Bogotá: la rivière

Bogotà¡ n’est pas seulement le nom d’un doux monstre ronronnant, mais c’est aussi le nom de la rivière qui le traverse.
Il est possible, après quelques heures de marche dans un paysage incroyable d’atteindre sa source. On découvre alors une eau belle, transparente et pure…

La rivière prend naissance au niveau de cette lagune… pour ensuite commencer sa route en direction de la mer… mais avant elle doit traverser le pire obstacle qu’il puisse exister pour une rivière: une concentration d’être humain.
Le résultat à  la sortie est plus que triste:

La rivière Bogotà¡ est considérée comme morte après avoir avoir traversé la campagne de Bogotà¡ où les industriels et les agriculteurs déversent toutes sortes de cochonneries. En 2004, un énorme plan, qui a couté 67 mille millions de pesos (plus de 22 millions d’euro) pour dépollué a été mis en place, mais l’investissement n’a servi qu’a faire joli sur le papier…

Plusieurs articles à lire

Dans le Figaro international une belle série d’articles parle de la Colombie et de l’Amérique du Sud. C’est assez rare, donc ça mérite bien un déplacement.

Un Baron de la drogue tué en Colombie:

La police colombienne a tué mardi Miguel Angel Mejia, l’un des narcotrafiquants colombiens les plus recherchés, après qu’un informateur a conduit les officiers jusqu’au ranch où il se cachait.

Connu comme l’un des deux «Jumeaux», Miguel Angel Mejia, était à  la tête de l’un des plus gros gangs de trafiquants de drogue de Colombie. Il a été tué lors d’un raid par 14 officiers de police à  La Union, dans le nord de la Colombie, a précisé le ministre de la Défense Juan Manuel Santos. Croyant d’abord avoir tué son frère Victor, la police a finalement identifié Miguel Angel après l’avoir autopsié.

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Pourquoi est-il aussi difficile de libérer Ingrid Bétancourt:

Prisonnière depuis plus de six ans dans la jungle colombienne, Ingrid Betancourt est aujourd’hui la victime d’une queue de comète historique. Le mouvement de guérilla communiste qui la détient est un anachronisme, une survivance du passé en voie d’extinction. Les Forces armées révolutionnaires de Colombie n’ont plus le vent en poupe.

En Colombie, le président Alvaro Uribe avait fait sa priorité de l’écrasement des Farc et de la restauration de l’autorité de l’État sur un territoire à  la géographie impossible, grand comme deux fois la France. Il est en passe de réussir. Il a doublé les effectifs de ses forces de sécurité et considérablement modernisé l’armée grâce aux États-Unis. Les forces colombiennes ont repris le contrôle des routes et repoussé au fin fond de la jungle la guérilla, dont les effectifs ne cessent de fondre. Porté par le retour des investisseurs internationaux et par une croissance économique de 7 % l’an, Uribe a les moyens de financer des programmes de réinsertion sociale pour les guérilleros repentis, ainsi que la construction d’infrastructures dans les campagnes reculées, afin de gagner à  la cause du gouvernement la paysannerie, naguère vivier du recrutement des Farc.

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Kouchner n’a pas convaincu Uribe de travailler avec Chavez:

Bernard Kouchner, en visite en Colombie, s’est entretenu lundi avec le président Alvaro Uribe, pour tenter une nouvelle fois de débloquer les négociations en vue d’un accord humanitaire visant à  échanger des guérilléros colombiens prisonniers contre des otages des Farc, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt.

Aucun communiqué n’a été publié à  l’issue de l’entretien, signe que les choses n’ont guère progressé. Le président colombien, à  qui sa fermeté à  l’égard des Farc et les succès de son armée sur le terrain valent une immense popularité dans son pays, n’a pas changé sa position. Il refuse toujours de redonner un rôle de médiateur à  son homologue vénézuélien, Hugo Chavez, qui est très populaire parmi les 8 000 guérilleros de base des Farc.

Idéologiquement à  l’opposé

Le président Uribe a expliqué au ministre des Affaires étrangères que sa priorité restait de battre militairement les Farc. En ce qui concerne les médiations pour obtenir la libération des otages, le chef de l’État colombien s’en tient à  celles qu’il a confiées à  l’Église et au Parti communiste colombien. Pourtant, ces médiations n’ont jamais réussi. Seul Chavez est parvenu à  faire libérer des otages par les Farc, deux le 10 janvier dernier (dont Clara Rojas, l’ancienne directrice de cabinet d’Ingrid), et quatre le 27 février (dont l’ancien sénateur Luis Eladio Perez, compagnon de détention et de cavale ratée d’Ingrid).

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L’US Navy se déploie autour de l’Amérique latine:

Désireux de faire face à  la montée en puissance des gouvernements de gauche dans leur arrière-cour, les États-Unis recréent la IVe Flotte.

C’est désormais officiel : le Pentagone va ressusciter sa IVe Flotte, avec pour mission de patrouiller dans les eaux latino-américaines et des Caraïbes. Créée pendant la Seconde Guerre mondiale pour protéger le trafic dans l’Atlantique Sud, la structure a été dissoute en 1950. «En rétablissant la IVe Flotte, nous reconnaissons l’immense importance de la sécurité maritime dans cette région», a déclaré l’amiral Gary Roughead, chef des opérations navales du Pentagone.

Basée à  Mayport, en Floride, la flotte travaillera sous la double tutelle de la marine américaine et du commandement Sud de l’armée, chargé de l’Amérique du Sud et des Caraïbes. Elle sera commandée par le vice-amiral Joseph Kernan et devrait disposer d’un porte-avions nucléaire.

Pour Alejandro Sanchez, analyste au Council on Hemispheric Affairs, un centre d’études sur l’Amérique latine établi à  Washington, «le rétablissement de la IVe Flotte est plus un geste politique que militaire, destiné à  faire face à  la montée en puissance des gouvernements de gauche dans la région». Le Pentagone ne prend pas la peine de camoufler ses intentions : «le message est clair : que cela plaise ou non aux gouvernements locaux, les États-Unis sont de retour après la guerre d’Irak», explique Sanchez.

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je pars en couille ou je veillis??? État d’âme.

C’est mardi, la matinée termine et je n’ai presque rien fait. Pourtant la journée avait bien commencé, comme d’had, à  6h, 6h30. J’ai lu le journal, commencé à  bosser… mais ça m’emmerde gravement (navré les enfants pour le voc…). J’ai 80 copies à  corriger et j’ai pas envie. Je devrais finir d’écrire un article et j’ai pas envie, je dois aussi préparer une ou deux réunions et ça me soule. à‡a me semble lourdo comme trip, j’ai pas franchement envie de finir vieux ronchon, et je me rappelle de mon adolescence où avec ma moitié de crête verte et rouge je me jurais de ne jamais tomber dans une routine qui ne me plairais pas. Ici, ailleurs, la bas, je me fous, je veux me marrer. Et là  je commence à  m’ennuyer… C’est pas que mon job est nul, j’adore donner des cours, mes étudiants sont super intéressants… et faire de la recherche est aussi génial… je n’arrête pas d’apprendre. Pourtant… je m’ennuie… devrais-je faire ce doctorat? continuer et rester face à  mon ordi avec mes petites lunettes… Écrire des articles et donner des cours et des conférences?? c’est une vie pour plus de 50 ans ça non???

Moi j’ai envie de boire du rhum, de danser toute la nuit, de voir le monde, de regarder des telenovelas et de jouer à  la playstation (d’ailleurs il faut que je m’en achète une pour jouer à  GTA IV) …

Alors du coup aujourd’hui c’est la journée “je m’en tape” et du coup j’écoute Shakira et Beyonce… tiens écoute d’ailleurs, c’est de l’art:

free music

Je m’en fous de tout, autant du vice président qui fume de l’herbe que de Kouchner qui chante dans les ruelle de Bogotà¡, voir même du CIO qui part en vrille. Même ce blog prend un tournure de page perso gravisime, c’est moche à  voir… mais je m’en fous.

Heureusement que ma femme a un peu les pieds sur terre… et qu’elle cherche un boulot ailleurs.. on s’est décidé, début 2009 on sera ailleurs. Où? on en sait rien, New York, peut être, l’Europe à  nouveau possible… si un job cool, vraiment cool se présente … genre banquier privé d’investissement dans un truc bien laid, ça me conviendrait parfaitement. Ce serait pour moi l’aboutissement, le sommet de la provocation, pouvoir dire, comme la pub pepsi: je l’ai fait!!! héhéhé.

je jouerai à  la PS3, voyagerai en première (si possible tous les jours pour polluer un peu plus), j’arrêterai d’écrire des conneries et je voterai pour Uribe tout en investissant dans la palme africaine dans le golfe d’uraba en sachant que des milliers de gens sont morts pour que je puisse le faire. Et surtout j’en aurais rien à  foutre!!!

Je suis gonflé quand même, je me plains… une matinée pour pondre un truc pareil, et dire que je suis payé pour ça, et je me plains encore.

tiens réécoute Shakira, ça fait du bien.

free music

Lesbiennes exclues d’un collège sont réintégrées après 3 mois

La directrice d’un collège de Manizales, une ville de province, avait exclues deux jeunes filles pour être lesbiennes. Elles ont du fait appel à  la justice pour pourvoir réintégrer leur école et après 3 mois de bataille juridique elles ont pu retrouver leurs camarades hier.

Le retour n’a pas été des plus simple, vendredi, le jours où elles pu revenir pour s’inscrire elles ont été accueillies par une manifestation contre leur retour… une manifestation préparée par la directrice et probablement certains parents d’élèves. Les insultes ont fusé…

Elles sont revenues ce lundi pour reprendre les cours, et en arrivant, escortée par des représentant de la justice…. et là  elle ont été reçues par des embrassades de plusieurs de leurs camarades. Expliquons cela par le choc de générations… en attendant que le justice se charge de cette directrice préhistorique.

La cerise sur le gateau: un cas de corruption au gouvernement!!!

C’est la grande nouvelle, un scoop, ça fait une semaine qu’on ne parle que de ça: Yidis Medina a été acheté par le gouvernement pour soutenir au congrès le changement de constitution pour la réélection d’Uribe!!!

C’est génial, le gouvernement aurait donc acheté un vote, qui aurait tout changé. Uribe a été réélu parce que madame, qui ne voulait pas au départ à  changé d’avis moyennant quelques faveurs. Les 84% de soutient à  Uribe ne tiennent qu’à  l’achat d’un malheureux vote. Un grand scandale pour une bagatelle, enfin le gouvernement s’en défend quand même, c’est pas vrai qu’il dit: “le gouvernement national persuade, n’achète pas de conscience”…

La plus grosse blague de l’histoire c’est quand même que plus de 30 congressistes sont en prison (tous ont voté oui à  la réélection) et 80 sont en processus d’investigation, pour leurs possibles liens avec les paramilitaires (et tous ont aussi soutenu la réélection)… Ils auraient fait des arrangement électoraux avec les paramilitaires, ce qui est normal après tout, un paramilitaire ça persuade bien… et le gouvernement l’a bien compris ça !!!

à lire

Je reviendrais la dessus, la semaine qui vient, là  je pars en week end (autant d’émotions m’ont fatigué)… mais pour les lecteurs qui font les flemmes et ne suivent pas bien cet article de Michel Taille sur Libération vaut le détour:

Le sénateur colombien Mario Uribe, cousin du président Alvaro Uribe, n’a pas si mal dormi lors de sa première nuit en prison. Le cacique, arrêté mardi soir par la justice pour ses liens présumés avec des milices mafieuses d’extrême droite, «a été reçu solidairement par ses compagnons du Parlement», selon un de ses avocats. Il a retrouvé derrière les barreaux 31 collègues, détenus pour la même accusation.

C’est le plus fort coup de semonce pour le Président depuis le début du scandale de la «parapolitique», il y a un an et demi quand la justice a dévoilé les liens entre politiciens de la coalition présidentielle et paramilitaires. Ces groupes antiguérilla formés à  partir des années 1980 par de grands propriétaires et des cartels de la drogue avec la complicité d’autorités civiles et militaires ont fait des dizaines de milliers de victimes. Les parlementaires mis en cause sont accusés d’avoir reçu l’appui des escadrons pour se faire élire, en échange du pillage des fonds publics. Ce dernier rebondissement a détourné l’attention des médias colombiens du dossier des otages de la guérilla.

[…]

Mais une affaire de clientélisme s’est ajoutée au «parascandale» : Yidis Medina, une congressiste dont le retournement a permis l’approbation d’une réforme constitutionnelle ouvrant les portes à  la réélection d’Uribe, en 2006, accuse le Président de lui avoir proposé des postes en échange de son vote décisif.

Bref la crise, le scandale et tout le foin ne sont pas près de s’arrêter…. mais moi je suis de plus en plus sceptique à  une constituante… et même à  de nouvelles élections.

“change rien duc, j’aime ton style….”

2 coups fort contre l’extradition

L’extradition est une procédure juridique par laquelle un Etat livre l’auteur d’une infraction à  un État étranger qui le réclame, pour qu’il puisse y être jugé ou exécuter sa peine…

C’est une chose relativement commune, cependant en Colombie cela a pris une tournure totalement différente de la norme. Presque tous les cas de narcotrafic sont extradé aux USA pour être jugé pour des crime commis en Colombie, qui touche les US.

Le système sert principalement pour éviter que les délinquants en question continuent leur traffic depuis la prison. C’est presque une constante chez ces gens.

Hormis la violation de la souveraineté, l’extradition génère un problème relativement grand selon de quel coté on se place. En général les crimes sont jugés et condamnés, les trafiquants passent de longue années en prison. Donc, en soit la justice fait son job. Le problème est que les trafiquants sont rarement seulement des trafiquants mais aussi des assassins, des monstres tueurs… des paramilitaires… et maintenant des guérilléros. Alors lorsqu’ils partent aux USA ils emmènent avec eux toutes leurs vérités, autant leurs relations avec la politique et le pouvoir que l’histoire de leur victimes. Et les familles de ces dernière peuvent rester sans jamais savoir si leurs enfants sont morts, disparus, torturés, séquestrés…

L’extradition n’aide pas, ni pour la vérité, ni pour la construction du pays, ni pour la réconciliation…

Alors les deux dernières nouvelles me réjouissent.. d’une manière bien différente, certes, mais peut-être elles freineront un processus qui a pris une ampleur sans précédent depuis le gouvernement d’Uribe (600 extraditions).

La première est la décision de la justice d’empêcher l’extradition de alias Macaco, un célèbre chef paramilitaires qui a beaucoup de chose à  raconter sur la région d’Antioquia (lieu d’origine du président). Bien logiquement le gouvernement va faire appel mais l’idée est là , le paramilitaire ne partira pas avant d’avoir dédommagé ses victimes, d’avoir payé ses crimes ici et d’avoir raconté toute la vérité. L’action des associations des victimes a fonctionné.

L’autre est complètement différente: c’est l’annulation du jugement de Simon Trinidad. Trinidad est le guérilléro des FARC le plus “gradé” détenu. Il est accusé de trafic de drogue et c’est la 3e fois que son jugement est annulé. Le problème est qu’il a été impossible de convaincre les jurés de la culpabilité du personnage.. et 3 fois de suite, ça commence à  faire. Pourtant ce n’est pas faute de moyen, on estime que les USA ont dépensé presque un million de dollar pour faire venir des témoins et rassembler des preuves. Mais rien n’y fait Trinidad, qui se défend tout seul, s’en sort, on arrive pas a le lier directement avec le trafic de drogues… alors qu’en colombie on aurait pu le juger sans problème pour assassinat, rébellion, subversion etc.etc.

Mario uribe finit en prison

Le cousin du président a terminé sa journée d’hier en prison… non sans avoir tenté désespérément de fuir la justice colombienne.
A lire dans Le Monde, par Marie Delcas:

L’ancien sénateur Mario Uribe, cousin du président colombien Alvaro Uribe, a été arrêté, mardi 22 avril. Il est accusé d’avoir eu des liens avec les milices paramilitaires d’extrême droite. Le scandale dit de la “parapolitique” rebondit. La justice, qui mène l’enquête sur les relations entre les hommes politiques et les groupes paramilitaires, a déjà  mis en examen une soixantaine de parlementaires de la majorité présidentielle, dont trente-deux ont été emprisonnés.
[…]
Dans la matinée, le parquet avait délivré un mandat d’arrêt contre Mario Uribe. L’homme a alors créé la surprise en se réfugiant à  l’ambassade du Costa Rica et en demandant l’asile politique.
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ASILE POLITIQUE REFUSÉ

Le cousin du président de la République tente par tous les moyens d’échapper à  la justice de son pays“, pointait pour sa part le sénateur Gustavo Petro (gauche). En septembre 2007, Mario Uribe avait démissionné de son poste de sénateur pour échapper à  la juridiction de la Cour suprême et relever de la justice ordinaire. Le procureur général, Mario Iguaran, ayant été vice-ministre de la justice du gouvernement Uribe, Mario Uribe espérait un traitement bienveillant.
[…]
le Costa Rica a déclaré “irrecevable” la demande d’asile politique formulée par l’ancien sénateur. “L’institution historique de l’asile politique ne saurait être dénaturée”, souligne le communiqué du pays centre-américain, réputé pour sa générosité à  l’égard des réfugiés politiques.
[…]
Le chef de l’Etat s’est dit “affligé” par la situation de son cousin. “J’assume cette douleur avec patriotisme, sans défaillir dans l’exercice de mes responsabilités et avec le souci exclusif de protéger les institutions, protection qui dépend aussi des autres pouvoirs”, dit le communiqué d’Alvaro Uribe.
Le président ne cache plus son agacement face à  des juges qui, selon lui, abusent de la prison préventive contre les élus de sa majorité et mettent en péril la “stabilité institutionnelle”. Les deux cousins, Mario et Alvaro Uribe, ont fait carrière ensemble, dans la région de Medellin. Ensemble, les deux hommes ont abandonné le vieux Parti libéral pour créer, en 1995, une petite formation, Colombie démocratique, dont la plupart des élus sont aujourd’hui sous les verrous.

Le congrès colombien est en train de vivre la pire crise de son histoire. L’idée de créer une assemblée constituante commence à  faire son chemin et pas seulement chez l’opposition.