Quand ce n’est pas le Président c’est le Vice…

…Président qui s’emballe. Mr Uribe est depuis quelques jours très occupé, après avoir reçu Mr Bush, il reçoit Mr Koehler, chef de l’Etat allemand et il doit ensuite retrouver Mr Gate à  Carthagène. Tout ceci ne lui laisse pas de temps pour faire des déclarations fracassantes, s’emballer et accuser l’opposition de tous les maux du monde. Mais il ne faut pas qu’on se fasse du souci, il a toujours avec lui son Vice-président, qui sert, comme son nom l’indique, à  le remplacer dans les moments de surmenage.

Mr Santos, ancien journaliste et directeur du journal El tiempo dont sa famille est propriétaire (ce n’est pas pour rien que je l’appelle le journal officiel!), nous a fait part de ses capacités pour remplacer le Président ces derniers jours.

La première, et la meilleure, est son accusation contre Mr Gaviria, président du Polo (parti de l’opposition) d’avoir recommandé à  l’ELN d’arrêter les négociations avec le gouvernement… fait, logiquement, nié par le concerné. La paix est un thème de tous les Colombiens, les divergences de partis n’ont pas leur place ici. Ensuite le porte parole de l’ELN a aussi nié, comme ceux qui étaient présents à  la réunion où les soi-disant propos auraient été tenu.

Bref, quand on n’a rien à  dire Mr Santos, vaut mieux fermer sa gueule…

La suivante est moins flagrante mais est tout de même intéressante. Mr Santos est parti à  Genève, au Conseil des Droits de l’Homme. Comme d’habitude, le représentant de la Colombie fait un petit discours. C’est fois c’était Mr Santos. Il a demandé que le conseil, avec sa réforme en cours, prenne en compte la particularité des pays… c’est bien connu, les Colombiens n’ont pas les mêmes droits fondamentaux que les Chinois.

Il a aussi profité pour attaquer les rapporteurs spéciaux des Nations Unies. D’abord celui des peuples indigènes qui, lors d’une visite en Equateur a osé prendre position sur les effets de la fumigation en Colombie. Les fumigations s’arrêtent à  la frontière, c’est bien connu que dans cette région il n’y a pas de vent. Le nitreroglesaretofate (produit hautement corrosif!) ne traverse jamais la frontière.

Pour terminer il attaque le groupe de travail (de l’Onu) sur l’utilisation des mercenaires. Eux alors, ils n’ont pas du tout respecté leur mandat, alors qu’ils étaient de visite en Equateur, ils ont aussi parlé de la Colombie. La première question qui me vient à  l’esprit serait de savoir pourquoi cette frontière est tellement poreuse ? Si même les informations traversent je n’ose pas imaginer les mercenaires.

En plus, sans vouloir jouer les troubles fêtes, le rapport en question, il ferait mieux de le lire, parce qu’il ne dit pas de mal de la Colombie, il fait simplement des comparaisons avec des faits mentionnés dans la presse colombienne.

Alors c’était simplement sa manière de dire qu’il refusait la visite officielle du groupe de travail sur les mercenaires? Si c’est le cas c’est dommage, parce que c’était pour le bien-être des Colombiens qui se font sauvagement exploiter en Irak pour 1000 dollars.

Tinto, por favor!

cafe.JPGQuoi de meilleur qu’un bon tinto (café noir en Colombie) après le repas de midi pour être prêt pour une bonne sieste! A mon sens un bon café est irremplaçable et ça tombe bien, la Colombie est le deuxième exportateur mondial de café, après le Brésil. Mais contrairement à  celui-ci la Colombie exporte surtout du café de qualité supérieure.
Les régions de culture principales se trouvent dans la cordillère centrale et de l’est. Les plantations les plus importantes se trouvent dans la chaîne de montagnes moyenne à  Medellà­n, Armenia et Manizales.

L’arbre de café nécessite entre 3 et 4 ans avant de pouvoir produire. Ensuite sa production est d’environ 500 grammes à  l’année. Lorsqu’il est bien rouge il est ramassé, puis dépulpé (à  l’aide d’une machine). Il est lavé (ce qui, paraît-il, relève son arôme) et enfin séché.

Pourtant pendant longtemps il était difficile de consommer du bon café en Colombie, mais maintenant ce n’est plus du tout le cas: Juan Valdez le célèbre paysan qui se promène avec sa mule à  travers le monde, (il est même présent à  Time Square entre Coca Cola et Mac Donald) et Oma se chargent de nous fournir les meilleurs grains… pour le plus grand plaisir de nos papilles!

Ouf, il est parti

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21 mille policiers, les services du DAS, l’armée, la CIA, le FBI, la moitié de ville fermée… et quelques centaines de casseurs. Fabuleux le dimanche, sans oublier la ley secca: vente d’alcool interdite, bar et boite de nuit fermé à  partir d’une heure du matin. Bush est venu, ne pas le savoir était impossible.

Ce que est sûr c’est qu’on est content de savoir qu’il est parti, déjà  qu’il a pourri notre week-end* juste pour rester 6 heures et dire deux conneries aux journalistes. imagen-3470232-2.jpgIls avaient le droit de lui poser 4 questions. Deux pour les medias internationaux et deux pour les medias locaux. En plus, il ne peut plus rien décider pour la Colombie, tout est dans les mains du congrès.

Merci, au revoir…ah, important, il a fait le plein de son super avion…

 

*heureusement, on avait anticipé…soirée rhum et karaoké tout droit sorti des philippines. (Comprendra qui voudra)

Bush en Amérique Latine: la Colombie à la loupe

_42538371_070205usabody.jpgLe président Bush entame une tournée en Amérique Latine où il va visiter le Brésil, l’Uruguay, la Colombie, le Guatemala et le Mexique. Il vient faire un tour de courtoisie, parler des inégalités et de la pauvreté. Le changement de rhétorique est flagrant, cela fait 6 ans qu’il ne parle que de lutte anti-terroriste et d’accord économique.

Bush tente dans le social, et bien qu’il se défende de vouloir faire de la concurrence à  Chavez, il est difficile de ne pas voir une petite volonté de récupérer la part de l’influence perdue dans son jardin. Certains ont même appelé son voyage la “tournée anti-Chavez”

Dans un même temps Bush a annoncé une forte diminution de l’aide apportée au continent, les deux dernières années l’apport était de 722 millions de dollars, il a cette fois demandé au congrès 443 millions de dollars. Bien sûr les diminutions touchent les fonds de développement alternatif, l’argent dédié à  la lutte contre le narcotrafic et les guérillas ne diminue pas. Par exemple le Pérou perd 20 millions de dollars d’aide, l’Equateur perd un million, le Brésil passe de 6 à  1 million…

imagen-3462041-1.jpgPour certains analystes, c’est une preuve de plus que le gouvernement de Bush laisse de côté l’Amérique Latine et se concentre au moyen orient. La visite était là  pour faire passer la pilule. Pourtant il est difficile d’imaginer que le gouvernement des Etats-Unis veut vraiment négliger l’Amérique Latine, toutes les négociations autour des différents traités économiques nous disent le contraire. Simplement le budget des USA n’est pas vraiment extensible et l’Amérique Latine n’est pas dans une situation de détresse infinie, au contraire, les résultats économiques sont, dans l’ensemble, plutôt bon.

La Colombie est le seul pays où l’aide ne diminue pas et la visite du président Bush arrive à  un moment critique dans les relations entre les deux pays. Uribe est considéré, à  juste titre, comme le meilleur allié. Cependant depuis que le scandale de la para-politique (le Washington-post parle de para-gate) est entré au congrès des Etats-Unis les déclarations contre le gouvernement colombien se font de plus en plus fréquentes. La présidente du congrès a même réalisé une réunion avec des ONG pour avoir un autre point de vue sur les négociations entre le gouvernement colombien et les paramilitaires. La démission de la ministre des affaires étrangère pour les liens de toutes sa famille avec les paramilitaires n’est pas passé inaperçu. Certains démocrates ont déjà  annoncé que le vote du traité de libre échange se compliquera, de même le Plan Colombie.

Le sous-secrétaire d’Etat des Etats-Unis a même annoncé que son gouvernement serait content si un échange humanitaire avec les FARC avait lieu. Uribe s’y oppose férocement.

La dernière histoire en date est la phrase du vice-ministre du travail colombien, disant que les syndicalistes (menacés de mort) exagèrent en dénonçant leurs menaces, et que ceci promeut la violence et le sang. Cette petite phrase, pourtant très commune ici, n’a pas été au goût du représentant de la Chambre des Etats-Unis, qui a demandé une rectification immédiate. Comme il le dit, c’est typiquement ce genre de déclarations qui nous font douter du respect des droits l’homme en Colombie.

Bogotà¡ sous haute surveillancePourtant le climat entre les deux présidents est toujours bon et leurs discussions ne devraient pas tourner autour des paramilitaires. Alors la visite de Bush en Colombie ne sert pas à  grand-chose. Celui qu’il faut convaincre que le gouvernement colombien n’a rien à  voir avec les paramilitaires c’est le congrès des Etats-Unis pas son président, et cela s’annonce plus compliqué.

Déficit Commercial

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A la différence de presque tous les autres pays latino, la Colombie a un déficit commercial. Ses exportations atteignent 24 290 millions dollars alors que ses importations totalisent 24 534 millions dollars. Le ministre de commerce nous rassure … c’est parce que l’économie est en pleine croissance…

Euh quelqu’un peut m’aider là , parce que j’ai un grand doute, faut que je ressorte mes cours d’économie. La logique nous dirait qu’une économie en croissance importe plus, surtout si elle consomme des produits manufacturés et exporte des matières premières. Mais j’ai du mal à  comprendre pourquoi la Colombie est le seul pays d’Amérique du Sud à  avoir un déficit commercial. imagen-3442754-1.gifSurtout regardant l’évolution de ces dernières années.

Quelqu’un peut m’aider ?

Source

Composition de l’économie colombienne

 

80 ans!

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Cette année est pleine d’événement pour Gabriel Garcà­a Mà¡rquez. Tout d’abord aujourd’hui le prix Nobel colombien de littérature fête ses 80 ans. Ensuite son livre étoile, Cent ans de Solitude fêtera en juin ses 40 ans de publication et enfin en novembre 25 ans auront passé depuis qu’on lui remit le prix Nobel de littérature.

Hier l’Espagne lui a rendu hommage, Marà­a Teresa Fernà¡ndez de la Vega a commencé la lecture à  9 heures du matin (heure espagnol) par:

“Muchos aà±os después, frente al pelotà³n de fusilamiento, el coronel Aureliano Buendà­a, habà­a de recordar aquella tarde remota en que su padre le llevà³ a conocer el hielo”

De nombreuses personnalités ont continué la lecture jusqu’à  minuit, terminant le jour de l’anniversaire de Gabo (comme il est surnommé).

Il a transformé le journalisme colombien et marqué au minimum 3 générations d’écrivains en tout genre. Il vaguement tenté le militantisme, on l’a vu avec Fidel Castro mais en réalité il a peu écrit directement sur la politique. Par contre on retrouve de la politique dans certaines de ses nouvelles.

La Colombie lui rend hommage, le ministère de la culture à  reconstruit sa maison natale. Certains voudraient le voir revenir, il vit depuis 27 ans au Mexique. Il a soi-disant toujours adoré le Mexique, mais être costeà±o (de la côte caraïbe, forte densité paramilitaire) et intellectuel de gauche n’est pas la chose la plus facile.
Cet anniversaire est la grande nouvelle de la semaine, Gabo vole ainsi la vedette à  Bush… qui vient dimanche prochain, et tout le monde s’en fout !

Bon anniversaire Gabo!