Vive Le foot !

C’est bien connu le foot a de nombreuses qualités, et si on oublie les hooligans, la corruption, le dopage, le trafic des joueurs, les salaires hors mesure, les matches achetés, les ballons et les chaussures fabriqués par des enfants en Chine, au Pakistan et ailleurs, c’est un sport parfait. Il a même des vertus pacificatrices. On a vu plusieurs fois des matches avec un arrière ton politique, comme Etats-Unis/Iran ou Iran/Irak entre autre. Cette vertu est aussi reconnue en Colombie, et dimanche dernier un match des plus insolite a eu lieu.

Dans les tribunes quelques 300 personnes pour admirer des équipes composées d’ex- guérilleros (FARC et ELN), ex-paramilitaires et militaires en exercice. Tout ce beau monde, après avoir tenté de s’entretuer, vient sur le gazon s’envoyer deux, trois tacles pacifiques. Il paraît qu’on a pu admirer un magnifique centre d’un ex-para, pour qu’un ex-FARC mette une grosse tête en force. Belle collaboration.

Selon les organisateurs la journée a démontré que le conflit n’est pas basé sur la haine et que ceux qui participe au combat sont bien souvent enrôlé de force, ou le font pour motif financier.

La nouvelle n’est pas nouvelle, on sait depuis longtemps que les FARC recrutent de force et que les paras payent leurs combattants, mais il n’est jamais vain de le rappeler. Par contre il me semble qu’il y avait un grand absent pour qu’on puisse parler de réconciliation: les victimes. Un grand nombre n’a plus la chance de pouvoir jouer au foot ni même de pouvoir l’admirer, cependant il existe des millions d’autres victimes, comme les réfugiés ou les déplacés, qui fuient les combats.

Moi je dis ça, j’dis rien …. (dicton chambérien)

La blague culinaire

PapayeLes papayes sont des fruits tropicaux verts ou jaunes avec une taille qui varie entre 7 et 30 cm. Son arbre, le papayer a croissance très rapide et son bois est très tendre. Il produit des fruits dès l’âge de 10 mois, mais sa culture n’est pas une chose facile: il ne supporte pas l’eau stagnante ni le moindre coup de froid.

Le nom de papaye vient du nom indien papayana qui signifie donner des coups de marteau ce qui fait allusion aux propriétés attendrissantes du latex sur la viande.

Le fruit vert produit du latex qui se fige au contact de l’air, il s’utilise pour la production de chewing-gum. Mais lorsqu’elle est verte, la papaye peut aussi se préparer de la même manière qu’une courge… (plus d’info)

De plus la papaye possède un certains nombres de vertus, elle fait partie des fruits les plus riches en vitamine C, et contient énormément de provitamine A. On la recommande contre les points noirs, il suffirait d’étaler sa pulpe sur le visage en évitant le tour des yeux et de la bouche.

Fermentée on lui trouve aussi une série de bienfaits pour lutter contre des maladies en tout genre. Mais définitivement son don le plus divin est de permettre la protection du tube digestif contre les méfaits de l’alcool, chez les buveurs modérés ou les véritables alcooliques. Elle lutterait contre les dommages occasionnés à  l’estomac par les fortes doses d’alcool.
Je comprends maintenant pourquoi ma tante (par alliance) m’offre une salade de fruits à  90% composé de papaye tous les dimanches…

En Colombie une expression bien connue reprend son nom. “Dar papaya” représente l’image d’une personne qui provoque une action contre elle… par exemple traîner dans les rues du centre au milieu de la nuit c’est dar papaya, ou traverser le département de putumayo à  vélo tout seul c’est dar papaya … Bref vous aurez compris, l’expression est intraduisible mais remplie de sens.

Pour terminer et pour passer ce week-end, qui s’annonce magnifique, je vous laisse deviner avec quoi on ramasse la papaye? (pensez phonétique)
Celui/celle qui trouve je lui paye une bière à  Bogotà¡*.

 

 

*Billet d’avion NON inclus!

 

 

Les négociations avancent!

Depuis une année, voire un peu plus, le gouvernement et l’Ejército de Liberacià³n Nacional (ELN) se réunissent périodiquement à  Cuba pour discuter. Le thème de la discussion est bien sûr la paix et ces jours l’avancée est suffisante pour croire qu’un processus de paix devrait débuter bientôt. L’ELN est la seconde guérilla du pays et représente une force d’environ 4000 hommes. Sa puissance de combat s’est largement réduite depuis plusieurs années et le gouvernement peut négocier dans une position relativement forte.

Mais une des principales raisons, selon les dirigeants de la guérilla, est la possibilité qui existe maintenant en Colombie pour la gauche d’exister. Ces dernières années la gauche a réussit à  s’unir autour du parti Polo democratico Independiente (puis alternativo) et surtout pour la première fois dans l’histoire elle a pu vivre et être élue. Cette avancée historique permet à  l’ELN de considérer que la voie armée n’est plus nécessaire. L’exemple du reste du continent a aussi une importance qu’on ne peut négliger.

Du côté du gouvernement, Uribe avait annoncé en arrivant au pouvoir qu’il voulait d’abord éliminer deux des trois acteurs du conflit pour pouvoir se concentrer uniquement sur les Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia (FARC). Les paramilitaires ont déjà  été démobilisés, dans des conditions très discutable, mais la grande partie du groupe ne participe plus au combat. Maintenant l’ELN commence des négociations de paix et pour prouver sa bonne volonté son porte parole a annoncé qu’ils allaient déminer plusieurs zones du département de Narià±o. La nouvelle est plutôt bonne car en 2005 on a compté 1000 victimes de mines antipersonnelles, la Colombie étant le second pays du monde touché par les mines.

Il est relativement rare de pouvoir parler de bonne nouvelle dans le domaine politique en Colombie et l’assombrir serait un sacrilège, simplement il est juste de se demander qu’elle est la cohérence du gouvernement en matière de négociation. Uribe a martelé à  plusieurs reprises qu’il ne négocierait jamais avec des terroristes, même s’il se réfère aux FARC, sa définition de terroriste est tellement vague qu’il ne serait pas difficile d’y intégrer l’ELN. L’acharnement des FARC comme du gouvernement perd tout son sens face à  l’exemple de l’ELN.

Cependant on ne peut pas encore crier victoire, le chemin des négociations et long et tortueux, de nombreux points doivent être discuté et le gouvernement peut difficilement être plus dur qu’avec les paramilitaires. Mais il ne peut pas non plus être plus laxiste, la communauté internationale ne le supporterait pas.
L’espoir est là , et si la bonne foi suit cela devrait être possible!

Botero: la polémique!

BoteroBotero est sûrement le peintre colombien le plus connu à  travers le monde, et en ce moment il est sujet d’une polémique aux Etats-Unis.
Ce n’est qu’après de nombreuses tentatives qu’il a enfin réussit à  exposer ses dernières créations. Sa nouvelle série arbore les tortures réalisées par les militaires nord-américains dans la prison d’Abu Ghraib en Irak.

Les peintures représentent des hommes dénudés et torturés, et comme toujours chez Botero ce sont des hommes gros. Un certain nombre de critiques se sont alors élevée; tout d’abord certain pense que l’obésité est passée de mode dans l’art ou même qu’elle n’est plus en rapport avec la réalité. Certain vont même jusqu’à  dire qu’en représentant des personnes grosses il y a une volonté de généraliser les actes de tortures à  toute la population des Etats-Unis.

Ensuite pour le Washington post cette exposition est une offense au peuple américain (Nord-américain, merci!). D’autres encore disent que sa peinture s’est vraiment transformée et que maintenant il a perdu de son côté artistique au profit du militantisme politique et social. Il justifie lui même son inspiration du côté politique, disant qu’il a voulu laisser une trace de ses horreurs pour que le monde ne les oublie pas.

Pourtant si on regarde l’histoire de Botero et ses oeuvres, il a toujours représenté des gens gros et il s’est presque toujours inspiré de la réalité, actuelle ou historique. Lorsqu’il peignait des scènes de la guérilla et ses massacres dans les années 50 et 60, on ne lui reprochait pas de représenter des guérilleros dodus… alors qu’on sait très bien qu’à  cette époque il ne mangeait pas bien.

De plus je crois, mais j’avoue que je n’en sais rien, que Botero n’en a que faire de la mode dans l’art. Il a déjà  fait sa place et forgé le respect pour ne pas devoir se soucier de cela.
Et pour conclure il ne me semble pas qu’on puisse critiquer un artiste parce qu’il puise son imagination dans la politique, on pourrait plus facilement ouvrir un débat et critiquer, ou mieux discuter, ses idées si on ne les partage pas.
Mais là  on parle déjà  de démocratie!

Les revues intelligentes ne sont pas rentables et alors?

MalpensantePendant que chez nous certain défende la création de journaux gratuit comme moyen de démocratisation de l’information ici, en Colombie, on fête les dix ans de la revue Malpensante. Elle n’a, parait-il, jamais été rentable. Ils produisent à  perte depuis dix ans alors la question évidente serait comment font-ils pour continuer? …. Mais il paraît que cette question ne se pose pas.
L’intérêt immense de cette revue est que c’est probablement la seule qui va vraiment à  contre courant de toutes les idées imaginables, probablement même à  contre courant d’elle même, dans la mesure du possible.

Pour son anniversaire Malpensante s’est offert un petit festival où elle a invité différentes personnalités du monde culturel: poètes, écrivains, journalistes etc.

Pendant 3 jours tout ce beau monde est venu parler de différents thèmes et Fernando Vallejo, écrivain colombien, s’est particulièrement fait remarquer. Il a réussit en un temps record à  “pourrir” le monde entier et particulièrement Medellin. Selon lui la Colombie est le pire endroit du monde et Medellin est le pire qui existe en Colombie… C’est dire!

Il a aussi attaqué l’ancien Maire de Bogotà¡ l’accusant d’électrocuter les chiens de rue. Sinon le gouvernement d’Uribe est le pire que n’à  jamais connu la Colombie, mais ceux de Pastrana et de Gaviria n’ont pas été bien mieux! Les espagnols sont responsables de massacrer des ours etc. Les religions chrétiennes et musulmanes sont des plaies de ce monde…
Par contre il défend les curés pédérastes, en disant qu’un môme de 14 ans, si un curé ne le masturbe pas, il le fait tout seul…

Forcément sa prestation a fait réagir et c’était, sans doute aucun, le but. Jusqu’où peut aller la provocation et comment la maîtriser pour qu’elle reste compréhensible par la majorité. Une provocation trop acerbe est-elle utile pour l’avancée d’un débat?… voilà  un sujet pour le prochain numéro de Malpensante, dont la tradition de non rentabilité devrait se poursuivre. Pourvu que ça dure!