Uribe: un lourd bilan

Uribe est arrivé au pouvoir en 2002. Les discutions de paix avec les FARC venaient d’être rompues et il était nécessaire de reprendre le contrôle du territoire cédé aux FARC. L’armée, avait commencé une grande réforme et bénéficiait déjà  du soutien massif des Etats Unis. Uribe lance alors sa politique de sécurité démocratique, basée en grande partie sur l’armée et sa capacité accrue. Les réussites militaires sont nombreuses, les FARC reculent, et retrouvent petit à  petit la taille d’une guérilla « normale », puissante mais pas dangereuse au point de pouvoir prendre le dessus face à  une armée régulière. Les FARC perdent plusieurs têtes, et finalement se réadaptent à  la nouvelle situation, elles sont actuellement à  nouveau capable de prendre l’initiative dans les combats.
Un deuxième volet de la politique d’Uribe est la négociation avec les paramilitaires, qui aboutit à  la mise en place de la loi de « justice et paix » et la démobilisation de la majorité des groupes paramilitaires. Plus de 30 mille déposeront de vieilles armes et tenteront de reprendre une vie civile. Mais à  peine démobilisé, plusieurs groupes se reforment et continue à  contrôler leur territoire. Finalement ils se réarmeront et reprendront du service, en menaçant et tuant tout leur opposant. Les dernières élections du congrès en sont un exemple, le pouvoir des « ex » paramilitaires est toujours bien en place. Et plus grave encore, on dénonce déjà  la collaboration de certaine force officielle (police ou armée).
L’armée, boustée par un politique de prime aux guérilleros mort, se lâche et commence à  tuer des jeunes pour les déguiser ensuite et les faire passer pour des guérilleros mort. Après plusieurs années de pratique la justice réussit enfin a se saisir du cas et de nombreux militaires sont arrêter et jugé. Les hauts gradés ne sont pas vraiment inquiétés et les responsables politiques se défilent. Les conséquences pour l’armée sont immenses, son image retrouve le niveau des pires époques, le moral est dans les chaussettes et la volonté au combat s’en fait ressentir grandement.
La colonne vertébrale de la politique Uribitienne est donc gravement touchée, pourtant on continue à  vanter ses mérites…
Une visite du reste de la situation n’est guère plus encourageante. La situation économique est catastrophique, comme c’était prévu, dès qu’une crise allait pointer le bout de son nez les conséquences sociales seraient terrible : la crise à  eu lieu, les capitaux frivoles, qu’Uribe voulait tant, sont reparti. Rien n’a été construit pendant ces 10 années de croissance incroyable. Tout est parti dans le financement d’une armée en dépression. Le fossé entre riche et pauvre s’est encore agrandi. Le taux de chômage est un des pire de l’Amérique du Sud.
La corruption, elle, est en forme. Il suffit de voir le programme « inventé » par l’ancien ministre de l’agriculture (surnommé Uribito, tellement ils se ressemblent et sont proche). Il a utilisé des fonds publics pour financer les grandes familles propriétaires colombiennes. On ne parle pas des magouilles pour modifier la constitution pour qu’Uribe fasse son deuxième mandat : les personnes qui ont vendu leur vote sont en prison, par contre celle qui ont payé n’ont jamais été inquiétée. Ni de ceux qui on fait campagne pour le 3e mandat de leur grand chef… Ceux-ci seront bientôt jugés.
Et pour finir en beauté, le scandale du DAS (service secret colombien), qui a été utilisé par le pouvoir exécutif (les preuves existent maintenant) pour attaquer l’opposition, les syndicats etc. Il fut un temps où on appelait ca le terrorisme d’Etat… maintenant c’est devenu de la lutte anti-terroristes, avec des cibles plutot surprenante.
La liste est longue, probablement sans fin, alors au lieu de m’attarder sur la concentration du pouvoir, la désinstitutionalisation, les tensions diplomatique avec les voisins et tout autres « dommages collatéraux » d’une sécurité démocratique aux résultats très passagers, je préfère penser que Mockus sera prochainement élu et trouvera la force et les soutiens nécessaire à  une normalisation post-uribitiene.

La court dit NON

il fut un jour où, en Colombie, un sauveur arriva. IL promit mont et merveille, richesse et paix. IL convainc la majorité, repoussant les méchants dans les contrées éloignées et inhospitalière du pays. IL profita d’une bonne conjoncture économique qui lui permit de mener à  bien une guerre sans fin, mais personne, à  part ses amis et sa famille ne profita vraiment de cette augmentation de capital. Ses sous-fifres se chargeront même de redistribuer les impôts des pauvres aux riches familles propriétaires.
Ses soldats, poussés par les primes qu’IL leur promirent, tueront sauvagement des milliers de jeunes innocent, les faisant passer pour des membres de la force du mal. Ses généraux violeur de droit de l’homme et alliés du narcotrafic furent promut aux postes d’ambassadeurs.
IL continua sa croisée, modifiant la constitution écrite par ses ancêtres, et réduit a néant le système de santé, limita la liberté de la presse, mis sur écoute tous ses opposants. IL, toujours omniprésent, réussit a s’approprier tous les pouvoirs, ou presque. L’exécutif et le législatif sont totalement sous son contrôle. Les différentes institutions sécuritaire, économique, sociale, etc dépendent de sa parole. Une partie de la justice est aussi à  sa botte, mais heureusement pas toute.
La court constitutionnelle lui a dit non. IL voulait rester, encore et encore, peut être même pour toujours, ses amis avaient organisé une campagne pour récolter des millions de signatures pour organiser un référendum. Cette campagne entachée de corruption en tout genre a fini sa course dans les mains de la justice.
Comme IL l’a admis lui même, l’Etat de Droit est au dessus de la l’Etat d’opinion, la majorité n’est pas au-dessus des lois.
Uribe ne pourra pas faire de 3e mandat, une nouvelle vie politique commence. Il reste 3 mois avant les élections, trois mois pour débattre, trois mois pour convaincre de la vivacité démocratique d’un pays. Uribe laissera des traces. Le pays est en crise économique, crise diplomatique, crise social, son système de santé est au bord de l’explosion, les paramilitaires se sont réarmés, les FARC sont toujours là , la violence a repris de plus belle dans les campagnes. Les Etats Unis diminuent leur aide.
Uribe est passé, j’espère qu’il ne reviendra pas.

Les chiffres du jour

Aujourd’hui deux chiffres marque l’actualité colombienne:

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés HCR compte 3 millions de déplacés en Colombie, ce qui positionne le pays au premier rang mondial des déplacés. Pas de quoi être fier bien entendu, mais cela montre une certaine limite la politique militaire actuelle. Le nombre de déplacé a augmenté de manière exponentielle depuis la mise en place de la politique de sécurité démocratique. Un effet contraire criant, alors que la majorité des propriétaires de maison secondaire jouissent d’une meilleure sécurité pour partir en week-end, les plus pauvres sont toujours les premières victimes des combats, de l’existence des groupe armés illégaux… Et le plus étrange est que la majorité des déplacés le sont à  cause des activités paramilitaires. Comment c’est possible, alors que ceux n’existent plus… c’est une grande question à  laquelle ne répond pas le HCR. Il faut dire qu’elle n’est pas payée pour ça!

L’autre chiffre, qui a rien à  voir avec le premier et si vous trouvez un lien ce ne sera pas de ma faute… Le peso colombienne est la monnaie latino américaine qui s’est le plus réévaluée cette année, presque 17% face au dollar. Ce qui est énorme. Toutes les mesure du gouvernement pour essayer de freiner cette réévaluation équivaut à  faire pipi dans un violon. Et pourtant le gouvernement ce donne du mal, mais comme le taux de change colombien est un taux flexible et donc sujet aux fluctuations du marché il ne peut pas grand chose. Les investisseurs étrangers investissent beaucoup, beaucoup beaucoup… à  croire que l’économie colombienne est attrayante….

La banqueroute possible de Chiquita Brand

On se souvient tous du cas de Chiquita Brand, en tous cas on devrait… Cette multinational a marqué du sang colombien une grande partie de ses bananes. En 1997 elle versait 3 centimes de dollar aux paramilitaires par caisse de banane exportée de Colombie. La somme arrive presque à  2 millions de dollar. Largement de quoi s’acheter quelques fusils et un paquet de cartouches, que l’entreprise importait sans difficulté ni problème éthique. Les paramilitaires apportaient en échange la Sécurité, une sécurité toute relative car les paramilitaire de la région d’Uraba se sont plus chargé à  tuer des syndicalistes et à  protéger les route du narcotrafic que d’attaquer la guérilla. On compte entre 10 mille et 20 mille victimes des abus paramilitaires dans la région.

L’entreprise a finalement été jugée et condamnée a payé 25 millions de dollar d’amende… mais aucun centime de cette somme n’est jamais entrée en Colombie, tout est resté bien au chaud dans les caisses des États-Unis. C’est alors qu’un avocat Us, Paul Wolf a commencé a s’intéresser au cas. Ce défenseur des droits de l’homme a réussit a emmené ce cas, une nouvelle fois devant la justice des États unis masi cette fois au nom des victimes colombiennes. Il représente actuellement 1800 familles, toutes vivent dans des conditions de précarité total en partie due au conflit.

Il prétend des réparation d’environ 100 mille dollar par personne de manière négociée avec l’entreprise, selon lui c’est la seule option pour que l’entreprise survive, car un jugement (ou plutôt une série de jugement) pourrait emmener l’entreprise à  la banqueroute. Les preuve sont plus que suffisante pour démontrer la participation de Chiquita Brands dans le financement et le développement des paramilitaires et donc dans le conflit colombien.

Finalement, le jugement qui admettait la responsabilité Chiquita Brands et la condamnait à  25 millions de dollar d’amende sans rien verser aux victimes était un coup fatal à  l’entreprise. Il ne lui reste plus qu’à  réparer les victimes et celles-ci ont neuf années pour se faire connaitre et demander justice aux États-Unis.

Yair Klein, le mercenaire retenu par la Cour européenne des droits de l’homme

C’est à  la fin des années 80 que Yair Klein, un ex-militaire israélien, arrive en Colombie. Son premier voyage a pour but de vendre ses capacités militaires à  la police pour l’aider dans sa lutte contre la guérilla marxiste. Après quelques temps et un deuxième voyage il ne retrouve plus ces policiers mais à  la place, un groupe de propriétaires terriens qui désirent se défendre contre cette guérilla.

Yair Klein commence alors à  former des soi-disant groupes d’autodéfenses, juste au moment où l’État colombien les interdisait pour leur évidente relations avec les narcotrafiquants. Plusieurs témoignages indiquent que les cours de Klein sont très complet et comprennent des méthodes d’assauts ou anti guérillas, l’utilisation d’explosif et la préparation d’assassinat. Klein va former une bonne partie des futurs chefs des groupes paramilitaires, les pires monstres de l’histoire colombienne. Pendant les 3 années où il supervise les attaques paramilitaires on estime que ceux-ci on effectué au minimum 40 massacres.
Son idéologie profondément anticommuniste le pousse à  mettre en application la fameuse technique “d’enlever l’eau pour que le poisson se noie”, ce qui signifie éliminer tous les paysans pour que la guérilla disparaissent. il aurait été au service de Pablo Escobar et ensuite des frère Castaà±o, fondateurs des AUC.

L’organisation des paramilitaires étant efficace à  son gout il quitte la Colombie pour de nouvelles aventures, tout en annonçant à  plusieurs reprises qu’il est entièrement disposé à  revenir en cas de besoin. Ce n’est qu’en 2002 qu’il est jugé et condamné par le tribunal de Manizales à  10 ans de prison. Il apparait en Sierra Leone où il est aussi condamné mais c’est finalement Interpol qui l’arrête en aout 2007 à  Moscou.

La Colombie réalise alors les démarches pour obtenir son extradition, ce que la Russie est disposée à  faire. Klein représente une pièce non négligeable pour connaitre la vérité sur la création des groupes paramilitaires et leurs relations avec l’État et les élites économique. Nombreux sont ceux qui attendent avec impatience cette extradition.

C’est à  ce moment que la Cour européenne des droits de l’homme intervient est interdit à  la Russie d’extrader Klein. La Cour juge que les conditions de sécurité de Klein ne sont pas remplie. Une offense à  la justice colombienne et à  son gouvernement mais aussi, et surtout, un sérieux frein à  un éventuel accès à  une partie de l’histoire d’un pays où les victimes n’espèrent plus qu’une chose: la vérité.

Le foot colombien

Aujourd’hui se joue un match amical France/Colombie et pour l’occasion l’équipe a publié un article sur le foot colombien. Difficile de changer l’image et les a priori sur le Colombie lorsque même L’Équipe s’en mêle. Même si c’est vrai et j’en parlais déjà  vaguement une fois, on aurait surement préférer un article sur les bienfaits du foot pour la réintégration des paramilitaires ou pour aider les jeunes a sortir de routine… enfin à  lire quand même

«Hé ! Fils de p… si tu continues à  te mêler de ce qui ne te regarde pas, on va t’envoyer une moto !» Pas besoin d’en dire plus par téléphone. L’allusion aux sicarios, tueurs professionnels, est bien réelle. La menace figure, avec un chapelet d’intimidations, étalé sur quatre pages, dans la plainte contre X, le 25 mai 2006, déposée par Carlos Gonzalez Puche, avocat à  la cour et premier défenseur des footballeurs professionnels colombiens. Deux ans plus tard, les appels anonymes nourrissent toujours le quotidien de Puche, lui-même ancien footeux professionnel, dans les années 80, à  l’America de Cali et Millonarios, deux des plus prestigieuses équipes de Colombie, jadis aux mains des cartels de la drogue. Du milieu du foot, de ses dirigeants, passés ou actuels, le ”maestro” connaît toutes les combines. Pots de vin, blanchiment d’argent, fausses déclarations, enrichissement illicite, trafic de billets, ventes truquées de joueurs et une série de règlements de compte qui ensanglante jusqu’à  l’infini. L’arsenal est vaste. Il ne laisse que peu de latitude aux joueurs, «traités comme du bétail et je suis bien placé pour en parler.» Aussi, quand Mario Yepes (Paris SG) et Ivan Ramiro Cordoba (Inter Milan) lui ont proposé, il y a quatre ans, de devenir le représentant légal de leur profession, régie depuis par une Association en règle (Acolfutpro), Carlos Gonzalez Puche s’est senti obligé d’accepter, «pour défendre nos droits, notre liberté et l’honneur de nous tous.»

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En 2006, Gustavo Upegui, le président de l’Envigado FC, un club de Medellin, impliqué dans des opérations opaques avec les paramilitaires, groupe d’autodéfense d’extrême droite, l’élite du crime organisé en Colombie, a été assassiné. En 2006 encore, Carlos Martan, un dirigeant de la fédération colombienne de football, soupçonné de connexion avec le narcoterrorisme, a été placé sur la liste Clinton, une loi promulguée à  l’initiative de l’ancien président des Etats-Unis pour éradiquer le fléau de la coca. En 2007, Eduardo Mendez, le président de Santa Fe, le club doyen du championnat, a été extradé vers les Etats Unis, pour trafic et collusion avec les paramilitaires, ennemis jurés des FARC.

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Le gouvernement a toujours nié la présence des paramilitaires dans le football mais il y a huit mois, il s’est fait clouer le bec. Sur les ondes des radios nationales, les Colombiens ont pu écouter un enregistrement pirate d’une conversation téléphonique entre Rodrigo Tovar, alias ”Jorge 40”, l’un des grands leaders paramilitaires, et un dirigeant du Valledupar FC, un club de Seconde Division. De quoi discutaient les deux hommes ? Jorge 40, extradé lui aussi le 13 mai dernier vers les Etats-Unis, expliquait à  son interlocuteur, qu’il pouvait lui «obtenir des joueurs de bon niveau, à  un bon prix et à  tous les postes, en provenance de l’America de Cali ou du Real Cartagène. Dans le Valle, nous avons les meilleures écoles de formation du pays, tu pourras choisir. Et sur un plan personnel, le Real Cartagène me doit bien ça. Tu auras les joueurs que tu voudras.» L’allusion de Jorge 40, qui fait coucher et lever le soleil au Valledupar FC, n’est pas innocente. Deux ans auparavant, le club de son coeur s’est laissé écraser par le Real Cartagène, encaissant quatre buts dans les cinq dernières minutes pour permettre à  ce dernier d’accéder à  la Première Division. Le résultat a été validé par la fédération sans sourciller. A la Direction Générale des Stupéfiants, barrio Chapinero, un quartier très populaire, au coeur de la capitale, Carlos Albornoz, le Directeur Général, ne peut nier l’évidence. Mais il assure qu’en Colombie «tout se fait plus lentement qu’ailleurs, que les uns après les autres les hors-la-loi tombent et qu’avec le temps, le pays se porte mieux.»

Terminator n’a pas gagné

Les ordinateurs sont devenus l’outil totalement indispensable de tout travail, ils sont le centre de toutes les attentions, etc. etc. etc. Et bien sûr c’est aussi devenu un objet de sécurité, un objet stratégique, un objet de guerre, de renseignement et tout ce qu’on veut. Pourtant on est pas encore passé à  l’ère de terminator, toute cette technologie dépend de l’être humain. La preuve mon ordi qui s’éteint tout seul, et qui attend désespérément que je change la carte mère ou un truc du genre. Il n’est pas encore capable de s’autoréparer… et c’est bien triste, d’ailleurs. On peut voir aussi technorati qui est censé être le super catalogue de blog, qui met des points et tout… depuis une semaine ou deux il prend en compte les blogspam chez moi. C’est assez intéressant. En gros voilà  les ordinateurs sont autant un outil qu’un problème, l’actualité le démontre encore mieux que mes petits soucis:

La Suisse a des soucis de sécurité, son département des affaires étrangères a été victime d’une attaque en provenance d’Afrique… Je ne vais pas me moquer d’eux (mouaf mouaf mouaf), j’ai un ami qui travaille dans le truc anti terroriste de là  bas, je ne veux pas le vexer… (mouaf mouaf mouaf)!

En Colombie c’est pareil ils ont des problèmes. C’est pas le même genre mais ça montre que j’ai raison sur le pouvoir de l’homme face à  la machine. Des hommes sont capables de retrouver au milieu de la jungle des ordi portables, des disques durs externes et même des clés USB… c’est un peu comme une aiguille dans un gros tas de foin. Je ne sais pas si vous connaissez la jungle mais faut être sacrément balèze pour trouver une USB la dedans. Et en même temps, ces même gens sont capables de perdre 4 ou 5 ordi portable et disques durs externes dans une prison. Tout le matériel informatique des paramilitaires récemment extradés a été “perdu”. On rigole, on rigole … mais la technologie n’a pas grand chose à  voir la dedans, et même si interpol pourra surement garantir que les ordi ont bel et bien été perdu, ils ne pourront rien dire (non plus) sur le contenu ni sur le pourquoi. Mais on les croira et on sera content car Terminator n’a pas (encore) gagné et les machines ne parlent pas (encore) toute seules.

Guerre de préfixe

Le préfixe para (ou par-) signifiant entre autres à  côté (exemple : parathyroïde), au-delà  de (exemple: paranormal), incorrect ou anormal (exemples: paraprotéine, paresthésie), similaire à  (exemple: fièvre paratyphoïde), subsidiaire, assistant (exemple : paramédical), isomère ou polymère (exemple: paraldéhyde). l’une des trois positions relatives possibles d’isomères sur un noyau de benzène (ceux séparés par deux atomes de carbone) (exemple: acide para-aminobenzoïque).

ou encore, l’étymologie:

Préfixe 1 : du grec παρά para (« à  côté de »).
Préfixe 2 : du latin para, impératif de parare (« parer, contrer »).
Préfixe 3 : dérivés de l’apocope de parachute.

Quant au préfixe “narco” :

  1. sert pour former des mots en rapport au sommeil, à  l’endormissement.
    Narcolepsie.
  2. Préfixe des mots en rapport avec les drogues.
    Narcotrafficant.

En Colombie se préfixe a pris un sens relativement particulier, le “para” c’est le paramilitaire, et avec tout ce qui se passe depuis presque deux ans on a commencé à  utiliser ce terme dans de nombreux contextes pour faire référence à  tout ce qui avait des rapports avec les paramilitaires, la parapolitique, la parabanane

Cela donne un “para” spécial pour (para en espagnol) une parahistoire colombienne:

Après 15 ans de paramilitarisme, les paras (AUC) ont voulu rejoindre leurs parafondateurs, qui vivaient tranquillement dans leurs parafauteuils, mais pour cela il fallait se lancer dans la parapolitique. Et pour justifier une parapaix il fallait un paraprogramme, mais il était important de pouvoir continuer les parabusiness. Ils se sont joint alors avec de nombreux parapoliticiens et ont formé un paracongrès qui soutenait un paragouvernement gouverné par paraprésident. L’idée fonctionait si bien qu’ils réussissaient même avec leur parapaix à  se libérer du préfixe narco qui fut accolé à  la guérilla… devenant elle même une narcoguérilla. Tout le monde en oublia alors la paradrogue, se concentrant sur la paravérité de la parahistoire. Le pararésultat dépassa de loin les espérances des paras eux même, et surtout de leurs parafondateurs, qui se retrouvaient accusés par les paras de paracollaboration mais de ne pas vouloir payer le paraprix de la parapaix.

C’est à  ce moment que le paragouvernement a sorti de sa poche la parasolution, la paraextradition bien sûr! le préfixe “narco” est redevenu du jour au lendemain propriété du para… bien sûr, cette fois ils devront le partager avec la guérilla, celle-ci n’est pas prête à  le lâcher. Cependant le paragouvernement a, à  nouveau, narcotiser le paras et par la même occasion la vérité, on ne parle plus de paravérité mais de narcovérité dans le sens premier du préfixe, c’est à  dire en rapport avec le sommeil, le paragouvernement a simplement sommeillisé la vérité.

Si le préfixe narco a gagné sa guerre chez les paras, mais ce n’est pas le cas dans le pays… où le peuple paralysé parle de paracolombie. Mais dans ce cas on fait référence la version 3 étymologique qui indique un rapport avec le fait de descendre dans les airs… c’est terme qui me plait vraiment car je m’imagine paravolant au dessus de la jungle, du désert de la tatacoa et admirant les statues de san agustin

un paramonde

Le président Uribe a expliqué ce midi les raisons de sa décision d’extrader aux États Unis presque tous les chefs paramilitaires démobilisés dans le cadre de la loi de justice et paix.

La principale raison invoquée est le fait que ces messieurs continuaient leurs trafics depuis leurs prisons. c’est clair, ce ne sont pas des anges et cela fait longtemps, très longtemps que tout le monde le sait, même au temps où c’était des copains du président on le savait déjà . Et cela fait longtemps, très longtemps qu’on ne fait rien alors qu’il était possible de les enfermer dans d’autres prisons et avec d’autres conditions.

Le foutage de gueule est tel que personne n’y croit. Mais Uribe n’a peur de rien (sauf peut être de la vérité), alors il insiste, il est sûr que cela ne change rien, les victimes et les juges colombiens pourront aller écouter ces messieurs aux USA… par contre il ne parle pas des frais, c’est clair que les victimes, qui ont en général du mal à  se payer un bus pour aller en ville auront droit à  un visa pour les USA.

je rigole, jaune mais je rigole.

La loi de justice et paix continuera … oui bien sûr… sans les paramilitaires. Uribe et son gouvernement continueront à  nous les briser en disant que le monde est plus sûr avec eux. On se donne combien de temps pour croire encore ça? combien de syndicalistes assassinés??

Les “nouvelles” bandes ont commencé leur labeur… et étrangement il y a déjà  des dénonciations de collaboration de ces bandes avec l’armée.

Et ce président, qui a changé la constitution en utilisant la corruption, ose encore donner des leçons d’hisoire… “les paramilitaires sont des enfants de la guérilla” … oui oui hum oui humhum mais bien sûr. Les groupe d’autodéfense sont le résultat de l’existence de la guérilla. aucun doute la dessus, mais les paramilitaires aujourd’hui démobilisé n’ont pas grand chose à  voir avec la guérilla sinon qu’ils trafiquent ensemble depuis quelques années. Ils viennent tout droit des narcotrafiquants, les autodéfense ont été interdite en 89, les para se forme à  se moment et chose encore plus étrange ils n’affronte la guérrilla qu’en cas de dispute territoriale pour des terres fertiles… d’une manière générale ils tuent les paysans qui ne veulent pas leur laisser leurs terres. si ce n’était pas ils ne seraient pas demandés aux États Unis.

Les autodéfenses, Uribe les a vu dans ses rêves… j’en rigole encore.

Il conclut en disant que faut être ferme contre ces délinquants, et on voudrait bien, mais aux États Unis ils ont tous un visa (comme Macaco qui a bien faillit être libérer sous caution hier), et surtout on voudrait bien que les politiciens et businessman concernés soit aussi traité par la justice. Et là  on sait plus comment faire… les témoignages sont plus disponibles.

Demain Uribe demandera surement qu’on révise le cas de son cousin… pour voir si on est vraiment sûr d’avoir des preuves contre lui, ou si elles sont partie aussi aux US avec les autres.

Sinon c’est quand même dommage parce que la prochaine version de jorge 40 était sur ces liens avec les imprésario colombiens… ceux-là  même qui finance la campagne de président, faut croire qu’il la finance encore, elle n’est pas encore finie…. ah oui c’est juste, on prépare le référendum pour la 3e. mouaf mouaf mouaf, je rigole.

Et les USA dans tout ça? bien tranquille, on batifole, l’ambassadeur, qui est depuis quelques mois la nouvelle star de par ici (aller savoir pourquoi), nous raconte que les paras ne sont pas parti en vacances… merci de nous le préciser. C’est bien urbain.

On apprend aussi que les congressistes sont très content, qu’ils pourrait peut-être approuver le TLC du coup. Alors là  le lien est énorme… moins pour les victimes, moins pour la justice, plus de bénéfice économique pour les méchants qui virent les paysans de leurs terres et cultive de la palme africaine. Allez savoir qu’est-ce qui a été négocier derrière tout ça. Hier on apprenait, de la bouche de l’ambassadeur, que les USA pensaient installer une base militaire au nord du pays, pas très loin du Venezuela.

Le monde est beau. très beau.