Mario uribe finit en prison

Le cousin du président a terminé sa journée d’hier en prison… non sans avoir tenté désespérément de fuir la justice colombienne.
A lire dans Le Monde, par Marie Delcas:

L’ancien sénateur Mario Uribe, cousin du président colombien Alvaro Uribe, a été arrêté, mardi 22 avril. Il est accusé d’avoir eu des liens avec les milices paramilitaires d’extrême droite. Le scandale dit de la “parapolitique” rebondit. La justice, qui mène l’enquête sur les relations entre les hommes politiques et les groupes paramilitaires, a déjà  mis en examen une soixantaine de parlementaires de la majorité présidentielle, dont trente-deux ont été emprisonnés.
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Dans la matinée, le parquet avait délivré un mandat d’arrêt contre Mario Uribe. L’homme a alors créé la surprise en se réfugiant à  l’ambassade du Costa Rica et en demandant l’asile politique.
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ASILE POLITIQUE REFUSÉ

Le cousin du président de la République tente par tous les moyens d’échapper à  la justice de son pays“, pointait pour sa part le sénateur Gustavo Petro (gauche). En septembre 2007, Mario Uribe avait démissionné de son poste de sénateur pour échapper à  la juridiction de la Cour suprême et relever de la justice ordinaire. Le procureur général, Mario Iguaran, ayant été vice-ministre de la justice du gouvernement Uribe, Mario Uribe espérait un traitement bienveillant.
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le Costa Rica a déclaré “irrecevable” la demande d’asile politique formulée par l’ancien sénateur. “L’institution historique de l’asile politique ne saurait être dénaturée”, souligne le communiqué du pays centre-américain, réputé pour sa générosité à  l’égard des réfugiés politiques.
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Le chef de l’Etat s’est dit “affligé” par la situation de son cousin. “J’assume cette douleur avec patriotisme, sans défaillir dans l’exercice de mes responsabilités et avec le souci exclusif de protéger les institutions, protection qui dépend aussi des autres pouvoirs”, dit le communiqué d’Alvaro Uribe.
Le président ne cache plus son agacement face à  des juges qui, selon lui, abusent de la prison préventive contre les élus de sa majorité et mettent en péril la “stabilité institutionnelle”. Les deux cousins, Mario et Alvaro Uribe, ont fait carrière ensemble, dans la région de Medellin. Ensemble, les deux hommes ont abandonné le vieux Parti libéral pour créer, en 1995, une petite formation, Colombie démocratique, dont la plupart des élus sont aujourd’hui sous les verrous.

Le congrès colombien est en train de vivre la pire crise de son histoire. L’idée de créer une assemblée constituante commence à  faire son chemin et pas seulement chez l’opposition.

La justice ordonne l’arrestation du cousin d’Uribe

La justice a réunit suffisamment de preuves contre le cousin du président Uribe, Mario uribe, pour ordonner son arrestation. Ses liens avec les paramilitaires devrait le conduire le conduire en prison…

Mais selon les dires de ses avocats il ne bénéficierai pas de garanties suffisante pour se confier à  la justice, il a donc demandé l’asile politique au Costa Rica.

Je reviendrais plus tard sur les détails… mais sans aucun doute c’est une histoire qui va faire sortir de ses gonds le président. Uribe n’aime pas trop qu’on embête sa famille, il l’a déjà  fait savoir.

Costa Rica a refusé la demande d’asile! Mario Uribe s’est fait viré de l’ambassade… tout droit en prison.

Un résumé pessimiste

Ces derniers temps j’ai écrit une petite série de billets innocemment réparti, le but n’étant pas d’être pessimiste, ce n’est pas tellement mon habitude… pourtant…

Le bilan des années de gouvernement d’Uribe est toujours positif, la “quantité” de violence reste largement en dessous de ce qu’elle était avant son arrivée au pouvoir. Cependant le futur qui se profile à  l’horizon ne prédit rien de très bon.

En terme de sécurité Mancuso annonce que les paramilitaires se réarment et ont recommencé leur lutte pour le pouvoir local. En réalité ils n’ont jamais cessé complètement d’exister (suffit de voir les vagues de déplacés) mais il existe de forte chance que la violence augmente à  nouveau. Les cultures de la palme africaine est un des nouveau business de cette mafia.

De la même manière les assassinats et les nouvelles menaces contre l’opposition, contre les syndicalistes et contre les défenseurs des droits de l’homme ne présagent rien de bon dans ce sens. Les groupes auto proclamés “paramilitaires de nouvelle génération” ont commencé leur labeur de “nettoyage”.

En terme d’économie les résultats ont beau être excellent (7% de croissance du PIB en 2007), le futur ne s’annonce pas grandiose. La crise économique aux Etats Unis affecter de plein fouet l’économie colombienne. Sans compter que le traité de libre échange a toute les chances de ne pas passer, ce qui ne devrait pas favoriser les exportations vers ce pays. Le problème est l’énorme dépendance de la Colombie envers les USA. Le gouvernement Uribe n’a, à  aucun moment, cherché la diversification de ses alliés commerciaux. il faut ajouter à  cela qu’il n’y a toujours eu aucun changement structurel, aucune volonté de redistribution à  l’horizon… ce qui n’arrange pas vraiment nos affaires.

De plus, sauf changement de politique de la part du gouvernement la banque centrale devrait perdre son autonomie, ce qui peut permettre de cacher une éventuelle crise pendant quelque temps mais en accentuant les conséquences futures de celle-ci

De la même manière la presse a perdu son esprit critique et dépend totalement du pouvoir exécutif. La politique de sécurité démocratique avait déjà  des malheurs au départ et la liberté de la presse n’a jamais été au top, même si ce n’est pas tout à  fait pour les mêmes raisons…

Alors comme on ne change pas une équipe qui perd, il faut être sûr qu’elle perde (il parait que c’est un dicton marseillais…) Uribe va surement rester encore quelques années au pouvoir. Le parti du président fait les démarches pour changer la constitution et lui n’a rien contre.

L’académie et le terrorisme

Après le bombardement du campement de Raul Reyes une longue série d’histoires a éclatée au grand jour. Hormis les continuelles tension entre la Colombie et l’Équateur qui n’en finissent plus, le thème qui fait la une ces derniers temps est la mort de 4 étudiants mexicains en même temps que le chef guérilléro. Uribe et son gouvernement ont affirmé à  plusieurs reprises que ces jeunes étaient des complices de la guérilla, des délinquants, des terroristes … ah ce mot, qu’est ce qu’il est beau et complet il signifie tout ce qu’on veut.
Le fait est que ces étudiants, qui pouvaient certes être des sympathisants de la guérilla (faudrait-il encore le prouver) était apparemment en train de réaliser une recherche sur la guérilla, et comme Reyes étaient plus ou moins le seul qui acceptait, ou était autorisé pour accepter, des visites les académiciens comme les journalistes ont été lui rendre visite.
Pas de chance pour les mexicains ils se sont fait descendre… c’est peut être le risque du métier? de la même manière que les journalistes sont parfois (trop souvent!) des victimes des conflits de par le monde. Cependant ceci n’autorise pas un gouvernement (ou n’importe qui d’autre) à  salir leur mémoire, à  blesser leur famille etc.
Prenons un autre exemple, que je connais bien puisque c’est moi. Je fais de la recherche sur la privatisation de la guerre et l’utilisation de compagnies militaires privées dans le conflit colombien. Le fait que ce soit un thème relativement nouveau m’a conduit à  réaliser une ou deux études de terrain. J’ai été faire des interviews de militaires, de contratiste etc… Et je pourrais aussi vouloir en faire chez les FARC pour savoir si eux ont aussi recours à  ce genre d’entreprise. Ceci n’implique pas le moins du monde que je partage leurs idées, encore moins que je participe à  leur lutte ou que je sois un terroriste (bien que avec ce mot on peut s’attendre au pire). Simplement je fais de la recherche pour mieux comprendre un phénomène qui a un impact non négligeable sur la vie du pays. Et cette recherche ne va pas forcément servir aux FARC, mais plutôt au gouvernement ou à  l’État dans son ensemble.
Bref faut arrêter un peu le délire, confondre les étudiants ou les chercheurs avec des terroristes n’est pas franchement une preuve d’intelligence. Après je ne dis pas tout le monde est beau et gentil mais jusqu’à  preuve du contraire on est innocent!

Les FARC et Ingrid Betancourt

Un journaliste, David Beriain, a réussit a passer 10 jours chez les FARC et il rapporte une série de vidéo inédite. Depuis la fin des négociation en 2002 il existe très peu de journalistes qui ont peu s’approcher des FARC. La publication a débuté hier avec une vidéo montrant la vie dans les campement:

Et la suivante, celle d’aujourd’hui, nous parle d’ingrid Betancourt et des otages… rien de bien encourageant.

Un article sur rue89 que nous envoie Dul vaut aussi le détour:

L’assassinat de Raul Reyes, numéro deux des Forces armées révolutionnaires colombiennes, n’a pas seulement interrompu les négociations pour la libération d’Ingrid Betancourt. Dans le camp des Farc, l’armée de Colombie est également “tombée” sur un groupe d’étudiants mexicains attaqués avant leur interview de Raul Reyes. Ils étaient cinq. L’une a survécu, les autres ont été massacrés. Sur les images saisies après le drame, on voit des corps presque nus, des restes humains éparpillées; sur un étendoir, les étudiants avaient suspendu leurs jeans pour la nuit.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=uKMDxWC7jC8[/youtube]

La blague de Lonely Planet

lonely.gifLe célèbre guide de voyage Lonely Planet est aujourd’hui au centre d’un scandale. L’auteur du guide sur la Colombie a avoué qu’il n’y avait jamais mis les pieds. Avouons qu’il y a de quoi rire, on peut lire dans leur charte éthique que:

Lonely Planet a toujours sensibilisé ses lecteurs au respect des cultures locales.

En effet il les respecte tellement que les auteurs ne vont pas les voir. L’auteur en question, qui s’est chargé de la partie historique, a considéré qu’il n’était pas assez payé pour aller en Colombie. Il a donc puisé ses sources au consulat colombien.

Bravo!!! Belle éthique!!!

La mort annoncée du TLC

Le Traité de Libre Échange (TLC en espagnol) a été négocié il y a quelque temps déjà  entre la Colombie et les États Unis. Mais malgré de longues négociations et de multiples campagnes ce traité est resté bloqué au Congrès des États Unis. La raison en est simple, depuis que la majorité est démocrate, le gouvernement Bush a un peu de mal à  faire passer la pilule Uribe.

Les démocrates critiquent fortement la Colombie et son manque de respect des Droits de l’Homme, particulièrement les assassinats de syndicalistes (17 sont morts depuis janvier). Bien sûr on peut douter de la bonne volonté des congressistes US, mais de la même manière on peut douter du bien fondé du TLC qui met en avant l’exportation de la palme africaine… Nouvelle recette miracle de la mafia colombienne.

Donc partons du principe de bonne foi autant d’un côté que de l’autre, le TLC est bon et les congressistes démocrates sont soucieux de la vie des gens à  l’étranger (enfin pas des citoyens US).

Bush vient de soumettre à  votation le TLC. Au sénat il ne devrait pas avoir de problème, mais au Congrès la réponse est presque garantie négative. La majorité est démocrate et cette majorité suit de manière générale les avis qu’émet la présidente. Cette dernière a annoncé qu’il était bien trop tôt pour soumettre ce traité et qu’elle allait tout faire pour le freiner…

De plus Clinton et Obama se sont tous les deux prononcés contre le TLC avec la Colombie. Bien sûr on peut y voir de l’opportunisme, c’est juste avant les primaires en Pennsylvania, un état qui a été fortement touché par la mondialisation mais quand même…

Ajoutons à  cela l’erreur historique d’Uribe de répondre à  Obama après ses déclarations. Uribe a voulu défendre la Colombie des attaques de ce dernier, l’accusant de ne pas connaitre la Colombie. Une touche d’orgueil de trop (comme d’hab) qui ne devrait pas trop plaire aux démocrates.

Le congrès a maintenant 90 jours pour voter le TLC, et il n’y a presque aucun doute possible le TLC ne passera pas. Il faudra donc recommencer les négociations et il est presque impossible que cela se fasse avant les élections présidentielles… Si les démocrates gagnent, cela risque d’être plus difficile… et si Obama gagne, la bourde d’Uribe devrait prendre une ampleur inespérée.

Il y a 60 ans Gaitan était assassiné

gaitan.jpgJorge Eliécer Gaità¡n est mort le 9 avril 1948. Il avait annoncé que si on l’assassinait, la Colombie mettrait 50 ans à  retrouver son calme… Aujourd’hui cela fait 60 ans et le conflit continue. C’était un populiste, un caudillo, jeune et de classe moyenne. Il fut le premier à  parler de politique sociale, il mélangeait des idées socialistes, anarchistes et parfois révolutionnaires, mais il n’a jamais soutenu ni été soutenu par des groupes illégaux.

Il avait fait gagner son parti aux législatives et allait être président, non grâce au soutien de l’oligarchie mais pour une fois du peuple.

Sa mort créa une émeute qui mit à  feu la capitale et tout le reste du pays pendant 3 jours. La nouvelle tragique bénéficia d’une couverture journaliste exceptionnelle, Bogotà¡ reçut à  ce moment la IX conférence panaméricaine, ce qui donna une touche encore plus dramatique aux évènements.

Une longue vague de violence suivit: la police, très politisée, et des groupes armés partirent à  la chasse aux libéraux et communistes. En 1950 de nouvelles élections eurent lieu mais les libéraux s’abstinrent, la violence fit rage et ne cessa d’augmenter.

La violence fut telle que les militaires, ils étaient relativement neutres à  l’époque, décidèrent de faire un coup d’État en 1953 et de négocier avec les milices libérales et conservatrices. Les seuls exclus du compromis furent les communistes. L’époque appelée La Violencia laissa approximativement 200 mille morts et beaucoup plus de déplacés.

Elle se termina grâce au Frente Nacional implanté par les militaires qui quittèrent le pouvoir comme prévu et laissèrent les libéraux et les conservateur à  la direction d’une démocratie partielle.

Cette solution bancale conduisit à  l’exclusion des communistes du tableau politique ce qui donna naissance à  un mouvement, aujourd’hui tristement connu pour ses atrocités et pour avoir perdu sa lutte politique: les FARC.

Les FARC rejettent la mission humanitaire française

Les FARC ont dit “non”… Ils ne veulent recevoir de pression de personne, refusent le chantage etc. C’était un peu naïf de croire que les FARC allaient accepter la visite française, juste parce qu’ils étaient là  avec leur avion. La France a agi en solitaire, sans rien demander aux FARC. Le CICR leur avait gentiment dit qu’ils étaient mignons mais que s’ils n’avaient pas eu de contact avec les FARC cela ne servait à  rien. Ingrid et les autres sont toujours dans la jungle, les FARC continuent à  demander une zone démilitarisée à  Florida et Pradera.

L’ambulance est sur la touche, je vous le disais bien. L’avion français est à  Bogotà¡, à  la base militaire… allez soyons positif, ça servira peut être à  donner envie aux militaires colombiens d’en acheter un ou deux comme ça! Ils sont beaux les falcon 50 n’est-ce pas?

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