président qui ose prendre les chose en main, qui ne faiblit pas devant la guérilla.

Alors que les années 80 étaient remplies de violations qui justifiait l’existence de groupes illégaux, les années 90 marquent la reprise en main du pays par l’État. Fujimori à  sa tête.  100 000 morts civils et innocents plus tard Fujimori est toujours là , ou plutôt de nouveau là  au Pérou essayant de jouer avec son aura, mais ça ne marche plus.

Après avoir fuit au Japon, être devenu japonais, avoir voulu faire campagne depuis le Chili et finalement être extrader, il est de retour au Pérou, sur le banc des accusés. Sa défense est pathétique, stupide, il prétend ne pas savoir, avoir signé sans lire, ne pas avoir lu les journaux. Il est entré avec le sourire, sûr de lui, sûr que le peuple le soutiendrait. Il est là  maintenant, tout seul ou presque, défait, accusé de plusieurs massacres.

L’ère Fujimori est finie, il est tombé, le chemin est encore long pour atteindre la vérité et la réparation mais la direction est la bonne, d’autres tomberont…

Ah, pardon, je me suis trompé dans le titre.

Histoire de vins

Bouteille de Guelbenzu 2004Je ne vais choquer personne en disant que la Colombie n’est pas vraiment un pays de vin. Ni le climat ni le relief ne permettent la culture du précieux raisin. Mais les amateurs de vins n’entreront pas en déprime grave en venant en Colombie, sauvée de l’absence du sang du Christ par son allié: le Chili.

Imaginez vous bien que la Colombie est un pays moderne, doté de centre commerciaux gigantesque où tout est importé. Même si je ne suis pas un partisan de l’importation à  outrance (ça pollue beaucoup) il faut quand même pas se laisser mourir. Pour cela je choisis le vin chilien, excellent, moins cher et moins coûteux en transport que le vin français. De plus, actuellement tous les professionnels du vin s’accordent pour dire que le vins chilien à  connu ces dernières années un virage qualitatif. Je cite: il est dorénavant possible de dénicher des vins amples, riches et charpentés, sans retrouver cette lourdeur, cette sensation volumineuse auxquelles ils nous avaient habitués. (( Le chili dans la cour des grands, le Devoir (Québec) du vendredi 6 octobre. )) Alors on est content, on peut accompagner les succulents mets colombiens avec un vin chilien amplement charpenté!

Voir plus d’info et la route du vin au Chili