Les réactions

Avant:

Uribe: “Nous ne pouvons accepter que ces bandits abusent des bons offices du président Chavez pour faire de la politique tout en continuant à  pratiquer le terrorisme”.

Chavez: promet une preuve de vie avant la fin de l’année, non seulement concernant Mme Ingrid Betancourt mais aussi les autres otages

Haut Commissaire pour la paix (Colombie): “S’il n’existe pas une formule pour la libération des otages, nous devrons comprendre que le travail de médiation n’avance pas”

Après:

Les différents comités Ingrid Betancourt: lance “un appel pressant au président français, Nicolas Sarkozy, pour qu’il intervienne immédiatement auprès de son homologue colombien”.

Ministre de l’économie (Colombie): La fin de la médiation ne mets pas en danger les relations commerciales entre les deux pays.

Uribe: “Nous ne pouvons pas mettre en danger la politique de Sécurité Démocratique”

Haut Commissaire pour la paix (Colombie): “La décision est irrévocable.”

Haut Commissaire pour la paix (Colombie): “Les FARC se sont dédiées à  se montrer dans les médias et non à  travailler.”

Sarkozy: continue à  penser que Chavez est la meilleure option pour libérer les otages.

Le Comité de soutien à  Ingrid Betancourt: “Alvaro Uribe a atomisé notre espoir, une nouvelle fois, en pratiquant l’art de l’hécatombe, seule discipline dans laquelle le président colombien est décidé à  exceller malheureusement”.

L’armée colombienne: “respecte la décision du président”.

Le gouvernement colombien: pense que Chavez et Cordoba était en train d’établir une agenda parallèle en appelant des fonctionnaires colombiens dans le dos du président.

Le gouvernement colombien: va reprendre ses efforts pour réaliser cet échange, mais en contact direct.

Le gouvernement venezuelien: accepte, c’est une décision souveraine de la Colombie, mais regrette car en seulement 3 mois il y avait eu beaucoup d’avancée.

21 thoughts on “Les réactions

  1. Je me croirais à mon cours de Relations Publiques avec les organigrammes, les multiples choices et le tableau tout gribouillé de fleches qui relie les bulles avec compatibilité, interdependance et correlations…pff…Bref, pas simple tout ça: Un pro-bush d’un coté, de l’autre un gros (souvent habilé en rouge selon les dires de Monie) qui se pavane avec les autorités iraniennes et les frivoles infirmières cubaines. Une legere antinomie, non? Bon, le plus moche dans cette histoire reste la deception et l’impuissance des familles d’otage. (Et merci pour ma fete!!!) 😉

  2. Et voici ma réaction :

    On a l’impression d’avoir tout lu et tout entendu sur le Chavez maladroit et bonhomme, interrompu dans sa bienveillante médiation par un Uribe pète-sec, boutefeu et pas plus humain que les vilains dictateurs militaires auxquels il vouerait un culte secret sous les caissons de son palais d’opérette.

    Ingrid Betancourt est la seule personne qui vaille en effet aux Andes du Nord l’hommage d’un certain intérêt de la presse française. Périodiquement, on excave quelques experts et il nous est demandé d’écouter religieusement Mélanie Delloye-Betancourt nous expliquer la complexe géopolitique de la région, laquelle tourne évidemment exclusivement autour de la Jeanne d’Arc d’Amérique du Sud. Et nous sommes censés verser une larme compassionnelle en frémissant avant de nous replonger vite fait dans notre actualité nombriliste où, à défaut de guérilleros, nous admirons ou craignons des cheminots syndiqués et où en guise de discours martiaux on applaudit ou fustige les rodomontades sarkozyennes sur la décote, la surcote et les annuités des régimes spéciaux.

    Cinq ans et quelques mois de gesticulations françaises et Ingrid n’a pas été libérée. Elle est aujourd’hui morte ou vivante mais est en tout cas sans aucun doute possible le plus bel atout que nous avons offert aux FARC, ses ravisseurs, par notre impéritie et notre satanée coutume de caresser les méchants plutôt que de soutenir ceux qui leur tapent dessus.

    J’aurais voulu vous parler de tout ce qu’il y a d’autre en Colombie que cette triste affaire, des montagnes magnifiques, de la cumbia, de la salsa, des soupes chaudes et savoureuses de la montagne, des jolies filles, des corridas, de l’incroyable joie de vivre de tout un peuple qui a décidé d’être heureux malgré les salopards. Je l’ai fait jusqu’il y a quelques mois sur un blog dédié à l’Amérique latine, mais la monochromie de la photo qu’on veut encore nous vendre en France m’impose de me concentrer à la difficile tâche de pigmenter un peu pour vous cette seule photo de Chavez, Uribe et la famille Betancourt.

    Chavez : un drôle de bonhomme, lieutenant-colonel parachutiste et putschiste malheureux qui s’est rangé aux règles de l’élection quand il a senti qu’elles lui étaient favorables. Dix fois ou presque adoubé par un peuple fatigué des démocrates fantoches à la solde d’une invraisemblable oligarchie le Chavez. Il a suffi à don Hugo de distribuer quelques miettes aux pauvres pour faire mieux en matière de redistribution que tous ses prédécesseurs réunis. Mais j’ai bien dit quelques miettes. Et j’oubliais des milliers d’heures de discours plus ou moins fleuris mordant au grand dam des Vénézuéliens sur les telenovelas qui ont l’immense mérite de distraire leurs aficionados des soucis quotidiens. Jusque-là, rien de bien méchant donc. Sauf que Chavez se veut l’héritier de Fidel Castro et préfère aller crier sa haine de l’occident aux côtés du bon petit père Ahmadinejad et acheter des armes au courageux Loukachenko que de faire fructifier le pactole d’un pétrole cher au profit de ses électeurs… Dans quelques jours, don Hugo demande aux Vénézuéliens d’assurer au socialisme radieux un avenir sans obstacle. Pour ça, il faut réformer la constitution et permettre au seul interprète du libertador Simon Bolivar, j’ai dit Hugo, de se représenter « jusqu’à ce que ses os soient désséchés ». Et cet abruti de peuple doute, dit-on. Rien de tel qu’une bonne diversion internationale pour faire taire ces insolents d’opposants, lesquels doivent de toute façon être à la solde du démon Bush… Se fâcher avec Bogota, en voilà une idée qu’elle est belle ! Après avoir voulu faire du malheureux Juan Carlos d’Espagne l’héritier belliqueux des plus sauvages des colons espagnols, avoir disserté sur Victor Hugo à Paris faute de pouvoir présenter les premiers résultats tangibles de sa médiation avec la guérilla, exciter l’opinion publique contre ces méchants Colombiens butés va distraire ce fichu peuple…

    Uribe : un phénomène dans son pays méconnu, qui continue d’atteindre une popularité supérieure à 70 % cinq ans après sa première élection à la présidence de la République. Et ceci malgré la guerre, atténuée mais pas terminée, malgré les otages que les FARC ne lâchent pas, malgré les péripéties d’une vie politique viciée par la drogue, les alliances impardonnables des caciques locaux avec les groupes armés, malgré l’opprobre de la gauche et de certains démocrates américains. Le problème, c’est que les Colombiens savent que leur pays n’est pas la Suisse et jugent leur président à l’aune du possible et non de l’idéal. Et les progrès enregistrés par leur Alvaro Uribe leur semblent considérables. Et puis, les Colombiens, comme leur Président, ils n’aiment pas les FARC, mais pas du tout. Et ils savent qu’il n’y a aucune négociation possible avec ces tarés. Ils espèrent seulement qu’un jour, lesdits tarés, affaiblis, isolés, menacés d’extradition vers les Etats-Unis, tenteront alors un compromis avec les institutions qu’ils combattent depuis plus de quarante ans.

    La famille Betancourt : une famille de l’oligarchie colombienne, qui a plus vécu en France qu’en Colombie. Un carnet d’adresse qui n’a rien à envier au who’s who. Le père qui fait le lien avec la France, Fabrice Delloye, ex-mari et conseiller commercial viré pour son manque de diplomatie. Ne comprend pas que l’on n’ait pas compris qu’il avait tout compris mieux que tout le monde. Trouve très normal de parler géopolitique sud-américaine à l’Elysée chaque semaine et est sûr de le faire mille fois mieux que l’ambassadeur de Colombie. Astrid, la soeur de la captive, qui s’est dégottée un compagnon, diplomate de choix, en la personne de l’ancien ambassadeur de France à Bogota, devenu l’architecte de la stratégie française dans le dossier. Insubmersible Daniel Parfait, qui a vendu sa politique depuis 2002 aux autorités françaises successives, avec les résultats que l’on sait. Mélanie, la fille, qui aurait pu être touchante si elle ne s’était pas trompée de cible et si son juste chagrin se suffisait à lui-même. Mais non, la gamine nous explique la vie politique colombienne et exige de nous que nous comprenions que sa mère, otage parmi des milliers, est le principal déterminant de l’histoire andine. Sa grand-mère, Yolanda Pulecio, ne comprend plus l’époque. Comment peut-on lui faire ça à elle, l’ex-Miss Colombie qui a dûment fréquenté les meilleurs salons de Bogota et de la jet-set latino ? Juan-Carlos, le mari d’Ingrid, qui m’est le plus sympathique parce qu’il comprend que toute l’agitation dans les hôtels particuliers du VIIè arrondissement n’est pas d’un grand secours pour lui rendre sa chérie. Et puis Ingrid elle-même, dont on ne sait rien depuis 2003 et son message vidéo dans lequel elle refusait d’être échangée contre des guérilleros emprisonnés (on l’a oublié, cet épisode, au fait ?).

    Voilà, ce triptyque un peu tragique. Et si nous changions de stratégie et décidions d’exercer nos modestes pressions sur les FARC, les seuls coupables de l’affaire ? Et si nous décidions de comprendre que la médiation Chavez pose de fort légitimes difficultés aux Colombiens ? Et si nous nous posions la question de savoir si Chavez n’a pas dépassé les limites fixées par Uribe parce qu’il savait que sa médiation était vouée à l’échec et qu’il voulait en faire porter la responsabilité aux Colombiens ?

    Puisse mon témoignage de colombianophile convaincu vous donner un autre éclairage sur ce triste jeu de dupes. Moi, je crois qu’un mandat d’arrêt contre les responsables des FARC et une coopération opérationnelle accrue avec le gouvernement colombien sont bien plus susceptibles de faire réfléchir les FARC et de les pousser à négocier. Et j’ose espérer que si négociation il y a un jour, celle-ci ne concernera pas l’infime minorité d’otages « échangeables », sur lesquels portent toutes les discussions depuis cinq ans, mais sur l’ensemble des otages anonymes. Pour l’instant, on ne peut que reconnaître la puissance de la stratégie de communication des prétendus amis d’Ingrid et, tout à la fois, sa profonde inanité.

  3. Pour une fois je suis presque d’accord avec monsieur Philippe Convers, à quelques détails près, bien entendu.

  4. oui. sauf qu’Uribe n’est pas tout à fait aussi beau qu’il le peint et que derrière nombreuse de ses actions, comme Chavez, il y a un intérêt pas forcément très louable.
    Sa 3e réélection ouvre les mêmes portes que Chavez a ouvert. etc.

  5. Exactement Toño ! Et puis le jour ou il remplacera son aigritude par de l’humour il deviendra presque lisible

  6. un dicton dit: “il ne faut pas vouloir le beurre et l’argent du beurre”

    je crois qu’il pourrait s’appliquer ici. 🙂

  7. ça m’étonne pas de toi tiens. Mais dans ce cas précis je préférerai la bonne-soeur que la fermière!!

  8. Vraiment dégueu et à gerber la démonstration de Phiconvers. Comment peut-on tolérer ce type d’attaques personnelles ici contre Fabrice Delloye, contre Mélanie, contre Astrid, contre Yolanda ? La diffamation publique, ça existe … en France du moins. Dommage, je trouvais ce blog intéressant mais on y laisse dire n’importe quoi. Comme quoi la gauche molle et la droite réac peuvent se rejoindre.

  9. Voilà une réflexion qui me fait plaisir, picovnert avec ses attaques ad hominem vous emmerde, moi aussi.

    De ne pas pas voir que Chàvez devant son incapacité à remplir ses promesses a tendu un piège à Uribe, ça me soûle un un peu, pas vous ?

    Uribe a fait ce qu’il avait à faire, c’est vrai. Il ne l’aurait pas fait au premier coup de canif il y en aurait eu un autre.

    Uribe est un sale individu. Tout à fait d’accord. Et alors ?

    Uribe et Chavez c’est le Docteur Jekyll et mister Hyde.

    Et chacun son tour à prendre le rôle de l’autre.

    Ben oui Cassini, par ici on ne refait pas le monde au bistrot, on y vit, on y a sa famille, et croyez ça fait une grosse différence.

    C’est la raison pour laquelle je crois très sincèrement que votre gauche et la droite réac de piconvert sont les deux têtes du même monstre, comme Chavez et Uribe, Docteur Jekyll et mister Hyde.

    Bonjour chez vous !

  10. Merci Patrick!

    en même temps je me sens vachement bien en droite réac. Je suis sûr qu’avec cette étiquette je pourrais plus facilement approcher les nones! jajajaja

  11. Une différence quand même: Chavez n’est pas allé chercher le soutien des paracos pour se faire élire.
    Plus sérieusement les soutiens sociaux de l’un et de l’autre ne sont pas les mêmes.
    Enfin sur l’histoire de la médiation pour l’accord humanitaire: je pense que Uribe l’a consentie parce qu’il a pensé que Chavez allait se planter rapidement et que les FARC allaient le ridiculiser. Au contraire en trois mois Chavez et Cordoba ont plus fait avancer le dossier qu’Uribe et l’ineffable Restrepo en cinq ans. Uribe allait se faire piéger dans un processus de paix dont il ne voulait pas. Le reste n’est que prétexte mesquin …
    Quant à vivre en Colombie, c’est mon intention …

  12. [quote post=”744″]Quant à vivre en Colombie, c’est mon intention …[/quote]
    Allez plutôt au Venezuela, vous allez adorer

  13. [quote post=”744″]Chavez n’est pas allé chercher le soutien des paracos pour se faire élire. Plus sérieusement les soutiens sociaux de l’un et de l’autre ne sont pas les mêmes.[/quote]

    certes Uribe est un paraco… on l’a dit et redit sur ce blog. Ceci m’empêche pas d’être critique face à Chavez. Les deux peuvent être des connards, ce n’est pas le domaine réservé d’un seul.

    [quote post=”744″]je pense que Uribe l’a consentie parce qu’il a pensé que Chavez allait se planter rapidement et que les FARC allaient le ridiculiser. Au contraire en trois mois Chavez et Cordoba ont plus fait avancer le dossier qu’Uribe et l’ineffable Restrepo en cinq ans.[/quote]

    Peut être, mais Chavez a fait la bourde qu’il fallait. Et c’est la réaction qu’il a maintenant qui est encore plus critiquable. Beaucoup on dit et redit que Chavez cherchait à se faire de la pub pour éviter le débat interne. Tout le scandale qu’il est en train de faire est très lié à ça… et ça, navré de te le dire, mais c’est très très critiquable.

  14. En tout cas Tono, on peut ne pas être d’accord avec toi et tu ne te vexes pas; je t’en remercie.
    Ce n’est pas le cas du blog “Argentin au jour le jour” dont le proprio n’admet pas la critique et traite son contradicteur de con.

  15. N’embête pas Tonton Patrick l’Angolais, c’est l’idole d’une grande majorité de blogueur en Amérique du Sud et contrairement à ce que tu laisse sous entendre dans le commentaire que tu fais chez lui, il est très cohérents dans ses idées.

    Tu fais un peu comme ceux que tu combat, Uribe entre autre, si tu le critique tu es contre lui. OU comme nombreux de ses suiveurs, si tu est contre Uribe c’est que tu soutiens les FARC.
    La même chose avec Chavez.
    Il est possible de critiquer Chavez et l’utilisation qu’il fait des gosses sans pour autant vouloir que les enfants sniffe de la colle. … avoue que ton commentaire n’était pas très intelligent.

    Chavez fait la même merde que beaucoup de chef d’Etat ont déjà fait en Am Sud et c’est désolant, si tu veux pas le voir c’est ton droit… mais va pas donner des leçons à des gens qui voient la même chose depuis 20 ans et qui rêve de voir une Amérique plus juste et plus libre.

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