Situation incertaine

Cette semaine a été mouvementée et émouvante. Après la libération de 4 otages, l’armée colombienne a réussit a tuer Raul Reyes, un membre du secrétariat des FARC.

Reyes lors d'une visite au VaticanLa libération des 4 otages devient presque une nouvel de second rang après la mort de Reyes. C’était le bras droit de Tirofijo, le chef de FARC, et aussi son gendre. Reyes est de très loin l’homme de la guérilla le plus connu au niveau international pour avoir été le “ministre des affaires étrangères” du groupe. Il a aussi été responsable des négociations du Caguan (1998-2002). Sa position au sein des FARC était assez particulière, il avait une vision politique mais avec une tendance très dure, ce qui lui donnait la possibilité d’avoir des appuis dans l’aile militaire. C’était probablement le seul avec Tirofijo a être capable de convaincre le “Mono Jojoy” (un autre dirigeant des FARC) de négocier.

J’en parlais il y a deux jours, la perte d’une certaine cohésion du groupe représente un risque pour pouvoir en terminer réellement. Mais je concluais:

pour facilité des négociations il serait utile que l’armée se concentre dans des attaques plus stratégique, attaquant les fronts des “durs” des FARC et non pas les fronts plus faible pour gagner des victoires “spectaculaires” qui font plaisir aux journaux. L’affaiblissement de l’aile militaire des FARC signifie une possibilité de négociation plus rapide.

Reyes fait partie de l’aile politique des FARC, mais l’aile dure; et tout laisse à  penser que Ivan Marquez va le remplacer dans sa tache de “relation publique”, membre aussi de l’aile politique.

L’armée a donc réussit un grand coup. Le seul problème, et pas des moindre, est l’incertitude qui existe maintenant sur les possibles libérations des otages. Reyes était l’interlocuteur privilégié pour la Sénatrice Piedad Cordoba, il est donc fort possible que sa mort retarde quelque peu les discutions… Et tenant compte de l’état physique de certain, notamment d’Ingrid Betancourt, ce n’est pas forcément très positif.

A moins que le gouvernement accepte les conditions des FARC, se sentant largement capable de récuperer une éventuelle zone démilitarisée… comme je le disait il y a quelque mois:

Les FARC demande la démilitarisation d’une zone pour effectué l’échange. Même si d’un point de vue de souveraineté interne ceci est impensable pour un État, le faire pendant un mois ne changerai pas grand chose en terme pratique. Les militaires n’auront aucun mal à  le reprendre ensuite. Leur supériorité technique commence a être vraiment réelle.

Politiquement le gouvernement a un gros coup à  jouer ici, les forces armées ont démontré leur supériorité. Le gouvernement colombien peut donc se permettre le luxe de tenter une petite ouverture à  la négociation et de cette manière influencer la réponse des FARC face à  la mort d’un de ses leader.

Raul Reyes est mort

h_9_ill_915104_raul_rayes_-_porte_parole_farc.jpgRaul Reyes était le porte parole des FARC, membre du secrétariat, pour certain le numéro 2. C’est la première fois depuis que le conflit existe que l’armée arrive à  atteindre un des dirigeants de l’organisation. Il faut maintenant attendre qu’ils récupèrent le corps pour être sûr de la nouvelle… c’est assez fréquent que le gouvernement colombien tue des guérilleros et que quelques années après ils réapparaissent.

Le seul regret est que je ne pourrais pas lui poser les quelques questions dont je rêvais.