Avancée du conflit

generales_imgarticulo_t1_44119_2007410_184111.jpgL’année 2007 s’est terminée par un bilan assez positif pour les forces militaires. Une profonde réforme qui a débuté il y a une dizaine d’année commencerait à  porter ses fruits. La professionnalisation des forces et une énorme modernisation de l’armement (grâce au Plan Colombie) donne lieu à  une meilleure efficacité au combat.

Cependant ces avancées militaires restent très fragile et croire que la victoire est proche, voire même possible, est une autre chose. Les armées ont un défaut face à  une guérilla, c’est qu’elles sont lentes, non seulement pour se déplacer mais aussi pour s’adapter à  un quelconque changement. Ce n’est pas le cas d’une guérilla et encore moins d’une guérilla comme les FARC.

Les FARC sont dans une situation de perte de vitesse, elles ont de grande difficulté de communication et de déplacement. La preuve en est le manque de coordination lors de la soi-disant libération de Emmanuel en décembre dernier. Les dirigeants n’était pas au courant que l’enfant n’était pas en leur pouvoir.

bogota-4-feb.jpgL’autre argument pour dire que les FARC sont en difficulté est le fait que ces dernières années l’enrôlement forcé, y compris d’enfant, a beaucoup augmenté. Leur pouvoir de conviction est en chute libre. Pour certain, la manifestation du 4 février en est la preuve, je doute de cet argument, la manifestation était essentiellement citadine et la source des FARC a toujours été majoritairement paysanne.

Le nombre de déserteurs serait en augmentation, le gouvernement estime donc que le nombre de guérilleros n’atteint plus les 10 mille combattants. Ces désertions s’explique facilement autant par les attaques menées par le gouvernement que par l’enrôlement forcé. La guérilla serait donc aussi en phase d’épuration, seul les convaincu resterai.

On peut donc conclure à  un affaiblissement de la guérilla. Ce qui, en soit, est normal, les FARC avaient réussit à  la fin des année 90 a construire une structure très proche d’une armée régulière, étant capable de supporter des affrontements directs contre l’armée colombienne. Les FARC n’en sont plus capable et sont retourné aux vieilles méthodes de guérilla. Combat qui peu durer des dizaines années. L’exemple de ERP est assez parlant, pour la majorité ce groupe guérilleros n’existe plus depuis longtemps. Et pourtant il y a quelques semaines à  peine, ils ont été capable d’attaquer un village et de mettre en échec la police, faisant un mort. L’ERP doit à  peine compter sur une centaines d’homme depuis 10 ans.

Il est donc facile d’imaginer que les FARC peuvent durer encore un sacré moment. On revient donc au même débat, comment arriver à  la paix. la solution proposée par le gouvernement est vaincre les FARC par la force. En soi c’est largement compréhensible de la part d’un gouvernement, simplement tout le monde le sait, c’est impossible. Il est par contre très intéressant de fragiliser suffisamment le groupe pour le forcer à  venir de lui même à  la table des négociations.

Si on regarde un peu les discours d’Uribe à  l’étranger, en Europe particulièrement, c’est soi disant ce qu’il recherche. Il faut admettre que son discours a un peu évolué dans le domaine, on pourrait presque entrevoir une possible acceptation de la négociation avec son ennemi juré. On peut donc se poser la question de savoir quelle la stratégie militaire doit être suivie.

Une partie des attaques sont menée sur le front proche de la frontière venezuelienne, un front qui se dédie particulièrement au trafic de drogue. De belle prise on été réalisée et ce sont en général des coups durs pour la guérilla. De même dans le sud du pays.

generales_imgarticulo_t1_43133_2007221_191417.jpgIl y a aussi eu une grande offensive dans la partie central-sud où les FARC demandent la zone démilitarisée. Le message politique est clair, le gouvernement ne veut pas. Poursuivre une attaque sur ce front n’est pas forcément très stratégique. On sait que les dirigeants des FARC sont divisé sur le futur de l’organisation, une partie est réputée plus politique et une autre plus militaire. Le groupe des politiques, dont le représentant le plus fort se trouve dans la région mentionnée ci-dessus, est plus facilement partisan d’une négociation et même s’il aurait perdu du pouvoir après les discutions du Caguan (1998-2002) il serait actuellement favori dans la course au remplacement du leader historique.

Si une grande offensive contre cette faction venait à  se transformer en victoire on pourrait être confronté à  une impossibilité de négocier. Un impossibilité de négocier qui concerne aussi la libération des otages. Alors qu’on sait que la vie de certain, notamment d’Ingrid Betancourt, est en grave danger. Les FARC ont actuellement repris une stratégie plus politique, la libération au compte goûte d’otages est une stratégie pour montrer leur volonté de négocier et essayer de regagner un peu de capital politique. Chavez avait proposé qu’on reconnaisse leur statut belligérant.

La stratégie du gouvernement face à  ces changement n’a pas évolué, mais Uribe ne peut pas, autant au niveau international qu’au niveau interne, empêcher Chavez de faire libérer des otages et donc de faire de la pub aux FARC. Lui qui rêve d’un échange sans que personne s’en rend compte, il est plutôt perdant. A chaque libération, les FARC reviennent sur le devant de la scène et arrivent même à  faire publier leur communiqué…

On peut donc espérer qu’Uribe repense un peu sa stratégie, autant politique que militaire. imagen-3242799-2.jpgAttendre la mort du leader historique n’est probablement pas une bonne méthode, il existe de grandes chances que l’organisation se divise en plusieurs groupes et ressemble aux groupes paramilitaires des années 90. Cela complique singulièrement les possibilités de négociation et rends tout contrôle ou victoire impossible.

De plus pour facilité des négociations il serait utile que l’armée se concentre dans des attaques plus stratégique, attaquant les fronts des “durs” des FARC et non pas les fronts plus faible pour gagner des victoires “spectaculaires” qui font plaisir aux journaux. L’affaiblissement de l’aile militaire des FARC signifie une possibilité de négociation plus rapide. Et nombreux sont ceux qui en on réellement besoin.

Les FARC libèrent 4 autres otages

Les hélicoptères du CICR ont décollé ce matin du Venezuela pour une destination inconnue à  ce moment. Après quelques escales la Croix Rouge a pu récupérer les anciens députés Gloria Polanco de Lozada, Luis Eladio Perez, Jorge Gechem et Orlando Beltran, tous retenu depuis 6 ans par les FARC. Ils sont tous dans un État de santé suffisamment bon pour voyager jusqu’au Venezuela où ils retrouveront leurs familles.

C’est la 2e libération unilatérale des FARC, c’est la 2e aussi qui se fait avec la coopération de Chavez. Le message de la part des FARC est le même que le précédent: on ne discutera qu’en présence de Chavez. Uribe qui avait mis fin à  la médiation de ce dernier il y a quelque mois créant une des pire crise bilatéral de l’histoire va sûrement être à  nouveau sujet à  quelques pressions internationales.

La visite de Kouchner la semaine passée, d’abord à  Chavez et ensuite à  Uribe, montre bien que la France considère toujours Chavez comme un médiateur valide. La position d’Uribe risque fort de se compliquer. Les FARC réitèrent leur demande de zone démilitarisée pour pouvoir libérer tous les otages.

imagen-3976267-2.jpg

Une lutte olympique

escrime1.jpgLes J.O. approchent, on le sait même si on parle assez peu. Par contre pour les sportifs qui veulent y participer la lutte a déjà  commencé.

Et cette lutte pour participer est loin d’être facile, surtout lorsqu’on est national d’un pays où le gouvernement ne soutient pas trop ces sportifs. En France les restes des politiques de De Gaulle, mise en place après les J.O. de Rome en 1960 où la France ne rapporta à  la maison que 6 médailles, gâtent encore relativement nos sportifs d’élites.

En Colombie c’est pas la même… Javier Suarez, champion national d’escrime depuis 7 ans, deux fois 5e en coupe du monde, champion junior d’Amérique Latine, et je passe parce que c’est trop long est en train de gagner sa place pour participer aux J.O.

Un seul compétiteur pour tout le continent américain sera sélectionné pour aller à  Pékin, et pour participer à  la sélection il faut accumuler un certain nombre de point. Cette compétition à  lieu au mois de mai au Mexique. Alors en ce moment Javier gagne des points… en Europe. Et oui, les compétitions européennes rapportent plus. Alors il sera le 2 mars à  Berne, le 23 à  Stockholm et le 4 avril à  Heidenheim.

Et là  on pourrait espérer un soutient du gouvernement colombien, quoi de mieux qu’un sportif au J.O. comme ambassadeur… bin … pas trop non! Le comité olympique lui a payé le billet d’avion jusqu’à  Paris… La ligue, la fédération… rien, zéro. Même la France l’a emmerdée pour lui donner son visa. Tout sort de sa poche et pour sûr vivre à  Paris pendant 3 mois n’est pas donné. La solution est de manger des pâtes et de camper chez les potes…

àŠtre sportif de haut niveau en Colombie n’est pas chose facile, alors si vous passez à  une de ces compétitions n’hésitez pas à  aller l’encourager!!!

à lire

A lire chez Patrick, Yann Arthus-Bertrand, un brevet bidon d’écologiste criant son “chant d’amour à  la terre”

Mais moi, les faux prophètes, les faux hommes politiques honnêtes et les faux écolos, j’arrive encore à  les apercevoir.

Sinon ma femme a arrêté de travailler il y a une semaine… non pas pour faire des enfants, comme certains osent me demander, non… simplement pour finir son mémoire de master. Du coup elle reprend son blog, recuerditos:

Al principio pensé que iba a morir otra vez con esa contaminacià³n y los problemas del dà­a a dà­a que en Colombia no son, como decà­a un amigo al que le decà­amos el “Monpirry”, “papita pa’l loro”… Sin embargo, a los dà­as de haber llegado y a pesar de haber iniciado el 2008 con sucesos muchas veces difà­ciles de aceptar y afrontar, me reconcilié una vez mà¡s con mi adorada Bogotà¡ y sus calles y su desorden y su gente y todo lo que me gusta tanto de vivir aquà­.

Et pour finir allez voir ma maman, notre maman. Patxi la décrit avec beaucoup d’amour: la mama de l’expat:

Alors ty’es bien content de lui concocter un beau programme de dingue, entre rencontres insolites, personnages lunaires, plaines fertiles de pampas, hauts sommets enneigés, ballades en pirogue amazonienne, trekking titicacesque, animaux incongrus, plages azur parfaitement scandaleuses.

La mama de l’expat, ta mama, elle sort alors son petit appareil photo à  molette monochrome,
elle garde ses gants pasque fait pas chaud hein, malgré son K-WAY rouge qui protège, et son imper orange dessous, et la capuche, au cas où, et elle prend sa photo, de son moment à  elle, ou elle immortalise une rencontre, un lieu bien à  elle, un souffle qui l’inspire.

La messe

misa-ingrid.jpgHier, samedi 23 février, j’étais invité à  un “événement” pour demander la libération d’Ingrid Betancourt et de tous les autres otages. On avait rendez-vous à  midi et on m’avait “événement”… alors le matin je m’habille tranquilou avec mon jeans pourri et un T-shirt à  trou. Ma femme, sûrement complice dans l’histoire, me dit que ça va pas du tout, qu’il faut que je mette une chemise et un pantalon décent. En général ça m’emmerde de le faire pour aller au boulot mais en plus un samedi. Finalement j’accepte, après tout je m’en fous.

On arrive sur les lieux, les plaques diplomatiques se bousculent entre la presse. Je me rends compte à  ce moment que ma femme avait raison… et je me rends compte aussi que l’ “événement” va se dérouler dans une église. La merde… une messe. J’ai été une fois à  la messe dans ma vie, pour la première communion de la petite soeur de ma femme qui m’avait demandé d’assister, que ça lui ferait super plaisir et tout le tra lala. Comment dire non à  une petite gamine de 12 ans trop choue? J’y suis donc allé… en lui disant bien sûr que dieu c’était moi.

J’assiste donc à  la seconde messe de ma vie et le monsieur en robe rouge qui vient faire son speech est un évêque (il parait que c’est des hauts placés ceux là …???). Je suis assis au premier rang des bancs secondaires… Juste pas avec les stars politiques du moment: Piedad Cordoba, Carlos Gaviria, Samuel Moreno, des gens de la U, de Cambio Radical (je me souviens jamais de leur nom) etc. Il y a aussi Pinchao, le policier qui s’est évadé après presque dix ans dans la jungle. Tout ce beau monde accompagne à  Yolenda Pulecio, la maman d’Ingrid, Astrid, la soeur, l’ex mari et le mari. Il sont tous là  avec 25 cameras et appareils photo que les regardent, les filment les mitraillent… ils ont du suivre la messe autant que moi.

Faut se lever, s’asseoir, il y en a qui parle … Et à  un moment faut se souhaiter la paix. C’est un truc un marrant, on souhaite la paix au voisin. Et je me rends compte que Mister Lucho (l’ex maire) est juste derrière moi, alors je lui souhaite… C’est sans aucun doute le politique que je préfère. Il est avec son fils, un gars très sympathique. A ce moment là  quasi je me retourne et je fais la causette avec eux… mais l’homme en robe n’a pas fini de parler, alors non. Yolenda fait à  son tour un speech. Un beau discours, émouvant. Elle sait parler en public, aucun doute possible. Et puis c’est la fin, certain vont manger un bout d’hostie et la presse court dans tous les sens. Je plains sérieusement la sénatrice Piedad Cordoba, elle doit s’en arrêt reculer d’un mètre pour pouvoir parler, sinon on lui fait manger les caméras. Tout le monde se bouscule, se salue, bla bla bli et bla bla blou, on se présente etc. Moi je ne serais jamais politicien, je me souviens jamais des noms des gens, j’en suis complètement incapable… alors je me sens souvent assez con.

Et puis tout le monde part. nous aussi. La messe est finie. Tout le monde espère que ce sera la dernière pour demander la libération d’Ingrid et des autres otages, de tout ce qui s’est dit c’est sûrement la seule chose commune et sincère à  tout ce beau monde.

6 ans

ingrid-betancourt.jpg

Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom

Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom

Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom

Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom

Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes maisons réunis
J’écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Dur miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom

Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom

Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté

Paul Éluard

Le réseau augmente

evolution.jpg

L’année dernière le pays avait subi une coupure internet pendant quatre jours. La coupure était due à  une avarie d’un câble sous marin, laissant plus de la moitié du pays hors connection. Ce genre de problème est apparu 4 fois dans l’année 2007, de plus courte durée mais à  chaque fois touchant l’économie de plein fouet. Pas besoin de le dire mais internet maintenant c’est tout. On ne vit plus sans.

Alors la bonne nouvelle du jour c’est que l’entreprise qui se charge de relier la Colombie au monde est en train d’ajouter un lien. Un nouveau câble “magique” va nourrir , tel un cordon ombilical, la soif d’internet des colombiens (qui a doublée en un an) à  travers le réseau entre Cartagena et Miami.

Et oui les paras sont toujours là!

Je sais, je devrais changer un peu de disque. Parler de la pluie qui est revenu sur Bogotà¡. Après deux mois de soleil on a pris la douche cette aprem’ et sauf malentendu on est reparti pour 10 mois de pluie. C’est pas une blague, Bogotà¡ est pire que Londres en matière de temps.
Je pourrais aussi aller faire des photos au marché, des photo de fruits, parler de bonne bouffe et de bon resto, de boite de la nuit… vous parler du dernier film colombien (paraiso travel) qui est une perle.
Je pourrais aussi aller voir comment vont les conseillers de la ville, comment se trame les alliances politiques pour élire les fonctionnaires publiques. je pourrais…
Bin non, je continue à  faire chier avec le même thème, le reste viendra c’est sûr. Mais voilà , j’en ai tellement marre d’entendre que la structure paramilitaires a été démontée ou que ces assassins sont tous mignons, je vous mets en ligne un texte que j’ai sauvagement piqué chez El Tiempo. C’est en espagnol, navré.

à  lire:

Marà­a Jimena Duzà¡n. Columnista de EL TIEMPO.

El 6 de marzo saldré a marchar como lo hice el 4 de febrero: en contra de todas las formas de violencia que azotan a este paà­s -no solo en contra del paramilitarismo- y honraré la memoria de todas las và­ctimas de este conflicto, provengan de donde provengan.

Es probable que eso no sea polà­ticamente correcto en esta Colombia joseobduliesca, que cree a pie juntillas que las àºnicas marchas que valen la pena son las que refuerzan la tesis gubernamental de que Colombia no vive un conflicto, sino una amenaza militar, que son las Farc, y que una marcha en contra de los paramilitares es una estupidez porque, como nos lo han dicho una y otra vez, estos, los ‘paracos’, ya no existen desde que este gobierno los desmovilizà³ con éxito y encarcelà³ a sus mà¡ximos jefes.

Nada mà¡s falso que esa premisa. El paramilitarismo en el paà­s no se ha acabado. Sigue vivito y coleando, pero transformado en otra monstruosidad: en una mafia regional prà¡cticamente legalizada y aceptada socialmente, que ya no solo se nutre del narcotrà¡fico, sino del erario pàºblico, al estilo de la mafia napolitana y siciliana. Es una mafia que ha aprendido a ganar las elecciones, que tiene a senadores que representan sus intereses y que ahora es la gran dueà±a de los puestos y de los contratos, la misma que lava sus dineros en esas pirà¡mides financieras que hoy se està¡n derrumbando. Una mafia que sobrevivià³ a la desmovilizacià³n y al encarcelamiento de algunos de sus jefes militares debido a que este proceso se hizo de manera incompleta, al dejar intactas las estructuras de poder de esas organizaciones criminales.

Desde luego, tiene sus ventajas: es una mafia que no le incomoda mucho al Gobierno; que no comete masacres, sino asesinatos selectivos, porque, a diferencia de sus antecesores, ya tiene asegurado el control territorial y el poder dentro de las instituciones del Estado que le dejaron los narcoparamilitares, quienes recurrieron a las masacres de campesinos, a las motosierras y al despojo de las tierras para conseguir finalmente el control de territorios que desde el 2000 detentan.

Esa es la misma mafia que anda detrà¡s del cultivo de la palma y de ese embeleco presidencial en que se ha convertido el tema de los proyectos agroindustriales y que se articula de maravilla con ese talante terrateniente que tiene este gobierno a la hora de pensar en los desplazados y en las và­ctimas del paramilitarismo.

Lire la suite sur El Tiempo.
Marà­a Jimena Duzà¡n