Le reportage de Romeo Langlois


Ceux qui suivent ce qui se passe en Colombie connaissent l’histoire de Roméo Langlois, journaliste pour France 24, retenu prisonnier par les FARC pendant un peu plus d’un mois. Il était en train de réaliser un reportage sur les forces armées colombiennes, l’unité spéciale anti-drogues, lorsque les choses ont mal tourné.

Son reportage, présenté cette semaine sur France 24, montre comment une opération de routine de l’armée tourne mal. 4 soldats sont tués, dont 2 devant la caméra, et le journaliste lui-même est blessé. Si les images sont des images “courante” de guerre (sans diminuer le travail réalisé, ce n’est pas la première fois qu’on peut en voir), elles sont très intéressantes car elles montrent plusieurs aspect du conflit et de la situation colombienne. Tout d’abord les lieux où est produite la coca et la collaboration obligée des paysans avec la guérilla – forcée par les armes ou par la nécessité économique de produire quelque chose de rentable. Ensuite, comment sont reçu les soldats, qui débarquent du ciel, brûlent les labos et puis s’en vont. Il est évidemment que les paysans ne vont pas collaborer avec eux, sachant que 30 minutes plus tard la guérilla sera de retour.
Il est aussi intéressant de noter que les guérilleros sont bien plus mobile et à  l’aise que les soldats sur les territoires où a lieu le combat. Les FARC sont chez eux, les soldats viennent d’ailleurs… (d’une autre partie du pays).
Comme le relève Jorge, ont peut aussi critiquer l’absence de protocole de l’armée colombienne concernant la présence de journaliste dans des missions critiques.
Finalement, un tour d’horizon des origines sociales de tout ceux qui apparaissent lors du reportage est aussi intéressant. Il est facile d’imaginer que les paysans, les membres de la guérilla et les soldat présents sont tous d’origine populaire, mais c’est presque choquant de voir à  quel point c’est vrai…

Eventuelle enquête contre le facilitateur suisse en Colombie

L’affaire Gontard se poursuit, la justice colombienne annonce qu’elle veut appeler Gontard à  venir “s’expliquer”. L’info depuis l’ambassade, ils sont moyen content il venait de fêter les 100 ans de collaboration entre les deux pays.
La France a quant à  elle simplement mit fin à  ces services de médiation, Ingrid est libre donc finalement si la Colombie veut plus….

Ingrid Betancourt: une opération militaire parfaite ou vaste mascarade?

L’opération militaire de sauvetage d’Ingrid Betancourt, des trois mercenaires nord américains et de 11 militaires colombiens est présentée officiellement comme une opération parfaite, résultat d’un long travail de renseignement et d’une superbe planification. Nombreux experts admettent que ce type d’opération est absolument exceptionnel, et que jusqu’à  présent les seuls capables d’une telle prouesse étaient les israéliens, l’exemple le plus connu étant le sauvetage d’une centaine de passagers d’un avion kidnappé en Ouganda.
L’armée colombienne a, jusqu’au jour d’aujourd’hui, plus la réputation de violer les droits de l’homme que de réaliser des prouesses techniques. Pourtant ces dernières années la situation à  bien changée, et la coopération militaire autant avec les Etats Unis qu’avec Israà«l commence à  porter ces fruits.
Depuis 1999, la reforme militaire interne et la mise en place du Plan Colombie, paquet de coopération entre les Etats Unis et la Colombie pour lutter contre la production de drogue, a permis à  la police et aux militaires colombiens de reprendre l’initiative dans le conflit interne. L’échec des pourparlers de paix entre les FARC et le gouvernement en 2002 et l’arrivée au pouvoir d’Uribe va encore accentuer cette tendance militariste. Le ministère de la défense colombien, qui considère que le matériel US n’est pas suffisant demande à  l’entreprise israélienne Global CST de venir restructurer les services de renseignements colombiens.
Un groupe d’ex-généraux israélien commence donc leur labeur, officiellement début 2007, et modifie le fonctionnement des différentes agences colombiennes. Les résultats se font rapidement sentir, à  la moitié de l’année 2007 les premiers coups durs sont portés aux FARC : l’attaque du campement du « Negro Acacio » initie une série d’attaques réussies en termes militaires. La culmination est le bombardement du campement de Raul Reyes en Équateur, qui donnera lieu à  une crise diplomatique qui n’en fini plus, mais qui permettra aux militaires colombiens de montrer que le secrétariat des FARC, l’organe suprême, n’est pas intouchable.
Suite à  cela vient la mort d’un autre membre du secrétariat, Ivan Rios, tué par son bras droit et enfin le décès du chef historique des FARC, Tirofijo. La confiance des militaires est au sommet et les FARC entrent en décadence. Dans un tel contexte il est donc possible d’imaginer une opération parfaite, une opération de sauvetage des otages les plus précieux du pays.
La version officielle prétend une infiltration au plus haut niveau chez les FARC, de faux ordres et un montage hollywoodien. En termes militaires, avec la technologie présente et les capacités actuelles des militaires colombiens l’opération est parfaite mais possible, même si plusieurs détails laissent à  penser qu’elle ne s’est pas exactement passée comme le prétend le gouvernement colombien.
Fin mai le président Uribe annonçait qu’un groupe de guérilleros des FARC qui détenait Ingrid Betancourt et les autres étaient prêt à  les relâcher contre leur immunité et une récompense. L’idée entre parfaitement dans la politique de « récompense contre démobilisation » mise en place par le gouvernement depuis quelques temps. Il est donc largement probable que l’opération ait été négociée avec un petit nombre de guérilleros. La Radio Suisse Romande confirme ce matin cette version, prétendant l’achat de cette libération pour la modique somme de 20 millions de dollars. Cette version est tout aussi probable que la première, chaque camp, détracteur ou admirateur du président Uribe, croira celle qu’il préfère. Mais contrairement à  ce que prétend la RSR, si Uribe l’a accepté c’est n’est surement pas pour « redorer son blason », sa popularité en Colombie est telle que la question est plus de savoir combien de temps il voudra rester, que de savoir s’il va être réélu ou non.
Si on préfère cette dernière version, l’opération de sauvetage militaire peut alors être considérée comme une mascarade, mais finalement c’est un montage tout aussi glorieux, car non seulement il a permis la libération des otages sans effusion de sang, mais en plus il sème le doute au sein de la guérilla.

un hero


Infirmier de métier, il travaillait avec l’armée dans l’unité de contre guérilla et a été enlevé il y a dix ans. A la question s’il avait imaginé une tentative d’évasion il répond sereinement: “bin non, j’étais le seul à  connaitre quelque chose de médecine… je pouvais pas les laisser tout seul”.

Ingrid libre, la Colombie émue et Uribe jubile

Un téléphone portable sonne alors que nous savourions le meilleur café du monde sous le soleil instable et piquant de Bogotà¡. A peine le téléphone raccroché, la nouvelle tombe, la tablée se regarde : Ingrid est libre ! Le ministre de la défense Juan Manuel Santos vient d’annoncer la nouvelle, Ingrid Betancourt, les trois nord-américains et 11 militaires colombiens ont été libérés grâce à  une intervention militaire. Le silence est total, difficile à  croire… Ingrid Betancourt est devenu depuis longtemps une figure inamovible, une photo qui ne bouge que lorsqu’on l’emmène en manifestation.
Après quelques instants l’émotion gagne rapidement, tout le monde s’anime, les radios et les télévisions s’allument, les bars sont envahis. La rue montre qu’aujourd’hui est un jour différent, qu’aujourd’hui les nouvelles sont bonnes, des papiers blancs s’envolent, les klaxons sont encore plus bruyants qu’a l’accoutumée. Ingrid Betancourt est libre. Elle a souvent été présentée soit comme une sauveuse qui se bat seul contre tous, soit comme une politicienne ratée qui s’est mis toute seule et presque volontairement dans son enfer. Ella a été sénatrice élue avec une des meilleures votations du pays, elle s’est présentée ensuite à  l’élection présidentielle et c’est lors d’un de ces déplacements de campagne qu’elle a été séquestrée. Sa destination n’était ni plus ni moins que la petite ville située au centre de la zone démilitarisée pour les négociations entre le gouvernement colombien et les FARC. Les négociations venaient d’être rompues et tout le monde lui déconseille de s’y rendre, pourtant, envers et contre tous, elle prend la route.
L’opération qui lui permet aujourd’hui de faire une telle affirmation est le fruit d’un long travail des services secrets colombiens qui aurait réussit à  infiltrer la guérilla. La suite de l’opération est digne d’un film comme le souligne le ministre de la Défense, les infiltrés aurait fait passer un message aux responsables de la surveillance des otages demandant leur transfert à  un autre campement. Le transfert se fait en hélicoptère, les otages ne savent ni où ils vont ni avec qui. Ils montent enchainés dans l’hélicoptère, où après avoir neutralisé les guérilléros présent l’armée colombienne leur annonce qu’ils sont libres.
L’opération est parfaite, audace mais très bien planifiée. A ce jour les seuls services militaires et de renseignement capables d’une telle opération sont les israéliens. Il n’est donc pas vraiment surprenant de voir l’armée colombienne suivre le même chemin, un groupe d’ex généraux israéliens a été embauché par le ministère de la défense l’année dernière. Leur travail aurait mené à  une restructuration complète des services de renseignement colombien.
La libération d’Ingrid Betancourt et de 14 autres otages grâce à  une intervention militaire est probablement la meilleures nouvelles non seulement pour les otages eux mêmes et leurs familles, mais aussi pour le gouvernement. Le président Uribe peut maintenant affirmer haut et fort que l’intervention militaire, est une option viable et que sa politique dure porte ses fruits.
Sa réussite lui permet aussi de faire oublier les scandales de corruption autour de sa réélection, l’illégitimité du congrès où une trentaine de députés, tous de la majorité, sont derrière les barreaux pour leurs liens avec les paramilitaires.
Aujourd’hui, encore plus que jamais, la grande majorité des colombiens est prête à  accepter tous les défauts d’un président et de son gouvernement, s’il permet à  la Colombie de vivre en paix après plus d’un demi-siècle de violence. Ingrid Betancourt risque bien d’être une ambassadrice de cette cause, et non malgré elle, mais convaincue de ce combat et son importance pour la liberté de ses compagnons d’infortune qui sont encore prisonniers dans la jungle

Ingrid Betancourt est libre, la version officielle du sauvetage

Ingrid Betancourt a été sauvée par une énorme opération militaire de longue haleine. Selon la version officielle, l’armée a réussit à  s’infiltrer dans les rangs de la guérilla depuis environ une année. Ils auraient réussit à  être proche de plusieurs groupes d’otages.
Les infiltrés, profitant du changement de chef et en se faisant passer pour lui, auraient fait passer un message, aux personnes chargées de surveiller les otages leur demandant de les envoyer à  un certain point. Le transport des otages s’est fait avec un hélicoptère qui était en réalité de l’armée. Les infiltrés n’ont donc pas eu de difficulté à  neutraliser les guérilléros présent et à  emmener les otages dans un lieu sûr.
Les otages sont donc libre et et devrait arriver à  Bogotà¡ dans quelques instant, le Président Uribe devrait les recevoir à  l’aéroport militaire.
L’annonce de la libération d’Ingrid, faite par le ministre de la défense, Santos:
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