En Vacances!

Guajira Voilà  c’est l’été, il fait beau, les oiseaux chantent… etc. Enfin tout ça c’est chez vous parce qu’ici il pleut, il fait froid et tout le tralala. Mais comme moi je suis pas fou et que je reprends mes cours le 23 juillet et que tout est prêt (enfin… pour la première classe), je m’en vais voir plus haut si le soleil brille…

L’excuse est toute trouvée, le moment où on donne pas de cours et que les étudiants ne sont pas là  pour vous ….. c’est parfait pour avancer vos recherches. Alors je pars sur le terrain faire une ou deux interviews, voir comment avance le conflit et la coopération internationale dans l’ile de Providencia (en plus je pourrai même voir l’évolution de ce cas). J’ai déjà  des rendez-vous de prévu avec deux poissons. Ils ont, parait-il, plein d’info pour moi… j’en suis ravi, car c’est bien connu que les poissons sont super intelligents. (ils le disent dans la chanson).

[audio:Arizona dream – 10 – this is a film.mp3]

Bref vous comprendrez, je ramènerai des photos et je raconterai des nouvelles âneries. Et peut-être que j’arriverai même à  vous mettre une petite photo des deux palmiers qui se trouvent à  gauche de mon hamac… si j’ai un accès à  internet.

à  bientôt.

Adios compadres

La vie d’expatriés a quelques points communs avec la vie de voyageur, car même si c’est une vie de sédentaire les “au revoir” ou “adios” sont fréquents. On s’y habitue, ou on les accepte car bien souvent ils nous promettent de nouvelles aventures, de nouveaux horizons. C’est autant la richesse que la tristesse de cette vie. Même si le plaisir de rencontrer, de connaître, de découvrir sont toujours plus fort que tout le reste, il arrive que les “chao compaà±eros” soient nostalgiques.
Alors voilà , adios compadres, les soirées où Rozenn nous corrigeait nos hispanismes tout en chantant un karaoké venu tout droit des Philippines sont passées. On regrettera aussi les cours de flamenco de Nacho.
Je me souviendrai aussi des innombrables fois où Jorge nous disait qu’il allait se coucher tôt aujourd’hui parce qu’il avait du travail et que dans le meilleur des cas à  5 heures il montait dans un taxi en dansant encore la salsa. Ou encore toutes ces fois où on terminait nos soirées dans la tienda du coin de la rue en chantant “don’t cry” avec Manu et Nacho après avoir fait tellement chier le boss qu’il finissait par nous trouver la chanson… on a jamais su pourquoi celle-là , mais on a toujours insisté pour elle. Un mythe je vous dis.
Les soirées où Morgane râlait parce qu’elle était obligée de boire son rhum pur, où Ruth ne pouvait plus marcher avec ses talons (elle n’a jamais vraiment su d’ailleurs…), où Paula et Paulo essayait de nous montrer le “pas péruvien” en salsa, toutes ces soirées qui à  force sont devenues des week-ends complets, resteront parmi les meilleurs moments de cette dernière année.
On reste, avec Paula et Paulo continuellement en train de refaire le monde, préparant les nouveaux plans, le nouveau parche, à  l’affut de la suite…
Alors bonne chance à  tous, que ce soit plus au sud, dans le grand du nord ou chez nos ancêtres.
Pour terminer en musique une spéciale dédicace de Twinky pour Winky et Po:

[audio:don_t Cry.mp3]
Et pour les autres Los Van Van… le meilleur de la salsa![youtube]http://www.youtube.com/watch?v=M70hf2REN48[/youtube]

Festivo

ron.jpg

Aujourd’hui c’est férié, alors rien de meilleur qu’une soirée patacà³n accompagnée de quelques bonnes petites bouteilles de rhum et de la bonne salsa.

Juliana chanté par DLG banda.

[audio:Juliana.mp3]

Aujourd’hui c’est trop dur pour bloguer alors bon début de semaine à  tous!

PS: une question: quelqu’un peut me dire pourquoi c’est férié aujourd’hui en Colombie?

à la conquête de la Terre de feu

Après la traversée en bateau nous arrivons à  Porvenir, un petit village mignon, mais on ne fait presque pas attention à  ce qui nous entoure. Cela fait à  peine une semaine que j’ai retrouvé mon frère, et après plusieurs mois de voyage je suis juste content de discuter avec lui, de manger du fromage et du chocolat. Alors on quitte Porvenir le jour même, nos gros sac sur le dos, de quoi se nourrir pour 3 ou 4 jours et plein d’énergie et de motivation. Nous partons à  pied, une carte en main, à  la conquête de la Terre de Feu et sûr de notre coup. Après quelques heures de marche nous décidons de planter la tente et de profiter de ce paysage incroyable, sans arbre, vallonné où trottent plein de bébêtes.

Le soir on se cuisine une bonne platée de pâtes, un lac à  nos pieds nous sert de source. Nous regardons ensuite le tardif couché du soleil et nous admirons quelques instants le ciel étoilé avant de sombrer dans un sommeil profond. Tout est parfait.

Le réveil est un peu plus dur, le thé avec l’eau du lac a un sérieux goût de sel. Un blague qui nous fait pas vraiment rire, nos stocks d’eau sont très limité et si nous ne trouvons pas de sources nous risquons d’avoir des problèmes. Pourtant en Patagonie l’eau ne devait pas être un souci…

Malgré tout, nous décidons de reprendre notre route, à  chaque lac on vérifie le goût de l’eau. A chaque fois le même dégoût, ce n’est franchement pas agréable. Le temps passe et la première voiture que nous voyons en deux jours nous prend en stop. Sur 10 kilomètres, rien de transcendant. Selon la carte que nous avons, nous sommes à  une centaine de kilomètres de notre but. Sans eau ça va être dur. Un autre voiture nous avance dix de plus. Mais là  c’est le drame, on apprend que la prochaine ville n’est pas à  cents mais trois cent kilomètres (un peu moins en réalité). La question n’est plus seulement celle de l’eau, mais aussi celle de la bouffe, du temps etc.

On ne sait pas vraiment quoi faire alors on continue à  marcher, espérant une solution miracle, en se regardant comme deux cons, avec notre carte pourrie. Sans se le dire nous pensons tous les deux la même chose… bordel de merde! C’est la deuxième fois qu’on se fait avoir comme des bleus pour une histoire de saloperie de carte. On n’a pas appris!

Mais finalement le miracle arrive assez vite, on a toujours de la chance quant on voyage. Un nuage de poussière arrive à  mille l’heure, le bus qui passe deux fois par semaine fonce sur la piste. Sans réfléchir on se met au milieu les bras en l’air pour lui faire des signes, et même si au dernier moment on se rabattra sur le bas côté (imaginez si les freins étaient pourris!), nous étions bien décidé à  stopper ce bus. Bien logiquement il est plein, mais le chauffeur nous propose le couloir à  moitié prix. Sans hésiter on accepte. Nous retrouvons nos compagnons de traversée qui eux sont restés à  Porvenir pour attendre le bus qu’ils avaient réservé deux ou trois jours avant!

Quelques heures plus tard, après avoir passé la douane, descendu et remonter dans le bus pour éviter le terminal de Rio Grande, nous arrivons à  Ushuaia.

El fin del mundo.

adios glacier, adios

Les souvenirs de voyage sont presque toujours des souvenirs de moments positifs qui rendent nostalgique, nostalgique d’une époque, d’un bon moment. Rarement ce sont des souvenirs tristes, voire même des échecs douloureux. Etrangement le cerveau fait le ménage, où simplement transforme le souvenir difficile en moment où l’on a appris quelque chose.

Cette logique, que je n’imagine pas m’être personnelle a eu une faille il y a quelque temps. Etrangement mon cerveau a transformé un agréable souvenir en un questionnement affligeant.

C’était il y a un peu moins de dix ans, en Bolivie, à  la La Paz pour être précis. J’avais l’adresse d’un centre de guide de montagne qui collaborait avec l’école de guide de Chamonix. En tant qu’amateur d’alpinisme et de ski je me devais d’aller y faire un tour.
Après une courte discussion, on me demande si je sais skier. Bin oui, je crois même que j’ai appris avant de savoir marcher. Quoique, faudrait demander à  mes parents.
Alors vite fait, le guide me dit que si je trouve 4 ou 5 compagnons il nous ouvre la station la plus haute du monde. Waouh, skier à  plus de 5300 m d’altitude ça motive. Le lendemain les compagnons sont tout trouvé et nous voilà  parti pour le glacier de Chacaltaya.

La “station” s’avère être une piste avec un remonte pente… enfin un câble tracté par un moteur de 2 CV sur lequel il faut s’accrocher comme on peut. Le ski à  cette altitude n’est pas la chose la plus simple que j’aie pu essayé dans ma vie, après 3 virages il faut s’arrêter pour souffler.
Dur mais jouissif, un moment inoubliable. Après à  peine trois heures de ski on est mort, complètement mort. Mais quel plaisir!

Jusque là  tout va pour le mieux, je me souviens encore de ces moments avec un sourire aux lèvres, sauf que… voilà … en avril de cette année 2007 je lis un article sur BBC mundo qui m’apprend que le glacier de Chalcaltaya est en train de disparaître de manière accélérée. Ce glacier a plus de 18 mille ans et ces 20 dernières années il a diminué de 80%. On attend sa fin pour 2015… c’est-à -dire maintenant.

à‡a m’énerve, contre moi, contre tout le monde, contre ceux qui ne veulent pas une réduction chiffrée des émissions de gaz, ça m’énerve de penser que je vais devoir apprendre à  mes enfants à  jouer au chameau et non à  skier, de penser qu’on attend parce qu’on ne sait pas quoi faire… ça m’énerve, peut être simplement parce qu’on m’a pourri mon souvenir… mais ça m’énerve.

 

 

Sangria espagnole colombianisée

sangria.jpg

Voilà  un truc qui valait la peine de relever. Même si la photo date de quelques semaines elle est complètement d’actualité. Le week-end commence, je me suis libéré de mes principales préoccupations du moment. Bref tout est parfait pour profiter de la recette, devenue célèbre depuis, de Nacho. En deux mots Nacho est un espagnol, infirmier, propriétaire d’un bar à  Alicante, et bien logiquement fêtard. Pour couronnez le tout (ce qui est en fin de compte logique vu ses professions) il prépare des remèdes absolument dangereux. On pourrait surement le dénoncer pour terrorisme.
Sur la photo il est en plein délire en train de préparer de la sangria. Selon lui en Espagne on met du fanta, mais comme ici il n’y en a pas il a choisit de mettre du Crush … sous prétexte que c’est de la même couleur. Ensuite il a voulu se la jouer “local” alors il a été chercher des fruits de par ici… genre granadilla.
Je vous raconte pas l’histoire, ça donne un truc buleux mais finalement pas dégueu. Alors si vous avez l’occasion de le croisez, si ce n’est pas en Amérique du Sud (il part faire un tour dans le continent) ce sera peut être à  Alicante ou en Bretagne, dites lui que vous avez la grippe…
Pour conclure et vous souhaiter un bon week-end je vous propose la musique qui va avec le personnage (espagnol avec les cheveux long!): Extremoduro:

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=s7TRk0c_5RA[/youtube]

J’ai fini!

En raison d’un grand nombre de termes à  moitié vulgaires je déconseille la lecture de ce post aux âmes sensibles, aux mineurs non accompagnés, et spécialement aux lecteurs qui soutiennent l’enquête sur les Teletubbies

Mon bureauAujourd’hui c’est la journée “je m’en fous” … bin oui j’ai tout fini, enfin presque. Je vais rendre les notes des étudiants, signer trois quatre conneries et rendre un papier que j’ai écrit .. et tchao. C’est pas les vacances, mais c’est déjà  un gros poids en moins. Du coup aujourd’hui je ne lis pas le journal mais je le regarde, je ne répond plus aux mails des retardataires sinon pour leur dire…

c’est mort, va voir le recteur…

Je m’en fous que la police ait mis la moitié de la population sur écoute de façon complètement illégale, que le ministre de la défense soit directement concerné par l’histoire et qu’ils sont plein à  réclamer sa démission. Je m’en fous que hier la manifestation des étudiants et des professeurs ait été la plus grande manifestation depuis longtemps. Le plan de développement du gouvernement va aboutir à  la disparition de nombreuses filières d’études à  l’université publique… c’est à  dire partout parce que c’est pas le privé qui va le faire.
Je me fous aussi qu’Uribe soit en train de se foutre de la gueule du monde avec son histoire de secret d’Etat et du 7 juin … il se croit au ciné! ou mieux dans une telenovela.
Je me fous aussi de Chavez, le voisin qui pète un fusible, qui a attaqué verbalement la dernière télévision non gouvernementale du pays.
Je me fous de Blatter à  la tête de la FIFA (ça c’est vrai pour les autres jours aussi), de la croissance US au plus mal, de la vie de du couple Royal-Hollande, de Sarko en Espagne… Le seul truc dont je ne m’en fous pas c’est de la mort du Panda qui a été relâché en Chine, mais c’est vraiment parce que j’aime beaucoup les pandas!

Suite à  ce post qui va encore faire râler mon ami Psykotik, parce que ce que j’ai écrit c’est court, parce que je ne fais pas d’analyse et ne parle pas de politique… parce que finalement c’est un râleur, mais je m’en fous.. Bref suite à  ce post je vous mets une petite chanson d’un groupe cubain que j’aime beaucoup et qui m’avait fait bien marrer l’année dernière lorsqu’ils sont venus jouer à  Bogotà¡ sur la place Bolivar. Lors d’une conférence de presse un journaliste de RCN (la télé des télénovela, une télé super pro Uribe), demandait, d’un ton très hautain, au groupe comment c’était la vie à  Cuba, la liberté d’expression etc… et un des gars, à  moitié fâché lui répondit…

nous, au moins on a jamais eu peur que notre gouvernement nous assassine … ce qui n’est pas le cas ici!

Le journaliste s’est tu, plusieurs de ces collègues autour de lui ont été, à  de nombreuses reprises, menacé de mort et plusieurs ont quitté le pays…
Orishas, en concert au Brésil.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=2WZSnwAdVmQ[/youtube]

Surtout n’oubliez pas d’aller voter pour Monie ICI, qui sans doute aucun, a gagné le grand jeu concours organisé par Guillaume

Pitons Maliens

Après mes souvenirs péruviens je me suis rappelé que j’avais écrit un truc sur une anecdote de voyage dans le journal d’étudiant de notre cher institut à  Genève. Alors comme 4 ou 5 lecteurs avaient répondu d’une manière positive, demandant même une suite je me suis dis que cela pouvait être sympa de publier cette anecdote. Elle n’a rien à  voir et vient du temps où je cherchais Corto dans une autre région, du temps où je l’imaginais capable de revenir près de ses premières sources, l’Afrique (( voir l’album Les éthiopiques )) .
De plus je crois qu’un voyage ne se raconte pas comme une suite d’événements mais à  travers des anecdotes éparses… il n’existe donc pas suite à  mon histoire du Pérou.

Nous arrivons à  Bamako abrutis par un trajet en avion, où nous avons visionné trois films plus stupides les uns que les autres. Il fait nuit, nous ne savons pas où dormir, le douanier nous cherche des poux. Tous les douaniers du monde ont la même rengaine: il faut une adresse.
Nous lui laissons l’adresse de l’hôtel 26 étoiles de la ville et nous pouvons, après quelques questions concernant nos bagages particuliers (nos cordes, baudriers, dégaines..) partir dans notre taudis presque luxueux… il y a un frigo !!!
Nous ne restons pas à  Bamako, notre but est un peu plus loin, nous prenons directement un bus pour Hombori. C’est une bourgade sans trop d’électricité, typique et sympathique. Au réveil nos coeurs commencent à  vibrer. En plein désert, le mont Hombori, le point culminant du Mali, se dresse majestueusement devant nous. Les perspectives s’annoncent bonnes pour nous, les falaises ont l’air propres (dans le sens non friables) et tout autour du village de nombreux blocs vont nous permettre de nous entraîner un peu. Il nous faut aussi préparer un peu notre “grimpette”, car les informations que nous possédons sont très limitées.
Nous avons juste visité le petit site d’un guide qui annonce qu’il est possible grimper au Mali sur “la main de Fatma”. Mais la question est comment?
Après quelques recherches et la rencontre du guide local nous sommes prêts pour une semaine d’escalade en plein désert. Deux jours sont nécessaires pour venir au pied de la falaise et nous établissons notre camp de base dans la petite propriété peule (berger malien).
Nous passons une soirée tranquille avec la famille sous une lune divine qui me fait oublier que je ne suis qu’un pauvre toubab avec un estomac habitué à  la nourriture “débacterisé”.
Le lendemain nous partons très tôt pour tenter d’échapper à  la force du soleil. Après une bonne heure de marche nous pouvons toucher le rocher, frais et presque vierge. Malgré l’excitation je ne suis vraiment pas en forme. Ne voulant pas abandonner si près du rêve je me tais et notre ascension commence. Le jour se lève sur cette roche qui se réchauffe à  chacun de nos pas. Mes mouvements se font de plus en plus lents et la chaleur m’envahit. Je me sens mal. Le soleil ne me laisse pas une seconde de répits, le rocher exposé plein sud devient un four. Après chacun de mes pas je me repose, tente de m’agripper jusqu’au moment où je me laisse glisser. Je me retrouve pendu au bout de ma corde accroché à  quelques coinceurs. J’entends Nico gueuler, mais je suis cuit, le soleil est trop fort: je vomis.
Il nous faut environ trois heures pour rentrer au camp. La descente est longue et difficile, je me laisse traîner comme un sac.
La nuit est tout aussi dure, je délire, la fièvre est montée et je vois passer des trains… en plein désert!
Le lendemain je me sens mieux, mais une journée de repos me requinque vraiment. Une bonne nuit et nous pouvons retenter notre ascension. Nous partons plus tôt que la première fois et plus motivés que jamais. Nous arrivons au sommet sans encombre et là  c’est l’extase : nous sommes sur un petit plateau de quinze mètres sur quinze avec trois cents mètres de vide tout autour. Le désert s’étend jusqu’à  l’horizon. Une fois encore la terre me remplit de bonheur. Et c’est le sourire jusqu’aux oreilles que nous quittons notre El Dorado du jour. La descente est bien plus rapide que la veille, cependant un piton mal accroché nous fait blêmir. Lors d’un rappel où un mouvement de balancier était nécessaire il s’est mis à  bouger prédisant le pire… une grosse frayeur mais ce n’est pas notre jour.
Nous déposons les deux pieds sur la terre ferme fatigués mais heureux … Pachamama reste fidèle à  elle-même.

Publié dans le HEI Comet nº4 en 2005

La même histoire en un, deux et trois épisodes.

L’expérience du jour!

Il ya des jours on fait des trucs super marrant, complètement différent des habitudes, aujourd’hui était un jour comme ça pour moi. Rien de bien transcendantal, simplement une expérience quelque peu loufoque.

Ce matin j’avais un rendez-vous au département du NAS (Narcotics Affairs Section) à  l’ambassade des Etats Unis… Franchement l’ambassade française est digne d’une cabane de chasseur canadien en comparaison avec la “base” US. Il faut dire que leur ambassade à  Bogotà¡ est leur troisième plus grande du monde, après celle d’Israà«l et d’Egypte (pas sûr pour cette dernière).

C’est une véritable base militaire, 5 ou 6 blocs (rue ou pâté de maison) de long et 4 de large. Entrer est une grande bataille, il faut d’abord passer la première grille, annoncer où vous allez, montrer vos papiers et vider votre sac. Ensuite vous entrez dans un parc où se trouve des téléphones, à  usage interne, de là  il faut appeler la personne avec qui vous avez rendez-vous pour qu’elle vienne vous chercher. Lorsque vous êtes accompagné, vous pouvez passer le deuxième check-point. Cette fois il faut laisser votre téléphone portable, appareil photo, ordinateur, mémoire USB etc. Tout passe au scanner, contrôle d’identité, signature de la personne qui vous reçoit. Après une petite promenade vous arrivez finalement au troisième contrôle, où à  nouveau on vérifie vos affaires (enfin ce qu’il vous reste) et après un contrôle d’identité on vous fourni un badge… cette fois c’est bon vous pouvez aller boire un café en toute sécurité, accompagné d’environ 25 militaires en uniforme US.

Conclusion: le café est bon, même si vous trouvez le même dehors, pour le même prix vous avez la sécurité en plus, et pas n’importe laquelle!

Souvenirs

Lors d’une discussion, une de ces discussions qui ressemblent à  une branlette, où on cherche à  ce faire revivre les bons moments du passé, j’ai raconté une anecdote de voyage. Mon interlocuteur me regarde d’un air à  moitié étonné. A ce moment tout nous étonne, on vient de se rencontrer. Sa réponse fut directe:

tu devrais l’écrire.

Mouais, j’sais pas, où?

Gngn …

Ah ouais. Mais j’ai pas trop l’habitude de parler de mes vieux souvenirs…

En fait je crois que c’est simplement que je ne sais pas comment écrire mes souvenirs de voyages. En parler n’a jamais été un problème, mais l’écrire…

Après, le plaisir passé, j’ai repensé à  l’idée. En me disant que je pouvais essayer, et au pire j’efface; au mieux ça vous plait. Alors voilà  le résultat, j’ai évité le pire mais le mieux n’est pas encore fait.

J’ai vingt ans, mon espagnol est pitoyable, je ne sais ni quoi faire ni où aller. Mais je suis là , à  Lima avec une putain d’envie de bouffer la vie avec toutes les dents. Après 3 jours à  traîner dans des bars et boite-de-nuits, je prends un bus pour le Nord. Je ne sais pas pourquoi je pars dans le Nord, ni même pourquoi je suis au Pérou et pas ailleurs.

Quelques semaines passent, rien de très excitant ne m’arrive, même si je découvre des montagnes qui m’appellent. Le Huascaran m’a longtemps tenté… il restera sur une photo.

Plus tard, une de mes rencontres me pousse à  m’installer dans un petit village de pêcheur. Je feins alors d’attendre que l’eau se réchauffe pour pouvoir me mettre à  l’eau et surfer les vagues où les pêcheurs travaillent. Le temps passe, je bossouille, bricole des trucs, fait les marchés. C’est dans ce contexte que je rencontre celui qui va transformer mon voyage.

Lui est photographe, vénézuélien sauf erreur, travaille au Pérou depuis une dizaine d’années. On blablate beaucoup les deux, objectif, profondeur… à  l’époque la photo me fascine. Un rêve de gosse, comme celui d’être boulanger, sauf que cette fois je me bouge pour le faire. On se donne rendez-vous deux mois plus tard à  Lima.

Je mets les bouts, trace ma route.

Deux mois de voyage à  travers le Pérou, ma motivation est la photo. Des gens, des lieux, des instants, tout ce qui passe sous mon objectif reste dans la boite.

Cette fois j’arrive à  Lima en sachant tout ce que je veux savoir, pas de doutes et plein de motivation. Je commence alors de longues journées de travail avec mon ami photographe. Sélection des photos, scan, montage informatique, impression, découpage… Après environ 2 semaines je me retrouve avec 10 mille cartes postales. 10 photos, 1000 exemplaires. Ben bien! Content l’ami ? mouaif.

Le résultat ne me plait pas trop, les choix ne me semblent pas toujours être les bons, l’impression est d’une qualité plus que médiocre… mais bon ce sont mes photos, et je dois les vendre. Un gros acheteur à  la poste locale nous débarrassera des trois quarts, le reste sera vite écoulé dans les boutiques pour touristes de Lima.

Après un mois à  Lima j’ai plus qu’une envie, retrouver des montagnes, profiter de la nature, le pactole en poche je peux accomplir ce souhait. Le Chili m’ouvre ses portes, le voyage continue…