La Banque Centrale colombienne, Banco de la Republica, est dirigée par un comité de direction composé de 7 membres: le ministre de l’économie, le gérant de la Banque et 5 autres directeurs. Ces 7 personnages décident ensemble le chemin que doit prendre l’économie colombienne, ou plutôt la politique monétaire, politique des crédits et de change du pays.
Les statut de la Banque Centrale on été écrits en tenant compte de la Constitution de 1991 et permettent au président en place de nommer 2 des 5 directeurs, garantissant l’indépendance de la Banque. La constitution de 1991 qui limitait le mandat du président à une seule période de 4 ans a été changée par le gouvernement d’Uribe, lui permettant un second mandat.
Ce changement de constitution n’a pas eu d’effet ni sur les autres articles de la constitution ni sur les organismes qui dépendent de cette constitution, malgré une initiative de l’opposition. Les statuts de la Banque Central sont donc restés identiques et le président Uribe a déjà nommé son troisième directeur, mettant déjà en péril l’indépendance de cette identité. Mais le plus grave est à venir il est sur le point de pouvoir en changer quelques autres, ainsi il obtiendrait la majorité absolue dans le comité dirigeant de la Banque.
Il ne reste donc que quelques mois d’indépendance à la Banque Centrale Colombienne… et hop un petit bout de démocratie qui s’en va discrètement.
PS: pour ceux qui veulent lire un peu sur l’importance de l’indépendance des Banques Centrales dans les démocratie je ne peux vous recommander la bible en la matière: Arend Lijpart, Patterns of Democracy, chapitre 13. Comme il le dit lui même, on a souvent tendance à sous estimer l’importance de cette indépendance mais lorsque la Banque Centrale est indépendante et forte elle peut jouer un rôle critique dans le procédé politique.