Ce matin, un lapin …

Ce matin je me suis levé cynique, alors je me suis dis que j’allais en faire profiter. Y’a des matins où on se lève et on est encore fatigué, ça énerve, ensuite la lecture des journaux.. ça énerve aussi, sans parler de la radio et du journal télé. Marie Delcas (correspondante du monde) dit souvent que ce qu’elle adore en Colombie c’est qu’on s’ennuie jamais, qu’il y a toujours un truc à  aller voir, une super nouvelle croustillante à  raconter. c’est vrai. Pourtant aujourd’hui rien de nouveau sous les glaçons, juste envie de râler.

Alors pour râler quoi de meilleur que de reprendre les phrases des GRANDs.

Kouchner: “J’ai confiance mais c’est dur de travailler avec les FARC”… nan déconne

Sarko: “nous faisons tout notre possible pour libérer I.B., et je ne dormirai pas tranquille avant qu’elle le soit” … waou je suis rassuré.

Et une question pour Uribe. Depuis 5 ans il répète qu’il n’y a pas de conflit en Colombie, seulement une bande de terroristes … pourtant avec des terroristes on ne négocie pas… avec des guérilleros si. Et pourtant les 2 utilisent la même arme, la définition est à  peu près la même, alors pourquoi terroriste? Y’en a 8 au Venez, ils font quoi?. à‡a doit être son intelligence supérieur qui n’est pas à  une incohérence près.

En plus il demande qu’on soit patient et prudent… c’est déjà  quoi le dicton.. la charité qui se fout de l’hôpital … ou l’inverse peut être.

Les paracos, (avec eux si on peut discuter, y’a pas de problème) continuent leurs confessions. En 3 jours j’ai compté 2000 assassinats pour 3 bonshommes. Là  j’ai rien à  dire, aucun commentaire.

piouf.. une petite musique qui n’a rien à  voir avec rien… p’têt que ça fera du bien.
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Chavez accueille les FARC

imagen-3802354-1.JPGC’est fait, Chavez a annoncé que des représentants du secrétariat des FARC étaient arrivé au Venezuela et qu’il devait les voir très bientôt. On a aussi eu des nouvelles d’Ingrid Betancourt, il y aurait des preuves comme quoi elle est vivante.

Ici, il me semble que les réactions sont vraiment partagées, il y a ceux qui croient absolument dans la nécessité de l’échange humanitaire et parmi eux ceux qui voient d’un très bon oeil la participation de Chavez et ceux qui y voient plutôt une vaste blague.

Sinon il y a ceux qui sont contre toute discutions avec les FARC… ce sont des terroristes y punto! Le problème est que c’est la seule façon de faire libérer les otages, alors que les guérilleros emprisonnés sont en général (sauf les chefs) libéré après 3 ou 4 ans.

Pour beaucoup Chavez représente une bonne opportunité, il est assez copain avec Uribe pour pouvoir discuter et les FARC ont tendance à  l’admirer. Un médiateur parfait parce qu’il est accepté par les 2 parties. Sans trop vouloir entrer en détail du pour ou du contre il y a une chose que j’aurais envie de relever… à‡a fait plus d’une année qu’on tourne autour du pot. à‡a fait plus d’une année que le thème fait la une des journaux. Alors franchement si on voulait pas donner de tribune aux FARC ce serait pas plus simple de leur donner un bout terre un mois, ils lâchent les otages et chao.

Les grands gagnants du “un jour c’est oui, un jour c’est non” ce sont les FARC … et personne d’autre!

Le bug del Pibe

elpibe.jpgEl Pibe, ancien joueur légendaire de l’équipe de foot colombienne et maintenant directeur technique d’une équipe de la cote nord de Colombie, s’est fait sortir après s’en être pris à  l’arbitre d’une drôle de manière. L’arbitre en question a sifflé une faute qui n’a pas plus à  monsieur le chevelu qui a sorti un billet de 50 mille (+/- 15 euros), en insultant l’arbitre, bien sûr.

On s’en foot, on est bien d’accord mais ça fait scandale, alors je répète, surtout ça m’évite de m’arracher les cheveux et faire un 250e post sur Uribe qui a dit qu’il accepterai de faire un 3e mandat s’il se produisait une hécatombe avant la fin de son mandat. Alors voilà  j’ai trouvé l’hécatombe, El Pibe s’est fait viré d’un match de première importance, Uribe peut demander l’élection à  vie.

Une intelligence supérieure

Navré, j’en remets une couche… mais ça me passera, d’ici une semaine j’aurai d’autres choses à  raconter. Mais bon, le conseiller présidentiel est venu expliquer les paroles du Président sur les élections. C’est simple, le président n’a pas nommé le candidat, il a parlé de façon abstraite, on a mal compris ses paroles, autant en Colombie qu’à  l’extérieur… c’est que le président possède une “intelligence supérieure”…

Et en plus Uribe a eu plus de vote à  Bogotà¡, les habitants de Bogotà¡ l’aime plus que Moreno…

Pour ceux qui croient que je mens ou que j’exagère allez voir ici...

J’en reviens pas, je crois que j’ai envie de pleurer…

Finalmente, el consejero presidencial insistiೠen que el Presidente Uribe tiene una “inteligencia superior”.

Une journée exténuante

réunion de campagneUne journée d’élection vécue depuis un bureau de campagne d’un candidat n’est pas vraiment l’image rêvée d’un dimanche. Pour dire vrai la journée a même commencé la veille, et encore moi je me plains pas, pour d’autre elle a commencé il y a 3 mois, les cernes et l’angoisse marque tous les visages, toutes les longues heures de travail vont être jugée en une journée, une simple journée décide de toute la suite de l’équipe.

Alors le samedi tout le monde se prépare, le trajet du candidat, où vont être distribué les dernières publicités, la vérification du comptage des votes … L’ambiance est chaude, le président Uribe répèté a n’en plus finir qu’il ne faut pas voter pour le Polo parce que les FARC les soutiennent depuis leur page web. Le Polo, qui répond pour la 200e fois qu’il condamne tout actions armées mais que la justice doit mettre son nez dans les déclarations du chef d’Etat, la constitution lui interdit de participer en politique… et tous les président l’ont respecté… sauf lui bien sûr.

Mais Uribe insiste, il a fait une tournée dans tout le pays cette dernière semaine, essayant de dire à  tout le monde que le Polo sont des terroristes… pas vraiment approprié pour quelqu’un qui a été soutenu par 40 congressiste actuellement en prison ou destitué pour leurs liens avec les paramilitaires.

La journée du dimanche commence tôt, j’accompagne ma femme a voter, moi je n’ai pas encore le droit… ça viendra… ensuite tout le monde part au bureau principal, chacun sait se qu’il doit faire et la journée commence. Uribe, une fois de plus répète la même chose.

Le problème avec ses déclaration est qu’il fait monter la tension, principalement chez les forces de l’ordre, qui ont facilement tendance à  outrepasser leur mandat. à‡a manquera pas, pendant la matinée plusieurs appels de militants rapportent des abus. Dans les quartiers sud la police ne laisse pas les candidat du polo entrer dans les bureaux de vote, d’autres se sont fait retirer toute la publicité qu’ils avaient, soi disant ils étaient trop près des bureaux vote… pourtant les partis Cambio Radical et la U (deux partis qui soutiennent Uribe) peuvent en distribuer jusqu’à  devant la porte des bureaux.

Des injustices qui énervent, à  midi certains parlent de fraude et veulent appeler tout le monde dans la rue… ceux qui ont vécu la tragique histoire de la Up (parti de gauche totalement massacré) sont particulièrement tendu. Heureusement les dirigeants sont en majorité calme et comprennent très vite que ce ne sont que des cas isolés, dans l’ensemble l’élection se passe très bien. Les médias sont présent un peu partout et comme les déclarations du Président n’ont plu a personne tout le monde veille au bon déroulement de cette journée démocratique. De plus le dernier sondage donne le candidat du Polo largement en tête, une fraude généralisée sera une catastrophe pour la ville.

La journée se termine tranquillement, à  4 heures commence le comptage, tout monde fait ses compte et renvoie au bureau les estimations. les premier résultat arrive très vite, et à  6 heures on connaît le nom du nouveau maire de Bogotà¡: Samuel Moreno. Le Polo gagne, largement en tête. Le premier perdant n’est pas Peà±alosa, candidat de la droite, qui admet dignement sa défaite, mais Uribe qui envoie ses ministres répéter que le Polo a le soutient des FARC. Lui, il n’ose plus sortir. C’est maintenant que le problème commence vraiment, le Polo, avec raison à  porté plainte. Affaire à  suivre.

Le maire est élu, on attend maintenant les résultats du conseil. Plus de 400 candidats se sont présentés pour 45 postes à  pourvoir, le Polo espère en gagner 10. La quantité de candidat implique que les résultats soit beaucoup plus long. Alors tout le monde commence a faire ses paris, il est 7 heures quand les tendances commencent a se dessiner, le candidat que j’ai choisi de suivre est dans la liste des 45 après 25% des dépouillements, tout le monde est content mais l’angoisse est énorme, 25% ce n’est pas du tout suffisant… commence alors la longue attente, chaque 15 minutes de nouveaux résultats arrivent, tout le monde est collé à  la radio institutionnelle. On fait des comptes, évalue, s’énerve… les premiers s’endorment dans les fauteuils, d’autres rentrent à  la maison.

Puis vers 10h le résultat représente presque 90% des vote, c’est fait, le candidat annonce sa victoire et tout le monde saute de joie, on ouvre le whisky… c’est ley seca (l’alcool est interdit), mais on viole cette loi… de toute façon c’est moins grave que les déclarations du président.

la fête ne durera pas très longtemps, tout le monde est mort de fatigue… pourtant, pour beaucoup, le travail commence à  peine…

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Fin de Campagne

La campagne se termine, la semaine prochaine c’est les élections. A Bogotà¡ je me risquerai à  dire que la campagne s’est bien passée, pas toujours de manière très propre ni fair play mais rien de vraiment anormal. Certains leader locaux ont dénoncé à  plusieurs reprises l’achat massif de vote, une pratique qui tend à  disparaître dans la capitale, mais les choses ne changent pas du jour au lendemain. Un ou deux “pétard” sont aussi à  déplorer mais heureusement les conséquences ont été minimes à  Bogotà¡.

A la liste des deux candidats possibles, Samuel Moreno pour le Polo, alliance de gauche, et Enrique Peà±alosa, candidat indépendant soutenu par la droite, est venu s’ajouter un troisième homme qui monte dans les sondages. Il n’a aucune chance d’être élu (un seul tour) mais il vaut le coup d’oeil: ex commentateur de foot, déjà  candidat une fois mais n’a aucune expérience en politique et rêve de s’asseoir à  table avec Hitler … ça promet.

Peà±alosa était sûr de gagner facilement, il a déjà  été maire de Bogotà¡ et a largement participe au grand changement de la ville… c’est l’homme du Transmilenio, il est d’ailleurs devenu expert international en urbanisme. Un CV énorme mais qui ne suffit pas, Bogotà¡ a depuis 4 ans choisi la voie du social et les résultats sont absolument positif. Il est donc fort probable que Moreno l’emporte, non pas tant pour l’homme, bien qu’il ne soit pas né de la dernière pluie (Havard, congressiste etc…) mais pour toute son équipe et son parti. La gestion du Polo malgré quelques problèmes internes a passé avec brio grand nombres d’épreuves, notamment celle des médis qui majoritairement l’attaque sans trop d’hésitation, cela mérite un post entier sur le sujet, j’ai rarement vu des médias aussi partial, principalement les chaîne de télévision publique. Je suis resté assis plus qu’une fois… même El Tiempo a été petit joueur par rapport au canal RCN qui s’est lancé dans la campagne Peà±alosa a toda!

Il ne faut pas crier victoire avant l’heure, mais Moreno est passé en tête dans les sondages et l’équipe de Peà±alosa tire la gueule, le parti libéral s’est divisé en deux, le parti de la U n’est rien sans Uribe, les leader de Cambio Radical sont éteint et ceux des autres partis de droite sont en prison. il reste le parti conservateur qui devrait bientôt renaître de ces cendres… Le jour où tout le monde se rendrait compte qu’un parti “Uribiste” ne peut pas survivre sans son leader. Il est donc fort possible que le POlO garde la mairie de Bogotà¡, qui reste le deuxième poste politique du pays…

Dans le reste du pays les différentes campagnes électorales ont été bien plus tendue, plusieurs attentats sont à  déplorer et surtout on dénombre au minimum 20 candidats assassinés, sans parler des innombrables menaces en tout genre qui touche la grande majorité du territoire, faire de la politique en Colombie continue d’être un sport de combat risqué.

Roberto Sà¡enz et Samuel Moreno