Pitons Maliens
Après mes souvenirs péruviens je me suis rappelé que j’avais écrit un truc sur une anecdote de voyage dans le journal d’étudiant de notre cher institut à Genève. Alors comme 4 ou 5 lecteurs avaient répondu d’une manière positive, demandant même une suite je me suis dis que cela pouvait être sympa de publier cette anecdote. Elle n’a rien à voir et vient du temps où je cherchais Corto dans une autre région, du temps où je l’imaginais capable de revenir près de ses premières sources, l’Afrique (( voir l’album Les éthiopiques )) .
De plus je crois qu’un voyage ne se raconte pas comme une suite d’événements mais à travers des anecdotes éparses… il n’existe donc pas suite à mon histoire du Pérou.
Nous arrivons à Bamako abrutis par un trajet en avion, où nous avons visionné trois films plus stupides les uns que les autres. Il fait nuit, nous ne savons pas où dormir, le douanier nous cherche des poux. Tous les douaniers du monde ont la même rengaine: il faut une adresse.
Nous lui laissons l’adresse de l’hôtel 26 étoiles de la ville et nous pouvons, après quelques questions concernant nos bagages particuliers (nos cordes, baudriers, dégaines..) partir dans notre taudis presque luxueux… il y a un frigo !!!
Nous ne restons pas à Bamako, notre but est un peu plus loin, nous prenons directement un bus pour Hombori. C’est une bourgade sans trop d’électricité, typique et sympathique. Au réveil nos coeurs commencent à vibrer. En plein désert, le mont Hombori, le point culminant du Mali, se dresse majestueusement devant nous. Les perspectives s’annoncent bonnes pour nous, les falaises ont l’air propres (dans le sens non friables) et tout autour du village de nombreux blocs vont nous permettre de nous entraîner un peu. Il nous faut aussi préparer un peu notre “grimpette”, car les informations que nous possédons sont très limitées.
Nous avons juste visité le petit site d’un guide qui annonce qu’il est possible grimper au Mali sur “la main de Fatma”. Mais la question est comment?
Après quelques recherches et la rencontre du guide local nous sommes prêts pour une semaine d’escalade en plein désert. Deux jours sont nécessaires pour venir au pied de la falaise et nous établissons notre camp de base dans la petite propriété peule (berger malien).
Nous passons une soirée tranquille avec la famille sous une lune divine qui me fait oublier que je ne suis qu’un pauvre toubab avec un estomac habitué à la nourriture “débacterisé”.
Le lendemain nous partons très tôt pour tenter d’échapper à la force du soleil. Après une bonne heure de marche nous pouvons toucher le rocher, frais et presque vierge. Malgré l’excitation je ne suis vraiment pas en forme. Ne voulant pas abandonner si près du rêve je me tais et notre ascension commence. Le jour se lève sur cette roche qui se réchauffe à chacun de nos pas. Mes mouvements se font de plus en plus lents et la chaleur m’envahit. Je me sens mal. Le soleil ne me laisse pas une seconde de répits, le rocher exposé plein sud devient un four. Après chacun de mes pas je me repose, tente de m’agripper jusqu’au moment où je me laisse glisser. Je me retrouve pendu au bout de ma corde accroché à quelques coinceurs. J’entends Nico gueuler, mais je suis cuit, le soleil est trop fort: je vomis.
Il nous faut environ trois heures pour rentrer au camp. La descente est longue et difficile, je me laisse traîner comme un sac.
La nuit est tout aussi dure, je délire, la fièvre est montée et je vois passer des trains… en plein désert!
Le lendemain je me sens mieux, mais une journée de repos me requinque vraiment. Une bonne nuit et nous pouvons retenter notre ascension. Nous partons plus tôt que la première fois et plus motivés que jamais. Nous arrivons au sommet sans encombre et là c’est l’extase : nous sommes sur un petit plateau de quinze mètres sur quinze avec trois cents mètres de vide tout autour. Le désert s’étend jusqu’à l’horizon. Une fois encore la terre me remplit de bonheur. Et c’est le sourire jusqu’aux oreilles que nous quittons notre El Dorado du jour. La descente est bien plus rapide que la veille, cependant un piton mal accroché nous fait blêmir. Lors d’un rappel où un mouvement de balancier était nécessaire il s’est mis à bouger prédisant le pire… une grosse frayeur mais ce n’est pas notre jour.
Nous déposons les deux pieds sur la terre ferme fatigués mais heureux … Pachamama reste fidèle à elle-même.
Publié dans le HEI Comet nº4 en 2005
Mancuso accuse
Mancuso est un paramilitaire, un seigneur de guerre, un assassin responsable de plusieurs massacres de civils… Le monsieur s’est démobilisé grâce à la fameuse Ley de Justicia y Paz et depuis une semaine il participe à la phase “vérité” où il raconte les petites histoire qu’il veut bien raconter. De cette manière il purgera quelques petites années (8 ans maximum) dans une pseudo prison avant de retrouver la liberté et toutes ses richesses. Ayant déjà discuté de l’intérêt de “justice transitionnelle” à la sauce colombienne et de ses problèmes je ne reviendrais pas trop dessus, sinon pour dire qu’une grande partie des craintes exprimées par la “société civile” s’avère réelle. Non seulement la justice n’a pas le temps ni les moyens de faire les enquêtes nécessaires pour trouver la vérité. Mettre un nom et une histoire sur chaque morts découverts (plus de 10 mille) dans les fosses communes est un travail de plusieurs années.
De plus l’Etat n’est pas capable d’assurer la protection des victimes qui voudraient témoigner ou simplement participer aux séances. Il existe plusieurs cas d’assassinats des défenseurs des victimes ces derniers temps. Plusieurs autres victimes ont du fuir (pour la combientième fois?) leur région pour survivre. Le système mis en place pose tellement de problème que même le fiscal responsable de l’application a dit a plusieurs reprises que s’il avait su que c’était lui qui devrait appliquer cette loi, il ne l’aurait pas écrite comme ça, et que les moyens mis à disposition sont absolument ridicule.
Cette justice transitionnelle ne transite vers rien de nouveau, de soi-disant “nouveaux” groupes de paramilitaires se sont recréé, qui ne sont en réalité que du réchauffé des anciens groupes, ressortant les armes des caves et des petits chefs qui ont grandi. Les anciens “grand chef” comme Mancuso raconte tranquillement comme ils ont fait. Extrapoler leurs discours pour savoir comment les “nouveaux” sont en train de faire est d’une simplicité effrayante.
En fin de compte l’intérêt de cette transition n’est pas seulement de connaitre une vérité partielle sinon d’apprendre à lutter contre les associations de malfaiteurs et les mécanismes de la mafia “paramilitaire”.
Selon cette idée les accusations de Mancuso sont intéressantes, même si elles sont à prendre avec des pincettes, il est difficile de croire qu’un type comme lui veuille du bien à la patrie du jour au lendemain. Il a notamment expliqué, en partie, la coopération des entreprises et des multinationales avec les paramilitaires. Il mentionne Postobon et Bavaria (2 entreprises colombiennes) mais aussi Chiquita, Dole et Del Monte, 3 géants de la banane. Dans l’ensemble cela ressemble à un impôt de guerre où les entreprises n’ont pas forcément eu le choix. Contrairement au cas de Chiquita qui est clairement une aide volontaire et un soutient à la création de groupes illégaux. Après la question éthique est évidente, une entreprise X ne pourrait-elle pas refuser l’impôt de guerre et ne pas travailler dans les zones à risque, quitte à perdre un peu de bénéfice?
Des entreprises d’extractions de charbon sont aussi en cause, Drummond (USA) est citée pour avoir commanditée des assassinats de syndicalistes.
La semaine a été largement pimentée par les déclarations de Mancuso, le gouvernement s’est vu une fois de plus accusé directement de collaboration avec les paramilitaires. Le Vice Président aurait, selon Mancuso, demandé une participation des paras à Bogotà¡. Le ministre de la défense aurait quant à lui participer à plusieurs réunions avec les paras.
Une fois de plus Uribe est sorti pour crier au mensonge, pour assurer que ses hommes sont propres et de confiance. Garantir que son gouvernement ne cherche que le bonheur de la Colombie etc. Le message devient répétitif, et à force il perd du poids. Aux Etats-Unis la Colombie commencer déjà à payer les “bourdes” funestes des membres d’un gouvernement considéré trop proche des fosses communes…
Uribe, Sarkozy deux petits présidents
C’est fait, Sarko a téléphoné à Uribe :
– Salut, bon on a un problème à régler vite fait là .
– Ah oui quoi ?
– Ben Ingrid, bon dieu
– Ah, c’est vrai j’avais oublié…
– Ouais parce que si elle encore dans la jungle je peux rien faire pour vous
– Certes… je vais y remédier… (( ce dialoque est une pure invention de ma part… ))
Le résultat du coup de fil est immédiat, Uribe demande à l’état major colombien une intervention militaire …
ici il n’y a pas de petit jeu, il n’y a pas de zone démilitarisée, ces bandits peuvent oublier une zone démilitarisée
Les FARC ont refusé il y a quelques jours la proposition d’Uribe de relâcher de manière unilatérale les guérilléros en prison … espérant un geste équivalent de la part des “bandits”
Pendant ce temps capitaine Sarko recevait les enfants de Madame Betancourt, leur promettant qu’il ferait tout son possible.
En gros pas grand-chose… je crois même qu’il va rien faire… Par contre on peut plus facilement imaginer une coopération dans l’autre sens. Capitaine Sarko qui viendrait prendre des cours de Sécurité Démocratique… à‡a donnerai un truc du genre: ici il n’y a pas de petit jeu, il n’y a pas de banlieue, cette “racaille” peut oublier les banlieues … le nettoyage est garanti par la marque Karcher (bien sûr).
Note de l’auteur: désolé pour mon manque de sérieux, mais il le fallait, je viens de corriger 50 copies… et on dirait que les Etudiants sont des vraies machines à écrire des conneries:
Le congrès du Vietnam en 1814 pour mettre fin à la première guerre mondiale
L’Onu, composé de 5 membres …
Hitler pendant la révolution française
Etc. etc.
bruit de couloir
Ceux qui suivent attentivement l’actualité colombienne, ou même mon blog, se souviendront sans aucun doute de Maràa Consuelo Araàºjo. Elle était ministre des affaires étrangère et elle a du démissionner, pour scandale de para politique. Elle n’était pas directement accusée, mais son frère et son père l’étaient. Son frère est maintenant en prison. Elle, qui n’avait probablement rien à voir avec tout, ça a perdu son poste et a commencé à errer dans les couloirs… de l’université où je travaille. Cela fait maintenant deux semaines qu’elle s’y promène, dit bonjour à tout le monde (elle sort de cette uni), fait des beaux sourires etc. Finalement j’ai appris que le recteur, un monsieur gentil et très riche, lui a offert un poste: directrice administrative du master en relations internationales. Poste créé de toute pièce pour madame, le seul problème va être de lui trouver quelque chose à faire, ce qui n’est pas encore garanti car il existe déjà une coordinatrice et le master en lui-même dépend de la faculté relations internationales qui a déjà une directrice, un doyen, un sous recteur… tous accompagnés d’un minimum de deux assistants.
Bref avec le bol que j’ai, je l’avoir comme chef et vu qu’elle n’aura rien à foutre elle risque bien d’être pénible.
Un otage s’échappe
Après huit ans aux mains des FARC le policier Jhon Frank Pinchao a réussit un miracle… s’échapper et survivre 17 jours en pleine jungle. Son état de santé n’est pas génial, mais l’espoir de vivre qu’il retrouve va vite le remettre en forme…
Il a été enlevé lors de la prise par les FARC de la ville de Mitu, capital du département Vaupés. Les FARC avait attaqué la ville avec plus de deux mille hommes, la police n’avait pas fait long feu.
Il a retrouvé sa famille et témoigne. Il raconte ses années de détention, de souffrance et stress. Il parle aussi des autres, il aurait connu les citoyens des US séquestrés, vivant mais un aurait une hépatite. Il confirme aussi que Clara Rojas (la candidate à la vice présidence avec Ingrid Betancourt) a eu un enfant pendant sa captivité. Il aurait maintenant 3 ans.
Selon lui Ingrid va bien, elle est en bonne santé. Elle aurait même tenté de s’enfuir à 5 reprises. Cela contredit pas mal les mauvaises langues qui osent encore dire qu’elle a rejoint les FARC et que son enlèvement est un coup monté!
Un bonne nouvelle, suffisamment rare pour être relevée, maintenant on peut lui souhaiter bon courage, lui c’est pas sûr qu’il soit nommé ministre!
Mourir pour des idées…
“Ce n’est pas vrai que tous les terroristes sont pareils, la preuve est que ceux d’ici on ne se suicide jamais!
“Mourrons pour des idées, d’accord, mais de mort lente
D’accord, mais de mort lente…”
La honte
De retour sur le blog …après quelques jours de travaux.
Comme je vous l’avais dit j’ai suivi les conseils de Patrick et j’ai voulu voir grand. Mais voilà , mes capacités informatiques sont franchement très limitées.
Vendredi passé, tout naïf que je suis j’ai installé quelques dossiers dans mon blog en pensant que cela allait être facile. Ensuite j’ai activé le nouveau thème… oh surprise, ça marche à moitié… c’était même lisible!
Alors sûr de moi, j’active les 25 pluggins nécessaires pour le fonctionnement de ce truc et là c’est la catastrophe. Plus rien ne fonctionne.
Un peu moins sûr de moi, mais toujours confiant dans mes capacités, j’écris un, puis deux puis trente mails à Patrick, lui faisant une liste de tout ce qui ne fonctionne pas. Il prend le temps de me répondre, me donne mille conseils… mais cela reste un truc complètement flou pour moi… je pige que dal… et je continue à lui écrire.
Après 183 mails, il me dit gentiment (sans encore insinuer que je suis un incompétent) que si je veux je peux lui donner les codes d’accès pour qu’il regarde. Chose faite.
Après 48h de travail intensif mon blog fonctionne, les divers problèmes ne venaient pas du thème mais de moi…. Je vous laisse lire les trouvailles de Patrick dans les entrailles de mon blog:
[…]
“Que puis-je vous dire ? 😉
J’ai vu des choses incroyables dans votre FTP
vous arrivez même à faire fonctionner des plugins qui ne sont pas censés le faire, ce qui ne doit pas arranger le reste !!!!!!”
“1/ vous avez exactement fait le contraire de ce que j’ai pris la peine de vous dire plusieurs fois par courrier
un dossier redoable1.2
le pire c’est qu’a l’intérieur vous y avez placé non pas les fichiers mais un autre dossier redoable”
“2/ vous installez des plugins sans lire ce qui est écrit dans le texte d’avertissement et donc n’importe comment”
“En conséquence de quoi vous aurez un zéro pointé et vous serez assez aimable si vous pointez votre nez à Buenos Aires un de ces jours de venir avec un excellent rhum colombien”
[…]
“N’hésitez pas si vous avez d’autres problèmes, ce n’est pas compliqué, en fait j’adore râler”
Je crois que c’est clair, l’informatique ce n’est pas ma tasse de thé. Si la création de ce blog je la dois à Psykotik (je suis logé chez lui et il s’était chargé de toute la mise en place), la survie de ce même blog, après un an d’utilisation et l’installation de divers pluggins, je la dois à Patrick. S’il existait un dieu des blog ce serait mes deux prophètes…
Alors merci à eux, et merci à Patrick pour cette “super maintenance”.
Le seul truc qui ne me rassure pas du tout, c’est le peu de progrès que j’ai fait en une année.
Le point positif c’est que maintenant je suis vraiment obligé d’aller faire un tour à Buenos Aires, trop dur la vie …
En travaux …
C’est probable que mon blog soit illisible, que rien ne fonctionne et même qu’il explose ! Cela durant quelques jours au minimum… voir beaucoup plus.
J’ai suivis les conseils de Patrick et je me suis lancé dans la mise en place du thème Redoable. J’avoue que cela me dépasse complètement, mais Patrick m’a déjà beaucoup, beaucoup aidé… alors j’en profite pour le remercier.
Si dans deux mois cela marche toujours pas je vous le promets j’arrête l’informatique… Par contre si ça marche je tente la personnalisation du thème… je rêve de la colombianiser… mais d’ici là il y a du chemin à faire.
Ce post a été écrit avec le nouveau thème … c’est déjà ça!