Les FARC rejettent la mission humanitaire française

Les FARC ont dit “non”… Ils ne veulent recevoir de pression de personne, refusent le chantage etc. C’était un peu naïf de croire que les FARC allaient accepter la visite française, juste parce qu’ils étaient là  avec leur avion. La France a agi en solitaire, sans rien demander aux FARC. Le CICR leur avait gentiment dit qu’ils étaient mignons mais que s’ils n’avaient pas eu de contact avec les FARC cela ne servait à  rien. Ingrid et les autres sont toujours dans la jungle, les FARC continuent à  demander une zone démilitarisée à  Florida et Pradera.

L’ambulance est sur la touche, je vous le disais bien. L’avion français est à  Bogotà¡, à  la base militaire… allez soyons positif, ça servira peut être à  donner envie aux militaires colombiens d’en acheter un ou deux comme ça! Ils sont beaux les falcon 50 n’est-ce pas?

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Sarkozy exige des FARC la libération d’Ingrid Betancourt

Ingrid Betancourt est au plus mal, avec une hépatite B elle a apparemment choisi de faire une grève de la faim. En parlant crûment elle a choisi de mourir, probablement pour refuser d’être le “jouet” des FARC encore plus longtemps. Maintenant l’option est simple soit ils la libèrent et peuvent espérer pouvoir parler de paix avec des interlocuteurs étrangers un jour futur soit ils la laissent mourir et leur résidu d’image politique à  laquelle ils tentent désespérément de s’accrocher disparaît.

Sarkozy l’exige, le monde aussi, on ne parle plus de diplomatie ni négociation on parle de logique.

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Les contacts français en colombie

 

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Alors que les jours d’Ingrid Betancourt sont compté, la France sort de derrière les fagots des vieux contacts moisit pour tenter de séduire les FARC… On a de quoi se poser des question sur les possibles effets.

Chez Mariane:

Incroyable : un ancien bourreau au service de Sarko ?

Sandoval, alias Churrasco (la grillade), soupçonné d’être un ancien tortionnaire, ferait partie de l’équipe chargée de négocier la libération d’Ingrid Betancourt.
Mario Alfredo Sandoval, alias «Churrasco» (la «Grillade»), est soupçonné d’avoir appartenu à  «l’école de la Marine» qui, en Argentine, constitue la façade officielle de la police politique du Général Videla, chef de la junte instaurée en 1976 dans le pays. Il aurait, ès qualité, participé aux exactions et tortures qui ont émaillé la «sale guerre» argentine des années 60 jusqu’en 1983. Sandoval figurerait d’ailleurs en Argentine dans les archives de la Commission nationale sur la disparition des personnes : il aurait fait séquestrer un étudiant en architecture, durant les années de dictature. C’est ce que révèle le quotidien de Buenos Aires Pagina 12, relayé par le site El Correo. Le problème, c’est que Sandoval aurait récemment intégré le «Conseil sur la défense» constitué par Nicolas Sarkozy en vue, notamment, de négocier la libération d’Ingrid Betancourt.
Même les « institutions françaises » se posent des questions
Mario Alfredo Sandoval aurait été contacté par la présidence de la République en raison de ses liens avec les groupes paramilitaires d’extrême droite colombiens, qui constituent une bonne base pour prendre contact avec le commando des Farc qui retient Ingrid Betancourt. C’est ce qu’on appelle du pragmatisme, et ceux qui n’ont jamais fait appel au moindre barbouze pour régler des questions
délicates n’ont qu’à  leur jeter la pierre. Sauf que Sandoval serait apparemment un peu plus qu’un barbouze. Contacté par Marianne2, le journal Pagina 12 a refusé de communiquer ses sources «pour des raisons de sécurité», l’affaire étant liée à  d’anciens membres de la police politique de la junte. Beaucoup de ces ex ont trouvé à  se recycler à  travers les réseaux de la CIA chargés de les former à  l’époque. Cependant, nous n’étions apparemment pas les premiers à  poser des questions au sujet de “Churrasco” : un proche du dossier nous a confié que des «institutions françaises» auraient tenté d’en savoir plus sur le fameux Mario Sandoval.

De la famille Betancourt à  l’Elysée : inconnu au bataillon
Un vrai mystère, ce Sandoval. Ainsi,à  l’Elysée, on assure que «ce nom ne figure nulle part.» Pas de trace de lui non plus à  l’université Paris III Sorbonne, où il est censé avoir donné plusieurs cours. Les membres du comité de soutien d’Ingrid Betancourt n’ont, pour leur part, jamais entendu parler de lui. L’ambassade d’Argentine n’a pas non plus eu vent de la présence de Sandoval dans le corps diplomatique français impliqué dans les négociations pour la libération d’Ingrid Betancourt. Bref, la “Grillade” est un fantôme. Mais un fantôme très actif.

Pour rappel Sandoval a aussi été le contact de l’ELN à  Paris il y a quelques années et a, parait-il, eu de bon contact avec Castaà±o (chef aujourd’hui soi disant mort des AUC (paramilitaires) soi disant démobilisée). Autant dire que ce brave homme mange à  tous les râtelier… saurait-il séduire les FARC???

Avancée du conflit

generales_imgarticulo_t1_44119_2007410_184111.jpgL’année 2007 s’est terminée par un bilan assez positif pour les forces militaires. Une profonde réforme qui a débuté il y a une dizaine d’année commencerait à  porter ses fruits. La professionnalisation des forces et une énorme modernisation de l’armement (grâce au Plan Colombie) donne lieu à  une meilleure efficacité au combat.

Cependant ces avancées militaires restent très fragile et croire que la victoire est proche, voire même possible, est une autre chose. Les armées ont un défaut face à  une guérilla, c’est qu’elles sont lentes, non seulement pour se déplacer mais aussi pour s’adapter à  un quelconque changement. Ce n’est pas le cas d’une guérilla et encore moins d’une guérilla comme les FARC.

Les FARC sont dans une situation de perte de vitesse, elles ont de grande difficulté de communication et de déplacement. La preuve en est le manque de coordination lors de la soi-disant libération de Emmanuel en décembre dernier. Les dirigeants n’était pas au courant que l’enfant n’était pas en leur pouvoir.

bogota-4-feb.jpgL’autre argument pour dire que les FARC sont en difficulté est le fait que ces dernières années l’enrôlement forcé, y compris d’enfant, a beaucoup augmenté. Leur pouvoir de conviction est en chute libre. Pour certain, la manifestation du 4 février en est la preuve, je doute de cet argument, la manifestation était essentiellement citadine et la source des FARC a toujours été majoritairement paysanne.

Le nombre de déserteurs serait en augmentation, le gouvernement estime donc que le nombre de guérilleros n’atteint plus les 10 mille combattants. Ces désertions s’explique facilement autant par les attaques menées par le gouvernement que par l’enrôlement forcé. La guérilla serait donc aussi en phase d’épuration, seul les convaincu resterai.

On peut donc conclure à  un affaiblissement de la guérilla. Ce qui, en soit, est normal, les FARC avaient réussit à  la fin des année 90 a construire une structure très proche d’une armée régulière, étant capable de supporter des affrontements directs contre l’armée colombienne. Les FARC n’en sont plus capable et sont retourné aux vieilles méthodes de guérilla. Combat qui peu durer des dizaines années. L’exemple de ERP est assez parlant, pour la majorité ce groupe guérilleros n’existe plus depuis longtemps. Et pourtant il y a quelques semaines à  peine, ils ont été capable d’attaquer un village et de mettre en échec la police, faisant un mort. L’ERP doit à  peine compter sur une centaines d’homme depuis 10 ans.

Il est donc facile d’imaginer que les FARC peuvent durer encore un sacré moment. On revient donc au même débat, comment arriver à  la paix. la solution proposée par le gouvernement est vaincre les FARC par la force. En soi c’est largement compréhensible de la part d’un gouvernement, simplement tout le monde le sait, c’est impossible. Il est par contre très intéressant de fragiliser suffisamment le groupe pour le forcer à  venir de lui même à  la table des négociations.

Si on regarde un peu les discours d’Uribe à  l’étranger, en Europe particulièrement, c’est soi disant ce qu’il recherche. Il faut admettre que son discours a un peu évolué dans le domaine, on pourrait presque entrevoir une possible acceptation de la négociation avec son ennemi juré. On peut donc se poser la question de savoir quelle la stratégie militaire doit être suivie.

Une partie des attaques sont menée sur le front proche de la frontière venezuelienne, un front qui se dédie particulièrement au trafic de drogue. De belle prise on été réalisée et ce sont en général des coups durs pour la guérilla. De même dans le sud du pays.

generales_imgarticulo_t1_43133_2007221_191417.jpgIl y a aussi eu une grande offensive dans la partie central-sud où les FARC demandent la zone démilitarisée. Le message politique est clair, le gouvernement ne veut pas. Poursuivre une attaque sur ce front n’est pas forcément très stratégique. On sait que les dirigeants des FARC sont divisé sur le futur de l’organisation, une partie est réputée plus politique et une autre plus militaire. Le groupe des politiques, dont le représentant le plus fort se trouve dans la région mentionnée ci-dessus, est plus facilement partisan d’une négociation et même s’il aurait perdu du pouvoir après les discutions du Caguan (1998-2002) il serait actuellement favori dans la course au remplacement du leader historique.

Si une grande offensive contre cette faction venait à  se transformer en victoire on pourrait être confronté à  une impossibilité de négocier. Un impossibilité de négocier qui concerne aussi la libération des otages. Alors qu’on sait que la vie de certain, notamment d’Ingrid Betancourt, est en grave danger. Les FARC ont actuellement repris une stratégie plus politique, la libération au compte goûte d’otages est une stratégie pour montrer leur volonté de négocier et essayer de regagner un peu de capital politique. Chavez avait proposé qu’on reconnaisse leur statut belligérant.

La stratégie du gouvernement face à  ces changement n’a pas évolué, mais Uribe ne peut pas, autant au niveau international qu’au niveau interne, empêcher Chavez de faire libérer des otages et donc de faire de la pub aux FARC. Lui qui rêve d’un échange sans que personne s’en rend compte, il est plutôt perdant. A chaque libération, les FARC reviennent sur le devant de la scène et arrivent même à  faire publier leur communiqué…

On peut donc espérer qu’Uribe repense un peu sa stratégie, autant politique que militaire. imagen-3242799-2.jpgAttendre la mort du leader historique n’est probablement pas une bonne méthode, il existe de grandes chances que l’organisation se divise en plusieurs groupes et ressemble aux groupes paramilitaires des années 90. Cela complique singulièrement les possibilités de négociation et rends tout contrôle ou victoire impossible.

De plus pour facilité des négociations il serait utile que l’armée se concentre dans des attaques plus stratégique, attaquant les fronts des “durs” des FARC et non pas les fronts plus faible pour gagner des victoires “spectaculaires” qui font plaisir aux journaux. L’affaiblissement de l’aile militaire des FARC signifie une possibilité de négociation plus rapide. Et nombreux sont ceux qui en on réellement besoin.

Les FARC libèrent 4 autres otages

Les hélicoptères du CICR ont décollé ce matin du Venezuela pour une destination inconnue à  ce moment. Après quelques escales la Croix Rouge a pu récupérer les anciens députés Gloria Polanco de Lozada, Luis Eladio Perez, Jorge Gechem et Orlando Beltran, tous retenu depuis 6 ans par les FARC. Ils sont tous dans un État de santé suffisamment bon pour voyager jusqu’au Venezuela où ils retrouveront leurs familles.

C’est la 2e libération unilatérale des FARC, c’est la 2e aussi qui se fait avec la coopération de Chavez. Le message de la part des FARC est le même que le précédent: on ne discutera qu’en présence de Chavez. Uribe qui avait mis fin à  la médiation de ce dernier il y a quelque mois créant une des pire crise bilatéral de l’histoire va sûrement être à  nouveau sujet à  quelques pressions internationales.

La visite de Kouchner la semaine passée, d’abord à  Chavez et ensuite à  Uribe, montre bien que la France considère toujours Chavez comme un médiateur valide. La position d’Uribe risque fort de se compliquer. Les FARC réitèrent leur demande de zone démilitarisée pour pouvoir libérer tous les otages.

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La messe

misa-ingrid.jpgHier, samedi 23 février, j’étais invité à  un “événement” pour demander la libération d’Ingrid Betancourt et de tous les autres otages. On avait rendez-vous à  midi et on m’avait “événement”… alors le matin je m’habille tranquilou avec mon jeans pourri et un T-shirt à  trou. Ma femme, sûrement complice dans l’histoire, me dit que ça va pas du tout, qu’il faut que je mette une chemise et un pantalon décent. En général ça m’emmerde de le faire pour aller au boulot mais en plus un samedi. Finalement j’accepte, après tout je m’en fous.

On arrive sur les lieux, les plaques diplomatiques se bousculent entre la presse. Je me rends compte à  ce moment que ma femme avait raison… et je me rends compte aussi que l’ “événement” va se dérouler dans une église. La merde… une messe. J’ai été une fois à  la messe dans ma vie, pour la première communion de la petite soeur de ma femme qui m’avait demandé d’assister, que ça lui ferait super plaisir et tout le tra lala. Comment dire non à  une petite gamine de 12 ans trop choue? J’y suis donc allé… en lui disant bien sûr que dieu c’était moi.

J’assiste donc à  la seconde messe de ma vie et le monsieur en robe rouge qui vient faire son speech est un évêque (il parait que c’est des hauts placés ceux là …???). Je suis assis au premier rang des bancs secondaires… Juste pas avec les stars politiques du moment: Piedad Cordoba, Carlos Gaviria, Samuel Moreno, des gens de la U, de Cambio Radical (je me souviens jamais de leur nom) etc. Il y a aussi Pinchao, le policier qui s’est évadé après presque dix ans dans la jungle. Tout ce beau monde accompagne à  Yolenda Pulecio, la maman d’Ingrid, Astrid, la soeur, l’ex mari et le mari. Il sont tous là  avec 25 cameras et appareils photo que les regardent, les filment les mitraillent… ils ont du suivre la messe autant que moi.

Faut se lever, s’asseoir, il y en a qui parle … Et à  un moment faut se souhaiter la paix. C’est un truc un marrant, on souhaite la paix au voisin. Et je me rends compte que Mister Lucho (l’ex maire) est juste derrière moi, alors je lui souhaite… C’est sans aucun doute le politique que je préfère. Il est avec son fils, un gars très sympathique. A ce moment là  quasi je me retourne et je fais la causette avec eux… mais l’homme en robe n’a pas fini de parler, alors non. Yolenda fait à  son tour un speech. Un beau discours, émouvant. Elle sait parler en public, aucun doute possible. Et puis c’est la fin, certain vont manger un bout d’hostie et la presse court dans tous les sens. Je plains sérieusement la sénatrice Piedad Cordoba, elle doit s’en arrêt reculer d’un mètre pour pouvoir parler, sinon on lui fait manger les caméras. Tout le monde se bouscule, se salue, bla bla bli et bla bla blou, on se présente etc. Moi je ne serais jamais politicien, je me souviens jamais des noms des gens, j’en suis complètement incapable… alors je me sens souvent assez con.

Et puis tout le monde part. nous aussi. La messe est finie. Tout le monde espère que ce sera la dernière pour demander la libération d’Ingrid et des autres otages, de tout ce qui s’est dit c’est sûrement la seule chose commune et sincère à  tout ce beau monde.

6 ans

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Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom

Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom

Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom

Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom

Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes maisons réunis
J’écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Dur miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom

Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom

Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté

Paul Éluard

de tout, de rien, de retour

Voilà  je suis relà .

Désolé c’est long et peut être bien un peu tout mélangé… voire même incompréhensible… enfin vous me direz.

haute-savoie.jpgUn mois de vacances dans mes montagnes ont été d’un plaisir que je ne dissimulerai pas. L’impression de redécouvrir beaucoup, autant de lieu que de gens, revoir la neige, le froid, le fromage, la famille et les potes après deux ans c’est revoir une autre vie. C’est revoir toute les choses bonnes d’une vie qu’on a choisit de laisser, en tout cas pour un moment, pour en découvrir une autre.

Au départ on se sent étranger.

J’ai ressenti le froid glacial qui remonte l’échine à  la sortie de l’avion, je me suis rendu compte du silence incroyable de Genève, de la petitesse de la ville d’Annecy ou même de Grenoble. J’ai revu avec un peu de dégoût l’impressionnante quantité de produit achetable, l’étalage de l’abondance européenne, la richesse sans limite des stations de ski, les soldes d’après noà«l, les Ferrari, Porsche et Mercedes de Genève.

chocolat.JPGJ’ai retrouvé les plaisirs culinaires, la raclette, la fondue valaisanne, la tartiflette savoyarde, le saumon fumé de noà«l, le foie gras, le Champagne, le rouge, le blanc, les pains au chocolat et les croissants du dimanche, le chocolat noir, au lait, aux noisettes, au caramel, au miel, aux amandes et j’en passe. Après 3 semaines j’avais mal au foie, mais qu’est-ce que c’était bon.
Mais revenir c’est beaucoup plus, car rien n’est figé la vie continue, même si on n’est pas là . C’est chouette à  voir, mais irrattrapable.

J’ai retrouvé la famille, mes parents, ma grand-mère, ma soeur et son appart tout mignon, j’ai rencontré la copine de mon frère, sûrement ma future belle soeur et j’en suis bien content, tous là  avec mille trucs et tous content. Les amis aussi, ceux de l’uni, ceux de l’école primaire ou du collège, ceux qui ont prit le train depuis Venise, Zurich ou Freiburg juste pour une soirée, ceux avec qui on cause des heures pour ne rien dire, ceux avec qui on reste deux semaines en haut et en bas et même en jouant à  la PS2 on se marre, ceux avec qui on va boire des verres ou faire la fête, tous géniaux et tous super généreux.

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Les vacances c’est aussi oublier un peu le travail, dormir et se rafraichir les idées, je n’ai quand même pas pu m’empêcher d’aller lire le journal une fois ou deux et d’aller à  un rendez-vous au palais Wilson à  Genève, un drôle de temple pour les droit de l’homme.
J’ai aussi parlé de la situation colombienne, ceux qui veulent un autre point de vue, certain savent déjà , d’autre s’en foutent.Et bien sûr, ce n’est un secret pour personne, ce mois la Colombie a fait la une. Emmanuel a été retrouvé, sa mère libérée. C’est beau. Une autre otage a été libérée. C’était probablement les 3 les plus demandé au niveau interne, les FARC n’ont pas libéré n’importe qui, ils gardent les internationaux, tenterai-t-ils un retour politique? Difficile de croire que les colombiens se laisseront berner par ces monstres.

chavez-et-ortega.jpg Les témoignages des ex-otages sont monstrueux, tout le monde est d’accord pourtant certain continue de défendre la validité du combat. Chavez du Venezuela en tête, Ortega du Nicaragua ensuite, Correa d’Equateur n’est pas très loin non plus… alors la Colombie est bien entourée. On peut se demander jusqu’où tout ça mènera, mais la Colombie a rarement aussi été isolée face à  ces voisins. En tout cas les média colombien s’en donne à  coeur joie pour faire monter le nationalisme. On connaît bien ça le nationalisme, c’est une valeur sûre en économie, ça monte souvent; pas comme la bourse mondial de ces derniers jours (ça pue d’ailleurs).

Une fois de plus Uribe a merdé dans sa politique international, il est définitivement mauvais dans ce domaine. Il passe son temps à  essayer de dire que les FARC sont des terroristes et qu’il n’y a pas de conflit en Colombie. En soit le terme terroriste n’est pas très intéressant, il ne permet pas de discuter ou de négocier avec le groupe en question, groupe armé illégal est nettement plus simple. Les méthodes pourtant sont les mêmes. Chavez et ses copains font de la rhétorique, Uribe aussi, laissons les, ce n’est pas très intéressant.
Le gouvernement colombien devrait plutôt se consacrer à  défendre sa légitimité pour combattre des groupes illégaux sur son territoire. Le problème est que ses liens avec les paramilitaires ne lui font pas trop de bonne publicité, mais en travaillant un poil plus avec la justice c’est largement jouable.
Quant au soutien de Chavez à  la lutte armée, il faut aussi le laisser, même son idole Fidel l’a contredit. Il y a 10 ans Castro disait que la lutte armée n’avait plus lieu d’exister en Amérique Latine…

Alors oui, on a beaucoup parlé de la Colombie tout ce mois, même les stats de mon blog l’ont ressenti, continuant sur une moyenne de 500/jours alors que je n’ai rien écrit. Est-ce bien? pas sûr, moi je préférerai parler du prochain festival de théâtre qui comme chaque 2 ans est un événement mondial et magnifique. On pourrait aussi parler du film inspiré du roman de Garcà­a Marquez (qui est bof parait-il). Eh bien non, c’est encore raté, on parle de torture, de guerre et de vilain.

Remarquez, je suis sacrément mal placé pour critiquer je m’en vais aux US parler de mercenaires qui violent les droit de l’homme sous le nez de la justice colombienne. Et je sais bien, il faut se souvenir, dénoncer, faire tout notre possible pour améliorer… etc.

il faut y croire?

Bref voilà ! je suis de retour à  Bogotà¡, content de mes vacances, content d’être là , content tout court, bien que j’ai quand même l’impression que cela ne bouge pas dans le bon sens, pourtant il faut être et rester optimiste, c’est presque un devoir… alors comme une nouvelle année commence je vous la souhaite bonne.

La mienne a bien débutée avec une belle victoire: pour ceux qui on suivi notre délire de mafia avec les blogger argentin je tiens à  vous annoncer ma victoire sans appel. Ils avaient crée une miniville (bogotà¡_tonio) pour lui envoyer des missiles. Un véritable échec, ils sont tellement mauvais en géographie qu’ils l’ont attaquée en France… alors que la véritable Bogotà¡ Tonio est la première ville colombienne … bien logiquement!!!

(sans rancune les gars ce sera pour une autre fois).

Un rapport douloureux

Quelques heures avant la parution de preuve de vie de 16 otages aux mains des FARC les autorités ont publié les conclusions du rapport sur la mort des 11 députés assassinés par les FARC en juin dernier.

Les 11, prisonniers depuis plusieurs années, ont tous été tué par des balles de fusil AK47, l’arme favorite de la guérilla. Le rapport explique même que plusieurs ont été tué à  3 mètres alors que se lavaient. Il conclut alors qu’il n’existe aucun doute sur les raisons de la mort et de l’identité des tueurs. Les FARC sont responsables, aucun autre type de balles n’a été découverte.

Il reste cependant un doute sur les conditions. Les FARC avaient mentionné le fait qu’une attaque avaient lieu et que les attaquant n’étaient pas des militaires. Fait confirmé ensuite, l’armée n’était pas dans la région. Les paramilitaires? ils ont vite été mis hors cause, car ils n’ont jamais été capable d’attaquer la guérilla de front et surtout dans cette région très difficile.

Le gouvernement a alors émis la possibilité que se soit 2 front de la même guérilla qui se sont fait mutuellement peur et ont éliminé leurs prisonniers, accomplissant leur ordre. Cette option n’est évidemment pas à  exclure, mais connaissant la maîtrise de la communication des FARC on peut douter.

La dernière option, qui est volontairement oubliée est celle d’une attaque de la part du département search and rescue de l’ambassade des USA. Depuis 2003 un contrat entre le gouvernement des USA et l’entreprise DynCorp (qui se charge aussi de la fumigation) a mis en place une équipe de soldats privés dont la tâche principale est d’aller chercher les otages, et plus particulièrement les 3 étasuniens enlevé en 2003.

La connaissance des conditions du massacre serait un argument (ou non) de plus pour soutenir l’échange humanitaire. Bien que cela ne change rien ni sur le sort des otages ni sur la cruauté des FARC, cela pourrait être un exemple de plus contre le sauvetage armé des otages, car certains continuent à  douter du bien fondé d’une négociation.

Il est bon de se rappeler quelques éléments:

– les FARC demande la libération de 500 prisonniers. 50 otages contre 500 guérilleros. Les 50 otages sont séquestré depuis 5 ou 10 ans et n’ont aucune chance de sortir vivant sans l’échange humanitaire. Les 500 guérilleros seront tous libre dans moins de 5 ans. Les condamnations, avec les remises de peine etc, vont très rarement au delà .

– Le gouvernement colombien ne veut pas voir les FARC profiter de l’événement pour en tirer trop de bénéfice politique, d’où l’exclusion de Chavez du processus. Mais en tournant autour du pot depuis 2 ans ils n’ont fait que donner la possibilité aux FARC de se montrer partout.

– Les FARC demande la démilitarisation d’une zone pour effectué l’échange. Même si d’un point de vue de souveraineté interne ceci est impensable pour un État, le faire pendant un mois ne changerai pas grand chose en terme pratique. Les militaires n’auront aucun mal à  le reprendre ensuite. Leur supériorité technique commence a être vraiment réelle.

– Pour l’évolution du conflit, l’échange humanitaire ne changera rien. Les militaires pourront continuer à  attaquer les FARC. On pourra toujours considérer les FARC comme des monstres. Ils enlèveront sûrement d’autres gens, mais avec beaucoup plus de difficulté qu’il y a 6 ans. Personne, bien que cela serait souhaitable aussi, n’est obligé de négocier plus que juste cet échange.

Les otages retrouveraient une liberté bien méritée. Mais pour l’instant à  Bogotà¡ ou dans les montagnes colombienne, on tergiverse, hésite, teste et tente. On fait de la rhétorique ou de la résistance.