L’expérience du jour!

Il ya des jours on fait des trucs super marrant, complètement différent des habitudes, aujourd’hui était un jour comme ça pour moi. Rien de bien transcendantal, simplement une expérience quelque peu loufoque.

Ce matin j’avais un rendez-vous au département du NAS (Narcotics Affairs Section) à  l’ambassade des Etats Unis… Franchement l’ambassade française est digne d’une cabane de chasseur canadien en comparaison avec la “base” US. Il faut dire que leur ambassade à  Bogotà¡ est leur troisième plus grande du monde, après celle d’Israà«l et d’Egypte (pas sûr pour cette dernière).

C’est une véritable base militaire, 5 ou 6 blocs (rue ou pâté de maison) de long et 4 de large. Entrer est une grande bataille, il faut d’abord passer la première grille, annoncer où vous allez, montrer vos papiers et vider votre sac. Ensuite vous entrez dans un parc où se trouve des téléphones, à  usage interne, de là  il faut appeler la personne avec qui vous avez rendez-vous pour qu’elle vienne vous chercher. Lorsque vous êtes accompagné, vous pouvez passer le deuxième check-point. Cette fois il faut laisser votre téléphone portable, appareil photo, ordinateur, mémoire USB etc. Tout passe au scanner, contrôle d’identité, signature de la personne qui vous reçoit. Après une petite promenade vous arrivez finalement au troisième contrôle, où à  nouveau on vérifie vos affaires (enfin ce qu’il vous reste) et après un contrôle d’identité on vous fourni un badge… cette fois c’est bon vous pouvez aller boire un café en toute sécurité, accompagné d’environ 25 militaires en uniforme US.

Conclusion: le café est bon, même si vous trouvez le même dehors, pour le même prix vous avez la sécurité en plus, et pas n’importe laquelle!

Souvenirs

Lors d’une discussion, une de ces discussions qui ressemblent à  une branlette, où on cherche à  ce faire revivre les bons moments du passé, j’ai raconté une anecdote de voyage. Mon interlocuteur me regarde d’un air à  moitié étonné. A ce moment tout nous étonne, on vient de se rencontrer. Sa réponse fut directe:

tu devrais l’écrire.

Mouais, j’sais pas, où?

Gngn …

Ah ouais. Mais j’ai pas trop l’habitude de parler de mes vieux souvenirs…

En fait je crois que c’est simplement que je ne sais pas comment écrire mes souvenirs de voyages. En parler n’a jamais été un problème, mais l’écrire…

Après, le plaisir passé, j’ai repensé à  l’idée. En me disant que je pouvais essayer, et au pire j’efface; au mieux ça vous plait. Alors voilà  le résultat, j’ai évité le pire mais le mieux n’est pas encore fait.

J’ai vingt ans, mon espagnol est pitoyable, je ne sais ni quoi faire ni où aller. Mais je suis là , à  Lima avec une putain d’envie de bouffer la vie avec toutes les dents. Après 3 jours à  traîner dans des bars et boite-de-nuits, je prends un bus pour le Nord. Je ne sais pas pourquoi je pars dans le Nord, ni même pourquoi je suis au Pérou et pas ailleurs.

Quelques semaines passent, rien de très excitant ne m’arrive, même si je découvre des montagnes qui m’appellent. Le Huascaran m’a longtemps tenté… il restera sur une photo.

Plus tard, une de mes rencontres me pousse à  m’installer dans un petit village de pêcheur. Je feins alors d’attendre que l’eau se réchauffe pour pouvoir me mettre à  l’eau et surfer les vagues où les pêcheurs travaillent. Le temps passe, je bossouille, bricole des trucs, fait les marchés. C’est dans ce contexte que je rencontre celui qui va transformer mon voyage.

Lui est photographe, vénézuélien sauf erreur, travaille au Pérou depuis une dizaine d’années. On blablate beaucoup les deux, objectif, profondeur… à  l’époque la photo me fascine. Un rêve de gosse, comme celui d’être boulanger, sauf que cette fois je me bouge pour le faire. On se donne rendez-vous deux mois plus tard à  Lima.

Je mets les bouts, trace ma route.

Deux mois de voyage à  travers le Pérou, ma motivation est la photo. Des gens, des lieux, des instants, tout ce qui passe sous mon objectif reste dans la boite.

Cette fois j’arrive à  Lima en sachant tout ce que je veux savoir, pas de doutes et plein de motivation. Je commence alors de longues journées de travail avec mon ami photographe. Sélection des photos, scan, montage informatique, impression, découpage… Après environ 2 semaines je me retrouve avec 10 mille cartes postales. 10 photos, 1000 exemplaires. Ben bien! Content l’ami ? mouaif.

Le résultat ne me plait pas trop, les choix ne me semblent pas toujours être les bons, l’impression est d’une qualité plus que médiocre… mais bon ce sont mes photos, et je dois les vendre. Un gros acheteur à  la poste locale nous débarrassera des trois quarts, le reste sera vite écoulé dans les boutiques pour touristes de Lima.

Après un mois à  Lima j’ai plus qu’une envie, retrouver des montagnes, profiter de la nature, le pactole en poche je peux accomplir ce souhait. Le Chili m’ouvre ses portes, le voyage continue…