Les FARC rejettent la mission humanitaire française

Les FARC ont dit “non”… Ils ne veulent recevoir de pression de personne, refusent le chantage etc. C’était un peu naïf de croire que les FARC allaient accepter la visite française, juste parce qu’ils étaient là  avec leur avion. La France a agi en solitaire, sans rien demander aux FARC. Le CICR leur avait gentiment dit qu’ils étaient mignons mais que s’ils n’avaient pas eu de contact avec les FARC cela ne servait à  rien. Ingrid et les autres sont toujours dans la jungle, les FARC continuent à  demander une zone démilitarisée à  Florida et Pradera.

L’ambulance est sur la touche, je vous le disais bien. L’avion français est à  Bogotà¡, à  la base militaire… allez soyons positif, ça servira peut être à  donner envie aux militaires colombiens d’en acheter un ou deux comme ça! Ils sont beaux les falcon 50 n’est-ce pas?

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Sarkozy exige des FARC la libération d’Ingrid Betancourt

Ingrid Betancourt est au plus mal, avec une hépatite B elle a apparemment choisi de faire une grève de la faim. En parlant crûment elle a choisi de mourir, probablement pour refuser d’être le “jouet” des FARC encore plus longtemps. Maintenant l’option est simple soit ils la libèrent et peuvent espérer pouvoir parler de paix avec des interlocuteurs étrangers un jour futur soit ils la laissent mourir et leur résidu d’image politique à  laquelle ils tentent désespérément de s’accrocher disparaît.

Sarkozy l’exige, le monde aussi, on ne parle plus de diplomatie ni négociation on parle de logique.

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Ingrid Bétancourt allait être libérée en Equateur

Correa vient d’annoncer que sont gouvernement avait bien eu des relations avec els FARC, mais que son ministre l’avait dit à  Uribe en janvier lorsqu’il était venu en Colombie pour la libération des otages.

Le gouvernement de Correa avait donc eu de discutions avec Reyes dans le but de libérer quelques otages. Les négociations avaient aboutit à  un accord et 12 otages allait être libérer dont Ingrid Bétancourt et le fils du professeur Moncayo.

La tension va surement continue à  monter encore un peu, et si une preuve venait à  confirmer ses dire il est fort probable que Correa reçoivent encore plus de soutient international.

Avancée du conflit

generales_imgarticulo_t1_44119_2007410_184111.jpgL’année 2007 s’est terminée par un bilan assez positif pour les forces militaires. Une profonde réforme qui a débuté il y a une dizaine d’année commencerait à  porter ses fruits. La professionnalisation des forces et une énorme modernisation de l’armement (grâce au Plan Colombie) donne lieu à  une meilleure efficacité au combat.

Cependant ces avancées militaires restent très fragile et croire que la victoire est proche, voire même possible, est une autre chose. Les armées ont un défaut face à  une guérilla, c’est qu’elles sont lentes, non seulement pour se déplacer mais aussi pour s’adapter à  un quelconque changement. Ce n’est pas le cas d’une guérilla et encore moins d’une guérilla comme les FARC.

Les FARC sont dans une situation de perte de vitesse, elles ont de grande difficulté de communication et de déplacement. La preuve en est le manque de coordination lors de la soi-disant libération de Emmanuel en décembre dernier. Les dirigeants n’était pas au courant que l’enfant n’était pas en leur pouvoir.

bogota-4-feb.jpgL’autre argument pour dire que les FARC sont en difficulté est le fait que ces dernières années l’enrôlement forcé, y compris d’enfant, a beaucoup augmenté. Leur pouvoir de conviction est en chute libre. Pour certain, la manifestation du 4 février en est la preuve, je doute de cet argument, la manifestation était essentiellement citadine et la source des FARC a toujours été majoritairement paysanne.

Le nombre de déserteurs serait en augmentation, le gouvernement estime donc que le nombre de guérilleros n’atteint plus les 10 mille combattants. Ces désertions s’explique facilement autant par les attaques menées par le gouvernement que par l’enrôlement forcé. La guérilla serait donc aussi en phase d’épuration, seul les convaincu resterai.

On peut donc conclure à  un affaiblissement de la guérilla. Ce qui, en soit, est normal, les FARC avaient réussit à  la fin des année 90 a construire une structure très proche d’une armée régulière, étant capable de supporter des affrontements directs contre l’armée colombienne. Les FARC n’en sont plus capable et sont retourné aux vieilles méthodes de guérilla. Combat qui peu durer des dizaines années. L’exemple de ERP est assez parlant, pour la majorité ce groupe guérilleros n’existe plus depuis longtemps. Et pourtant il y a quelques semaines à  peine, ils ont été capable d’attaquer un village et de mettre en échec la police, faisant un mort. L’ERP doit à  peine compter sur une centaines d’homme depuis 10 ans.

Il est donc facile d’imaginer que les FARC peuvent durer encore un sacré moment. On revient donc au même débat, comment arriver à  la paix. la solution proposée par le gouvernement est vaincre les FARC par la force. En soi c’est largement compréhensible de la part d’un gouvernement, simplement tout le monde le sait, c’est impossible. Il est par contre très intéressant de fragiliser suffisamment le groupe pour le forcer à  venir de lui même à  la table des négociations.

Si on regarde un peu les discours d’Uribe à  l’étranger, en Europe particulièrement, c’est soi disant ce qu’il recherche. Il faut admettre que son discours a un peu évolué dans le domaine, on pourrait presque entrevoir une possible acceptation de la négociation avec son ennemi juré. On peut donc se poser la question de savoir quelle la stratégie militaire doit être suivie.

Une partie des attaques sont menée sur le front proche de la frontière venezuelienne, un front qui se dédie particulièrement au trafic de drogue. De belle prise on été réalisée et ce sont en général des coups durs pour la guérilla. De même dans le sud du pays.

generales_imgarticulo_t1_43133_2007221_191417.jpgIl y a aussi eu une grande offensive dans la partie central-sud où les FARC demandent la zone démilitarisée. Le message politique est clair, le gouvernement ne veut pas. Poursuivre une attaque sur ce front n’est pas forcément très stratégique. On sait que les dirigeants des FARC sont divisé sur le futur de l’organisation, une partie est réputée plus politique et une autre plus militaire. Le groupe des politiques, dont le représentant le plus fort se trouve dans la région mentionnée ci-dessus, est plus facilement partisan d’une négociation et même s’il aurait perdu du pouvoir après les discutions du Caguan (1998-2002) il serait actuellement favori dans la course au remplacement du leader historique.

Si une grande offensive contre cette faction venait à  se transformer en victoire on pourrait être confronté à  une impossibilité de négocier. Un impossibilité de négocier qui concerne aussi la libération des otages. Alors qu’on sait que la vie de certain, notamment d’Ingrid Betancourt, est en grave danger. Les FARC ont actuellement repris une stratégie plus politique, la libération au compte goûte d’otages est une stratégie pour montrer leur volonté de négocier et essayer de regagner un peu de capital politique. Chavez avait proposé qu’on reconnaisse leur statut belligérant.

La stratégie du gouvernement face à  ces changement n’a pas évolué, mais Uribe ne peut pas, autant au niveau international qu’au niveau interne, empêcher Chavez de faire libérer des otages et donc de faire de la pub aux FARC. Lui qui rêve d’un échange sans que personne s’en rend compte, il est plutôt perdant. A chaque libération, les FARC reviennent sur le devant de la scène et arrivent même à  faire publier leur communiqué…

On peut donc espérer qu’Uribe repense un peu sa stratégie, autant politique que militaire. imagen-3242799-2.jpgAttendre la mort du leader historique n’est probablement pas une bonne méthode, il existe de grandes chances que l’organisation se divise en plusieurs groupes et ressemble aux groupes paramilitaires des années 90. Cela complique singulièrement les possibilités de négociation et rends tout contrôle ou victoire impossible.

De plus pour facilité des négociations il serait utile que l’armée se concentre dans des attaques plus stratégique, attaquant les fronts des “durs” des FARC et non pas les fronts plus faible pour gagner des victoires “spectaculaires” qui font plaisir aux journaux. L’affaiblissement de l’aile militaire des FARC signifie une possibilité de négociation plus rapide. Et nombreux sont ceux qui en on réellement besoin.

Le dégout a gagné

no-mas.jpgDu choc des “preuves de vie” des otages, je ne m’en remet toujours pas. Chaque jour, depuis samedi, je relis un bout de la lettre d’Ingrid, je ne l’ai toujours pas terminée.

J’ai beau chercher, je ne trouve rien, sinon de la haine. Comment ces enfoirés peuvent être tombé aussi bas. Même les paramilitaires ne traitaient pas aussi mal leur otages (quant ils ne les tuaient pas bien sûr). J’en connais un, ex-otage, je le connais bien même, et quand il raconte son séjour “à  la ferme” il dit qu’il avait le droit à  un livre s’il le voulait, même du whisky de temps en temps. C’était horrible mais il a toujours gardé l’espoir de l’après.

Depuis 3 ans I.B. demande un livre. rien. elle demande de pouvoir fêter l’anniversaire de ses enfants. rien. Que de la haine. mal nourrie, toujours en fuite, elle n’a plus rien, même pas sa vie. Les images parlent d’elle même, les seuls qui ressemble encore à  quelques chose sont les militaires.

Les FARC, une armée du peuple? duquel on se demande vraiment.

Il se sont créé dans un contexte d’exclusion politique, sans soutenir la voie armée on peut le comprendre, mais que reste-t- il? Les FARC n’ont plus de projet, plus de soutien, il ne leur reste que l’âme de leurs otages. L’unique voie qu’ils prônent c’est la guerre, version Pol Pot.

Difficile de ne pas être d’accord avec le gouvernement, et, pour le parti d’opposition, c’est tout aussi dur de prendre position. à‡a discute fort dans les couloirs. Comment défendre une négociation avec des guerriers qui ne respectent même pas la vie des civils. En plus si les FARC avait voulu négocier la paix, ils auraient emmené des otages à  Caracas pour les libérer. Ils auraient proposé quelque chose.

Un partie du polo est prête à  proposer au gouvernement de soutenir une attaque frontale après avoir réalisé l’échange humanitaire. Il ne reste plus que ça à  défendre, le seul bout d’humanité qui reste à  ces criminels de guerre: leurs otages.

Un rapport douloureux

Quelques heures avant la parution de preuve de vie de 16 otages aux mains des FARC les autorités ont publié les conclusions du rapport sur la mort des 11 députés assassinés par les FARC en juin dernier.

Les 11, prisonniers depuis plusieurs années, ont tous été tué par des balles de fusil AK47, l’arme favorite de la guérilla. Le rapport explique même que plusieurs ont été tué à  3 mètres alors que se lavaient. Il conclut alors qu’il n’existe aucun doute sur les raisons de la mort et de l’identité des tueurs. Les FARC sont responsables, aucun autre type de balles n’a été découverte.

Il reste cependant un doute sur les conditions. Les FARC avaient mentionné le fait qu’une attaque avaient lieu et que les attaquant n’étaient pas des militaires. Fait confirmé ensuite, l’armée n’était pas dans la région. Les paramilitaires? ils ont vite été mis hors cause, car ils n’ont jamais été capable d’attaquer la guérilla de front et surtout dans cette région très difficile.

Le gouvernement a alors émis la possibilité que se soit 2 front de la même guérilla qui se sont fait mutuellement peur et ont éliminé leurs prisonniers, accomplissant leur ordre. Cette option n’est évidemment pas à  exclure, mais connaissant la maîtrise de la communication des FARC on peut douter.

La dernière option, qui est volontairement oubliée est celle d’une attaque de la part du département search and rescue de l’ambassade des USA. Depuis 2003 un contrat entre le gouvernement des USA et l’entreprise DynCorp (qui se charge aussi de la fumigation) a mis en place une équipe de soldats privés dont la tâche principale est d’aller chercher les otages, et plus particulièrement les 3 étasuniens enlevé en 2003.

La connaissance des conditions du massacre serait un argument (ou non) de plus pour soutenir l’échange humanitaire. Bien que cela ne change rien ni sur le sort des otages ni sur la cruauté des FARC, cela pourrait être un exemple de plus contre le sauvetage armé des otages, car certains continuent à  douter du bien fondé d’une négociation.

Il est bon de se rappeler quelques éléments:

– les FARC demande la libération de 500 prisonniers. 50 otages contre 500 guérilleros. Les 50 otages sont séquestré depuis 5 ou 10 ans et n’ont aucune chance de sortir vivant sans l’échange humanitaire. Les 500 guérilleros seront tous libre dans moins de 5 ans. Les condamnations, avec les remises de peine etc, vont très rarement au delà .

– Le gouvernement colombien ne veut pas voir les FARC profiter de l’événement pour en tirer trop de bénéfice politique, d’où l’exclusion de Chavez du processus. Mais en tournant autour du pot depuis 2 ans ils n’ont fait que donner la possibilité aux FARC de se montrer partout.

– Les FARC demande la démilitarisation d’une zone pour effectué l’échange. Même si d’un point de vue de souveraineté interne ceci est impensable pour un État, le faire pendant un mois ne changerai pas grand chose en terme pratique. Les militaires n’auront aucun mal à  le reprendre ensuite. Leur supériorité technique commence a être vraiment réelle.

– Pour l’évolution du conflit, l’échange humanitaire ne changera rien. Les militaires pourront continuer à  attaquer les FARC. On pourra toujours considérer les FARC comme des monstres. Ils enlèveront sûrement d’autres gens, mais avec beaucoup plus de difficulté qu’il y a 6 ans. Personne, bien que cela serait souhaitable aussi, n’est obligé de négocier plus que juste cet échange.

Les otages retrouveraient une liberté bien méritée. Mais pour l’instant à  Bogotà¡ ou dans les montagnes colombienne, on tergiverse, hésite, teste et tente. On fait de la rhétorique ou de la résistance.

Des preuves de vie des otages

ingrid-betancourt.jpgDes photos et vidéo de 16 otages, dont Ingrid Betancourt ont été interceptée par l’armée alors que des membres FARC s’apprêtaient à  les transmettre à  Chavez avant dimanche.

Une preuve de vie qui arrive à  point et qui démontre que le travail de médiation avançait, comme l’a dit et répété Piedad Cordoba.

Si il est impossible de justifier le scandale de Chavez, ces preuves de vie et surtout le fait que les FARC étaient, pour une fois, en train de faire un brin d’effort, remet en question la réaction d’Uribe. Il est aujourd’hui clair que le coup de téléphone au général fut l’excuse bien choisie pour arrêter la médiation, mais la vrai raison est, sans aucun doute, la trop grande publicité qui se faisait autour des FARC grâce à  Chavez et qui, ici, est très mal perçue.

C’est événement risque fort de raviver encore plus les tensions entre le 2 pays, les preuves étaient destinées à  Chavez et devaient arriver avant dimanche… grande journée électorale au Venezuela.

Maintenant qu’un retour en arrière est impossible, Chavez est hors-jeu de manière définitive, il va falloir être vraiment patient pour voir d’autres avancées. On voit mal les FARC et Uribe négocier directement… Il reste bien sûr Piedad Cordoba, mais pour ça il faudrait peut être penser à  lui retirer son accusation de traîtrise à  la patrie…

La crise et le reste…

Les temps sont durs, on passe de scandale en scandale; Uribe prépare son 3e mandat, la collecte de signature pour un referendum commence aujourd’hui. Quant à  Chavez il transforme sa vie en mandat, et bien sûr les relations entre les deux sont un peu tendues.

La crise entre Chavez et Uribe a déjà  des effets sur l’économie, la bourse colombienne a commencé sa descente et les actions des entreprises qui exportent en Venezuela sont en pleine chute (-10% dans certains cas). Les spéculateurs colombiens ont étrangement de difficultés pour trouver des devises venezueliennes. Bref la situation est toujours dans le flou, Chavez continue a s’enflammer comme à  son habitude. Le gouvernement colombien s’est un peu clamé, et commence à  chercher des nouveaux marchés… La colère et l’excentricité des chefs d’État n’est jamais bonne pour les affaires.

Pour l’instant, en Colombie c’est Piedad Cordoba, la sénatrice mandatée par le gouvernement colombien pour aller discuter avec les FARC, qui paye les pots casés. Elle est à  moitié accusée de trahison et est menacée de mort. Ce n’est pas impossible qu’elle doivent devoir quitter le pays, la France lui a d’ailleurs proposé de l’accueillir.

Et le reste? … à‡a commence à  aller mieux. Mes copines Marie & Marie sont restées collées à  La Paz avec une fièvre typhoïde pendant plus d’une semaine, mais là  ça va mieux. C’était pas joyeux-joyeux, alors un peu d’encouragement leur fera pas de mal. Malgré tout elles repartent aujourd’hui en direction du Salar d’Uyuni. Alors bon courage les Marie, on est avec vous…

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Et en parlant de voyage, Roberto, un lecteur devenu depuis peu blogueur, part pour quelques mois d’aventure en Amérique du sud. Il rate la Colombie, c’est dommage mais au moins il garde le meilleur pour revenir une autre fois!

Et moi, bin on m’a menti! alors que le semestre est fini et que j’allais crier “vive les vacances” comme il y a 6 mois, que je rêvais de quelques mois de glandouille on vient de me changer mes dates et je dois écrire une connerie de 20 pages (en anglais, les salauds!) pour dans 3 semaines. J’aurais envie de dire “Zobi” mais la dernière fois que j’ai dis ça j’étais en 3º et j’ai pris deux jours complets de colle, depuis je me dis que ça doit être un gros mot!

Sinon n’oubliez pas le concours de Dul.