incroyable

Hier soir, quelques congressistes ont eu le culot d’approuver une loi qui a de quoi faire rire n’importe quelle porte de prison.

Pour approuver certains projets le congrès est divisé en commission, chaque commission étant chargée d’un ou de plusieurs sujet. C’est dans une de ces commissions que l’événement a eu lieu. Une bande de joyeux compagnons ont signé une loi, qui si elle est approuvée par le président mettrait un sacré coup dans l’aile de la démocratie.

Cette loi ne permet plus à  la justice d’enquêter les membres ni du congrès ni du sénat. Un truc de malade, les congressistes prétendent qu’une commission composé par eux-mêmes s’occupe des leurs irrégularités avec, le comble, l’interdiction se destituer parmi.

Le comble, je vous dis, ils prétendent que la peine maximale soit une amende. Et ce n’est pas tout … elle serait applicable aux membres du congrès déjà  en prison et aux autres 41 sénateurs et 54 congressistes que la justice est en train d’enquêter parapolitique. Une vaste blague, et c’est bien la première fois que je compte sur les valeurs démocratiques du président pour rejeter cette loi.

Imaginez qu’il accepte, le temps que la cour constitutionnelle fasse son travail on aurait affaire à  une séparation des pouvoir telle que les politiciens serait au dessus des lois légalement.

J’en reviens toujours pas, vraiment sin vergà¼enza les gars…

Justice transitionnelle sans transition

La ley de Justicia y Paz a été créé par le gouvernement Uribe au début de son mandat pour que les paramilitaires se démobilisent. Cette loi est le fruit d’une négociation entre le gouvernement et les chefs des AUC. Sans revenir sur les défaillances qu’elle avait au départ et les modifications que lui a apporté la cour suprême de justice il me semble intéressant de suivre quelque peu le processus.

En acceptant que le but de la justice transitionnelle soit la recherche de la paix, on accepte que les peines soient minimum, que la justice passe après un but supérieur. Cette loi à  tout de même permis la démobilisation de quelques 35 mille paramilitaires, dont un peu plus de 10 mille en armes. Chiffres record, il n’y a aucun doute. Même si une partie s’est enrôlée juste pour pouvoir se démobiliser et toucher les aides de l’état le chiffre est grand.

Beaucoup des problèmes juridiques inhérents à  cette loi ont été modifié par la cour, rendant la loi presque acceptable aux yeux du droit international. Les chefs paras malgré leur mécontentement ont tout de même finis par accepter les modifications.

La démobilisation a eu lieu, les premières enquêtes apportent de temps à  autre quelques éléments, et même s’il existe un manque cruel de moyen pour vraiment découvrir la vérité quelques progrès ont été fait. Même si les problèmes ne manquent pas il est possible de voir des points positif à  tout ça. Plusieurs s’acharnent à  le faire d’ailleurs, mais souvent ils oublient la création des “nouveaux” groupes paras, qui ne sont en fait que des anciens qui se sont reformé, ou mieux qui ne sont jamais démobilisé. Ou encore l’inexistence de la protection des victimes; plusieurs assassinats et de nombreuses menaces. La situation de la victime est probablement le pire des résultats de cette justice transitionnelle, non seulement on ne lui assure pas de protection mais en plus elle doit venir témoigner devant son bourreau et supporter la pression sociale.

Et oui, la pression sociale, car si la partie juridique est loin d’être parfaite le changement de société face aux paramilitaires est inexistant. Les exemples ce dernier mois font froid dans le dos. Le pire est probablement la fête qu’a reçu le chef para “el Aleman” au moment où il venait témoigner. Pour beaucoup cet homme qui a massacré plusieurs centaines de personnes est un héros. On peut aussi voir des publicités dans les journaux qui présentent certains capo comme des hommes de paix, rempli de bonne volonté. A la télévision, cette semaine, un policier participant à  une émission à  la con avoue que pour lui la création des groupes paramilitaires étaient une bonne chose. Tous les jours, on voit, on entend ou on lit que les paramilitaires étaient un moindre mal, malgré les 300 fosses communes découvertes dernièrement.

Des signes qui font mal aux victimes, qui leur font peur; elles n’osent bientôt plus rien dire, voyant que la majorité n’est pas prête à  faire appel à  la justice ou à  l’Etat pour régler ses problèmes. Les milices privées massacreuses ont encore un soutient hallucinant.

Si les paramilitaires se sont en partie démobilisés, le paramilitarisme est loin de se démonter.

sale journée

Coy Gordon, une figure de la lutte pour les droits des homosexuels Tout était fait, les textes étaient prêts, en théorie la majorité était acquise, la plupart des congressistes avaient annoncé leur vote positif, les négociations avaient déjà  eu lieu. Les homosexuels devaient avoir (enfin) le droit à  posséder un patrimoine commun. Mais finalement les conservateurs du parti de la U retournèrent leur veste au dernier moment, ne remplissant pas leur promesse.

Triste nouvelle, deux jours à  peine après l’entrée en vigueur de la loi qui cherchait mettre fin à  la discrimination contre les homosexuels en Colombie, votée en décembre dernier.

Il reste encore du chemin à  faire, mais c’est vrai que si les conservateurs jouaient franc jeu, on perdrait un peu moins de temps.

Granda à cuba

imagen-3593678-1.jpgGranda est le guérillero libéré par Uribe suite à  la demande de Sarkozy. Après quelques temps passé avec les curés il a été envoyé à  Cuba. Il ne pouvait pas rester à  Bogotà¡ pour des raisons de sécurité évidente. De plus, comme le signale le Figaro la situation devenait embarrassante pour le gouvernement d’Uribe. Les FARC avaient retrouvé une tribune pour s’exprimer dans les média colombiens. Fait inédit sous la présidence d’Uribe, une organisation “narcoterroriste” ne peut pas s’exprimer.

Alors il est normal d’entendre Granda saluer “le geste de grandeur du président des Français, un peuple qui a l’autorité morale pour contribuer à  la paix des Colombiens“.

Le G8 a aussi fait un geste, une petite annonce pour la libération des otages. Petit à  petit, même si aucun statut officiel n’a été touché ni ne va l’être pour l’instant, on reconnaît tout de même que les FARC sont plus que des simples narcoterroristes.

Granda est maintenant parti à  Cuba, à  moitié libre, à  moitié on ne sait pas quoi. Son statut légal est encore pour définir. Mais sa présence à  Cuba est conditionnée, selon les autorités cubaines, à  l’avancée des négociations. Pour l’instant les FARC n’ont pas reconnu en lui une quelconque légitimité pour s’exprimer en leur nom. Et ça, il est clair qu’eux seuls peuvent le décider.

Pour l’instant ils ont répété qu’ils n’avaient rien négocié avec la France et que la libération des otages ne se ferait qu’après des négociations dans une zone démilitarisée, chose qu’Uribe n’ait pas prêt d’accepter.

Rien de bien nouveau sous les tropiques, sinon que Granda est parti et qu’on attend toujours la libération des otages.

Uribe paraprésident?

Un article paru aujourd’hui dans le Nuevo Herald risque bien de faire de quelques vagues. Un journaliste nous révèle une vidéo où l’on peut voir le président Uribe à  une réunion avec un paramilitaire recherché par la justice colombienne:

La scène est censée se produire en 2001, lors de la campagne présidentielle. Il y peu de détail pour l’instant mais les premières réactions peuvent laisser entrevoir le bout du nez du scandale. Un avocat du secrétaire d’état des Etats-Unis a déjà  annoncé que cette vidéo réveillait de grandes préoccupations sur les connexions Uribe avec les paramilitaires.
Le porte-parole d’Uribe a pourtant dit que le président ne commenterait pas les faits, alléguant qu’Uribe a réalisé plus de mille réunions et qu’il ne peut pas toujours savoir avec qui il se réunit. Soit1 mais là  le monsieur en question est un paracos d’envergure, pas un simple troufion. Un personnage connu et reconnu pour ses atrocités.
Une histoire (encore une?) à  suivre.

Une histoire qui ne devrait plus se reproduire

Martha Loay, une femme de 37 ans est morte d’un cancer. Jusque là  son histoire n’a malheureusement rien d’exceptionnelle. Mais voilà , elle était malade d’un cancer relativement bénin, ou plutôt complètement soignable. Alors pourquoi? Pourquoi laisse-t-elle quatre filles de 3 à  18 ans seules?

L’histoire débute au moment où elle tombe enceinte pour la quatrième fois, les médecins lui découvrent un cancer du col de l’utérus. Mais voilà , pour pouvoir la soigner il faut qu’elle avorte.

Ciel, non… un avortement, c’est un péché.

Les lois colombiennes, interdisaient l’avortement jusqu’à  la décision de la cour suprême l’année dernière le 10 mai 2006. Enfin, les colombiennes peuvent avorter dans certain cas, enfin elles ne sont plus obligée de mourir parce qu’elle sont tombé enceinte par accident ou parce qu’elles se sont fait violées. Ce jour là , le 10 mai 2006, Martha, malgré qu’elle sache que pour elle c’était trop tard, fut très heureuse. Elle annonçait avec soulagement “enfin la court a compris”

Si son application reste encore très compliquée, on peut aujourd’hui espérer que cette femme est la dernière à  mourir pour ne pas avoir pu avorter.

San andres et providencia à la CIJ!

En 1928 La Colombie et le Nicaragua ont signé un traité délimitant les frontières maritimes de ces deux pays. Ce traité défini légalement la situation des îles de San Andres, Providencia et Santa Catalina qui sont située à  quelques kilomètres des côtes du Nicaragua et à  presque 500 kilomètres des côtes colombiennes. A ce moment la Colombie hérite de manière assez logique de cet archipel. De “manière assez logique” dans le sens où déjà  avant l’indépendance sudaméricaine ces îles faisaient partie de la couronne espagnole attachée à  ce qui est maintenant la Colombie. Au moment de l’indépendance et de la création de la “Gran Colombia” par Simon Bolivar ces îles continuèrent à  faire partie de l’aventure et finalement elles restèrent attachée à  la Colombie malgré l’échec du projet de Bolivar.

Mais voilà  à  cette époque le droit maritime est tout frais, de nombreux traités sont signés. Mais celui la ne respecte pas vraiment les normes en vigueur, ni même la logique géographique. Alors le Nicaragua a décidé de faire appel à  la Cour International de Justice (CIJ) pour réclamer ce qui selon lui doit lui revenir de droit. En ce moment la Cour est en train de se charger du problème. La Colombie défendant bien logiquement son “bien”. La première idée est bien sûr dire que le Nicaragua a signé un traité. C’est vrai, mais entre 1927 et 1934 le Nicaragua était occupé par les Etats-Unis. Alors il est facile de dire (et de démontrer) que le traité a été signé sous la pression d’un tiers. Ce qui, selon le droit des traités (Convention de Vienne sur le droit des traités1969) est une raison pour rendre nul le traité.

Mais pour l’instant la Colombie mise sur la non compétence de la CIJ. La Cour est en train de délibérer, en attendant patiemment le résultat  je me suis dis qu’il était grand temps que d’aller connaître ces petites îles. L’excuse est toute trouvée, il me faut un reportage sur place pour mon blog, sinon ça ne fait pas du tout sérieux. Alors en juillet c’est sûr, je vais y faire un tour. J’ai déjà  réservé les billets!