Les FARC annoncent un cessez le feu de 2 mois

L’annonce a été faite ce matin à  Cuba, lors du début du deuxième round de négociations. Ivan Marquez, le chef, a affirmé que le secrétariat des FARC ordonnait la fin des opérations militaires offensives contre la force publique. La réciproque n’est pas vraie pour autant, le gouvernement colombien a clairement dit à  plusieurs reprises que tant qu’un accord de paix ne serait pas signé, il n’y aurait pas de trêve.
Mais cette marque de bonne volonté des FARC est un bon départ pour ce deuxième round qui ne s’annonce pas facile, les thèmes sur la table des négociations sont tout simplement le développement agricole, la fin du conflit, ou le trafic de drogues.
Même Gontard, l’ancien émissaire suisse qui a eu quelques problèmes avec le gouvernement colombien suite à  son travail de médiateur (qui termina par un non-lieu), se disait optimiste il y a quelques jours.
Rêver ne coûte toujours rien!!

Mexico city, la révolutionnaire


Le temps file, toujours ou presque, et l’énormité de Mexico DF n’aide pas. Les heures passées dans les transports réduisent encore un peu plus les journées. Pourtant, parfois, au coin de la rue, le temps change marque une pause, de manière aussi soudaine qu’inattendue.
La casa azul de Frida Khalo, les fresques murales de Diego Rivera, la tombe de Trosky … le temps n’est plus le même, il s’est arrêté, un peu nostalgique, un peu révolutionnaire.

Et bien sûr sans oublier Zapata, par Lila Downs, “Zapata se queda”

La blague du jour

Les quelques promenades que j’ai le temps de faire pendant mon séjour à  Mexico City sont vraiment géniales. Je pourrais en raconter quelques unes, ça viendra sûrement, mais là  j’avais plus envie de partager la blague du jour…
Voyez plutôt la photo:

Oui, Mexico accueille en novembre un world forum blabla. Les deux invités de marque sont simplement Lance Amstrong -cycliste, septuple vainqueur du tour de France, avéré dopé, et déchu de ses titres – et Alvaro Uribe – ex président colombien, avéré corrompu, tout son gouvernement est en prison ou en fuite.
Bref des vrais champions, j’en ai presque eu la larme à  l’oeil!

Mexique: à l’ombre du cri de l’indépendance

Hier, sur la place Zocalo à  Mexico DF, la fête nationale mexicaine n’était pas exactement la même que d’habitude (selon les dires des locaux car comme c’était la première fois que je voyais ça je n’ai aucun élément de comparaison). En image cela donne:
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=6G5WswRbUsc[/youtube]
Étonnamment -ou pas- la télé nationale n’a montré aucune image des manifestants, et quelques seconde après le “Viva Mexico” du président Calderon, les images de la fête ont été coupées… un joli match de boxe a occupé tout le monde jusqu’à  la fin de la nuit.

Colombie: les FARC et le gouvernement négocient

Hier, 4 septembre 2012, le président Santos et le chef suprême des FARC Timochenko ont annoncé, l’un depuis Bogotà¡ et l’autre depuis la Havane, l’ouverture de négociation de paix.
Après 6 mois de discutions ils ont établit l’agenda des négociations et les thèmes à  traiter: développement rural, participation politique, fin du conflit, le narcotrafic, réintégration et droit des victimes.
Le premier est probablement le plus “tendu”, bien que sur le papier il sera facile de s’entendre, tout le monde est d’accord pour que la Colombie se développe, qu’il y ait des infrastructures (écoles et autres) dans les contrées perdues, mais quel chemin suivre pour y arriver est une autre paire de manche. Il n’est pas exclus que les discussion dogmatique s’enlisent.
Ensuite, la participation politique, bien que marqué par l’échec cuisant de l’expérience de la UP (Union Patriotique) dans les années 80-90 qui a fini par le massacre de quelques milliers de politiciens de gauche, est un thème qui pourrait être plus facile. L’expérience de Gustavo Petro, maire de Bogotà¡ et ancien membre du groupe guérillero M19, montre que la réintégration politique est possible.
La fin du conflit et la réintégration sont des questions de procédure et de droit, complexe certes, mais avec de la volonté politique et des moyens et en tirant les leçons des erreurs commises avec la démobilisations des paramilitaires, elles me semble à  la portée du gouvernement, qui montre beaucoup de bonne volonté et ont fait preuve d’un certain pragmatisme.

Un autre élément positif dans ce nouveau processus, comme le note Frederic Masse, est la présence des militaires dans l’équipe de négociations. Ce n’a pas toujours été le cas, et c’est bien connu que les militaires colombiens ne sont pas très ouvert sur la question. Leur participation donne donc une certaine crédibilité aux négociations, admettant ainsi que la voie militaire n’est pas la seule possible. Cette participation est d’autant plus remarquable que leur supériorité militaire est claire, ce qui n’était pas le cas au début des discussions de paix du Caguan (1998-2002).

Bien sûr, les critiques ne se sont pas fait attendre, comme par exemple l’ex-président Uribe, qui a bien sûr vivement critiqué l’annonce, disant que c’était “grave” et que le gouvernement ouvrait la porte aux criminels, que les FARC étaient les plus grands narcotrafiquants, alors que ce n’est pas avec eux qu’il faut résoudre le problème de drogue. [Sans commentaire].

Il est évident que ce n’est pas gagné d’avance, on peut cependant espérer, comme Santos le dit si bien “La paix ne se fait pas en un jour, il faut la semer, la stimuler”. Alors, attendons de voir, “rêver ne coûte rien”.

Brésil: Crack en stock

Francis, écrit toujours sur le Brésil, avec une constance que j’envierai presque! Son dernier post en date est sur le crack au Brésil, et comme la drogue est un sujet qui m’intéresse depuis fort longtemps, je ne peux que recommander sa lecture:

Puis-je tout dire sur le Brésil, sur mon Brésil – insensé pari – sans parler du crack ? Hélas non. Le crack fait partie de mon Brésil au quotidien. Rares sont les jours où je ne donne pas une pièce d’un real à  un flanelinha(1) décharné, les yeux injectés de sang, définitivement fatigué. Deux remarques : d’abord, ce portrait à  grands traits qui tient du cliché n’est que trop vrai ; ensuite, que le lecteur ne conclue pas que tous les flanelinhas sont accrochés au crack !

[…]

Il y aurait deux millions de consommateurs à  travers le Brésil. Invérifiable, évidemment, mais l’épidémie continue de se propager, personne n’en doute. « O que fazer ? », dit-on avec fatalisme. Le monde glisse doucement à  sa perte, le crack est une composante de sa faillite parmi d’autres. Révolution ! Nous ne nous en sortirions et nous sortirions les damnés du crack que par une révolution. Mais qui croit encore à  un possible sursaut quant tout est fait pour nous condamner à  la torpeur ?

A lire en entier ici

Anonymous défie los Zetas

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=bJORGO1Q2VY&feature=player_embedded[/youtube]
Anonymous, le célèbre “mouvement” de hackers se lance dans un nouveau type d’action, il s’attaque au non moins célèbre “Zetas”, un gang/cartel mexicains sanguinaires:

Big Browser :

Dans ce message, un homme masqué, qui dit appartenir aux Anonymous “de Veracruz, au Mexique, et dans le monde”, déclare être “fatigué du groupe criminel les Zetas, dédié aux enlèvements, au vol, à  l’extorsion”. Il prétend connaître les noms d’officiers de police, de journalistes, de chauffeurs de taxis travaillant avec les Zetas et menace de les révéler samedi si un membre du groupe de hackers, kidnappé dans la ville côtière de Veracruz n’est pas relâché. “Vous avez fait une grave erreur en prenant l’un des nôtres. Libérez-le”, dit le message.

Intéressant de noter que n’importe qui peut devenir “membre” des Anonymous, en le déclarant. J’avoue que le possible résultat ce cette action m’intrigue pas mal. Affaire à  suivre.

Humala gagne au Pérou … le Chili gronde!

Humala est le nouveau président péruvien. Apparemment personne s’en réjouit vraiment, mais un retour du Fujimorisme aurait surement été bien pire. Il faut maintenant attendre la nomination du nouveau gouvernement pour voir quel chemin Humala va prendre.

Le Monde:

Son élection apparaît comme une revanche éclatante. Le candidat de gauche Ollanta Humala a affirmé, dimanche 5 juin au soir, avoir “remporté l’élection présidentielle” au Pérou, sur la base des premiers résultats partiels et des projections. Si les résultats sont officiellement confirmés, c’est une victoire pour des pans entiers du pays, les Indiens pauvres, grands oubliés des élites économiques. Le futur chef de l’Etat devra donc gérer cette immense attente sociale. Il devra aussi composer avec la méfiance des marchés.

Libération:

Humala, d’origine indienne (quechua) comme 80% des Péruviens veut rendre le pays moins dépendant du secteur minier (or, argent, cuivre) et mieux répartir la forte croissance (8,7% en 2010), notamment en faveur des provinces andines reculées où la pauvreté atteint 60%.

Ses envolées contre les «pouvoirs économiques» ou ses propositions de taxe des profits miniers ont régulièrement inquiété la Bourse de Lima, qui devrait réagir négativement lundi au résultat de l’élection.

Sa victoire consacre le grand retour de la gauche à  la tête du Pérou, 36 ans après le régime militaire du général Juan Velasco Alvarado (1968-75), un nationaliste de gauche parvenu au pouvoir et chassé par des coups d’Etat.

Le prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa, libéral de droite rallié au candidat de gauche par crainte du retour au pouvoir de l’entourage du père de Keiko Fujimori, a quant à  lui salué «une défaite du fascisme».

Du coup au Chili, les dents grincent… les propos nationalistes de Humala ne rassurent pas le pays voisin. Même les volcans réagissent!
Photo: Le Figaro