Jorge Eliécer Gaità¡n est mort le 9 avril 1948. Il avait annoncé que si on l’assassinait, la Colombie mettrait 50 ans à retrouver son calme… Aujourd’hui cela fait 60 ans et le conflit continue. C’était un populiste, un caudillo, jeune et de classe moyenne. Il fut le premier à parler de politique sociale, il mélangeait des idées socialistes, anarchistes et parfois révolutionnaires, mais il n’a jamais soutenu ni été soutenu par des groupes illégaux.
Il avait fait gagner son parti aux législatives et allait être président, non grâce au soutien de l’oligarchie mais pour une fois du peuple.
Sa mort créa une émeute qui mit à feu la capitale et tout le reste du pays pendant 3 jours. La nouvelle tragique bénéficia d’une couverture journaliste exceptionnelle, Bogotà¡ reçut à ce moment la IX conférence panaméricaine, ce qui donna une touche encore plus dramatique aux évènements.
Une longue vague de violence suivit: la police, très politisée, et des groupes armés partirent à la chasse aux libéraux et communistes. En 1950 de nouvelles élections eurent lieu mais les libéraux s’abstinrent, la violence fit rage et ne cessa d’augmenter.
La violence fut telle que les militaires, ils étaient relativement neutres à l’époque, décidèrent de faire un coup d’État en 1953 et de négocier avec les milices libérales et conservatrices. Les seuls exclus du compromis furent les communistes. L’époque appelée La Violencia laissa approximativement 200 mille morts et beaucoup plus de déplacés.
Elle se termina grâce au Frente Nacional implanté par les militaires qui quittèrent le pouvoir comme prévu et laissèrent les libéraux et les conservateur à la direction d’une démocratie partielle.
Cette solution bancale conduisit à l’exclusion des communistes du tableau politique ce qui donna naissance à un mouvement, aujourd’hui tristement connu pour ses atrocités et pour avoir perdu sa lutte politique: les FARC.