Bogotá: un record contre les armes!

imagen-3549705-1.JPG50’000 étudiants se donnent la main sur 25 kilomètres pour protester contre les morts violentes qui touchent la ville. Cette manifestation symbolique et historique, est un guiness. C’est aussi et surtout un appel aux groupes illégaux, présent en ville, à  arrêter de faire “chier”. La belle action, pacifique, est partie d’Usme, le quartier le plus au sud de la ville, pour aller jusqu’à  la station du transmilenio Heroe, dans le nord.

Il faut rappeler que dans des quartiers comme Ciudad Bolivar (sud de Bogotà¡) il existe un couvre-feu à  18h imposé par les paramilitaires… à  partir de 22h la sortie peut être mortelle.

PS: un ps juste pour les touristes: pas de soucis vous n’irez jamais à  Ciudad Bolivar, à  moins que quelqu’un vous y emmène… n’oublions pas que Bogotà¡ est une ville bien plus sûr que Caracas (par exemple)!

Les coïncidences qui trahissent

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Petro est le sénateur fauteur de trouble dans la république colombienne, il est responsable du plus grand scandale qui touche le gouvernement d’Uribe. Responsable d’avoir raconté, argumenté et démontré le lien de nombreux sénateurs avec les paramilitaires. Responsable de vérité. Coupable même.

Il a été élu “homme de l’année 2006” par les lecteurs des journaux El Tiempo et Semana pour son immense travail.

Mais voilà  son travail ne plaît pas à  tout le monde, non seulement il raconte des vérités mais en plus il est de gauche, il est même très à  gauche, et en Colombie c’est très mal vu. Il fut même un temps où être de gauche était puni. La peine de mort était le traitement infligé. Les temps ont plus ou moins changé, il existe encore plusieurs endroits où être syndicaliste ou défenseur des droits de l’homme ne sont pas franchement des métiers sûrs, mais il faut reconnaître un progrès en la matière.

Par contre être de gauche reste quelque chose de suspicieux, et les dernières coïncidences qui touchent le sénateur Petro le montre très bien.
Il faut savoir que depuis qu’il a commencé à  dénoncer les liens entre le gouvernement et les paramilitaires il est menacé de mort, ainsi que les membres de sa famille.
Il a reçu diverses intimidations, autant de la part de groupes inconnus que la nouvelle générations des groupes paramilitaires et (encore plus grave!) des forces publiques.
Mais les menaces de Mort n’ont pas suffit à  calmer les ardeurs de Petro, qui continue à  dénoncer les liens paramilitaires/Etat.

D’autres faits sont venus troubler les avancées du débat pacifique. D’abord le président, Mr Uribe, a annoncé lors d’une conférence de presse que des membres de l’opposition étaient suivis par les services secrets militaires. Deux semaines plus tard le bureau de Petro était “fouillé” par la justice parce qu’une juge a eu une soudaine envie… en toute illégalité. Cette fois c’est directement les services secrets militaires qui sont prit en flagrant délit de “enquête” sur la famille de Petro … d’une manière pas très commune. Téléphone anonyme à  la maman, pour avoir l’adresse de l’ex-femme et s’approcher dangereusement de son logis (voisin de la maison de Petro), ils se feront attrapé par les escortes… les deux suspects étaient armés et en civil.

Les généraux de l’armée ont demandé des excuses à  Petro. C’est, selon eux, une erreur. Les deux militaires étaient en train de faire une enquête sur des liens supposés de l’ex-femme de Petro avec les bolivariens… et il ne connaissait pas ses liens avec le sénateur et encore moins le fait que c’était sa voisine…

Pour de l’intelligence militaire cela fait peur, s’ils ne savent même pas qui ils suivent c’est pas étonnant qu’il ne fasse pas la différence entre des paramilitaires et leur compagnons de combat, ou qu’ils aient pu bombarder des villages, tué des policiers etc …par erreur!

La triste conclusion de ses coïncidences est que faire partie de l’opposition n’est toujours pas un métier très sûr…

M’enfous

La Colombie se sauve… Ségolène à  gagné chez nous!

nombre d’inscrits : 2309 ;
nombre de votants : 835 ;
suffrages exprimés : 826 ;
bulletins blancs et nuls : 9 ;

Répartition des votes par candidats:

M. Nicolas Sarkozy 353 voix 42,74 %

Mme Ségolène Royal 473 voix 57,26%

L’expérience du jour!

Il ya des jours on fait des trucs super marrant, complètement différent des habitudes, aujourd’hui était un jour comme ça pour moi. Rien de bien transcendantal, simplement une expérience quelque peu loufoque.

Ce matin j’avais un rendez-vous au département du NAS (Narcotics Affairs Section) à  l’ambassade des Etats Unis… Franchement l’ambassade française est digne d’une cabane de chasseur canadien en comparaison avec la “base” US. Il faut dire que leur ambassade à  Bogotà¡ est leur troisième plus grande du monde, après celle d’Israà«l et d’Egypte (pas sûr pour cette dernière).

C’est une véritable base militaire, 5 ou 6 blocs (rue ou pâté de maison) de long et 4 de large. Entrer est une grande bataille, il faut d’abord passer la première grille, annoncer où vous allez, montrer vos papiers et vider votre sac. Ensuite vous entrez dans un parc où se trouve des téléphones, à  usage interne, de là  il faut appeler la personne avec qui vous avez rendez-vous pour qu’elle vienne vous chercher. Lorsque vous êtes accompagné, vous pouvez passer le deuxième check-point. Cette fois il faut laisser votre téléphone portable, appareil photo, ordinateur, mémoire USB etc. Tout passe au scanner, contrôle d’identité, signature de la personne qui vous reçoit. Après une petite promenade vous arrivez finalement au troisième contrôle, où à  nouveau on vérifie vos affaires (enfin ce qu’il vous reste) et après un contrôle d’identité on vous fourni un badge… cette fois c’est bon vous pouvez aller boire un café en toute sécurité, accompagné d’environ 25 militaires en uniforme US.

Conclusion: le café est bon, même si vous trouvez le même dehors, pour le même prix vous avez la sécurité en plus, et pas n’importe laquelle!

Souvenirs

Lors d’une discussion, une de ces discussions qui ressemblent à  une branlette, où on cherche à  ce faire revivre les bons moments du passé, j’ai raconté une anecdote de voyage. Mon interlocuteur me regarde d’un air à  moitié étonné. A ce moment tout nous étonne, on vient de se rencontrer. Sa réponse fut directe:

tu devrais l’écrire.

Mouais, j’sais pas, où?

Gngn …

Ah ouais. Mais j’ai pas trop l’habitude de parler de mes vieux souvenirs…

En fait je crois que c’est simplement que je ne sais pas comment écrire mes souvenirs de voyages. En parler n’a jamais été un problème, mais l’écrire…

Après, le plaisir passé, j’ai repensé à  l’idée. En me disant que je pouvais essayer, et au pire j’efface; au mieux ça vous plait. Alors voilà  le résultat, j’ai évité le pire mais le mieux n’est pas encore fait.

J’ai vingt ans, mon espagnol est pitoyable, je ne sais ni quoi faire ni où aller. Mais je suis là , à  Lima avec une putain d’envie de bouffer la vie avec toutes les dents. Après 3 jours à  traîner dans des bars et boite-de-nuits, je prends un bus pour le Nord. Je ne sais pas pourquoi je pars dans le Nord, ni même pourquoi je suis au Pérou et pas ailleurs.

Quelques semaines passent, rien de très excitant ne m’arrive, même si je découvre des montagnes qui m’appellent. Le Huascaran m’a longtemps tenté… il restera sur une photo.

Plus tard, une de mes rencontres me pousse à  m’installer dans un petit village de pêcheur. Je feins alors d’attendre que l’eau se réchauffe pour pouvoir me mettre à  l’eau et surfer les vagues où les pêcheurs travaillent. Le temps passe, je bossouille, bricole des trucs, fait les marchés. C’est dans ce contexte que je rencontre celui qui va transformer mon voyage.

Lui est photographe, vénézuélien sauf erreur, travaille au Pérou depuis une dizaine d’années. On blablate beaucoup les deux, objectif, profondeur… à  l’époque la photo me fascine. Un rêve de gosse, comme celui d’être boulanger, sauf que cette fois je me bouge pour le faire. On se donne rendez-vous deux mois plus tard à  Lima.

Je mets les bouts, trace ma route.

Deux mois de voyage à  travers le Pérou, ma motivation est la photo. Des gens, des lieux, des instants, tout ce qui passe sous mon objectif reste dans la boite.

Cette fois j’arrive à  Lima en sachant tout ce que je veux savoir, pas de doutes et plein de motivation. Je commence alors de longues journées de travail avec mon ami photographe. Sélection des photos, scan, montage informatique, impression, découpage… Après environ 2 semaines je me retrouve avec 10 mille cartes postales. 10 photos, 1000 exemplaires. Ben bien! Content l’ami ? mouaif.

Le résultat ne me plait pas trop, les choix ne me semblent pas toujours être les bons, l’impression est d’une qualité plus que médiocre… mais bon ce sont mes photos, et je dois les vendre. Un gros acheteur à  la poste locale nous débarrassera des trois quarts, le reste sera vite écoulé dans les boutiques pour touristes de Lima.

Après un mois à  Lima j’ai plus qu’une envie, retrouver des montagnes, profiter de la nature, le pactole en poche je peux accomplir ce souhait. Le Chili m’ouvre ses portes, le voyage continue…

Plus d’électricité

Ce matin un peu avant 10h les lumières se sont éteintes, les micros ont stoppé d’amplifier, la présentation powerpoint a disparu… L’électricité a fui le pays. Incroyable mais vrai, 50% du pays sans lumière pour un soi-disant problème technique. A ce moment j’étais en train de suivre un séminaire/conférence sur la sécurité en Amérique Latine, en présence des Ambassadeurs d’Argentine et du Venezuela et de Lucho Garzà³n, le maire de Bogotà¡. Les réactions furent assez intéressantes. Le public, colombien en énorme majorité, a tranquillement ouvert les rideaux pour pouvoir y voir quelque chose. Le maire est resté sagement assis. L’ambassadeur argentin ne s’est même pas rendu compte.

Par contre l’ambassadeur vénézuélien s’est levé d’un seul bond, prêt à  courir vers la sortie… avant d’être rassuré par les services de sécurité. Il venait de terminer son beau discours où il nous a expliqué les étroites relations qu’ont toujours eu les militaires avec la population. Il nous a aussi annoncé le nouveau nom de la force publique: les forces militaires bolivariennes, qui doivent soutenir la révolution et surtout la protéger contre l’envahisseur et la corruption!

Le monsieur est resté une demie heure de plus, visiblement tendu, avant de quitter les lieux en courant. L’armée bolivarienne n’était pas là  pour le protéger et le complot colombo-étasunien concerne aussi les ambassadeurs… bien sûr!