Souvenirs

Lors d’une discussion, une de ces discussions qui ressemblent à  une branlette, où on cherche à  ce faire revivre les bons moments du passé, j’ai raconté une anecdote de voyage. Mon interlocuteur me regarde d’un air à  moitié étonné. A ce moment tout nous étonne, on vient de se rencontrer. Sa réponse fut directe:

tu devrais l’écrire.

Mouais, j’sais pas, où?

Gngn …

Ah ouais. Mais j’ai pas trop l’habitude de parler de mes vieux souvenirs…

En fait je crois que c’est simplement que je ne sais pas comment écrire mes souvenirs de voyages. En parler n’a jamais été un problème, mais l’écrire…

Après, le plaisir passé, j’ai repensé à  l’idée. En me disant que je pouvais essayer, et au pire j’efface; au mieux ça vous plait. Alors voilà  le résultat, j’ai évité le pire mais le mieux n’est pas encore fait.

J’ai vingt ans, mon espagnol est pitoyable, je ne sais ni quoi faire ni où aller. Mais je suis là , à  Lima avec une putain d’envie de bouffer la vie avec toutes les dents. Après 3 jours à  traîner dans des bars et boite-de-nuits, je prends un bus pour le Nord. Je ne sais pas pourquoi je pars dans le Nord, ni même pourquoi je suis au Pérou et pas ailleurs.

Quelques semaines passent, rien de très excitant ne m’arrive, même si je découvre des montagnes qui m’appellent. Le Huascaran m’a longtemps tenté… il restera sur une photo.

Plus tard, une de mes rencontres me pousse à  m’installer dans un petit village de pêcheur. Je feins alors d’attendre que l’eau se réchauffe pour pouvoir me mettre à  l’eau et surfer les vagues où les pêcheurs travaillent. Le temps passe, je bossouille, bricole des trucs, fait les marchés. C’est dans ce contexte que je rencontre celui qui va transformer mon voyage.

Lui est photographe, vénézuélien sauf erreur, travaille au Pérou depuis une dizaine d’années. On blablate beaucoup les deux, objectif, profondeur… à  l’époque la photo me fascine. Un rêve de gosse, comme celui d’être boulanger, sauf que cette fois je me bouge pour le faire. On se donne rendez-vous deux mois plus tard à  Lima.

Je mets les bouts, trace ma route.

Deux mois de voyage à  travers le Pérou, ma motivation est la photo. Des gens, des lieux, des instants, tout ce qui passe sous mon objectif reste dans la boite.

Cette fois j’arrive à  Lima en sachant tout ce que je veux savoir, pas de doutes et plein de motivation. Je commence alors de longues journées de travail avec mon ami photographe. Sélection des photos, scan, montage informatique, impression, découpage… Après environ 2 semaines je me retrouve avec 10 mille cartes postales. 10 photos, 1000 exemplaires. Ben bien! Content l’ami ? mouaif.

Le résultat ne me plait pas trop, les choix ne me semblent pas toujours être les bons, l’impression est d’une qualité plus que médiocre… mais bon ce sont mes photos, et je dois les vendre. Un gros acheteur à  la poste locale nous débarrassera des trois quarts, le reste sera vite écoulé dans les boutiques pour touristes de Lima.

Après un mois à  Lima j’ai plus qu’une envie, retrouver des montagnes, profiter de la nature, le pactole en poche je peux accomplir ce souhait. Le Chili m’ouvre ses portes, le voyage continue…

18 thoughts on “Souvenirs

  1. “Ces discussions qui ressemblent à une branlette”, la comparaison est gonflée. Si j’ose dire.

    Sinon, ça se lit très bien. Comme Monie, j’ai envie de lire la suite.

  2. “Ces discussions qui ressemblent à une branlette”, la comparaison est gonflée. Si j’ose dire. [dixit Françis]
    Arf arf arf… Elle va rester dans les anales celle là!! 🙂
    Moi aussi j’attend la suite

  3. Ah la la …
    La comparaison vient parce qu’il fut un temps j’ai vaguement travaillé avec des toxicomanes, et les éducateurs spécialisés me disait que les tox parlent souvent des shoot qu’ils se faisaient (chose confirmée) et que c’était une forme de “branlette” … pour se rappeler des souvenirs.
    L’expression m’a assez plu et je trouve que la comparaison avec les tox est assez valide. Un voyageur se rappelant ses souvenirs avec émotion…
    Quant à la suite je vais voir si je trouve une ou deux petites anecdotes qui valent la peine… vous êtes déjà 3 intéressés. 😉

  4. 4, moi aussi je veux savoir la suite…tu remarqueras que je ne fais aucun commentaires grivois sur ce qui a ete dit au paravant, pourtant cela me demange 😉

  5. Pour une fois cela ne te fais pas de mal de ne pas faire un commentaire grivois … j’aurais même dit lourd, mais plus en référence à tes message précédent qu’au message que tu aurais pu faire face au thème ici proposé!!! 🙂

  6. oula! cela va m’inciter a laisser des commentaires sur ton blog!!! je crois que je ne vais plus laisser de commentaire…puisque je suis lourd,!! tu viens de perdre un lecteur….qui participait a foutre le bordel sur ton blog hehehe!! comment ca je suis suceptible!!!

  7. Oh la la …la susceptibilité incarnée… Tu vas quand même pas me dire que le commentaire que tu avais dans la tête était un commentaire intelligent, si?
    Allé en plus de la bouteille de rhum que je dois vous ramener je te paierais un bière… boude pas vas!

  8. Quoi quoi quoi?? un litre de biere en plus de la barrique de rhum!! Ok, je sort mon crayon Mafalda et je note sur mon carnet bleu.., en case Debit: Rhum + Bière. 😎

  9. le commentaire etait du niveau du post comme d’hab :choler:
    je boude……….j’aime pas la biere d’abord!

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