Tous les chefs paramilitaires envoyés aux USA

La nouvelle du matin n’est pas très bonne pour les victimes et pour l’histoire du pays. Tous les chefs paramilitaires démobilisés dans le cadre de la loi de justice et paix vont être envoyé aux Etats Unis aujourd’hui même…

La décision du gouvernement devrait être expliquée dans la journée mais on peut déjà  dire qu’une bonne partie de la vérité s’en ira avec eux, notamment leurs liens avec les politiques… La justice risque d’avoir beaucoup plus de difficulté pour faire avancer ses recherches. De la même manière on commençait à  connaître un peu les liens de ceux ci avec les entreprises, on n’en saura pas plus… Une belle mesure de protection pour les 70 députés appelés à  comparaitre devant la justice et qui sont à  90% des amis du président.

Sans parler des victimes qui ne seront jamais dédommagées… des fosses communes qui ne seront jamais découvertes. Une décision qui ressemble presque à  un coup d’Etat contre la justice, et qui est en même temps un aveux d’échec de la politique de démobilisation, un aveux d’incapacité à  gérer la crise politique.

Pathétique, grave et stupide, voir même grossier… et Uribe va surement encore monter un peu dans les sondage.. un 86% d’opinion favorable la semaine prochaine. Comme Fujimori à  l’époque où il en finissait avec le sentier lumineux et tout ce qui s’en approchait.

Uribe style

Uribe n’en fini plus d’affiner son style. Un bon style, tellement bon que bientôt Chavez sera ridicule à  ses cotés, si ce n’est pas déjà  fait.

Depuis longtemps déjà  “notre” cher président se confronte à  la court suprême, accusant son ancien président d’injure et de calomnie à  son encontre. Il a même été porté plainte… et le moment où il a été accomplir son devoir, la scène a tourné au règlement de compte entre le président et l’avocat de l’ex président de la court. Un truc un poil pathétique, on croirait un dispute de gosse sur les bancs de l’école.

Uribe voit la court comme un ennemi… et finalement tout l’organe judiciaire est un ennemi: il a déjà  mis la moitié de ses copains en prison, et son cousin. Selon lui c’est même un ennemi injuste parce que, il y a 15 ans, lorsque le M-19 se démobilisait la justice n’a pas fait son travail. Il le dit assez: Petro, ex du M-19 aujourd’hui sénateur, et ses camarades n’ont pas dit la vérité, n’ont pas payer pour leurs crimes…

Il doit être jaloux, il a pas eu son bonbon… il voudrait bien aussi rester avec ses copains dans l’impunité, sans devoir dire qui ils ont massacré à  la tronçonneuse. Il voudrait bien que la Colombie reste un ferme où il peut faire le cowboy tranquille, sans que des ploucs d’avocats viennent lui expliquer comment traire la vache. Il voudrait bien… et parfois il y arrive, comme hier où malgré un demande explicite des victimes pour ne pas extrader à  “macaco” il n’a pas attendu 4 heures après la mise en touche de cette demande pour envoyer le “narcoparamilitaire” au Etats Unis. Il faut dire que ce monsieur connait très bien la région d’où vient le président. C’est donc un bon bout de vérité qui s’en va.

Le proprio de la finca (ferme en espagnol) a encore des beaux jours devant lui, il s’amuse bien lors de ses réunions de famille du samedi qu’il appelle des conseils communautaires. il aime ses moments là  parce qu’il peut faire arrêter en direct à  la télé le maire du village, il peut gronder ses employés et ses sujets. Il peut défier les vilains, et même leur dire qu’il va leur casser la gueule. Il aime bien ce moment là  parce qu’il sent vraiment que le justicier c’est lui, et que finalement la court suprême de justice est juste une mascarade de terroriste déguisé en civil, tout comme l’opposition, les ONG, les académiciens, les journalistes (sauf ceux du Tiempo et de RCN)…

2008 sera l’année de la mode finca, ou ne sera pas!

La cerise sur le gateau: un cas de corruption au gouvernement!!!

C’est la grande nouvelle, un scoop, ça fait une semaine qu’on ne parle que de ça: Yidis Medina a été acheté par le gouvernement pour soutenir au congrès le changement de constitution pour la réélection d’Uribe!!!

C’est génial, le gouvernement aurait donc acheté un vote, qui aurait tout changé. Uribe a été réélu parce que madame, qui ne voulait pas au départ à  changé d’avis moyennant quelques faveurs. Les 84% de soutient à  Uribe ne tiennent qu’à  l’achat d’un malheureux vote. Un grand scandale pour une bagatelle, enfin le gouvernement s’en défend quand même, c’est pas vrai qu’il dit: “le gouvernement national persuade, n’achète pas de conscience”…

La plus grosse blague de l’histoire c’est quand même que plus de 30 congressistes sont en prison (tous ont voté oui à  la réélection) et 80 sont en processus d’investigation, pour leurs possibles liens avec les paramilitaires (et tous ont aussi soutenu la réélection)… Ils auraient fait des arrangement électoraux avec les paramilitaires, ce qui est normal après tout, un paramilitaire ça persuade bien… et le gouvernement l’a bien compris ça !!!

à lire

Je reviendrais la dessus, la semaine qui vient, là  je pars en week end (autant d’émotions m’ont fatigué)… mais pour les lecteurs qui font les flemmes et ne suivent pas bien cet article de Michel Taille sur Libération vaut le détour:

Le sénateur colombien Mario Uribe, cousin du président Alvaro Uribe, n’a pas si mal dormi lors de sa première nuit en prison. Le cacique, arrêté mardi soir par la justice pour ses liens présumés avec des milices mafieuses d’extrême droite, «a été reçu solidairement par ses compagnons du Parlement», selon un de ses avocats. Il a retrouvé derrière les barreaux 31 collègues, détenus pour la même accusation.

C’est le plus fort coup de semonce pour le Président depuis le début du scandale de la «parapolitique», il y a un an et demi quand la justice a dévoilé les liens entre politiciens de la coalition présidentielle et paramilitaires. Ces groupes antiguérilla formés à  partir des années 1980 par de grands propriétaires et des cartels de la drogue avec la complicité d’autorités civiles et militaires ont fait des dizaines de milliers de victimes. Les parlementaires mis en cause sont accusés d’avoir reçu l’appui des escadrons pour se faire élire, en échange du pillage des fonds publics. Ce dernier rebondissement a détourné l’attention des médias colombiens du dossier des otages de la guérilla.

[…]

Mais une affaire de clientélisme s’est ajoutée au «parascandale» : Yidis Medina, une congressiste dont le retournement a permis l’approbation d’une réforme constitutionnelle ouvrant les portes à  la réélection d’Uribe, en 2006, accuse le Président de lui avoir proposé des postes en échange de son vote décisif.

Bref la crise, le scandale et tout le foin ne sont pas près de s’arrêter…. mais moi je suis de plus en plus sceptique à  une constituante… et même à  de nouvelles élections.

“change rien duc, j’aime ton style….”

2 coups fort contre l’extradition

L’extradition est une procédure juridique par laquelle un Etat livre l’auteur d’une infraction à  un État étranger qui le réclame, pour qu’il puisse y être jugé ou exécuter sa peine…

C’est une chose relativement commune, cependant en Colombie cela a pris une tournure totalement différente de la norme. Presque tous les cas de narcotrafic sont extradé aux USA pour être jugé pour des crime commis en Colombie, qui touche les US.

Le système sert principalement pour éviter que les délinquants en question continuent leur traffic depuis la prison. C’est presque une constante chez ces gens.

Hormis la violation de la souveraineté, l’extradition génère un problème relativement grand selon de quel coté on se place. En général les crimes sont jugés et condamnés, les trafiquants passent de longue années en prison. Donc, en soit la justice fait son job. Le problème est que les trafiquants sont rarement seulement des trafiquants mais aussi des assassins, des monstres tueurs… des paramilitaires… et maintenant des guérilléros. Alors lorsqu’ils partent aux USA ils emmènent avec eux toutes leurs vérités, autant leurs relations avec la politique et le pouvoir que l’histoire de leur victimes. Et les familles de ces dernière peuvent rester sans jamais savoir si leurs enfants sont morts, disparus, torturés, séquestrés…

L’extradition n’aide pas, ni pour la vérité, ni pour la construction du pays, ni pour la réconciliation…

Alors les deux dernières nouvelles me réjouissent.. d’une manière bien différente, certes, mais peut-être elles freineront un processus qui a pris une ampleur sans précédent depuis le gouvernement d’Uribe (600 extraditions).

La première est la décision de la justice d’empêcher l’extradition de alias Macaco, un célèbre chef paramilitaires qui a beaucoup de chose à  raconter sur la région d’Antioquia (lieu d’origine du président). Bien logiquement le gouvernement va faire appel mais l’idée est là , le paramilitaire ne partira pas avant d’avoir dédommagé ses victimes, d’avoir payé ses crimes ici et d’avoir raconté toute la vérité. L’action des associations des victimes a fonctionné.

L’autre est complètement différente: c’est l’annulation du jugement de Simon Trinidad. Trinidad est le guérilléro des FARC le plus “gradé” détenu. Il est accusé de trafic de drogue et c’est la 3e fois que son jugement est annulé. Le problème est qu’il a été impossible de convaincre les jurés de la culpabilité du personnage.. et 3 fois de suite, ça commence à  faire. Pourtant ce n’est pas faute de moyen, on estime que les USA ont dépensé presque un million de dollar pour faire venir des témoins et rassembler des preuves. Mais rien n’y fait Trinidad, qui se défend tout seul, s’en sort, on arrive pas a le lier directement avec le trafic de drogues… alors qu’en colombie on aurait pu le juger sans problème pour assassinat, rébellion, subversion etc.etc.

Mario uribe finit en prison

Le cousin du président a terminé sa journée d’hier en prison… non sans avoir tenté désespérément de fuir la justice colombienne.
A lire dans Le Monde, par Marie Delcas:

L’ancien sénateur Mario Uribe, cousin du président colombien Alvaro Uribe, a été arrêté, mardi 22 avril. Il est accusé d’avoir eu des liens avec les milices paramilitaires d’extrême droite. Le scandale dit de la “parapolitique” rebondit. La justice, qui mène l’enquête sur les relations entre les hommes politiques et les groupes paramilitaires, a déjà  mis en examen une soixantaine de parlementaires de la majorité présidentielle, dont trente-deux ont été emprisonnés.
[…]
Dans la matinée, le parquet avait délivré un mandat d’arrêt contre Mario Uribe. L’homme a alors créé la surprise en se réfugiant à  l’ambassade du Costa Rica et en demandant l’asile politique.
[…]
ASILE POLITIQUE REFUSÉ

Le cousin du président de la République tente par tous les moyens d’échapper à  la justice de son pays“, pointait pour sa part le sénateur Gustavo Petro (gauche). En septembre 2007, Mario Uribe avait démissionné de son poste de sénateur pour échapper à  la juridiction de la Cour suprême et relever de la justice ordinaire. Le procureur général, Mario Iguaran, ayant été vice-ministre de la justice du gouvernement Uribe, Mario Uribe espérait un traitement bienveillant.
[…]
le Costa Rica a déclaré “irrecevable” la demande d’asile politique formulée par l’ancien sénateur. “L’institution historique de l’asile politique ne saurait être dénaturée”, souligne le communiqué du pays centre-américain, réputé pour sa générosité à  l’égard des réfugiés politiques.
[…]
Le chef de l’Etat s’est dit “affligé” par la situation de son cousin. “J’assume cette douleur avec patriotisme, sans défaillir dans l’exercice de mes responsabilités et avec le souci exclusif de protéger les institutions, protection qui dépend aussi des autres pouvoirs”, dit le communiqué d’Alvaro Uribe.
Le président ne cache plus son agacement face à  des juges qui, selon lui, abusent de la prison préventive contre les élus de sa majorité et mettent en péril la “stabilité institutionnelle”. Les deux cousins, Mario et Alvaro Uribe, ont fait carrière ensemble, dans la région de Medellin. Ensemble, les deux hommes ont abandonné le vieux Parti libéral pour créer, en 1995, une petite formation, Colombie démocratique, dont la plupart des élus sont aujourd’hui sous les verrous.

Le congrès colombien est en train de vivre la pire crise de son histoire. L’idée de créer une assemblée constituante commence à  faire son chemin et pas seulement chez l’opposition.

La justice ordonne l’arrestation du cousin d’Uribe

La justice a réunit suffisamment de preuves contre le cousin du président Uribe, Mario uribe, pour ordonner son arrestation. Ses liens avec les paramilitaires devrait le conduire le conduire en prison…

Mais selon les dires de ses avocats il ne bénéficierai pas de garanties suffisante pour se confier à  la justice, il a donc demandé l’asile politique au Costa Rica.

Je reviendrais plus tard sur les détails… mais sans aucun doute c’est une histoire qui va faire sortir de ses gonds le président. Uribe n’aime pas trop qu’on embête sa famille, il l’a déjà  fait savoir.

Costa Rica a refusé la demande d’asile! Mario Uribe s’est fait viré de l’ambassade… tout droit en prison.

Un résumé pessimiste

Ces derniers temps j’ai écrit une petite série de billets innocemment réparti, le but n’étant pas d’être pessimiste, ce n’est pas tellement mon habitude… pourtant…

Le bilan des années de gouvernement d’Uribe est toujours positif, la “quantité” de violence reste largement en dessous de ce qu’elle était avant son arrivée au pouvoir. Cependant le futur qui se profile à  l’horizon ne prédit rien de très bon.

En terme de sécurité Mancuso annonce que les paramilitaires se réarment et ont recommencé leur lutte pour le pouvoir local. En réalité ils n’ont jamais cessé complètement d’exister (suffit de voir les vagues de déplacés) mais il existe de forte chance que la violence augmente à  nouveau. Les cultures de la palme africaine est un des nouveau business de cette mafia.

De la même manière les assassinats et les nouvelles menaces contre l’opposition, contre les syndicalistes et contre les défenseurs des droits de l’homme ne présagent rien de bon dans ce sens. Les groupes auto proclamés “paramilitaires de nouvelle génération” ont commencé leur labeur de “nettoyage”.

En terme d’économie les résultats ont beau être excellent (7% de croissance du PIB en 2007), le futur ne s’annonce pas grandiose. La crise économique aux Etats Unis affecter de plein fouet l’économie colombienne. Sans compter que le traité de libre échange a toute les chances de ne pas passer, ce qui ne devrait pas favoriser les exportations vers ce pays. Le problème est l’énorme dépendance de la Colombie envers les USA. Le gouvernement Uribe n’a, à  aucun moment, cherché la diversification de ses alliés commerciaux. il faut ajouter à  cela qu’il n’y a toujours eu aucun changement structurel, aucune volonté de redistribution à  l’horizon… ce qui n’arrange pas vraiment nos affaires.

De plus, sauf changement de politique de la part du gouvernement la banque centrale devrait perdre son autonomie, ce qui peut permettre de cacher une éventuelle crise pendant quelque temps mais en accentuant les conséquences futures de celle-ci

De la même manière la presse a perdu son esprit critique et dépend totalement du pouvoir exécutif. La politique de sécurité démocratique avait déjà  des malheurs au départ et la liberté de la presse n’a jamais été au top, même si ce n’est pas tout à  fait pour les mêmes raisons…

Alors comme on ne change pas une équipe qui perd, il faut être sûr qu’elle perde (il parait que c’est un dicton marseillais…) Uribe va surement rester encore quelques années au pouvoir. Le parti du président fait les démarches pour changer la constitution et lui n’a rien contre.

La loi de Justice et Paix à la poubelle

Qui est mieux placé que le chef des paramilitaires pour dire que ceux-ci ont repris leur activités?? les victimes bien sûr… mais elles on ne les écoute jamais. Ce n’est pas qu’elles parlent trop mais en général elles sont pauvres et pas propre alors on aime pas les montrer à  la télé…

Alors on préfère écouter Mancuso, un chef paramilitaire actuellement démobilisé et qui forcément est très riche. Le monsieur nous dit que les paramilitaires se réarment et qu’ils reprennent leurs activités parce que le gouvernement ne respecte pas l’accord qui a été signé au moment de leur démobilisation. (J’en parlais déjà  un peu ici.)

Selon lui le paramilitarisme d’état ne s’est pas du tout démobilisé. Les conditions qui auraient du permettre cela n’ont pas eu lieu, il est donc normal, toujours selon lui, que cela continue.

Une partie de l’interview chez canal uno (en espagnol):

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Hk6dVnuIuIc[/youtube]

L’interview en entier se trouve ici, en espagnol aussi.

Ajoutons à  cela la décision du président de vouloir exporter (extrader) Macaco, un autre chef para, pour avoir continué ses activités de “délinquant” depuis sa prison alors qu’il était démobilisé. L’accord fait entre le gouvernement et les paras est que si ceux-ci continuent leurs activités illégales ils perdent leurs bénéfices et ils sont donc sujet à  l’extradition.

Oui mais…

D’abord presque tous les chefs paras ont continué leurs cirques depuis la prison donc on peut se demander pourquoi lui et pas les autres. Ensuite l’exporter aux USA revient à  dire adieu à  tout ce qu’il sait. Et là  cela devient louche… Macaco connait les liens des politiciens d’Antioquia avec les paramilitaires. Inutile de préciser que le président est originaire de cette région, ça coule de source.

Surtout cherchez pas le lien avec les déclaration de Mancuso… 😉

La ley de Justicia y Paz et la démobilisation des paramilitaires.

L’opposition toujours impossible

L’histoire colombienne en matière d’opposition au régime en place n’est pas très glorieuse. L’épisode du Frente Nacional, un accord entre libéraux et conservateur pour s’alterner au pouvoir empêcha les forces politique plus à  gauche de s’exprimer. Ce qui a entre autre généré la création de quelques groupes armés qui ne voyaient pas d’autres solutions que prendre les armes pour s’exprimer.

Ensuite est venu la triste époque de l’Union Patriotique, un parti créé par les forces d’extrême gauche, inclus les FARC, qui fut décimé littéralement, on pourrait parler de génocide politique si le concept existait.

Par rapport à  cette époque il y a eu de gros progrès, le Polo créé au début des années 2000 existe et a même pu exercer le pouvoir dans divers endroit du pays. Une meilleure sécurité des hommes politiques, mais aussi des discours moins radicaux ont permis cette avancée.

Et pourtant ce n’est pas encore ça: deux évènements récents le montre clairement.

en-mi-familia.jpgLes organisateurs de la marche du 6 mars ont été accusé par un proche conseiller de la présidence d’être soutenu par les FARC. Selon lui les vrais organisateurs était la guérilla et cette marche était contre le gouvernement. Résultat des courses: on compte déjà  6 morts. Tous organisateurs ou leader de la marche du 6. Il ont été jugé par le conseiller du président en un matin et assassiné par des paramilitaires en un mois. Le choix est simple: être avec le président ou être contre le président, donc avec le terrorisme.

Le deuxième est l’attaque perpétrée par la présidente du Sénat contre Piedad Cordoba.piedad-cordoba-debate-25marzo.jpg

La sénatrice Cordoba est celle qui s’est chargée des négociations avec les FARC et avec Chavez pour que celui-ci serve de facilitateur pour libérer les otages aux mains de la guérilla. En six mois ils ont tout même libérer 6 otages et fait récupérer l’enfant de Clara Rojas.

Cette dame est étrangement attaquée de tout bord en Colombie… pour trahison à  la patrie, pour avoir discuté avec les FARC et avec Chavez (les deux ennemis jurés de ce gouvernement). Au lieu de reconnaitre son travail on essaye de la tuer. Elle s’est faite agressée à  l’aéroport, ce qui fait plaisir au gouvernement, et il existerait un groupe sur Facebook qui récolte de l’argent pour payer un tueur à  gage (je le disait il existe des trucs bizarres sur ce facebook)

Bref il y a quelques jours la présidente su sénat la attaqué en l’accusant d’être amie de Chavez et donc de trahir la patrie et elle lui demande si elle était en train de faire les démarches pour obtenir la nationalité venezuelienne (ce qui démontre selon certain sa trahison). La honte, oser poser une question aussi débile au sénat faut y aller. Comme si le fait le fait d’être double national était interdit (de fait l’ancienne ministre des affaires étrangères était étasunienne et personne ne s’en est préoccupé). Le débat a tourné au vinaigre mais la seule qui resté vraiment digne c’est Piedad Cordoba. Je regarde rarement les débat en direct mais là  c’était du jamais vu. Plus de la moitié des sénateurs ne lisent pas autre chose que Jet Set (voici version colombienne). Cela dit je suis persuadé qu’en France c’est pareil.

En fin de compte l’accusation qui est faite contre Piedad Cordoba est d’être de l’opposition. A nouveau, on est avec le président ou avec le terrorisme. Et pire, comme l’indique les énormes affiches signées Alvaro Uribe Velez qu’on voit partout en ville actuellement:

On est avec la COLOMBIE ou avec le TERRORISME!!!!!

àŠtre de l’opposition c’est être avec le terrorisme et contre la Colombie. Triste, très triste.