Les FARC: la fin, enfin?

La situation colombienne a beaucoup évolué ses derniers temps. Depuis un peu moins d’une année les forces publiques ont réellement pris l’initiative sur la guérilla des FARC. L’année dernière les militaires commençaient à  pouvoir attaquer les campement de la guérilla de manière un peu plus directe qu’auparavant. La mort du “negro Acacio” débutait alors une série de coup fort, celle de Reyes, numéro 2 des FARC démontrait encore plus cette nouvelle capacité militaire. Ces progrès s’expliquent facilement à  travers plusieurs éléments: le premier et probablement le plus important est la réforme de l’armée entamée par le Président Pastrana (1998-2002). Ensuite le Plan Colombie a apporté à  l’armée colombienne des moyens qu’elle n’aurait jamais pu imaginer sans l’aide américaine, principalement en terme de mobilité, élément fondamental pour une lutte contre une guérilla. Le troisième élément, qui pourrait expliquer ces nouvelles victoires est une coordination de l’intelligence militaire. Au début 2007 le ministère de la défense a embauché un groupe d’anciens militaires israéliens chargé de compiler et d’analyser les informations des forces publiques. Jusqu’à  leur arrivée l’armée colombienne avait les moyens d’attaquer et la technologie adéquate mais bien souvent pas la formation. Intéressant de voir que les US n’ont fourni qu’une formation médiocre pour l’utilisation de leur matériel.

La politique de “sécurité démocratique” préparée par président Uribe a commencé à  avoir de réels effets, non seulement le repli de la guérilla un peu plus loin, à  partir du moment où les différentes forces ont commencé à  travailler ensemble et à  partager leurs informations.

A partir du moment où l’armée commence à  démontrer sa supériorité de manière claire, il est normal de voir des pans entiers du groupe armé s’effondrer. Les guérilléros, qui bien souvent sont membres depuis plus d’une vingtaine d’années ne voient plus le bout de leur combat, une possible victoire devenant impossible. La mort d’Yvan Rios, membre du secrétariat, trahis par un de ses homme démontre en partie ce désespoir. La démobilisation de Katrina, la femme la plus haut placé chez les FARC, est encore plus fort dans sa symbolique.

Les FARC s’épurent, ils disent vouloir revenir à  un groupe plus restreint, plus mobile et plus sûr. Leur stratégie de repli serait donc en train de fonctionner malgré eux. Au milieu de ce contexte peu favorable pour leurs affaires, la mort supposée de leur leader historique, Tirofijo, peut modifier leur plan. S’il est vrai qu’on peut douter de cette mort, ce n’est pas la première fois et les FARC peuvent vouloir le faire passer pour mort pour assurer un meilleur repli, on peut croire que de toute façon du haut de ses 78 ans (dont 60 en guerre) Tirofijo ne soit plus vraiment capable de diriger le groupe armé.

La nouvelle tête des FARC, Alfonso Cano, est réputée brillante et plus politique, il serait donc judicieux de penser à  une proposition de négociation intéressante. Le gouvernement, qui doit de toute manière continuer son travail armé, a une opportunité probablement historique de négocier avec les FARC. Uribe l’a bien compris et a proposé samedi aux guérilléros qui veulent se démobiliser et libérer les otages une récompense et la possibilité d’aller en France pour bénéficier de l’asile politique. La proposition ne manque pas d’intérêt, selon ces dire certains seraint prêt à  l’accepter et peut-être même à  libérer Ingrid Bétancourt. Mais elle n’est en aucun cas suffisante, car s’il elle peut permettre de fragiliser encore un peu plus les FARC elle ne permettra surement pas d’en finir réellement.

Le problème d’une décomposition totale du mouvement est que cela le rend imprévisible, à  l’image des paramilitaires à  la fin des années 90, ce qui peut générer un certain nombre de problèmes. Le gouvernement a donc tout intérêt à  chercher une grande alliance, autant interne comme international, pour proposer une sortie politique au conflit. La gauche colombienne et la France ont la possibilité de jouer un rôle surement plus important que ne veuille l’admettre les conseillers du président colombien.

Les FARC confirment la mort de leur chef Tirofijo

Alias Timochenco, membre du secrétariat des FARC a confirmé la mort du numéro 1 des FARC alias Tirofijo. Selon ses dires leur leader serait mort le 26 mars dernier d’un arrêt cardiaque et il aurait déjà  reçu la sépulture qu’il méritait. L’annonce a été transmise par Telesur au Venezuela. Le nouveau chef serait alias Alfonso Cano, membre “politique” de l’organisation.

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Alias Manuel Marulanda Vélez, alias Tirofijo est mort 8 fois

Manuel Marulanda Vélez, alias Tirofijo est mort. Le chef des FARC, le leader historique, le plus vieux guérilléros du monde est annoncé mort par le ministre de la défense Juan Manuel Santos. Selon la légende Tirofijo n’aurait pas vu de ville depuis 1963, date à  laquelle il aurait définitivement pris le maquis.

Sa première mort date de 1948, il était alors poursuivi par la police pour être libéral. On est en pleine époque de La Violencia, juste après l’assassinat de Gaitan. Tirofijo meurt une deuxième fois en 1964 après le bombardement de son campement… Bombardement de marquetalia, un des mythes fondateurs des FARC. Après cet épisode Manuel Marulanda Vélez va mourir plusieurs fois, autant au combat que de maladie.

En 1970 un journal colombien annonçait que le chef de la guérilla était en train de ramper dans la jungle et que les militaires le suivaient à  la trace grâce au sang qu’il perdait…

En 1995, le 18 mars, on annonce pour la 5e fois la mort du leader. En 2001 il se fait tuer par des paramilitaires. Et quelques temps plus tard on annonce qu’il est mort de maladie.

Si ces comptes sont juste aujourd’hui c’est le jour de sa 8e mort, attendons donc la confirmation, ou plutôt une réelle confirmation car même si le gouvernement l’a confirmé on peut sérieusement douter que cela soit vrai. De même la guérilla peut trouver un intérêt à  le faire passer pour mort. A priori il va être très dur de savoir si cette fois c’est pour de vrai, ou si Tirofijo a neuf vie… comme les chats.

En tout cas si c’est vrai il a rejoint son camarade Reyes

Tirofijo, le chef des FARC serait mort

Tirofijo et l\'ex président PastranaTirojijo le chef des FARC est annoncé mort par le gouvernement. Le ministre de la défense, Juan Manuel Santos dit avoir l’information suffisante pour pouvoir affirmer que les chef des FARC est mort le 26 mars dernier. Les raisons de la mort ne sont pas encore définies, selon le ministre de la défense, il y a eu 3 bombardement ce jour-là  qui auraient pu causer la mort de Tirofijo, cependant toujours selon lui la guérilla affirmerait qu’il serait mort d’un arrêt cardiaque. Affaire à  suivre bien logiquement.

Interpol garanti la validité des documents de l’ordinateur de Reyes

Interpol a donné son verdict, les ordinateurs de Raul Reyes n’ont pas été trafiqué. Les documents qui en sortent sont donc considéré comme valide.

Article dans Le monde:

Le Monde a eu accès à  une centaine de courriels qui traitent du Venezuela. “Le président Chavez a accepté sans sourciller la demande de 300”, écrit Ivan Marquez, un autre chef des FARC, après avoir été reçu par M. Chavez à  Caracas le 8 novembre 2007. D’autres courriels laissent penser qu’il s’agit de 300 millions de dollars. “Il faudrait préciser si c’est un prêt ou si c’est de la solidarité”, s’inquiète le dirigeant historique des FARC, Manuel Marulanda.

[…]

En février 2008, une rencontre secrète a lieu entre Ivan Marquez et le président vénézuélien. M. Chavez affirme qu’il dispose des “premiers 50 et d’un calendrier pour compléter les 200 sur l’année”. Il offre aux FARC un “quota de pétrole” et “des vieux lance-pierres qui marchent encore” (des fusils, selon Bogota) en provenance du Nicaragua. M. Marquez écrit : “L’ami de 348-6546-6447-6849-6471-6542 lui a suggéré de travailler le paquet par la voie du marché noir pour éviter des problèmes.” Ce chiffre serait le code pour la Biélorussie, fournisseur d’armes de Caracas. Révélés par le quotidien espagnol El Pais, ces documents ont provoqué la colère de M. Chavez, qui accuse la Colombie et les Etats-Unis d’ourdir un complot contre lui. Le rapport technique d’Interpol ne lèvera pas tous les doutes. “En filtrant les documents au compte-gouttes, Bogota prête le flanc aux suspicions de manipulation politique, note un diplomate latino-américain. On sait que la France a rencontré plusieurs fois les FARC pour obtenir la libération d’Ingrid Betancourt. Or, bizarrement, rien n’a encore paru sur le contenu de ces pourparlers.”

Les documents révélés sont une mine d’informations sur les FARC et leurs relations, émaillées d’incidents, avec le gouvernement vénézuélien. En 2000, M. Chavez reçoit officiellement une délégation des FARC, engagées dans des pourparlers de paix. Déjà , la guérilla fait savoir qu’elle veut de l’argent et des armes. Après la rupture du processus de paix, M. Chavez prend néanmoins ses distances avec les FARC, apparemment sur le conseil des Cubains. Aucune réunion “au sommet” n’aura lieu avant celle de novembre 2007.

Les faits validés sont plus ou moins les même autant chez El Tiempo comme chez El Espectador… Il nous reste à  attendre une réaction du Venezuela, peut être pas de son président, mais des autres…

Un seul truc me chagrine dans cette divulgation d’information, et j’attends avec impatience que cela sorte au grand jours, il n’y a rien sur l’Equateur et son président Correa, ni sur l’armement nucléaire, ni sur les relations française avec les FARC. Le doute restera-t-il complet?

Guerre de préfixe

Le préfixe para (ou par-) signifiant entre autres à  côté (exemple : parathyroïde), au-delà  de (exemple: paranormal), incorrect ou anormal (exemples: paraprotéine, paresthésie), similaire à  (exemple: fièvre paratyphoïde), subsidiaire, assistant (exemple : paramédical), isomère ou polymère (exemple: paraldéhyde). l’une des trois positions relatives possibles d’isomères sur un noyau de benzène (ceux séparés par deux atomes de carbone) (exemple: acide para-aminobenzoïque).

ou encore, l’étymologie:

Préfixe 1 : du grec παρά para (« à  côté de »).
Préfixe 2 : du latin para, impératif de parare (« parer, contrer »).
Préfixe 3 : dérivés de l’apocope de parachute.

Quant au préfixe “narco” :

  1. sert pour former des mots en rapport au sommeil, à  l’endormissement.
    Narcolepsie.
  2. Préfixe des mots en rapport avec les drogues.
    Narcotrafficant.

En Colombie se préfixe a pris un sens relativement particulier, le “para” c’est le paramilitaire, et avec tout ce qui se passe depuis presque deux ans on a commencé à  utiliser ce terme dans de nombreux contextes pour faire référence à  tout ce qui avait des rapports avec les paramilitaires, la parapolitique, la parabanane

Cela donne un “para” spécial pour (para en espagnol) une parahistoire colombienne:

Après 15 ans de paramilitarisme, les paras (AUC) ont voulu rejoindre leurs parafondateurs, qui vivaient tranquillement dans leurs parafauteuils, mais pour cela il fallait se lancer dans la parapolitique. Et pour justifier une parapaix il fallait un paraprogramme, mais il était important de pouvoir continuer les parabusiness. Ils se sont joint alors avec de nombreux parapoliticiens et ont formé un paracongrès qui soutenait un paragouvernement gouverné par paraprésident. L’idée fonctionait si bien qu’ils réussissaient même avec leur parapaix à  se libérer du préfixe narco qui fut accolé à  la guérilla… devenant elle même une narcoguérilla. Tout le monde en oublia alors la paradrogue, se concentrant sur la paravérité de la parahistoire. Le pararésultat dépassa de loin les espérances des paras eux même, et surtout de leurs parafondateurs, qui se retrouvaient accusés par les paras de paracollaboration mais de ne pas vouloir payer le paraprix de la parapaix.

C’est à  ce moment que le paragouvernement a sorti de sa poche la parasolution, la paraextradition bien sûr! le préfixe “narco” est redevenu du jour au lendemain propriété du para… bien sûr, cette fois ils devront le partager avec la guérilla, celle-ci n’est pas prête à  le lâcher. Cependant le paragouvernement a, à  nouveau, narcotiser le paras et par la même occasion la vérité, on ne parle plus de paravérité mais de narcovérité dans le sens premier du préfixe, c’est à  dire en rapport avec le sommeil, le paragouvernement a simplement sommeillisé la vérité.

Si le préfixe narco a gagné sa guerre chez les paras, mais ce n’est pas le cas dans le pays… où le peuple paralysé parle de paracolombie. Mais dans ce cas on fait référence la version 3 étymologique qui indique un rapport avec le fait de descendre dans les airs… c’est terme qui me plait vraiment car je m’imagine paravolant au dessus de la jungle, du désert de la tatacoa et admirant les statues de san agustin

un paramonde

Le président Uribe a expliqué ce midi les raisons de sa décision d’extrader aux États Unis presque tous les chefs paramilitaires démobilisés dans le cadre de la loi de justice et paix.

La principale raison invoquée est le fait que ces messieurs continuaient leurs trafics depuis leurs prisons. c’est clair, ce ne sont pas des anges et cela fait longtemps, très longtemps que tout le monde le sait, même au temps où c’était des copains du président on le savait déjà . Et cela fait longtemps, très longtemps qu’on ne fait rien alors qu’il était possible de les enfermer dans d’autres prisons et avec d’autres conditions.

Le foutage de gueule est tel que personne n’y croit. Mais Uribe n’a peur de rien (sauf peut être de la vérité), alors il insiste, il est sûr que cela ne change rien, les victimes et les juges colombiens pourront aller écouter ces messieurs aux USA… par contre il ne parle pas des frais, c’est clair que les victimes, qui ont en général du mal à  se payer un bus pour aller en ville auront droit à  un visa pour les USA.

je rigole, jaune mais je rigole.

La loi de justice et paix continuera … oui bien sûr… sans les paramilitaires. Uribe et son gouvernement continueront à  nous les briser en disant que le monde est plus sûr avec eux. On se donne combien de temps pour croire encore ça? combien de syndicalistes assassinés??

Les “nouvelles” bandes ont commencé leur labeur… et étrangement il y a déjà  des dénonciations de collaboration de ces bandes avec l’armée.

Et ce président, qui a changé la constitution en utilisant la corruption, ose encore donner des leçons d’hisoire… “les paramilitaires sont des enfants de la guérilla” … oui oui hum oui humhum mais bien sûr. Les groupe d’autodéfense sont le résultat de l’existence de la guérilla. aucun doute la dessus, mais les paramilitaires aujourd’hui démobilisé n’ont pas grand chose à  voir avec la guérilla sinon qu’ils trafiquent ensemble depuis quelques années. Ils viennent tout droit des narcotrafiquants, les autodéfense ont été interdite en 89, les para se forme à  se moment et chose encore plus étrange ils n’affronte la guérrilla qu’en cas de dispute territoriale pour des terres fertiles… d’une manière générale ils tuent les paysans qui ne veulent pas leur laisser leurs terres. si ce n’était pas ils ne seraient pas demandés aux États Unis.

Les autodéfenses, Uribe les a vu dans ses rêves… j’en rigole encore.

Il conclut en disant que faut être ferme contre ces délinquants, et on voudrait bien, mais aux États Unis ils ont tous un visa (comme Macaco qui a bien faillit être libérer sous caution hier), et surtout on voudrait bien que les politiciens et businessman concernés soit aussi traité par la justice. Et là  on sait plus comment faire… les témoignages sont plus disponibles.

Demain Uribe demandera surement qu’on révise le cas de son cousin… pour voir si on est vraiment sûr d’avoir des preuves contre lui, ou si elles sont partie aussi aux US avec les autres.

Sinon c’est quand même dommage parce que la prochaine version de jorge 40 était sur ces liens avec les imprésario colombiens… ceux-là  même qui finance la campagne de président, faut croire qu’il la finance encore, elle n’est pas encore finie…. ah oui c’est juste, on prépare le référendum pour la 3e. mouaf mouaf mouaf, je rigole.

Et les USA dans tout ça? bien tranquille, on batifole, l’ambassadeur, qui est depuis quelques mois la nouvelle star de par ici (aller savoir pourquoi), nous raconte que les paras ne sont pas parti en vacances… merci de nous le préciser. C’est bien urbain.

On apprend aussi que les congressistes sont très content, qu’ils pourrait peut-être approuver le TLC du coup. Alors là  le lien est énorme… moins pour les victimes, moins pour la justice, plus de bénéfice économique pour les méchants qui virent les paysans de leurs terres et cultive de la palme africaine. Allez savoir qu’est-ce qui a été négocier derrière tout ça. Hier on apprenait, de la bouche de l’ambassadeur, que les USA pensaient installer une base militaire au nord du pays, pas très loin du Venezuela.

Le monde est beau. très beau.

Plusieurs articles à lire

Dans le Figaro international une belle série d’articles parle de la Colombie et de l’Amérique du Sud. C’est assez rare, donc ça mérite bien un déplacement.

Un Baron de la drogue tué en Colombie:

La police colombienne a tué mardi Miguel Angel Mejia, l’un des narcotrafiquants colombiens les plus recherchés, après qu’un informateur a conduit les officiers jusqu’au ranch où il se cachait.

Connu comme l’un des deux «Jumeaux», Miguel Angel Mejia, était à  la tête de l’un des plus gros gangs de trafiquants de drogue de Colombie. Il a été tué lors d’un raid par 14 officiers de police à  La Union, dans le nord de la Colombie, a précisé le ministre de la Défense Juan Manuel Santos. Croyant d’abord avoir tué son frère Victor, la police a finalement identifié Miguel Angel après l’avoir autopsié.

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Pourquoi est-il aussi difficile de libérer Ingrid Bétancourt:

Prisonnière depuis plus de six ans dans la jungle colombienne, Ingrid Betancourt est aujourd’hui la victime d’une queue de comète historique. Le mouvement de guérilla communiste qui la détient est un anachronisme, une survivance du passé en voie d’extinction. Les Forces armées révolutionnaires de Colombie n’ont plus le vent en poupe.

En Colombie, le président Alvaro Uribe avait fait sa priorité de l’écrasement des Farc et de la restauration de l’autorité de l’État sur un territoire à  la géographie impossible, grand comme deux fois la France. Il est en passe de réussir. Il a doublé les effectifs de ses forces de sécurité et considérablement modernisé l’armée grâce aux États-Unis. Les forces colombiennes ont repris le contrôle des routes et repoussé au fin fond de la jungle la guérilla, dont les effectifs ne cessent de fondre. Porté par le retour des investisseurs internationaux et par une croissance économique de 7 % l’an, Uribe a les moyens de financer des programmes de réinsertion sociale pour les guérilleros repentis, ainsi que la construction d’infrastructures dans les campagnes reculées, afin de gagner à  la cause du gouvernement la paysannerie, naguère vivier du recrutement des Farc.

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Kouchner n’a pas convaincu Uribe de travailler avec Chavez:

Bernard Kouchner, en visite en Colombie, s’est entretenu lundi avec le président Alvaro Uribe, pour tenter une nouvelle fois de débloquer les négociations en vue d’un accord humanitaire visant à  échanger des guérilléros colombiens prisonniers contre des otages des Farc, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt.

Aucun communiqué n’a été publié à  l’issue de l’entretien, signe que les choses n’ont guère progressé. Le président colombien, à  qui sa fermeté à  l’égard des Farc et les succès de son armée sur le terrain valent une immense popularité dans son pays, n’a pas changé sa position. Il refuse toujours de redonner un rôle de médiateur à  son homologue vénézuélien, Hugo Chavez, qui est très populaire parmi les 8 000 guérilleros de base des Farc.

Idéologiquement à  l’opposé

Le président Uribe a expliqué au ministre des Affaires étrangères que sa priorité restait de battre militairement les Farc. En ce qui concerne les médiations pour obtenir la libération des otages, le chef de l’État colombien s’en tient à  celles qu’il a confiées à  l’Église et au Parti communiste colombien. Pourtant, ces médiations n’ont jamais réussi. Seul Chavez est parvenu à  faire libérer des otages par les Farc, deux le 10 janvier dernier (dont Clara Rojas, l’ancienne directrice de cabinet d’Ingrid), et quatre le 27 février (dont l’ancien sénateur Luis Eladio Perez, compagnon de détention et de cavale ratée d’Ingrid).

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L’US Navy se déploie autour de l’Amérique latine:

Désireux de faire face à  la montée en puissance des gouvernements de gauche dans leur arrière-cour, les États-Unis recréent la IVe Flotte.

C’est désormais officiel : le Pentagone va ressusciter sa IVe Flotte, avec pour mission de patrouiller dans les eaux latino-américaines et des Caraïbes. Créée pendant la Seconde Guerre mondiale pour protéger le trafic dans l’Atlantique Sud, la structure a été dissoute en 1950. «En rétablissant la IVe Flotte, nous reconnaissons l’immense importance de la sécurité maritime dans cette région», a déclaré l’amiral Gary Roughead, chef des opérations navales du Pentagone.

Basée à  Mayport, en Floride, la flotte travaillera sous la double tutelle de la marine américaine et du commandement Sud de l’armée, chargé de l’Amérique du Sud et des Caraïbes. Elle sera commandée par le vice-amiral Joseph Kernan et devrait disposer d’un porte-avions nucléaire.

Pour Alejandro Sanchez, analyste au Council on Hemispheric Affairs, un centre d’études sur l’Amérique latine établi à  Washington, «le rétablissement de la IVe Flotte est plus un geste politique que militaire, destiné à  faire face à  la montée en puissance des gouvernements de gauche dans la région». Le Pentagone ne prend pas la peine de camoufler ses intentions : «le message est clair : que cela plaise ou non aux gouvernements locaux, les États-Unis sont de retour après la guerre d’Irak», explique Sanchez.

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L’académie et le terrorisme

Après le bombardement du campement de Raul Reyes une longue série d’histoires a éclatée au grand jour. Hormis les continuelles tension entre la Colombie et l’Équateur qui n’en finissent plus, le thème qui fait la une ces derniers temps est la mort de 4 étudiants mexicains en même temps que le chef guérilléro. Uribe et son gouvernement ont affirmé à  plusieurs reprises que ces jeunes étaient des complices de la guérilla, des délinquants, des terroristes … ah ce mot, qu’est ce qu’il est beau et complet il signifie tout ce qu’on veut.
Le fait est que ces étudiants, qui pouvaient certes être des sympathisants de la guérilla (faudrait-il encore le prouver) était apparemment en train de réaliser une recherche sur la guérilla, et comme Reyes étaient plus ou moins le seul qui acceptait, ou était autorisé pour accepter, des visites les académiciens comme les journalistes ont été lui rendre visite.
Pas de chance pour les mexicains ils se sont fait descendre… c’est peut être le risque du métier? de la même manière que les journalistes sont parfois (trop souvent!) des victimes des conflits de par le monde. Cependant ceci n’autorise pas un gouvernement (ou n’importe qui d’autre) à  salir leur mémoire, à  blesser leur famille etc.
Prenons un autre exemple, que je connais bien puisque c’est moi. Je fais de la recherche sur la privatisation de la guerre et l’utilisation de compagnies militaires privées dans le conflit colombien. Le fait que ce soit un thème relativement nouveau m’a conduit à  réaliser une ou deux études de terrain. J’ai été faire des interviews de militaires, de contratiste etc… Et je pourrais aussi vouloir en faire chez les FARC pour savoir si eux ont aussi recours à  ce genre d’entreprise. Ceci n’implique pas le moins du monde que je partage leurs idées, encore moins que je participe à  leur lutte ou que je sois un terroriste (bien que avec ce mot on peut s’attendre au pire). Simplement je fais de la recherche pour mieux comprendre un phénomène qui a un impact non négligeable sur la vie du pays. Et cette recherche ne va pas forcément servir aux FARC, mais plutôt au gouvernement ou à  l’État dans son ensemble.
Bref faut arrêter un peu le délire, confondre les étudiants ou les chercheurs avec des terroristes n’est pas franchement une preuve d’intelligence. Après je ne dis pas tout le monde est beau et gentil mais jusqu’à  preuve du contraire on est innocent!

Raul Reyes est mort

h_9_ill_915104_raul_rayes_-_porte_parole_farc.jpgRaul Reyes était le porte parole des FARC, membre du secrétariat, pour certain le numéro 2. C’est la première fois depuis que le conflit existe que l’armée arrive à  atteindre un des dirigeants de l’organisation. Il faut maintenant attendre qu’ils récupèrent le corps pour être sûr de la nouvelle… c’est assez fréquent que le gouvernement colombien tue des guérilleros et que quelques années après ils réapparaissent.

Le seul regret est que je ne pourrais pas lui poser les quelques questions dont je rêvais.