100% pur ragot

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Ici un direct pour Voici magazine, depuis Bogotà¡. c’est vendredi et un week end prolongé va commencer d’ici peu. Alors avant de filer dans les entrailles de la ville pour un dernier week end de campagne, les élections ont lieu dans deux semaines, mais la semaine prochaine les candidats n’auront pas le droit de sortir, je me suis dis qu’il fallait faire le point sur cette semaine mouvementée.

Bien sûr le centre d’attention de la semaine a été le président, Uribe le magnifique. Lundi il a attaqué de pleine face la cour suprême de justice, apparemment il aurait pas trop aimé que celle-ci accuse son cousin chéri de relation avec les paramilitaires. Surtout que son cousin c’est son meilleur pote, depuis toujours ils se soutiennent mutuellement dans leurs campagnes politiques.

Ensuite Uribe le magnifique, s’est franchement pris le bec avec plusieurs journalistes, il les a même insulté, critiquant du même coup le magazine Semana (seul journal qui ose dire du mal du président) … Mais cette fois il a dépasser les bornes alors même Cambio et El Tiempo se sont mis à  dire qu’il était fou et qu’il fallait qu’il se détente. Faut dire que depuis quelques temps sa femme l’a quittée… (c’est pour ça qu’avec Sarko ils s’entendent si bien). Lina, la première dame soutient un candidat pas du tout Uribiste à  Medellà­n, et elle ne vit plus avec Uribe le magnifique depuis un moment déjà , le palais présidentielle était insupportable … depuis … qu’Uribe a tabassé son fils pour homosexuel… ouille, le père de la nation est devenu tout vert. (cet événement date un peu, mais dans le palais c’est encore un bruit de couloir, personne s’en est remis)

Le dernier détail de la semaine est l’indirect d’Uribe à  son vice président, “je l’ai choisit parce qu’il me l’a demandé mais j’avais quelqu’un d’autre en tête” … Santos n’a pas répondu, mais tout le monde a fait bouuu… L’origine de cet indirect est la relation avec Araujo, l’ex ministre de relation extérieur et ex amante d’Uribe qui déteste fondamentalement Santos et comme elle a encore de très bonnes relations avec le palais elle fait du lobby pour pourrir Santos.

je dis “ex amantes”, parce que depuis qu’elle a quitté le palais et qu’elle est devenu ma cheffe indirecte elle a prit du volume, elle est en pleine dépression… je crois qu’Uribe lui manque!

Ah la la qu’est-ce qu’on se marre par ici !!!

PS: bien sûr toutes ces informations sont invérifiées et invérifiables, ce sont, comme le titre l’indique des ragots, des bruits de couloir autant du palais que de la mairie que de l’université… je le précise pour les lecteurs super Uribiste qui parte au quart de tour… comme leur idole d’ailleurs...

Uribe démisionne… si on prouve qu’il ment!

uribe-a-la-onuUribe est un grand président, tout le monde le dit, il a tout réussit. L’économie colombienne se porte à  merveille, 35’000 combattants ont rendu leurs armes, les FARC se sont repliés dans la jungle et le pays est beaucoup plus sûr qu’avant son élection. Il a presque réussit la signature d’un accord de libre échange avec les États Unis, presque parce que le congrès US voudrait clarifier la situation des droits de l’homme et de la parapolitique avant de signer quoique ce soit.

Mais voilà  Uribe le magnifique a un passé qui revient petit à  petit et qui fait mal, mais alors … Je sais, je me répète, j’ai déjà  parler de ces liens avec les paramilitaires et avec les narco-trafiquants. Mais, je ne peux pas m’empêcher de venir ragoter un peu, ce matin Uribe est de nouveau sorti de ses gonds.

Hier il s’était déjà  prit le bec avec le président de la court suprême, accusant la cour d’un complot contre sa personne…. il se base sur la déclaration d’un paramilitaire pour dire ça, des déclaration qui on plus que 3 semaines, un peu lent le président. Absurde, peut être mais pas sûr, le scandale éclate, la fiscalia s’en mêle et cela couvre les déclarations du New York Times qui demande de vérifier vraiment les relations d’Uribe avec Pablo Escobar parce les suspicions sont peut être bien vraie. Alors le NYT propose de repousser (encore) un peu le TLC.

Ce matin, revoilà  Uribe en direct à  la radio (il faut dire que le dialogue de la vieille à  secoué un peu tout le monde) et il est confronté à  un des meilleur journaliste du pays, Mr Coronell, qui vient de revenir d’exil après avoir un trop critiqué les politiques d’Uribe le magnifique. Donc, les deux personnages commencent à  discuter et très vite Uribe s’énerve et accuse le journaliste d’être un menteur cynique qui se planque derrière l’éthique du journaliste pour dire des connerie… Là  Coronell lui répond poliment, regardez le journal du 15 juin 1983 et vous pourrez lire que Escobar vous a prêté un hélicoptère. Il révèle aussi les visites d’Uribe a des prisonniers, coupable de trafic de drogue, corruption etc, avant sa présidence.

Uribe, le magnifique est un monsieur avec beaucoup, beaucoup de relations, il en a tellement qu’il ne sait même plus avec qui il monte en hélicoptère le jour de la mort de son père. Quand il visite un prisonnier plusieurs fois, il oublie aussi très vite… Il fait plus confiance aux paramilitaires qu’aux juges, déteste les journalistes, surtout s’il sont pas d’accord avec lui, ne respecte pas les institutions et fait arrêter les gens en direct à  la télé, sans jugement (cf un conseil communal du samedi, la version colombienne de allo présidente). Il a entretenu des relations avec les narcos, avec les paras. 40 élu du congrès (il y a 166 députés en tout) sont sous enquête de la justice pour leurs liens avec les paramilitaires… les 40 sont membres des partis qui soutiennent le président. Vraiment, à  partir d’aujourd’hui je l’appellerai “le magnifique” … avec un CV pareil il mérite le respect, y compris celui du New York Times.

Sans conclure avec précipitation, attendons patiemment que la justice fasse son travail… à  moins que celle-ci soit définitivement accusée de complot, alors dans ce cas il nous reste plus qu’à  confier dans les propos, très sage du magnifique: Uribe a dit, en répondant à  Coronell, qu’il démissionnerai s’il mentait…

Alors, Coronell, vas-y quoi, fait un effort et publie les documents … soit sympa quoi …

Eillen, une européenne qui passe le cap Coelho

CHEAlors qu’aujourd’hui on commémore les 40 ans de la mort du Che ça me rappelle de ma tendre jeunesse où j’ai connu (sûrement comme tout le monde) les groupes alterno, les punks, rude boy, skin et autre en tout genre. Certains sont plus actif que d’autres, plus politisés, mais toujours, ou presque, marrant. Préparation de manif’, journaux, collecte etc. Ensuite tout le monde grandit, certains oublient, d’autres continuent en se structurant, travaillent en ONG, entrent dans des partis politiques … mais rare sont ceux qui vont au bout, en général tout le monde lit Coelho puis Kundera et finit par mûrir. Sauf un ou deux, qui restent bloqués. Le résultat est rarement beau.

L’hollandaise Eillen est un de cas, une de ces personne restée bloquée… Les militaires colombiens ont trouvé son journal de bord lors d’une de leurs attaques de ces derniers mois. On découvre de magnifiques détails de la vie communautaire chez les FARC. Bizarrement c’est un peu différent des squats européens. La vie sexuelle n’a pas l’air d’y être très sympathique, ça tourne beaucoup, le sida est courant. Les femmes ne sont pas respectées comme le voudrait l’idéal communautaire gauchissant, le partage des tache ménagère n’est pas vraiment équitable. Eillen une jeune diplômée en langue réfléchi de temps à  autre sur dans son journal et raconte que la vie de combattant l’emmerde, parfois elle se demande ce qu’elle fout là , pourquoi elle combat. Elle se rappelle ensuite qu’elle est venue lutter contre la pauvreté colombienne, l’injustice…

Elle a connu les FARC pendant l’époque des négociations du Caguan (98-02) , ensuite elle a prit la décision de les rejoindre dans la jungle, elle a sûrement pas prit le temps de finir son bouquin…imagen-3704698-1.jpg

Et maintenant quoi? bin rien elle est là  bas, comme une conne, en train de finir sa crise d’adolescence, passer le cap Coelho et de se rappeler la grande histoire de Che Guevara avec nostalgie. Sinon elle doit attendre, comme tout le monde, que cette guerre finisse, que la paix se négocie et que les guérilleros bénéficient d’un programme de réinsertion dans la vie civile…

Sauver le monde est un beau rêve certes, mais avant d’agir c’est parfois mieux de d’avoir finit sa crise d’ado. Pour finir en beauté, et nous rappeler devant notre télé que le Che est mort il y a bien longtemps… une chanson pour Eillen, en espérant qu’en rentrant elle prendra le temps de finir son Coelho, et si elle y arrive d’entamer Kundera…

[audio:Taktikollectiv – Hasta Siempre.mp3]

Uribe narco? paraco?

UribeVirginia Vallejo, amante du défunt roi e la cocaïne Pablo Escobar publie ses mémoires: Amando a Pablo, odiando a Escobar. Un bouquin qui forcément fait scandale et va remuer beaucoup de cochonnerie, l’époque de Pablo n’est pas vraiment glorieuse pour la Colombie, la majorité de l’élite, autant Jet Set que politique a trempé les pieds dans l’argent sale de la drogue. Alors lorsque quelqu’un se met à  révéler des détails ça inonde vite tout le monde. Cette semaine la vague a directement arrosé le palais présidentiel (mais pas de soucis il est équipé anti tsunami), Uribe a été mentionné, dans ce livre, comme étant un ami de Pablo. Mieux même il aurait facilité la construction de piste d’atterrissage pour que les narco puissent envoyer leurs marchandises tranquillement. le New York Time a aussi mis du sien publiant des extraits d’un rapport de 1991 des services secrets Us qui parle des activités non identifiée liée au trafic de drogue de monsieur Uribe.

Uribe ferait partie des amis proche de Pablo, son père était narco et son cousin paramilitaire, il s’est fait arrêter la semaine dernière… Bref le panorama est sympathique, et ce n’est pas la première fois que de telle accusation sont révélée, il y a 3 mois Uribe était montré en présence de paramilitaire. Alors une fois de plus le président sort et s’emballe, il accuse le correspond du Nuevo Herald (Miami Herald) d’être derrière tout ça, d’être un calomniateur etc. Uribe est très fort pour insulter les gens en public, il en est pas à  son coup d’essai, le Polo en a déjà  fait les frais, particulièrement le sénateur Pétro. Le détail est qu’en Colombie lorsque cela arrive les “coupables” (jugé par sa sainteté le président) sont presque directement menacé de mort, Pétro a du augmenté sa garde déjà  nombreuse et le correspondant a du quitter le pays après les paroles du président.

Personnellement, je ne jugerai pas trop vite Uribe, dans ce pays il n’existe pas grand monde qui n’a pas un cousin proche ou éloigné qui n’a a rien a voir avec une bande ou l’autre, les familles sont immenses et on ne sait jamais ce que fait le fils du cousin, ou la maman de la tante, Uribe a sûrement, et tout le monde le sais, eu des liens avec les paramilitaire, il en connaît, soit. De narco? sûrement aussi. Mais comme tout homme de pouvoir il a des ennemis, alors croire à  la lettre ce que dit cette madame c’est difficile. Je préfère croire que c’est faux, la stabilité du pays prime, si c’est vrai c’est sûrement mieux d’attendre la fin de son mandat pour le juger…Immonde certes mais pragmatique, désolé.
Par contre si quelqu’un pouvait le faire taire tout le monde apprécierait. En premier lieu les journalistes qui n’ont rien à  voir à  les business sale et relations pourries du Président.

Les paracos: une plaie humaine

Une amie de ma femme travaille pour un genre de cellule de protection pour femme en danger. C’est une de ces super-woman, qui approche la quarantaine, rondelette et bien présente, limite grande gueule, qui connaît tout le pays et qui chaque semaine est confrontée à  des situations compliquées. Elle y fait face avec brio, toujours forte et sûre d’elle. Mais voilà , l’autre jour elle a débarqué avec des cernes jusqu’au bas des joues, les yeux rouges vifs, apparemment exténuée.

Euh, ça va?

oui, enfin non, la semaine a été tendue …

Elle était en voyage, à  Montes de Maria (ce bled est une légende de l’horreur, son histoire est marquée par quelques massacres) pour aller chercher une jeune femme qui rêvait d’avorter, mais les médecin sur place refusaient ne voulant pas offenser dieu. La mission était simple, retrouver la jeunette (17 ans) et l’emmener à  Bogotà¡ pour qu’elle puisse avorter. La rencontre a eu lieu sans problème, jusqu’à  l’arrivée du vieille hystérique qui les prévient qu’une bande de paracos sont en train d’arriver pour régler le problème à  leur manière et éliminer tout le monde. Merci la vieille hystérique.

Bien logiquement ce genre de menace dans un bled comme celui-là  est à  prendre au sérieux. Super-woman n’a donc que quelques minutes pour trouver une solution et heureusement pour elle, elle a de bon contact à  Bogotà¡. Elle court donc se réfugier avec son équipe et sa protégée dans les services sociaux du bled, qui les planque dans le fond d’un camion sous une bâche. Elle a juste pris le temps d’appeler le capitaine de la police de la capital (et non du bled, très important) qui lui envoie une force d’urgence de confiance.

Après deux heures sous la bâche les secouristes l’escorteront jusqu’à  l’avion. Les raclures de paracos étaient là  regardant leur proies filer entre leurs pattes, et dire qu’ils sont soit disant démobilisés … h.p … c’est important de le savoir quand on travaille dans le social, pour prévoir d’avoir le numéro du chef de la police, ça peut aider.

Campagne électorale: LA mission du Polo

samuel-alcade.JPGLe 28 octobre prochain la Colombie va être le théâtre d’élection municipale. L’enjeu est bien logiquement grand pour les partis et l’est, à  mon sens, encore plus grand pour le Polo Démocratique Alternatif (parti d’opposition, gauche). L’existence d’un parti d’opposition est un fait relativement nouveau en Colombie, jusqu’en 2002 il existait deux parti (libéral et conservateur) susceptible d’accéder au pouvoir.

La première expérience d’un parti de gauche s’est terminé en bain de sang (plus de 4000 leaders assassinés) dans les années 80/90, les communistes qui avaient vaguement laissé les armes les reprirent et beaucoup d’autres les ont suivit ou on du fuir. A partir de 2002 le polo est alors devenu une source d’espoir pour tous les électeurs de gauche frustrés. L’existence de ce parti ne peut être qu’applaudit par les défenseur de la démocratie et du débat! Une réussite tant de la gauche, qui s’est “dé-radicalisé” que du gouvernement Uribe qui a permit sa survie (au sens propre) avec la démobilisation des paramilitaires.

La cerise sur le gâteau est bien sûr l’élection de Luis Eduardo Garzon (“Lucho”) à  la mairie de Bogotà¡. Cerise sur le gâteau car c’est le deuxième poste politique du pays et donc cela donne une opportunité immense au Polo de démontrer sa capacité à  gouverner. Cerise glacée et merveilleuse sur le délicieux gâteau, la mission est accomplie avec brio. Certes tout n’est pas parfait mais les avancées social de la ville sont incontestable et surtout le gestion du budget est impeccable. La réussite est telle que même ses plus fervent opposant ne se risque pas trop à  le critiquer. Finalement ceux qui ne l’aiment pas viennent plutôt de l’intérieur du Polo, de l’aile plus extrême.

Les prochaines élections sont tout aussi importante que cette première réussite, il s’agit maintenant d’asseoir cette existence et de la confirmer ainsi que sa capacité de force d’opposition. Voilà  pourquoi je soutiens, vous n’en douterez point, le Polo aux prochaines élections municipales. A Bogotà¡ le candidat en lice est Samuel Moreno, j’aurai préféré Maria Emma (plus du centre) mais les électeurs du Polo ont choisi différemment, alors respectons ce choix démocratique!

Et comme l’écologie DOIT être LE thème de la prochaine administration je soutiens Roberto Sà¡enz au conseil de la ville, non seulement c’est le candidat le plus indiqué dans le domaine mais en plus il est soutenu par Lucho qui vient d’accomplir une grande mission… alors…

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Medellin, la renaissance

Medellà­n

Ce dernier mois nous sommes parti à  deux reprises à  Medellà­n, principalement pour faire la fête avouons-le. La visite touristique avait déjà  été faite, et la ville en elle même ne m’a pas plus émotionné que ça. Les alentours, par contre sont absolument magnifique.

Les deux week-end que nous avons passé là  bas se sont donc centré sur la découverte de la vie nocturne. Sur la vie d’un groupe de potes qui nous ont accueillit comme il se doit dans la tradition paisa (nom des habitant de la région). Les soirées se sont alignées, les discutions ont duré jusqu’à  très tard. Petit à  petit j’ai découvert leurs histoires, recollé les morceaux et commencer à  comprendre qui se cachait derrière ses joyeux lurons. Ils connaissent tous la ville comme leur poche, et tous l’ont vue mourir. Medellà­n est un des plus grand symbole de la violence colombienne, c’est la ville du fameux Pablo Escobar, dieu chez les trafiquants de drogue. C’est la ville des siquarios, ces motards ou enfants de la rue qui tuait pour une bouchée de pain, et qui se faisait tuer pour encore moins. Medellà­n c’est la ville du livre/film/documentaire “La Vierge des tueurs”. Une histoire remplie de meurtre et de violence. C’est la ville où la tête des policiers étaient mise à  prix, plus le grade était haut plus la prime était grasse… Un grande partie de la mauvaise image colombienne vient de là .
Cette violence laisse forcément des traces, si on peut reconstruire les immeubles complètement, la chirurgie peut enlever le plomb mais laisse une marque. Un des lurons a quatre belle marque. Deux dans le bide, une dans l’épaule et une derrière la tête. Un miracle qu’il soit encore là , il raconte qu’il n’a pas senti grand chose. Il est simplement parti en courant. La dernière balle, dans la tête, la rendu K.O. il a perdu connaissance quelques secondes avant de se relever et qu’un flic force un taxi à  s’arrêter pour l’emmener à  la clinique.

Des histoires folles ils m’en raconterons plusieurs, tous on au moins vu deux ou trois morts dans leur vie. Certes ce n’était pas des anges mais ils remercient tous dieu d’être encore là . Et tous voient Medellà­n grandir depuis cinq dans la paix, rien n’est parfait et on veut toujours plus, mais la démobilisation des paramilitaires a quand même changer une chose. L’espoir et l’envie ont regagné cette ville, qui s’est converti en un modèle pour le reste de la Colombie.

Adopter en Colombie

L’adoption est un phénomène que je connais très mal, même si je connais un ou deux couples qui ont adopté et un ou deux enfants adoptés je n’ai jamais discuté du sujet avec eux. Pourtant je n’ai pas résisté à  écrire un post sur le sujet. Depuis quelque temps j’ai découvert à  travers ce blog tout un monde.
Murielle a gentiment accepté de répondre à  mes questions, m’indiquant quelques faits que je me devais de partager.
La première étape étant la visite du site AFA qui donne pas mal d’info sur la procédure. Mais il faut savoir que c’est un vrai parcours du combattant, plusieurs rendez-vous avec des psys des assistantes sociales, visite de la maison etc. Pour obtenir un agrément et pouvoir imaginer adopter un enfant de manière légale.
Après avoir passé le test français il faut passer le test colombien. Le gros avantage de la Colombie est que tout est centralisé et contrôlé par l’institut colombien de bienêtre familial. C’est un avantage car cela donne une garantie que le futur enfant adopté ne provienne pas d’un quelconque trafic et cela lui donne aussi la possibilité de retrouver une trace de ses origines s’il le désire, non négligeable tout de même…

Un dossier doit donc être présenté à  l’ICBF à  travers l’AFA. Une fois le dossier accepté la longue attente commence… Cela peut durer jusqu’à  quatre ans (au bout de cinq vous perdez l’agrément de l’AFA, il faut donc recommencer…).

Lorsque le grand jour arrive les parents doivent venir chercher l’enfant en Colombie, et là  j’imagine que c’est champomi… Il y a environ 300 colombiens adoptés en France par année, sur un total de plus de 3000 enfants colombien adopté par année, une bonne partie étant adoptée en Colombie même.

Bref il faut vraiment avoir envie et être très patient. Pour ceux que ça intéresse je recommande la lecture du document fait par l’AFA sur la Colombie, une bonne approche pour comprendre la procédure même s’il recommande de lire la page “conseil aux voyageurs” de l’ambassade (moi je recommande plutôt mon post sur le sujet!). Ensuite il existe plusieurs blogs qui vous donnerons des tuyaux, celui-ci m’a l’air pas mal. Et pour finir, il existe un grand nombre de blogs qui témoigne de l’attente, celui de Murielle bien sûr mais aussi celui-là  ou celui -ci. il en existe des dizaine d’autres, il vous suffit de visiter les liens de ceux que je vous propose…

Les paramilitaires se réarment

UribeLe 20 juillet dernier, Monsieur le Président Uribe clamait très haut que le phénomène paramilitaire avait été dépassé en Colombie. Ce jour là  j’avais vaguement décidé d’en rire, préférant éviter de répéter pour la 250e fois que c’était un mensonge. Un de plus de ce magnifique gouvernement.

Mais finalement je n’ai pas eu besoin de revenir sur le sujet, Uribe la fait tout seul. Lors de son conseil communal, (la version du samedi du maintenant célèbre “allo présidente” fait par le voisin le dimanche) Mr Uribe a reconnu que les paramilitaires étaient en train de se réarmer. Un peu plus d’un an après la OEA, c’est pas mal, … et après on dit que ce sont les organisations internationales qui sont lentes…

Il a enfin reconnu que les paras sont de nouveau actifs. Ils sont tellement actifs qu’ils ont recommencé à  menacer des syndicalistes. Plusieurs d’entre eux craignent pour leur vie, les “Aguilas Negras” leur ont envoyé des messages annonçant leurs morts prochaines. Ceux qui profèrent les menaces sont les même qu’avant, sous un autre nom certes mais ce sont les mêmes, on peut donc craindre que les méthodes soient aussi identiques et efficaces.

Alors ce samedi, Uribe, avec son ton de père de la nation a demandé aux militaires présents d’en finir avec les paras. Le pire est qu’on peut aussi douter de la prétendue grande évolution des militaires, ces 3 derniers mois ils ont été confrontés à  une série de scandale en tout genre, depuis l’assassinat de civils à  l’infiltration de la mafia à  de haut niveau.

Alors Uribe leur a rappelé qu’ils leur restaient 3 ans pour en finir avec la guérilla. 3 ans, s’il ne se lance pas pour un troisième mandat. Mais comme l’idée commence à  surgir on peut espérer revoir Uribe et ses copains encore quelques années. Certains cherchent des solutions pour pouvoir changer (encore une fois!) la constitution. Mais cette fois ce ne sont pas les mêmes députés qu’il y a 4 ans, ceux –ci sont en prison pour parapolitique, ce sont leurs remplaçants.

 

Les paramilitaires se réarment, la guérilla est loin d’avoir disparue, et Uribe ne dit pas franchement non pour un troisième mandat. C’est vrai, ils ont raison, on ne change pas une équipe qui perd, il faut d’abord s’assurer qu’elle perde vraiment.