Avancée du conflit

generales_imgarticulo_t1_44119_2007410_184111.jpgL’année 2007 s’est terminée par un bilan assez positif pour les forces militaires. Une profonde réforme qui a débuté il y a une dizaine d’année commencerait à  porter ses fruits. La professionnalisation des forces et une énorme modernisation de l’armement (grâce au Plan Colombie) donne lieu à  une meilleure efficacité au combat.

Cependant ces avancées militaires restent très fragile et croire que la victoire est proche, voire même possible, est une autre chose. Les armées ont un défaut face à  une guérilla, c’est qu’elles sont lentes, non seulement pour se déplacer mais aussi pour s’adapter à  un quelconque changement. Ce n’est pas le cas d’une guérilla et encore moins d’une guérilla comme les FARC.

Les FARC sont dans une situation de perte de vitesse, elles ont de grande difficulté de communication et de déplacement. La preuve en est le manque de coordination lors de la soi-disant libération de Emmanuel en décembre dernier. Les dirigeants n’était pas au courant que l’enfant n’était pas en leur pouvoir.

bogota-4-feb.jpgL’autre argument pour dire que les FARC sont en difficulté est le fait que ces dernières années l’enrôlement forcé, y compris d’enfant, a beaucoup augmenté. Leur pouvoir de conviction est en chute libre. Pour certain, la manifestation du 4 février en est la preuve, je doute de cet argument, la manifestation était essentiellement citadine et la source des FARC a toujours été majoritairement paysanne.

Le nombre de déserteurs serait en augmentation, le gouvernement estime donc que le nombre de guérilleros n’atteint plus les 10 mille combattants. Ces désertions s’explique facilement autant par les attaques menées par le gouvernement que par l’enrôlement forcé. La guérilla serait donc aussi en phase d’épuration, seul les convaincu resterai.

On peut donc conclure à  un affaiblissement de la guérilla. Ce qui, en soit, est normal, les FARC avaient réussit à  la fin des année 90 a construire une structure très proche d’une armée régulière, étant capable de supporter des affrontements directs contre l’armée colombienne. Les FARC n’en sont plus capable et sont retourné aux vieilles méthodes de guérilla. Combat qui peu durer des dizaines années. L’exemple de ERP est assez parlant, pour la majorité ce groupe guérilleros n’existe plus depuis longtemps. Et pourtant il y a quelques semaines à  peine, ils ont été capable d’attaquer un village et de mettre en échec la police, faisant un mort. L’ERP doit à  peine compter sur une centaines d’homme depuis 10 ans.

Il est donc facile d’imaginer que les FARC peuvent durer encore un sacré moment. On revient donc au même débat, comment arriver à  la paix. la solution proposée par le gouvernement est vaincre les FARC par la force. En soi c’est largement compréhensible de la part d’un gouvernement, simplement tout le monde le sait, c’est impossible. Il est par contre très intéressant de fragiliser suffisamment le groupe pour le forcer à  venir de lui même à  la table des négociations.

Si on regarde un peu les discours d’Uribe à  l’étranger, en Europe particulièrement, c’est soi disant ce qu’il recherche. Il faut admettre que son discours a un peu évolué dans le domaine, on pourrait presque entrevoir une possible acceptation de la négociation avec son ennemi juré. On peut donc se poser la question de savoir quelle la stratégie militaire doit être suivie.

Une partie des attaques sont menée sur le front proche de la frontière venezuelienne, un front qui se dédie particulièrement au trafic de drogue. De belle prise on été réalisée et ce sont en général des coups durs pour la guérilla. De même dans le sud du pays.

generales_imgarticulo_t1_43133_2007221_191417.jpgIl y a aussi eu une grande offensive dans la partie central-sud où les FARC demandent la zone démilitarisée. Le message politique est clair, le gouvernement ne veut pas. Poursuivre une attaque sur ce front n’est pas forcément très stratégique. On sait que les dirigeants des FARC sont divisé sur le futur de l’organisation, une partie est réputée plus politique et une autre plus militaire. Le groupe des politiques, dont le représentant le plus fort se trouve dans la région mentionnée ci-dessus, est plus facilement partisan d’une négociation et même s’il aurait perdu du pouvoir après les discutions du Caguan (1998-2002) il serait actuellement favori dans la course au remplacement du leader historique.

Si une grande offensive contre cette faction venait à  se transformer en victoire on pourrait être confronté à  une impossibilité de négocier. Un impossibilité de négocier qui concerne aussi la libération des otages. Alors qu’on sait que la vie de certain, notamment d’Ingrid Betancourt, est en grave danger. Les FARC ont actuellement repris une stratégie plus politique, la libération au compte goûte d’otages est une stratégie pour montrer leur volonté de négocier et essayer de regagner un peu de capital politique. Chavez avait proposé qu’on reconnaisse leur statut belligérant.

La stratégie du gouvernement face à  ces changement n’a pas évolué, mais Uribe ne peut pas, autant au niveau international qu’au niveau interne, empêcher Chavez de faire libérer des otages et donc de faire de la pub aux FARC. Lui qui rêve d’un échange sans que personne s’en rend compte, il est plutôt perdant. A chaque libération, les FARC reviennent sur le devant de la scène et arrivent même à  faire publier leur communiqué…

On peut donc espérer qu’Uribe repense un peu sa stratégie, autant politique que militaire. imagen-3242799-2.jpgAttendre la mort du leader historique n’est probablement pas une bonne méthode, il existe de grandes chances que l’organisation se divise en plusieurs groupes et ressemble aux groupes paramilitaires des années 90. Cela complique singulièrement les possibilités de négociation et rends tout contrôle ou victoire impossible.

De plus pour facilité des négociations il serait utile que l’armée se concentre dans des attaques plus stratégique, attaquant les fronts des “durs” des FARC et non pas les fronts plus faible pour gagner des victoires “spectaculaires” qui font plaisir aux journaux. L’affaiblissement de l’aile militaire des FARC signifie une possibilité de négociation plus rapide. Et nombreux sont ceux qui en on réellement besoin.

Les FARC libèrent 4 autres otages

Les hélicoptères du CICR ont décollé ce matin du Venezuela pour une destination inconnue à  ce moment. Après quelques escales la Croix Rouge a pu récupérer les anciens députés Gloria Polanco de Lozada, Luis Eladio Perez, Jorge Gechem et Orlando Beltran, tous retenu depuis 6 ans par les FARC. Ils sont tous dans un État de santé suffisamment bon pour voyager jusqu’au Venezuela où ils retrouveront leurs familles.

C’est la 2e libération unilatérale des FARC, c’est la 2e aussi qui se fait avec la coopération de Chavez. Le message de la part des FARC est le même que le précédent: on ne discutera qu’en présence de Chavez. Uribe qui avait mis fin à  la médiation de ce dernier il y a quelque mois créant une des pire crise bilatéral de l’histoire va sûrement être à  nouveau sujet à  quelques pressions internationales.

La visite de Kouchner la semaine passée, d’abord à  Chavez et ensuite à  Uribe, montre bien que la France considère toujours Chavez comme un médiateur valide. La position d’Uribe risque fort de se compliquer. Les FARC réitèrent leur demande de zone démilitarisée pour pouvoir libérer tous les otages.

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Et si ce n’était pas Chavez qui le disait?

Les FARC sont des monstres, qu’elles aient eu une raison d’exister ou non, qu’on soutienne ou défende le droit de prendre des armes pour sa liberté ou non, il est fondamental de se rendre compte que les FARC ne sont plus, si elles ont été, une guérilla qui défend le droit souverain du peuple. Les FARC sont un groupe hors du temps, pourri par l’argent de la drogue, tortionnaires et surtout inutile. Allez jeter un oeil sur les derniers posts (par exemple) de Patxi, c’est très explicite.

Les assassinats de Gaïtan et de Galà¡n, le “génocide” politique de la UP ont existé certes, et il existe un devoir de mémoire, de justice. De même justifier la lutte armée est chose possible, Fanon l’a merveilleusement écrit dans les damnés de la terre, la préface de Sartre est encore plus radicale. Mais tout est question de limite et temps. Or les temps, en Colombie, ont changé, les FARC ne représentent plus personne et plus rien.

Mais voilà , elles existent. Elles existent encore. Et faut bien faire quelque chose avec. Uribe et son administration ont dépensé sans compter pour que le monde se rende compte que les FARC était des méchants terroristes, qu’on ne pouvait pas les soutenir, qu’elles étaient liée à  la drogue… etc. C’est vrai, mais ça n’apporte pas trop de solution sur le terrain, cela a juste permis d’utiliser les fonds du Plan Colombie destiné à  la lutte contre le trafic de drogue pour la lutte anti-guérilla.

Les résultats sécuritaires de l’administration Uribe sont positif, l’économie va bien, les touristes peuvent voyager… mais bizarrement ils n’ont pas permis de réduire le nombre de déplacé (qui ont même augmenté), les paramilitaires qui soient disant n’existent plus ont gardé leurs structures intactes. Le conflit continue.

Et oui je parle de conflit même si Uribe le nie, car les FARC sont bien plus que de simple terroristes, leur pouvoir militaire est bien supérieur à  l’ETA. Pourtant il ne faut pas confondre, on peut être confronté à  une guérilla sans pour autant considérer que celle-ci est sympathique ou que sa cause est juste. Alors oui, je crois que Chavez n’a pas complètement tort, il a tort de les soutenir mais il n’a pas tort de dire que ce ne sont pas seulement des terroristes, et que la paix passe par des négociations… (sans lui ce serait encore mieux).

Il est même incohérent en les soutenant, car il crie au scandale lors d’un coup d’Etat contre sa personne, nous parle de légitimité démocratique etc … mais ensuite il soutien des forces armées illégales et antidémocratiques.

Pourtant reconnaître aux FARC un statut politique ne doit pas être un simple délire de Chavez sinon le démarrage d’un processus de négociation ou au minimum de discutions. Pourtant on a l’air tellement loin d’une quelconque idée de paix. Une fois de plus la stratégie d’Uribe se concentre et se base sur la haine et le nationalisme et malheureusement on sait, l’histoire nous l’enseigne, ça ne mène à  rien.

de tout, de rien, de retour

Voilà  je suis relà .

Désolé c’est long et peut être bien un peu tout mélangé… voire même incompréhensible… enfin vous me direz.

haute-savoie.jpgUn mois de vacances dans mes montagnes ont été d’un plaisir que je ne dissimulerai pas. L’impression de redécouvrir beaucoup, autant de lieu que de gens, revoir la neige, le froid, le fromage, la famille et les potes après deux ans c’est revoir une autre vie. C’est revoir toute les choses bonnes d’une vie qu’on a choisit de laisser, en tout cas pour un moment, pour en découvrir une autre.

Au départ on se sent étranger.

J’ai ressenti le froid glacial qui remonte l’échine à  la sortie de l’avion, je me suis rendu compte du silence incroyable de Genève, de la petitesse de la ville d’Annecy ou même de Grenoble. J’ai revu avec un peu de dégoût l’impressionnante quantité de produit achetable, l’étalage de l’abondance européenne, la richesse sans limite des stations de ski, les soldes d’après noà«l, les Ferrari, Porsche et Mercedes de Genève.

chocolat.JPGJ’ai retrouvé les plaisirs culinaires, la raclette, la fondue valaisanne, la tartiflette savoyarde, le saumon fumé de noà«l, le foie gras, le Champagne, le rouge, le blanc, les pains au chocolat et les croissants du dimanche, le chocolat noir, au lait, aux noisettes, au caramel, au miel, aux amandes et j’en passe. Après 3 semaines j’avais mal au foie, mais qu’est-ce que c’était bon.
Mais revenir c’est beaucoup plus, car rien n’est figé la vie continue, même si on n’est pas là . C’est chouette à  voir, mais irrattrapable.

J’ai retrouvé la famille, mes parents, ma grand-mère, ma soeur et son appart tout mignon, j’ai rencontré la copine de mon frère, sûrement ma future belle soeur et j’en suis bien content, tous là  avec mille trucs et tous content. Les amis aussi, ceux de l’uni, ceux de l’école primaire ou du collège, ceux qui ont prit le train depuis Venise, Zurich ou Freiburg juste pour une soirée, ceux avec qui on cause des heures pour ne rien dire, ceux avec qui on reste deux semaines en haut et en bas et même en jouant à  la PS2 on se marre, ceux avec qui on va boire des verres ou faire la fête, tous géniaux et tous super généreux.

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Les vacances c’est aussi oublier un peu le travail, dormir et se rafraichir les idées, je n’ai quand même pas pu m’empêcher d’aller lire le journal une fois ou deux et d’aller à  un rendez-vous au palais Wilson à  Genève, un drôle de temple pour les droit de l’homme.
J’ai aussi parlé de la situation colombienne, ceux qui veulent un autre point de vue, certain savent déjà , d’autre s’en foutent.Et bien sûr, ce n’est un secret pour personne, ce mois la Colombie a fait la une. Emmanuel a été retrouvé, sa mère libérée. C’est beau. Une autre otage a été libérée. C’était probablement les 3 les plus demandé au niveau interne, les FARC n’ont pas libéré n’importe qui, ils gardent les internationaux, tenterai-t-ils un retour politique? Difficile de croire que les colombiens se laisseront berner par ces monstres.

chavez-et-ortega.jpg Les témoignages des ex-otages sont monstrueux, tout le monde est d’accord pourtant certain continue de défendre la validité du combat. Chavez du Venezuela en tête, Ortega du Nicaragua ensuite, Correa d’Equateur n’est pas très loin non plus… alors la Colombie est bien entourée. On peut se demander jusqu’où tout ça mènera, mais la Colombie a rarement aussi été isolée face à  ces voisins. En tout cas les média colombien s’en donne à  coeur joie pour faire monter le nationalisme. On connaît bien ça le nationalisme, c’est une valeur sûre en économie, ça monte souvent; pas comme la bourse mondial de ces derniers jours (ça pue d’ailleurs).

Une fois de plus Uribe a merdé dans sa politique international, il est définitivement mauvais dans ce domaine. Il passe son temps à  essayer de dire que les FARC sont des terroristes et qu’il n’y a pas de conflit en Colombie. En soit le terme terroriste n’est pas très intéressant, il ne permet pas de discuter ou de négocier avec le groupe en question, groupe armé illégal est nettement plus simple. Les méthodes pourtant sont les mêmes. Chavez et ses copains font de la rhétorique, Uribe aussi, laissons les, ce n’est pas très intéressant.
Le gouvernement colombien devrait plutôt se consacrer à  défendre sa légitimité pour combattre des groupes illégaux sur son territoire. Le problème est que ses liens avec les paramilitaires ne lui font pas trop de bonne publicité, mais en travaillant un poil plus avec la justice c’est largement jouable.
Quant au soutien de Chavez à  la lutte armée, il faut aussi le laisser, même son idole Fidel l’a contredit. Il y a 10 ans Castro disait que la lutte armée n’avait plus lieu d’exister en Amérique Latine…

Alors oui, on a beaucoup parlé de la Colombie tout ce mois, même les stats de mon blog l’ont ressenti, continuant sur une moyenne de 500/jours alors que je n’ai rien écrit. Est-ce bien? pas sûr, moi je préférerai parler du prochain festival de théâtre qui comme chaque 2 ans est un événement mondial et magnifique. On pourrait aussi parler du film inspiré du roman de Garcà­a Marquez (qui est bof parait-il). Eh bien non, c’est encore raté, on parle de torture, de guerre et de vilain.

Remarquez, je suis sacrément mal placé pour critiquer je m’en vais aux US parler de mercenaires qui violent les droit de l’homme sous le nez de la justice colombienne. Et je sais bien, il faut se souvenir, dénoncer, faire tout notre possible pour améliorer… etc.

il faut y croire?

Bref voilà ! je suis de retour à  Bogotà¡, content de mes vacances, content d’être là , content tout court, bien que j’ai quand même l’impression que cela ne bouge pas dans le bon sens, pourtant il faut être et rester optimiste, c’est presque un devoir… alors comme une nouvelle année commence je vous la souhaite bonne.

La mienne a bien débutée avec une belle victoire: pour ceux qui on suivi notre délire de mafia avec les blogger argentin je tiens à  vous annoncer ma victoire sans appel. Ils avaient crée une miniville (bogotà¡_tonio) pour lui envoyer des missiles. Un véritable échec, ils sont tellement mauvais en géographie qu’ils l’ont attaquée en France… alors que la véritable Bogotà¡ Tonio est la première ville colombienne … bien logiquement!!!

(sans rancune les gars ce sera pour une autre fois).

Le dégout a gagné

no-mas.jpgDu choc des “preuves de vie” des otages, je ne m’en remet toujours pas. Chaque jour, depuis samedi, je relis un bout de la lettre d’Ingrid, je ne l’ai toujours pas terminée.

J’ai beau chercher, je ne trouve rien, sinon de la haine. Comment ces enfoirés peuvent être tombé aussi bas. Même les paramilitaires ne traitaient pas aussi mal leur otages (quant ils ne les tuaient pas bien sûr). J’en connais un, ex-otage, je le connais bien même, et quand il raconte son séjour “à  la ferme” il dit qu’il avait le droit à  un livre s’il le voulait, même du whisky de temps en temps. C’était horrible mais il a toujours gardé l’espoir de l’après.

Depuis 3 ans I.B. demande un livre. rien. elle demande de pouvoir fêter l’anniversaire de ses enfants. rien. Que de la haine. mal nourrie, toujours en fuite, elle n’a plus rien, même pas sa vie. Les images parlent d’elle même, les seuls qui ressemble encore à  quelques chose sont les militaires.

Les FARC, une armée du peuple? duquel on se demande vraiment.

Il se sont créé dans un contexte d’exclusion politique, sans soutenir la voie armée on peut le comprendre, mais que reste-t- il? Les FARC n’ont plus de projet, plus de soutien, il ne leur reste que l’âme de leurs otages. L’unique voie qu’ils prônent c’est la guerre, version Pol Pot.

Difficile de ne pas être d’accord avec le gouvernement, et, pour le parti d’opposition, c’est tout aussi dur de prendre position. à‡a discute fort dans les couloirs. Comment défendre une négociation avec des guerriers qui ne respectent même pas la vie des civils. En plus si les FARC avait voulu négocier la paix, ils auraient emmené des otages à  Caracas pour les libérer. Ils auraient proposé quelque chose.

Un partie du polo est prête à  proposer au gouvernement de soutenir une attaque frontale après avoir réalisé l’échange humanitaire. Il ne reste plus que ça à  défendre, le seul bout d’humanité qui reste à  ces criminels de guerre: leurs otages.

Un rapport douloureux

Quelques heures avant la parution de preuve de vie de 16 otages aux mains des FARC les autorités ont publié les conclusions du rapport sur la mort des 11 députés assassinés par les FARC en juin dernier.

Les 11, prisonniers depuis plusieurs années, ont tous été tué par des balles de fusil AK47, l’arme favorite de la guérilla. Le rapport explique même que plusieurs ont été tué à  3 mètres alors que se lavaient. Il conclut alors qu’il n’existe aucun doute sur les raisons de la mort et de l’identité des tueurs. Les FARC sont responsables, aucun autre type de balles n’a été découverte.

Il reste cependant un doute sur les conditions. Les FARC avaient mentionné le fait qu’une attaque avaient lieu et que les attaquant n’étaient pas des militaires. Fait confirmé ensuite, l’armée n’était pas dans la région. Les paramilitaires? ils ont vite été mis hors cause, car ils n’ont jamais été capable d’attaquer la guérilla de front et surtout dans cette région très difficile.

Le gouvernement a alors émis la possibilité que se soit 2 front de la même guérilla qui se sont fait mutuellement peur et ont éliminé leurs prisonniers, accomplissant leur ordre. Cette option n’est évidemment pas à  exclure, mais connaissant la maîtrise de la communication des FARC on peut douter.

La dernière option, qui est volontairement oubliée est celle d’une attaque de la part du département search and rescue de l’ambassade des USA. Depuis 2003 un contrat entre le gouvernement des USA et l’entreprise DynCorp (qui se charge aussi de la fumigation) a mis en place une équipe de soldats privés dont la tâche principale est d’aller chercher les otages, et plus particulièrement les 3 étasuniens enlevé en 2003.

La connaissance des conditions du massacre serait un argument (ou non) de plus pour soutenir l’échange humanitaire. Bien que cela ne change rien ni sur le sort des otages ni sur la cruauté des FARC, cela pourrait être un exemple de plus contre le sauvetage armé des otages, car certains continuent à  douter du bien fondé d’une négociation.

Il est bon de se rappeler quelques éléments:

– les FARC demande la libération de 500 prisonniers. 50 otages contre 500 guérilleros. Les 50 otages sont séquestré depuis 5 ou 10 ans et n’ont aucune chance de sortir vivant sans l’échange humanitaire. Les 500 guérilleros seront tous libre dans moins de 5 ans. Les condamnations, avec les remises de peine etc, vont très rarement au delà .

– Le gouvernement colombien ne veut pas voir les FARC profiter de l’événement pour en tirer trop de bénéfice politique, d’où l’exclusion de Chavez du processus. Mais en tournant autour du pot depuis 2 ans ils n’ont fait que donner la possibilité aux FARC de se montrer partout.

– Les FARC demande la démilitarisation d’une zone pour effectué l’échange. Même si d’un point de vue de souveraineté interne ceci est impensable pour un État, le faire pendant un mois ne changerai pas grand chose en terme pratique. Les militaires n’auront aucun mal à  le reprendre ensuite. Leur supériorité technique commence a être vraiment réelle.

– Pour l’évolution du conflit, l’échange humanitaire ne changera rien. Les militaires pourront continuer à  attaquer les FARC. On pourra toujours considérer les FARC comme des monstres. Ils enlèveront sûrement d’autres gens, mais avec beaucoup plus de difficulté qu’il y a 6 ans. Personne, bien que cela serait souhaitable aussi, n’est obligé de négocier plus que juste cet échange.

Les otages retrouveraient une liberté bien méritée. Mais pour l’instant à  Bogotà¡ ou dans les montagnes colombienne, on tergiverse, hésite, teste et tente. On fait de la rhétorique ou de la résistance.

Chavez accueille les FARC

imagen-3802354-1.JPGC’est fait, Chavez a annoncé que des représentants du secrétariat des FARC étaient arrivé au Venezuela et qu’il devait les voir très bientôt. On a aussi eu des nouvelles d’Ingrid Betancourt, il y aurait des preuves comme quoi elle est vivante.

Ici, il me semble que les réactions sont vraiment partagées, il y a ceux qui croient absolument dans la nécessité de l’échange humanitaire et parmi eux ceux qui voient d’un très bon oeil la participation de Chavez et ceux qui y voient plutôt une vaste blague.

Sinon il y a ceux qui sont contre toute discutions avec les FARC… ce sont des terroristes y punto! Le problème est que c’est la seule façon de faire libérer les otages, alors que les guérilleros emprisonnés sont en général (sauf les chefs) libéré après 3 ou 4 ans.

Pour beaucoup Chavez représente une bonne opportunité, il est assez copain avec Uribe pour pouvoir discuter et les FARC ont tendance à  l’admirer. Un médiateur parfait parce qu’il est accepté par les 2 parties. Sans trop vouloir entrer en détail du pour ou du contre il y a une chose que j’aurais envie de relever… à‡a fait plus d’une année qu’on tourne autour du pot. à‡a fait plus d’une année que le thème fait la une des journaux. Alors franchement si on voulait pas donner de tribune aux FARC ce serait pas plus simple de leur donner un bout terre un mois, ils lâchent les otages et chao.

Les grands gagnants du “un jour c’est oui, un jour c’est non” ce sont les FARC … et personne d’autre!

Les paramilitaires se réarment

UribeLe 20 juillet dernier, Monsieur le Président Uribe clamait très haut que le phénomène paramilitaire avait été dépassé en Colombie. Ce jour là  j’avais vaguement décidé d’en rire, préférant éviter de répéter pour la 250e fois que c’était un mensonge. Un de plus de ce magnifique gouvernement.

Mais finalement je n’ai pas eu besoin de revenir sur le sujet, Uribe la fait tout seul. Lors de son conseil communal, (la version du samedi du maintenant célèbre “allo présidente” fait par le voisin le dimanche) Mr Uribe a reconnu que les paramilitaires étaient en train de se réarmer. Un peu plus d’un an après la OEA, c’est pas mal, … et après on dit que ce sont les organisations internationales qui sont lentes…

Il a enfin reconnu que les paras sont de nouveau actifs. Ils sont tellement actifs qu’ils ont recommencé à  menacer des syndicalistes. Plusieurs d’entre eux craignent pour leur vie, les “Aguilas Negras” leur ont envoyé des messages annonçant leurs morts prochaines. Ceux qui profèrent les menaces sont les même qu’avant, sous un autre nom certes mais ce sont les mêmes, on peut donc craindre que les méthodes soient aussi identiques et efficaces.

Alors ce samedi, Uribe, avec son ton de père de la nation a demandé aux militaires présents d’en finir avec les paras. Le pire est qu’on peut aussi douter de la prétendue grande évolution des militaires, ces 3 derniers mois ils ont été confrontés à  une série de scandale en tout genre, depuis l’assassinat de civils à  l’infiltration de la mafia à  de haut niveau.

Alors Uribe leur a rappelé qu’ils leur restaient 3 ans pour en finir avec la guérilla. 3 ans, s’il ne se lance pas pour un troisième mandat. Mais comme l’idée commence à  surgir on peut espérer revoir Uribe et ses copains encore quelques années. Certains cherchent des solutions pour pouvoir changer (encore une fois!) la constitution. Mais cette fois ce ne sont pas les mêmes députés qu’il y a 4 ans, ceux –ci sont en prison pour parapolitique, ce sont leurs remplaçants.

 

Les paramilitaires se réarment, la guérilla est loin d’avoir disparue, et Uribe ne dit pas franchement non pour un troisième mandat. C’est vrai, ils ont raison, on ne change pas une équipe qui perd, il faut d’abord s’assurer qu’elle perde vraiment.

 

Les FARC se foutent de la gueule du monde!

Oui, voilà  un bon résumé de ce qui se passe en se moment. En tout cas c’est ma sensation. On peut accuser le gouvernement d’avoir voulu intervenir militairement en sachant éperdument le résultat d’une telle action, on peut aussi lui demander d’être plus intelligent et de se rendre compte qu’il ne perdra pas la face s’il accepte l’échange humanitaire. On peut compatir avec les familles des victimes, comprendre leur rage face aux actions gouvernementales.

Mais faire passer les FARC pour un groupe au bon coeur, qui envoie gentiment ses condoléances aux familles et, le comble, dire qu’ils feront leur “possible” pour ramener les corps aux familles, faut pas pousser.

Ce sont les FARC qui ne veulent pas libérer Emmanuel et qui osent sous-entendre que garder un enfants en otage peut améliorer la vie des autres enfants du monde. Ce sont eux aussi qui prennent en otages des civils. Et ce sont eux qui ont tué les 11 élus, directement ou indirectement, ce sont eux qui les ont privés de liberté il y a 5 ans.

Le gouvernement est borné et continue à  chercher une victoire impossible à  obtenir sur le terrain militaire, mais ce sont les FARC qui se foutent de la gueule du monde en disant qu’ils feront leur possible pour rendre les corps en fonction de la diminution des attaques militaires de la part du gouvernement et  envoient leurs condoléances aux familles.

Si ces temps on en entend plus parler, on prépare le terrain pour que la population puisse éventuellement accepter une négociation. Il ne faut pas non plus les prendre pour une guérilla romantique qui va sauver le monde…

11 députés morts

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Ce matin le réveil fut difficile, pourtant j’ai renoncé depuis longtemps à  écouter la radio tous les matins comme le font la majorité des Colombiens, je trouve ça trop déprimant. Je préfère prendre mon petit déjeuner et ensuite lire les journaux. Mais aujourd’hui ma belle mère a téléphoné à  7h du mat’ et m’a annoncé la triste nouvelle. Difficile de finir mon café. 11 des 12 députés séquestrés par les FARC sont morts lors d’un combat entre l’armée et les guérilléros. Ils ont été plus de 5 ans otages avant de mourir, bêtement. Les familles crient au scandale, accusent Uribe d’avoir suivi sa stratégie d’intervention militaire pour sauver les otages, qui comme tout le monde le sait depuis longtemps est la meilleure manière d’assurer leur mort. Les FARC tuent leurs otages à  l’approche de l’armée.

Les militaires se défendent, disant qu’ils ignoraient la présence des otages, que c’était une attaque contre la guérilla et non une opération de sauvetage.

Le ministre de l’intérieur Colombien demande aux FARC des preuves (il veut voir les corps) et veut connaitre les conditions de la tragédie, sous entendant qu’elle n’a pas forcément eu lieu lors d’un combat avec les militaires sinon avec les paramilitaires. Ce qui est très peu probable.

La France a envoyé un communiqué demandant expressément que l’option militaire pour le sauvetage des otages soit écartée.

Avant de poser les questions qui font mal et de remarquer l’intransigeance des FARC et du gouvernement sur la question des otages, une pensée pour ces otages et leurs familles ne me semble pas de trop.