un hero


Infirmier de métier, il travaillait avec l’armée dans l’unité de contre guérilla et a été enlevé il y a dix ans. A la question s’il avait imaginé une tentative d’évasion il répond sereinement: “bin non, j’étais le seul à  connaitre quelque chose de médecine… je pouvais pas les laisser tout seul”.

Ingrid libre, la Colombie émue et Uribe jubile

Un téléphone portable sonne alors que nous savourions le meilleur café du monde sous le soleil instable et piquant de Bogotà¡. A peine le téléphone raccroché, la nouvelle tombe, la tablée se regarde : Ingrid est libre ! Le ministre de la défense Juan Manuel Santos vient d’annoncer la nouvelle, Ingrid Betancourt, les trois nord-américains et 11 militaires colombiens ont été libérés grâce à  une intervention militaire. Le silence est total, difficile à  croire… Ingrid Betancourt est devenu depuis longtemps une figure inamovible, une photo qui ne bouge que lorsqu’on l’emmène en manifestation.
Après quelques instants l’émotion gagne rapidement, tout le monde s’anime, les radios et les télévisions s’allument, les bars sont envahis. La rue montre qu’aujourd’hui est un jour différent, qu’aujourd’hui les nouvelles sont bonnes, des papiers blancs s’envolent, les klaxons sont encore plus bruyants qu’a l’accoutumée. Ingrid Betancourt est libre. Elle a souvent été présentée soit comme une sauveuse qui se bat seul contre tous, soit comme une politicienne ratée qui s’est mis toute seule et presque volontairement dans son enfer. Ella a été sénatrice élue avec une des meilleures votations du pays, elle s’est présentée ensuite à  l’élection présidentielle et c’est lors d’un de ces déplacements de campagne qu’elle a été séquestrée. Sa destination n’était ni plus ni moins que la petite ville située au centre de la zone démilitarisée pour les négociations entre le gouvernement colombien et les FARC. Les négociations venaient d’être rompues et tout le monde lui déconseille de s’y rendre, pourtant, envers et contre tous, elle prend la route.
L’opération qui lui permet aujourd’hui de faire une telle affirmation est le fruit d’un long travail des services secrets colombiens qui aurait réussit à  infiltrer la guérilla. La suite de l’opération est digne d’un film comme le souligne le ministre de la Défense, les infiltrés aurait fait passer un message aux responsables de la surveillance des otages demandant leur transfert à  un autre campement. Le transfert se fait en hélicoptère, les otages ne savent ni où ils vont ni avec qui. Ils montent enchainés dans l’hélicoptère, où après avoir neutralisé les guérilléros présent l’armée colombienne leur annonce qu’ils sont libres.
L’opération est parfaite, audace mais très bien planifiée. A ce jour les seuls services militaires et de renseignement capables d’une telle opération sont les israéliens. Il n’est donc pas vraiment surprenant de voir l’armée colombienne suivre le même chemin, un groupe d’ex généraux israéliens a été embauché par le ministère de la défense l’année dernière. Leur travail aurait mené à  une restructuration complète des services de renseignement colombien.
La libération d’Ingrid Betancourt et de 14 autres otages grâce à  une intervention militaire est probablement la meilleures nouvelles non seulement pour les otages eux mêmes et leurs familles, mais aussi pour le gouvernement. Le président Uribe peut maintenant affirmer haut et fort que l’intervention militaire, est une option viable et que sa politique dure porte ses fruits.
Sa réussite lui permet aussi de faire oublier les scandales de corruption autour de sa réélection, l’illégitimité du congrès où une trentaine de députés, tous de la majorité, sont derrière les barreaux pour leurs liens avec les paramilitaires.
Aujourd’hui, encore plus que jamais, la grande majorité des colombiens est prête à  accepter tous les défauts d’un président et de son gouvernement, s’il permet à  la Colombie de vivre en paix après plus d’un demi-siècle de violence. Ingrid Betancourt risque bien d’être une ambassadrice de cette cause, et non malgré elle, mais convaincue de ce combat et son importance pour la liberté de ses compagnons d’infortune qui sont encore prisonniers dans la jungle