Vendredi Saint chez les cowboys

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Vendredi matin, le réveil sonne, il est 6h30. C’est un peu tôt pour des vacances mais une belle balade nous attends alors on est bien motivé. Juste le temps de s’habiller et de manger un yaourt et on file. Une bonne heure de route pour arriver dans un bled tout perdu dans les Llanos (ou plutôt les préllanos…). La première mission est de trouver quelque chose pour notre petit déjeuner: et là  c’est le premier choc, on entre dans une tienda entrouverte où en théorie on pouvait se caler l’estomac avant de commencer à  marcher. Le monsieur nous dit gentiment qu’il ne bosse pas aujourd’hui… !¿?! bon c’est férié on est d’accord, mais son magasin est ouvert..!¿?!

– “oui … bon.. je peux vous vendre des chips si vous voulez”

– euh .. vous auriez pas un oeuf??

– non je peux rien faire…

– ah bon … et si c’est moi qui me le cuit?

– non le maire a dit que pas moyen…

– ah c’est le maire qui a dit…

– oui, il a interdit de travailler, interdit de vendre et de boire de l’alcool et on doit participer à  la marche!

– …rafting.JPG

On est donc parti le ventre vide. On continue notre route et  notre chauffeur qui devait d’abord poser un groupe faire du rafting commence à  se stresser. Il n’y a personne qui veut faire la bouffe de midi.

– oups… c’est un peu dommage. On avait prévu une longue marche… mais sans rien manger, ça se complique. Du coup on se colle au plan rafting, le guide est content il manquait du monde pour remplir son bateau et nous ça nous faire rire… Alors c’est parti. Une belle descente, on prend l’eau 2-3 fois et en toute insouciance on débarque 3 heures plus tard pour aller manger un truc. Et là  rebelote. Le maire a dit!

On achète des chips et de l’eau… du coca non, parce que sinon après vous comprenez il faudra vendre de la bière… après… (là  j’avoue que j’ai toujours pas compris)

Il y a un dicton qu’on utilisait avec mon frère lors de notre voyage en Patagonie et c’était “qui dort, dine!”. On l’a appliqué plus d’une fois, le soir lorsqu’on en pouvait plus et qu’imaginer cuisiner un truc c’était comme nous demander de marcher encore 15 minutes…

Du coup le vendredi saint on fait “qui marche, mange” … c’est vachement moins efficace et mentalement c’est un peu plus dur, mais ça se fait. En plus au bout de la marche on a droit à  une baignade dans une cascade perdue au milieu de la forêt alors on râle pas trop.

cascade.JPGOn reviendra à  la même tienda du matin à  la fin de la journée, et là  une bonne nouvelle nous attend. Notre pilote doit attendre je ne sais pas qui (sûrement Jesus Christ) qui arrive dans 3 heures… Tranquille, pas de soucis on va prendre le bus…. on part alors avec 2 touristes (de Bogotà¡, on a pas vu un seul gringo dans ces contrées…) qui nous dépose à  la route principale pour choper un bus.

Mais c’est Vendredi Saint (au cas où vous auriez oublié) et il est interdit de travailler, c’est le maire qui l’a dit!

Heureusement pour nous le maire de la ville voisine est un peu moins proche de sa sainteté et a autorisé les bus à  circuler… Après un moment on arrivera à  s’accrocher aux barres latérales du bus qui passe archicomplètementbondé.

Finalement on arrivera à  se manger un gros steak bien saignant et plein de bière en ville… fallait bien fêter vendredi saint non???

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