Mexico city, la révolutionnaire


Le temps file, toujours ou presque, et l’énormité de Mexico DF n’aide pas. Les heures passées dans les transports réduisent encore un peu plus les journées. Pourtant, parfois, au coin de la rue, le temps change marque une pause, de manière aussi soudaine qu’inattendue.
La casa azul de Frida Khalo, les fresques murales de Diego Rivera, la tombe de Trosky … le temps n’est plus le même, il s’est arrêté, un peu nostalgique, un peu révolutionnaire.

Et bien sûr sans oublier Zapata, par Lila Downs, “Zapata se queda”

Mexique: à l’ombre du cri de l’indépendance

Hier, sur la place Zocalo à  Mexico DF, la fête nationale mexicaine n’était pas exactement la même que d’habitude (selon les dires des locaux car comme c’était la première fois que je voyais ça je n’ai aucun élément de comparaison). En image cela donne:
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=6G5WswRbUsc[/youtube]
Étonnamment -ou pas- la télé nationale n’a montré aucune image des manifestants, et quelques seconde après le “Viva Mexico” du président Calderon, les images de la fête ont été coupées… un joli match de boxe a occupé tout le monde jusqu’à  la fin de la nuit.

Nabusimake: le carrefour des étoiles


Un matin comme un autre à  Valledupar –une bourgade colombienne sympathique– nous avons embarqué dans un 4*4, un vieux camion, pick-up qui roule tout au plus à  20 km/h. La route débute, comme n’importe laquelle, sans charme réel. Cependant au fur et à  mesure que la route devient impraticable, que les trous sont plus fréquents que les parties plates et qu’ils deviennent toujours plus grands, aussi grands que le véhicule lui-même, la route, elle, devient envoutante.
Le chemin n’arrête pas de monter, monter, il grimpe vers les sommets de la Sierra Nevada. Les points de vue n’en finissent pas de défiler à  droite, à  gauche, de tous les côtés. Les trois citadins que nous sommes avons du mal à  gérer, entre s’accrocher aux barres du pickup et ne pas se taper la tête partout et regarder les cimes et le lever du soleil. Pendant ce temps à  côté, les locaux dorment, sans broncher comme si les trous, je veux dire les cratères, ne les affectaient pas.

Lire la suite sur colombia travel.

Colombie: les FARC et le gouvernement négocient

Hier, 4 septembre 2012, le président Santos et le chef suprême des FARC Timochenko ont annoncé, l’un depuis Bogotà¡ et l’autre depuis la Havane, l’ouverture de négociation de paix.
Après 6 mois de discutions ils ont établit l’agenda des négociations et les thèmes à  traiter: développement rural, participation politique, fin du conflit, le narcotrafic, réintégration et droit des victimes.
Le premier est probablement le plus “tendu”, bien que sur le papier il sera facile de s’entendre, tout le monde est d’accord pour que la Colombie se développe, qu’il y ait des infrastructures (écoles et autres) dans les contrées perdues, mais quel chemin suivre pour y arriver est une autre paire de manche. Il n’est pas exclus que les discussion dogmatique s’enlisent.
Ensuite, la participation politique, bien que marqué par l’échec cuisant de l’expérience de la UP (Union Patriotique) dans les années 80-90 qui a fini par le massacre de quelques milliers de politiciens de gauche, est un thème qui pourrait être plus facile. L’expérience de Gustavo Petro, maire de Bogotà¡ et ancien membre du groupe guérillero M19, montre que la réintégration politique est possible.
La fin du conflit et la réintégration sont des questions de procédure et de droit, complexe certes, mais avec de la volonté politique et des moyens et en tirant les leçons des erreurs commises avec la démobilisations des paramilitaires, elles me semble à  la portée du gouvernement, qui montre beaucoup de bonne volonté et ont fait preuve d’un certain pragmatisme.

Un autre élément positif dans ce nouveau processus, comme le note Frederic Masse, est la présence des militaires dans l’équipe de négociations. Ce n’a pas toujours été le cas, et c’est bien connu que les militaires colombiens ne sont pas très ouvert sur la question. Leur participation donne donc une certaine crédibilité aux négociations, admettant ainsi que la voie militaire n’est pas la seule possible. Cette participation est d’autant plus remarquable que leur supériorité militaire est claire, ce qui n’était pas le cas au début des discussions de paix du Caguan (1998-2002).

Bien sûr, les critiques ne se sont pas fait attendre, comme par exemple l’ex-président Uribe, qui a bien sûr vivement critiqué l’annonce, disant que c’était “grave” et que le gouvernement ouvrait la porte aux criminels, que les FARC étaient les plus grands narcotrafiquants, alors que ce n’est pas avec eux qu’il faut résoudre le problème de drogue. [Sans commentaire].

Il est évident que ce n’est pas gagné d’avance, on peut cependant espérer, comme Santos le dit si bien “La paix ne se fait pas en un jour, il faut la semer, la stimuler”. Alors, attendons de voir, “rêver ne coûte rien”.

Carthagène : la beauté dans les murs

Les murs sont toujours une limite, parfois une protection. On les construits tantôt massifs épais, tantôt élevés. Souvent hideux, mais les règles, comme il se doit, donnent lieu à  des exceptions.
Les murs de Carthagène sont une sorte d’exception, ils sont différents, enfin pas complètement. Ils sont grands et ont servi de protection, ils servent encore de limite. Ils limitent, ou plutôt entourent, la vieille et magnifique ville de Carthagène. Ils clôturent la beauté de l’histoire et du charme colonial au milieu d’une autre ville, l’autre Carthagène, soit incroyablement pauvre, soit démesurément riche et laide.

La Carthagène d’entre les murs est splendide ; chaque maison est une oeuvre d’art vivante et habitée. La chaleur elle -même est différente, à  l’intérieur de l’enceinte elle nous pousse à  siroter des jus dans des patios luxuriants, à  l’extérieur elle étouffe et donne envie de rentrer.
Lire la suite

Brésil: Crack en stock

Francis, écrit toujours sur le Brésil, avec une constance que j’envierai presque! Son dernier post en date est sur le crack au Brésil, et comme la drogue est un sujet qui m’intéresse depuis fort longtemps, je ne peux que recommander sa lecture:

Puis-je tout dire sur le Brésil, sur mon Brésil – insensé pari – sans parler du crack ? Hélas non. Le crack fait partie de mon Brésil au quotidien. Rares sont les jours où je ne donne pas une pièce d’un real à  un flanelinha(1) décharné, les yeux injectés de sang, définitivement fatigué. Deux remarques : d’abord, ce portrait à  grands traits qui tient du cliché n’est que trop vrai ; ensuite, que le lecteur ne conclue pas que tous les flanelinhas sont accrochés au crack !

[…]

Il y aurait deux millions de consommateurs à  travers le Brésil. Invérifiable, évidemment, mais l’épidémie continue de se propager, personne n’en doute. « O que fazer ? », dit-on avec fatalisme. Le monde glisse doucement à  sa perte, le crack est une composante de sa faillite parmi d’autres. Révolution ! Nous ne nous en sortirions et nous sortirions les damnés du crack que par une révolution. Mais qui croit encore à  un possible sursaut quant tout est fait pour nous condamner à  la torpeur ?

A lire en entier ici

Bogotá, ma nouvelle terrasse

J’ai changé de terrasse, troquant les toits toscans pour les gratte-ciel bogotien. j’ai quitté la température exténuante florentine et les bords du lac genevois pour rejoindre ma bien-aimée bouillonnante, et ce soleil qui s’enfonce entre pollution, béton et grisaille me rend presque nostalgique: c’est étrangement beau, alors que cela ne devrait pas.

Du coup ça me rappelle la belle décadente, trop triste pour vraiment l’aimer, et pourtant … Valparaiso
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=dUUnZtTv2DE&feature=player_embedded#at=12[/youtube]

Du coup je me dois de rendre un hommage à  Facundo assassiné, victime de cette violence croissante d’Amérique Centrale… Facundo Cabral, No soy de aqui, ni soy de alla
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=xD3G6eM3tPI&feature=related[/youtube]

Je suis à  Bogotà¡… ça me manquait!

Humala gagne au Pérou … le Chili gronde!

Humala est le nouveau président péruvien. Apparemment personne s’en réjouit vraiment, mais un retour du Fujimorisme aurait surement été bien pire. Il faut maintenant attendre la nomination du nouveau gouvernement pour voir quel chemin Humala va prendre.

Le Monde:

Son élection apparaît comme une revanche éclatante. Le candidat de gauche Ollanta Humala a affirmé, dimanche 5 juin au soir, avoir “remporté l’élection présidentielle” au Pérou, sur la base des premiers résultats partiels et des projections. Si les résultats sont officiellement confirmés, c’est une victoire pour des pans entiers du pays, les Indiens pauvres, grands oubliés des élites économiques. Le futur chef de l’Etat devra donc gérer cette immense attente sociale. Il devra aussi composer avec la méfiance des marchés.

Libération:

Humala, d’origine indienne (quechua) comme 80% des Péruviens veut rendre le pays moins dépendant du secteur minier (or, argent, cuivre) et mieux répartir la forte croissance (8,7% en 2010), notamment en faveur des provinces andines reculées où la pauvreté atteint 60%.

Ses envolées contre les «pouvoirs économiques» ou ses propositions de taxe des profits miniers ont régulièrement inquiété la Bourse de Lima, qui devrait réagir négativement lundi au résultat de l’élection.

Sa victoire consacre le grand retour de la gauche à  la tête du Pérou, 36 ans après le régime militaire du général Juan Velasco Alvarado (1968-75), un nationaliste de gauche parvenu au pouvoir et chassé par des coups d’Etat.

Le prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa, libéral de droite rallié au candidat de gauche par crainte du retour au pouvoir de l’entourage du père de Keiko Fujimori, a quant à  lui salué «une défaite du fascisme».

Du coup au Chili, les dents grincent… les propos nationalistes de Humala ne rassurent pas le pays voisin. Même les volcans réagissent!
Photo: Le Figaro