Uribe en Europe

uribe-sarko-2008.jpgUribe est en Europe pour la semaine, presque en vacances. Aujourd’hui il a rendu visite à  Sarko. Il sont content les deux, pas grand chose à  faire, juste conclure que les FARC sont des terroristes.

Ensuite il va en Espagne. Cool aussi, c’est pour la même chose. Ensuite à  Davos (en Suisse), il parrait qu’il va profiter de la tribune d’économiste pour dire que Chavez a tort. Non, c’est pas un terrain conquis, faut pas se fier au apparences, et c’est eux qui décide si les FARC sont des terroristes ou non.

Bon je vais rien dire, je suis aussi parti en vacances en Europe.

Un plan sur le long terme? Des négociations en vue? Besoin de quelque chose? non rien. Juste Chavez est un vilain aussi. Comme les FARC.

Et si ce n’était pas Chavez qui le disait?

Les FARC sont des monstres, qu’elles aient eu une raison d’exister ou non, qu’on soutienne ou défende le droit de prendre des armes pour sa liberté ou non, il est fondamental de se rendre compte que les FARC ne sont plus, si elles ont été, une guérilla qui défend le droit souverain du peuple. Les FARC sont un groupe hors du temps, pourri par l’argent de la drogue, tortionnaires et surtout inutile. Allez jeter un oeil sur les derniers posts (par exemple) de Patxi, c’est très explicite.

Les assassinats de Gaïtan et de Galà¡n, le “génocide” politique de la UP ont existé certes, et il existe un devoir de mémoire, de justice. De même justifier la lutte armée est chose possible, Fanon l’a merveilleusement écrit dans les damnés de la terre, la préface de Sartre est encore plus radicale. Mais tout est question de limite et temps. Or les temps, en Colombie, ont changé, les FARC ne représentent plus personne et plus rien.

Mais voilà , elles existent. Elles existent encore. Et faut bien faire quelque chose avec. Uribe et son administration ont dépensé sans compter pour que le monde se rende compte que les FARC était des méchants terroristes, qu’on ne pouvait pas les soutenir, qu’elles étaient liée à  la drogue… etc. C’est vrai, mais ça n’apporte pas trop de solution sur le terrain, cela a juste permis d’utiliser les fonds du Plan Colombie destiné à  la lutte contre le trafic de drogue pour la lutte anti-guérilla.

Les résultats sécuritaires de l’administration Uribe sont positif, l’économie va bien, les touristes peuvent voyager… mais bizarrement ils n’ont pas permis de réduire le nombre de déplacé (qui ont même augmenté), les paramilitaires qui soient disant n’existent plus ont gardé leurs structures intactes. Le conflit continue.

Et oui je parle de conflit même si Uribe le nie, car les FARC sont bien plus que de simple terroristes, leur pouvoir militaire est bien supérieur à  l’ETA. Pourtant il ne faut pas confondre, on peut être confronté à  une guérilla sans pour autant considérer que celle-ci est sympathique ou que sa cause est juste. Alors oui, je crois que Chavez n’a pas complètement tort, il a tort de les soutenir mais il n’a pas tort de dire que ce ne sont pas seulement des terroristes, et que la paix passe par des négociations… (sans lui ce serait encore mieux).

Il est même incohérent en les soutenant, car il crie au scandale lors d’un coup d’Etat contre sa personne, nous parle de légitimité démocratique etc … mais ensuite il soutien des forces armées illégales et antidémocratiques.

Pourtant reconnaître aux FARC un statut politique ne doit pas être un simple délire de Chavez sinon le démarrage d’un processus de négociation ou au minimum de discutions. Pourtant on a l’air tellement loin d’une quelconque idée de paix. Une fois de plus la stratégie d’Uribe se concentre et se base sur la haine et le nationalisme et malheureusement on sait, l’histoire nous l’enseigne, ça ne mène à  rien.

de tout, de rien, de retour

Voilà  je suis relà .

Désolé c’est long et peut être bien un peu tout mélangé… voire même incompréhensible… enfin vous me direz.

haute-savoie.jpgUn mois de vacances dans mes montagnes ont été d’un plaisir que je ne dissimulerai pas. L’impression de redécouvrir beaucoup, autant de lieu que de gens, revoir la neige, le froid, le fromage, la famille et les potes après deux ans c’est revoir une autre vie. C’est revoir toute les choses bonnes d’une vie qu’on a choisit de laisser, en tout cas pour un moment, pour en découvrir une autre.

Au départ on se sent étranger.

J’ai ressenti le froid glacial qui remonte l’échine à  la sortie de l’avion, je me suis rendu compte du silence incroyable de Genève, de la petitesse de la ville d’Annecy ou même de Grenoble. J’ai revu avec un peu de dégoût l’impressionnante quantité de produit achetable, l’étalage de l’abondance européenne, la richesse sans limite des stations de ski, les soldes d’après noà«l, les Ferrari, Porsche et Mercedes de Genève.

chocolat.JPGJ’ai retrouvé les plaisirs culinaires, la raclette, la fondue valaisanne, la tartiflette savoyarde, le saumon fumé de noà«l, le foie gras, le Champagne, le rouge, le blanc, les pains au chocolat et les croissants du dimanche, le chocolat noir, au lait, aux noisettes, au caramel, au miel, aux amandes et j’en passe. Après 3 semaines j’avais mal au foie, mais qu’est-ce que c’était bon.
Mais revenir c’est beaucoup plus, car rien n’est figé la vie continue, même si on n’est pas là . C’est chouette à  voir, mais irrattrapable.

J’ai retrouvé la famille, mes parents, ma grand-mère, ma soeur et son appart tout mignon, j’ai rencontré la copine de mon frère, sûrement ma future belle soeur et j’en suis bien content, tous là  avec mille trucs et tous content. Les amis aussi, ceux de l’uni, ceux de l’école primaire ou du collège, ceux qui ont prit le train depuis Venise, Zurich ou Freiburg juste pour une soirée, ceux avec qui on cause des heures pour ne rien dire, ceux avec qui on reste deux semaines en haut et en bas et même en jouant à  la PS2 on se marre, ceux avec qui on va boire des verres ou faire la fête, tous géniaux et tous super généreux.

saleve.jpg

Les vacances c’est aussi oublier un peu le travail, dormir et se rafraichir les idées, je n’ai quand même pas pu m’empêcher d’aller lire le journal une fois ou deux et d’aller à  un rendez-vous au palais Wilson à  Genève, un drôle de temple pour les droit de l’homme.
J’ai aussi parlé de la situation colombienne, ceux qui veulent un autre point de vue, certain savent déjà , d’autre s’en foutent.Et bien sûr, ce n’est un secret pour personne, ce mois la Colombie a fait la une. Emmanuel a été retrouvé, sa mère libérée. C’est beau. Une autre otage a été libérée. C’était probablement les 3 les plus demandé au niveau interne, les FARC n’ont pas libéré n’importe qui, ils gardent les internationaux, tenterai-t-ils un retour politique? Difficile de croire que les colombiens se laisseront berner par ces monstres.

chavez-et-ortega.jpg Les témoignages des ex-otages sont monstrueux, tout le monde est d’accord pourtant certain continue de défendre la validité du combat. Chavez du Venezuela en tête, Ortega du Nicaragua ensuite, Correa d’Equateur n’est pas très loin non plus… alors la Colombie est bien entourée. On peut se demander jusqu’où tout ça mènera, mais la Colombie a rarement aussi été isolée face à  ces voisins. En tout cas les média colombien s’en donne à  coeur joie pour faire monter le nationalisme. On connaît bien ça le nationalisme, c’est une valeur sûre en économie, ça monte souvent; pas comme la bourse mondial de ces derniers jours (ça pue d’ailleurs).

Une fois de plus Uribe a merdé dans sa politique international, il est définitivement mauvais dans ce domaine. Il passe son temps à  essayer de dire que les FARC sont des terroristes et qu’il n’y a pas de conflit en Colombie. En soit le terme terroriste n’est pas très intéressant, il ne permet pas de discuter ou de négocier avec le groupe en question, groupe armé illégal est nettement plus simple. Les méthodes pourtant sont les mêmes. Chavez et ses copains font de la rhétorique, Uribe aussi, laissons les, ce n’est pas très intéressant.
Le gouvernement colombien devrait plutôt se consacrer à  défendre sa légitimité pour combattre des groupes illégaux sur son territoire. Le problème est que ses liens avec les paramilitaires ne lui font pas trop de bonne publicité, mais en travaillant un poil plus avec la justice c’est largement jouable.
Quant au soutien de Chavez à  la lutte armée, il faut aussi le laisser, même son idole Fidel l’a contredit. Il y a 10 ans Castro disait que la lutte armée n’avait plus lieu d’exister en Amérique Latine…

Alors oui, on a beaucoup parlé de la Colombie tout ce mois, même les stats de mon blog l’ont ressenti, continuant sur une moyenne de 500/jours alors que je n’ai rien écrit. Est-ce bien? pas sûr, moi je préférerai parler du prochain festival de théâtre qui comme chaque 2 ans est un événement mondial et magnifique. On pourrait aussi parler du film inspiré du roman de Garcà­a Marquez (qui est bof parait-il). Eh bien non, c’est encore raté, on parle de torture, de guerre et de vilain.

Remarquez, je suis sacrément mal placé pour critiquer je m’en vais aux US parler de mercenaires qui violent les droit de l’homme sous le nez de la justice colombienne. Et je sais bien, il faut se souvenir, dénoncer, faire tout notre possible pour améliorer… etc.

il faut y croire?

Bref voilà ! je suis de retour à  Bogotà¡, content de mes vacances, content d’être là , content tout court, bien que j’ai quand même l’impression que cela ne bouge pas dans le bon sens, pourtant il faut être et rester optimiste, c’est presque un devoir… alors comme une nouvelle année commence je vous la souhaite bonne.

La mienne a bien débutée avec une belle victoire: pour ceux qui on suivi notre délire de mafia avec les blogger argentin je tiens à  vous annoncer ma victoire sans appel. Ils avaient crée une miniville (bogotà¡_tonio) pour lui envoyer des missiles. Un véritable échec, ils sont tellement mauvais en géographie qu’ils l’ont attaquée en France… alors que la véritable Bogotà¡ Tonio est la première ville colombienne … bien logiquement!!!

(sans rancune les gars ce sera pour une autre fois).

La crise et le reste…

Les temps sont durs, on passe de scandale en scandale; Uribe prépare son 3e mandat, la collecte de signature pour un referendum commence aujourd’hui. Quant à  Chavez il transforme sa vie en mandat, et bien sûr les relations entre les deux sont un peu tendues.

La crise entre Chavez et Uribe a déjà  des effets sur l’économie, la bourse colombienne a commencé sa descente et les actions des entreprises qui exportent en Venezuela sont en pleine chute (-10% dans certains cas). Les spéculateurs colombiens ont étrangement de difficultés pour trouver des devises venezueliennes. Bref la situation est toujours dans le flou, Chavez continue a s’enflammer comme à  son habitude. Le gouvernement colombien s’est un peu clamé, et commence à  chercher des nouveaux marchés… La colère et l’excentricité des chefs d’État n’est jamais bonne pour les affaires.

Pour l’instant, en Colombie c’est Piedad Cordoba, la sénatrice mandatée par le gouvernement colombien pour aller discuter avec les FARC, qui paye les pots casés. Elle est à  moitié accusée de trahison et est menacée de mort. Ce n’est pas impossible qu’elle doivent devoir quitter le pays, la France lui a d’ailleurs proposé de l’accueillir.

Et le reste? … à‡a commence à  aller mieux. Mes copines Marie & Marie sont restées collées à  La Paz avec une fièvre typhoïde pendant plus d’une semaine, mais là  ça va mieux. C’était pas joyeux-joyeux, alors un peu d’encouragement leur fera pas de mal. Malgré tout elles repartent aujourd’hui en direction du Salar d’Uyuni. Alors bon courage les Marie, on est avec vous…

les-marie-malade.jpg

Et en parlant de voyage, Roberto, un lecteur devenu depuis peu blogueur, part pour quelques mois d’aventure en Amérique du sud. Il rate la Colombie, c’est dommage mais au moins il garde le meilleur pour revenir une autre fois!

Et moi, bin on m’a menti! alors que le semestre est fini et que j’allais crier “vive les vacances” comme il y a 6 mois, que je rêvais de quelques mois de glandouille on vient de me changer mes dates et je dois écrire une connerie de 20 pages (en anglais, les salauds!) pour dans 3 semaines. J’aurais envie de dire “Zobi” mais la dernière fois que j’ai dis ça j’étais en 3º et j’ai pris deux jours complets de colle, depuis je me dis que ça doit être un gros mot!

Sinon n’oubliez pas le concours de Dul.

Uribe/Chavez deux coqs dans une arène

chavez-25-novembre-2007.JPGJeudi dernier Uribe mettait fin à  la médiation de Chavez qui depuis 3 mois travaillait avec les FARC pour réussir le tant attendu échange humanitaire.

La raison invoquée était un appel de la part de Chavez à  un militaire colombien alors que Uribe lui avait expressément demander de ne pas le faire. Une blagounette, car en réalité tout le monde s’en fout de ce militaire.

Le truc c’est que depuis le début de cette médiation les FARC ont pu accéder à  une tribune sur la place publique qu’Uribe et ces copains avait jurer de ne jamais leur donner. Il mets donc fin au spectacle, accuse Chavez de ne pas respecter les accord et par la même occasion sollicite (pas lui directement mais ses copains) que la justice s’occupe de Cordoba (la sénatrice chargée de l’affaire) pour trahison à  la patrie.

C havez réagit tranquille, il accepte et regrette. Normal jusque là .uribe-26-novembre-2007.JPG

Et le week-end arrive et ça chauffe dans l’arène, le public doit vouloir du spectacle. Chavez veut congeler les relations entre la Colombie et le Venezuela. Il ajoute ensuite qu’il ne reviendra pas dans la CAN (marché commun andin) et que ce serait bien que ses militaires soient prêt. Il finit en concluant que les colombiens méritent un meilleur président.

Uribe, personnage connu pour son calme, exactement comme Chavez, rétorque rapidement en accusant Chavez de mettre le feu au continent et de vouloir instaurer un gouvernement avec les FARC en Colombie. Il l’accuse de légitimer le terrorisme et du même coup attaque Cordoba l’impliquant dans cette collaboration avec les terroristes.

On est bien là , avec deux coqs qui s’insultent, sauf que la Colombie et le Venezuela sont entre eux, le second partenaire commercial, qu’il sont voisins et frères, qu’il y a un grand nombre de colombiens au Venezuela et de venezueliens en Colombie et qu’à  force de dire des conneries les deux ploucs vont sûrement réussir à  faire chier tout le monde.

Maintenant les professionnels de la diplomatie vont devoir travailler dur pour essayer de rattraper les erreurs de deux élu qui ne semble pas trop comprendre ce que c’est une institution et comment ça fonctionne. Il va falloir ouvrir une zone démilitarisée pour que les deux chefs d’État puisse faire un échange verbal. Lula pourrait se charger de la médiation non?

Les réactions

Avant:

Uribe: “Nous ne pouvons accepter que ces bandits abusent des bons offices du président Chavez pour faire de la politique tout en continuant à  pratiquer le terrorisme”.

Chavez: promet une preuve de vie avant la fin de l’année, non seulement concernant Mme Ingrid Betancourt mais aussi les autres otages

Haut Commissaire pour la paix (Colombie): “S’il n’existe pas une formule pour la libération des otages, nous devrons comprendre que le travail de médiation n’avance pas”

Après:

Les différents comités Ingrid Betancourt: lance “un appel pressant au président français, Nicolas Sarkozy, pour qu’il intervienne immédiatement auprès de son homologue colombien”.

Ministre de l’économie (Colombie): La fin de la médiation ne mets pas en danger les relations commerciales entre les deux pays.

Uribe: “Nous ne pouvons pas mettre en danger la politique de Sécurité Démocratique”

Haut Commissaire pour la paix (Colombie): “La décision est irrévocable.”

Haut Commissaire pour la paix (Colombie): “Les FARC se sont dédiées à  se montrer dans les médias et non à  travailler.”

Sarkozy: continue à  penser que Chavez est la meilleure option pour libérer les otages.

Le Comité de soutien à  Ingrid Betancourt: “Alvaro Uribe a atomisé notre espoir, une nouvelle fois, en pratiquant l’art de l’hécatombe, seule discipline dans laquelle le président colombien est décidé à  exceller malheureusement”.

L’armée colombienne: “respecte la décision du président”.

Le gouvernement colombien: pense que Chavez et Cordoba était en train d’établir une agenda parallèle en appelant des fonctionnaires colombiens dans le dos du président.

Le gouvernement colombien: va reprendre ses efforts pour réaliser cet échange, mais en contact direct.

Le gouvernement venezuelien: accepte, c’est une décision souveraine de la Colombie, mais regrette car en seulement 3 mois il y avait eu beaucoup d’avancée.

Uribe rompt la médiation de Chavez

chavez-uribe.jpgLa nouvelle est tombée, tout le monde en parle. C’est à  la une des nombreux journaux, de nombreux blogs et ce sera le sujet de discussions favori de tous les internationalistes et politologues du coin.

Uribe avait admit la médiation de Chavez pour son “affinité avec les FARC“, mais là  c’en n’est trop. L’épisode continue, une histoire merveilleusement triste où l’on joue avec la vie d’une cinquantaine de personne.

Depuis plus d’une année le thème de l’échange humanitaire est revenu sur le devant de la scène, en grande partie grâce au divers groupe de pression, autant ONG que la Mairie de Bogotà¡ ou des individus comme le Professeur Moncayo. Le thème ameute la communauté international grâce (ou à  cause) de la présence Ingrid Betancourt, une franco- colombienne otage depuis 2002.

Il y a eu plusieurs échanges humanitaires au cour de l’histoire, simplement Uribe a été élu avec la promesse d’en finir avec les terroristes que sont les FARC. Il les déteste particulièrement. Négocier avec eux était donc exclut. Mais la mode, la pression international et l’envie d’être le président qui en termine avec tous les acteurs armés du pays le poussa à  se lancer dans un semblant de négociation. Simplement il ne veut en aucun cas perdre sa réputation d’homme fort, sa carte pour la réélection à  l’infini.

Alors au moindre écart il rompt les négociations. L’année dernière c’était un attentat dans l’école de guerre. Après cet échec il accepte finalement de revenir dans l’arène, mais avec un médiateur. Chavez est l’homme l’idéal, les FARC l’admire, il est capable de toutes les bourdes du monde pour donner une excuse au gouvernement d’Uribe de rompre les négociations si ça tourne mal.

Pour Chavez c’est une aubaine, il peut se faire remarquer au niveau international et évite qu’on parle de ses réformes. En terme de négociation c’est un homme intéressant, capable de parler avec les deux parties. L’idée est excellente pour tout le monde. Le spectacle commence. Les FARC sont partout, jusqu’au palais présidentiel du Venezuela. Piedad Cordoba, sénatrice colombienne mandatée par le gouvernement réalise plusieurs voyages, rencontrant des guérilleros dans la jungle ou prisonniers au USA.

La présence des FARC sur les écrans et les journaux devient presque grotesque, les “terroristes sanguinaires” redeviennent des guérilleros.

Chavez fait sa bourde, il parle avec l’état major de l’armée colombienne alors qu’Uribe lui avait expressément dit qu’il ne pouvait pas le faire. Mais plus que l’appel aux militaires c’est le commentaire de Chavez comme quoi Uribe aurait dit qu’il accepterait éventuellement une réunion avec Tirofijo (chef des FARC) pour parler de paix. C’était un thème secret et qui en Colombie ne serait pas apprécié par tout le monde.

Uribe met fin à  la médiation de Chavez. Sarkozy intervient vaguement. Aujourd’hui on en est là , mais l’histoire ne s’arrêtera pas.

La situation actuelle est donc au point mort, l’échange humanitaire est repoussé. Les FARC sont content, ils gardent leurs otages encore un moment, Uribe montre une fois de plus que négocier n’est pas la bonne voie, et Chavez… Chavez a fait son clown à  Paris, il a évité qu’on parle de sa constitution.

Dans un mois ou deux on recommence. On repousse encore une fois, comme on le fera sûrement 2 ou 3 autres fois. Le thème de l’échange humanitaire pourrait être un bon thème pour la campagne de 2010. Il permettrait à  Uribe et ses suiveurs d’accuser la gauche de vouloir donner le pays à  la guérilla.

L’art de se rendre indispensable

Il y a quelques années, on regardait depuis l’Europe l’Amérique Latine avec de grand yeux ébahis. La vague rose déferle un peu partout, la gauche gagne le pouvoir pour la première fois dans plusieurs pays. Tout le monde applaudit cette victoire, ce pas franchi vers l’indépendance face à  la baleine du nord.

Les années passent.

Le roi de l’anti-impérialisme, l’empereur Chavez à  commencé à  s’installer au pouvoir comme s’il était chez mémé. Changeant les règles au fur et à  mesure des années, mettant en place une sorte de dictature constitutionnelle, concentrant les pouvoirs, jouant avec l’institution et avec la démocratie. Le thème a été mille fois débattu autant chez l’ami Patxi ou chez Daniel, ou encore chez Jean-Luc bien qu’un peu moins radical.

En Argentine, on joue un peu plus fin, on se passe le relais sous la couette. Au Brésil ce n’est pas clair, mais les mystères ne favorisent pas l’apparition de nouveaux leaders.

Cette gauche latinoaméricaine s’est rendu indispensable, ils ont tous réussit à  se rendre irremplaçable. Leur départ produirai un retour en arrière ou un déséquilibre. Mais cette réussite est maintenant leur pire échec, à  tous. Il ont été incapable de former des politiciens, des suiveurs, des dirigeants capable de continuer leur projet. Incapable de fortifier le fonctionnement démocratique pour lequel ils se sont battu.

En Colombie il est devenu bon ton de se moquer d’un Chavez qui s’est fidélisé, de Correa qui fera sûrement la même chose, de la blague argentine… Lula est pour l’instant épargné.

Même Aznar, ancien chef d’État espagnol, actuellement à  Bogotà¡ est venu mettre de l’huile sur le feu… La démocratie serait en danger sur le continent. Ici avec la plus grande hypocrisie du monde, on applaudit. Je dis avec la plus grande hypocrisie, quitte à  m’attirer les foudres de mes lecteurs colombien, car on assiste vraiment à  une vaste blague.

Inutile de répéter qu’ici tous se prépare pour permettre à  Uribe de briguer un 3e mandat. Lundi j’écoutais les saintes paroles du président du parti de la U expliquant pourquoi il fallait permettre à  Uribe de pouvoir se représenter. Il a simplement comparé la situation actuelle de la Colombie avec la situation de l’Angleterre au début de la seconde guerre mondiale. Churchill a eu les pleins pouvoirs pendant la guerre… Il fallait oser!

Non seulement ses paroles sont totalement incohérentes, le gouvernement nie l’existence d’un conflit, la Colombie étant proie à  la menace terroriste (avec qui on ne devrait d’ailleurs pas pouvoir négocier) mais Uribe ne dit pas non. Selon lui, il “accepterait” de se représenter si venait à  se produire une hécatombe. Qu’est-ce que c’est que ça? allez savoir. Mais tout laisse à  penser que le simple fait que la gauche puisse gagner les élections serait une hécatombe.

Uribe, comme ses voisins et collègues, a peur d’un quelconque changement, comme ses voisins il n’a pas réussit à  assurer à  son projet une continuité, comme ses voisins il n’a pas réussit à  préparer de nouveaux leaders. Comme ses voisins, il échoue sur le thème principal: la démocratie.

Les années passent…

Uribe, une fois encore.

uribe-para-siempre.GIFTout le monde l’a déjà  dit, redit et répété. Cette fois c’est le Foreign Affairs qui s’en charge. Et le Foreign Affairs c’est n’est pas vraiment un rapport d’ONG, ni des soi-disantes révélations d’une reine de beauté déchue. Uribe passe de plus en plus mal aux USA, ses crises et ses accusations injustifiées font tache dans la bouche d’un président. Il faut dire que d’attaquer la court suprême n’a pas été une bonne idée, l’indépendance de la justice est fondamentale dans une démocratie. De même ses accusations contre des dirigeants de grandes ONG d’avoir des liens avec les FARC n’ont pas tellement plus. Il faut dire que s’attaquer à  Amnesty International de cette façon ce n’était pas très fin.

La liste de ses bourdes est longue, je crois que sur ce blog vous en trouverez pas mal. Le grand problème est que la Colombie (et pas seulement Uribe) a besoin d’échanges commerciales avec les USA, c’est un de ses principal partenaire. Une rupture serait une catastrophe pour l’économie, encore instable de la Colombie. Une autre erreur de ce gouvernement est de ne pas avoir cherché à  diversifier ses partenaires économique, comme le Chili l’a fait par exemple.

Et les USA sont (de toute évidence) capable d’utiliser l’arme économique, le chapitre Samper (président de 94-98) qui a eu des liens avec les narco trafiquants en est une preuve (de plus). Cet épisode est un des plus sombre de la Colombie et explique en partie la pire crise économique de l’histoire colombienne en 1999. Si les USA n’aime plus Uribe et veut le faire partir c’est la Colombie tout entière qui souffre.

Le Traité de Libre Echange est probablement pas près d’être signer, les négociations ont été prolongées jusqu’en février, pendant ce temps Uribe continue ses bourdes, il attaque, une fois encore la cour suprême. Apparemment, il apprend pas.

Il lui reste pourtant un thème, qui pourrait sauver son image international, pour un petit moment en tout cas, l’échange humanitaire. Si I. B. et les 3 étasuniens sont libérés, on oublierait un peu ses crises et ses liens avec les paramilitaires. Il lui faut faire un petit effort, pas évident, mais avec l’aide de son ami Chavez c’est peut-être possible. Un grand dilemme pour Uribe… l’intérêt du pays, ou ses rancoeurs personnelles contre une guérilla qui a tué des membres de sa famille.

Le bug del Pibe

elpibe.jpgEl Pibe, ancien joueur légendaire de l’équipe de foot colombienne et maintenant directeur technique d’une équipe de la cote nord de Colombie, s’est fait sortir après s’en être pris à  l’arbitre d’une drôle de manière. L’arbitre en question a sifflé une faute qui n’a pas plus à  monsieur le chevelu qui a sorti un billet de 50 mille (+/- 15 euros), en insultant l’arbitre, bien sûr.

On s’en foot, on est bien d’accord mais ça fait scandale, alors je répète, surtout ça m’évite de m’arracher les cheveux et faire un 250e post sur Uribe qui a dit qu’il accepterai de faire un 3e mandat s’il se produisait une hécatombe avant la fin de son mandat. Alors voilà  j’ai trouvé l’hécatombe, El Pibe s’est fait viré d’un match de première importance, Uribe peut demander l’élection à  vie.