Bush en Amérique Latine: la Colombie à la loupe

_42538371_070205usabody.jpgLe président Bush entame une tournée en Amérique Latine où il va visiter le Brésil, l’Uruguay, la Colombie, le Guatemala et le Mexique. Il vient faire un tour de courtoisie, parler des inégalités et de la pauvreté. Le changement de rhétorique est flagrant, cela fait 6 ans qu’il ne parle que de lutte anti-terroriste et d’accord économique.

Bush tente dans le social, et bien qu’il se défende de vouloir faire de la concurrence à  Chavez, il est difficile de ne pas voir une petite volonté de récupérer la part de l’influence perdue dans son jardin. Certains ont même appelé son voyage la “tournée anti-Chavez”

Dans un même temps Bush a annoncé une forte diminution de l’aide apportée au continent, les deux dernières années l’apport était de 722 millions de dollars, il a cette fois demandé au congrès 443 millions de dollars. Bien sûr les diminutions touchent les fonds de développement alternatif, l’argent dédié à  la lutte contre le narcotrafic et les guérillas ne diminue pas. Par exemple le Pérou perd 20 millions de dollars d’aide, l’Equateur perd un million, le Brésil passe de 6 à  1 million…

imagen-3462041-1.jpgPour certains analystes, c’est une preuve de plus que le gouvernement de Bush laisse de côté l’Amérique Latine et se concentre au moyen orient. La visite était là  pour faire passer la pilule. Pourtant il est difficile d’imaginer que le gouvernement des Etats-Unis veut vraiment négliger l’Amérique Latine, toutes les négociations autour des différents traités économiques nous disent le contraire. Simplement le budget des USA n’est pas vraiment extensible et l’Amérique Latine n’est pas dans une situation de détresse infinie, au contraire, les résultats économiques sont, dans l’ensemble, plutôt bon.

La Colombie est le seul pays où l’aide ne diminue pas et la visite du président Bush arrive à  un moment critique dans les relations entre les deux pays. Uribe est considéré, à  juste titre, comme le meilleur allié. Cependant depuis que le scandale de la para-politique (le Washington-post parle de para-gate) est entré au congrès des Etats-Unis les déclarations contre le gouvernement colombien se font de plus en plus fréquentes. La présidente du congrès a même réalisé une réunion avec des ONG pour avoir un autre point de vue sur les négociations entre le gouvernement colombien et les paramilitaires. La démission de la ministre des affaires étrangère pour les liens de toutes sa famille avec les paramilitaires n’est pas passé inaperçu. Certains démocrates ont déjà  annoncé que le vote du traité de libre échange se compliquera, de même le Plan Colombie.

Le sous-secrétaire d’Etat des Etats-Unis a même annoncé que son gouvernement serait content si un échange humanitaire avec les FARC avait lieu. Uribe s’y oppose férocement.

La dernière histoire en date est la phrase du vice-ministre du travail colombien, disant que les syndicalistes (menacés de mort) exagèrent en dénonçant leurs menaces, et que ceci promeut la violence et le sang. Cette petite phrase, pourtant très commune ici, n’a pas été au goût du représentant de la Chambre des Etats-Unis, qui a demandé une rectification immédiate. Comme il le dit, c’est typiquement ce genre de déclarations qui nous font douter du respect des droits l’homme en Colombie.

Bogotà¡ sous haute surveillancePourtant le climat entre les deux présidents est toujours bon et leurs discussions ne devraient pas tourner autour des paramilitaires. Alors la visite de Bush en Colombie ne sert pas à  grand-chose. Celui qu’il faut convaincre que le gouvernement colombien n’a rien à  voir avec les paramilitaires c’est le congrès des Etats-Unis pas son président, et cela s’annonce plus compliqué.

Ingrid Betancourt s’immisce dans la campagne présidentielle Française

imagen-3448503-1.jpgCinq ans se sont écoulés depuis l’annonce par Pastrana de la fin du processus de paix entamé 3 ans auparavant entre les FARC et le gouvernement colombien. Ce jour fut d’une grande désillusion pour la majorité des Colombiens même si les derniers mois des négociations la crise était sous-jacente.

Peu de temps après Ingrid Betancourt et Clara Rojas sont enlevée par les FARC en replis vers la jungle. Ingrid Betancourt n’a pas voulu écouter les avertissements, elle a cru que la guérilla la laisserait passer pour aller rendre visite à  un élu de son parti. Elle a eu confiance, confiance en elle. Elle a toujours eu beaucoup de force et de courage pour ses combats politiques. Au point de sacrifier sa vie de famille, pour une femme venant d’une famille conservatrice dans un pays très conservateur c’est plutôt exceptionnel.

La suite de l’histoire est le jeu du chat et de la souris, où Ingrid Betancourt et les autres otages ne sont que de la marchandise. Alvaro Uribe est élu trois mois après la fin du processus de paix, pour, cette fois, exterminer la guérilla. Uribe est un homme intelligent, relativement bien formé et nourrit de haine contre la guérilla à  cause de l’assassinat de son père. Il maintient alors une poigne de fer pour arriver à  ses fins.

Cinq ans plus tard il a réussi à  sécuriser les axes principaux du pays mais les FARC sont toujours bien là . Les guérilleros ont simplement repris une lutte de guérilla, en petits groupes très mobiles. Ils ne se comportent plus comme une armée régulière.

La politique de sécurité du Président Uribe ne laisse pas de place pour la négociation. Bien qu’il se dise finalement disposé à  l’accepter, il n’est pas prêt pour payer le prix. Hier encore il refusait d’ouvrir une zone démilitarisée, condition préalable pour la guérilla. Ce qui le pousse une fois de plus à  annoncer une nouvelle offensive.

La grande peur des familles des otages est l’organisation des secours par l’intervention armée. Il existe quelques cas isolés de réussite, notamment celle du nouveau ministre des affaires extérieures, mais la majorité finissent en bain de sang. La guérilla assassine ses otages lorsqu’elle se sent attaquée.

La libération d’Ingrid Betancourt et des autres otages risque de prendre encore du temps, à  moins que le président se décide à  accepter la dernière proposition en date des 3 pays “amis” (France, Suisse et Espagne) de sécuriser une zone pour négocier.

Pendant ce temps le cas Ingrid Betancourt continue à  faire couler beaucoup d’encre. L’ambassade de France à  Bogotà¡ attend 150 journalistes, l’affaire Betancourt a le mérite d’attirer les médias sur la Colombie, bien trop souvent oubliée. Il suffit de voir la quantité d’articles paru cette semaine pour s’en rendre compte. (Le monde ; Libération, Le Figaro, La croix, L’Express)

Certains l’idolâtrent, d’autres la critiquent mais finalement tout le monde est d’accord pour dire que cinq années c’est beaucoup trop. L’affaire, qui c’était déjà  invité au gouvernement français avec comme porte parole Mr De Villepin, est arrivée dans la campagne présidentielle. Ségolène Royal a déjà  reçu les enfants Betancourt, faisant une série de promesses mais sans prendre position sur le sauvetage armé. Quant à  Mme Buffet elle a annoncé son opposition à  ce type d’action. D’autres visites sont apparemment prévues, de nouvelles promesses attendues.

Pourtant comme le souligne Daniel Pécault, grand spécialiste de la Colombie, lors d’une interview accordée à  L’Express, la France peut simplement faire savoir que, le jour où les Farc s’engageront à  négocier des accords humanitaires ou de paix, elle facilitera le dialogue, malgré cette estampille de “terroriste” que les FARC ont de la peine à  supporter.

En attendant de meilleurs auspices pour les otages, on ira soutenir l’idée de l’échange humanitaire en dansant la salsa sur la place Bolivar lors du concert organisé par la mairie de Bogotà¡.

Un nouveau Ministre!

imgarticulo_t6_43107_2007219_164247.jpg Uribe joue fort. C’est un beau coup politique qu’il vient de réaliser, à  peine six heures après la démission de la ministre des affaires extérieures il nomme son remplaçant. L’heureux élu n’est autre que Fernando Araàºjo. Il s’est échappé miraculeusement de l’emprise des FARC il y a à  peine deux mois. Bien qu’il ait le même nom que son prédécesseur, il n’a rien à  voir avec elle. C’est un homme respecté et habitué au pouvoir, il a déjà  été ministre pendant la présidence de Pastrana. Mais surtout, il est perçu comme un héros: après avoir été retenu pendant six ans en otage il a réussi à  survivre à  5 jours de course dans la jungle, échappant ainsi aux FARC. Uribe s’entoure une fois de plus de personnes qui ont été victimes du conflit, particulièrement de la guérilla. Il réussit un coup médiatique très fort, mais Fernando Araàºjo va devoir devenir diplomate, notamment pour négocier avec les Etats-Unis. Après six dans la jungle, coupé du monde, la tâche ne va pas être facile.

Elle démissione

Marà­a Consuelo Araàºjo

La pression externe a été trop grande et au gouvernement le débat interne a conclu que c’était mieux.

Il est vrai que le débat de la para-politique est arrivé jusqu’au congrès des Etats-Unis. Quelques figures démocrates ont demandé que le cas de la Colombie soit étudié avec plus de sérieux. Ils ne veulent pas que leur argent soit donné à  n’importe qui. Le scandale colombien pourrait ainsi affecter la signature définitive du traité de libre échange ainsi que le Plan Colombie.

Patrick Leahy, sénateur démocrate du Vermont, conclut en disant que le scandale actuel confirme les préoccupations que beaucoup ont eu sur les infiltrations des paramilitaires. Il demande un peu de temps pour analyser la situation.

Avec de telles déclarations et les intérêts en jeu, la tête de la “canciller” ne valait pas beaucoup.
Marà­a Consuelo Araàºjo quitte le gouvernement, sage décision? peut-être…pour l’image du pays sans doute. Bien que ce ne soit pas du tout le moment que le gourvernement s’effondre…

Le suspens pour la suite reste complet…

À l’ombre!

Cette semaine la justice a franchi le pas: huit parlementaires ont été mis en prison pour leurs liens avec les paramilitaires. Un neuvième a disparu, un mandat d’arrêt international a été lancé.

Comme le dit le ministre de l’intérieur: “c’est un dur moment pour la coalition”, tous les huit soutenaient le président et on été élu sur la base d’un programme de soutien à  celui-ci.

Parmi les huit on retrouve le frère de la ministre des affaires extérieures, il avait déjà  fait beaucoup parler de lui au début du scandale de la parapolitique. La ministre avait fait la plus grande erreur politique en l’accompagnant devant le juge, et depuis ce jour l’opposition réclame sa démission, jugeant qu’elle n’est pas apte à  représenter le pays. La mise à  l’ombre de son frère a remis de l’huile sur le feu, sans parler de son père qui est aussi accusé d’avoir travaillé avec les paramilitaires et de son autre frère aussi appelé à  comparaître devant la justice pour les mêmes raisons. Mais une fois de plus Uribe est sorti, avec tout son poids politique, pour la défendre. Son argumentation est qu’elle travaille très bien et qu’elle n’a rien à  voir avec les contacts de son frère ou de son père. De plus pour lui, céder à  la pression de l’opposition serait un grand échec.

L’opposition a peut être raison de douter, mais tant qu’il n’existe pas de preuve contre sa personne il n’existe pas de raison de l’accuser à  tort ou pire de la juger. C’est parait-il une femme très intelligente, de plus avec une formation en relations internationales. C’est probablement la première fois que la Colombie a un(e) ministre des affaires extérieures avec une formation dans le domaine.

Le raccourci de dire que si un membre de ta famille est paramilitaire ou guérillero tu l’es forcément est passablement dangereux, surtout en Colombie où finalement après 60 années de violence il est fort probable de trouver au minimum un cousin éloigné qui a eu quelque chose à  voir (de gré ou de force) avec un des groupes.

Le travail de l’opposition a été jusque là , énorme et efficace, se serait dommage de perdre de la crédibilité en confondant la justice et les règlements de compte personnel.

Uribe pète un plomb!

Après 5 ans de pouvoir le cerveau d’Uribe est en surchauffe.

Depuis le début du scandale de la para-politique, on a vu quelques fois le Président intervenir, mais pas d’une manière très régulière. Cependant plus le scandale s’approche de lui plus ses déclarations sont fréquentes, et surtout moins intelligentes.

L’opposition et la justice ont continué à  révéler les liens de nombreux politiciens avec les paramilitaires. Le scandale, devenu presque normal, continue son chemin. Plusieurs massacres ont été élucidés, certains militaires ont été destitués et la famille du président a été mise en cause.

Le sénateur Petro a pourtant précisé que selon les sources qu’il possédait le Président n’était pas mis en cause. C’est son frère qui aurait eu à  faire avec les paramilitaires, pour ne pas dire que s’en était un. Petro, qui vit avec des gardes du corps en permanence, a mis sa famille à  l’abri suite à  de nombreuses menaces. Il ajoute que le Président ne favorise pas la découverte de la vérité en ne parlant pas du véritable problème.

La réponse du Président a été comme à  son habitude sèche et agressive. Il attaque l’opposition, l’accusant d’être composée de guérilleros ou de terroristes en civil.

Sa stratégie est l’attaque, et cette fois l’attaque s’est transformée en insulte. Il accuse par exemple Gaviria (président du parti de l’opposition) d’avoir toujours eu des relations avec la guérilla, Petro d’être un assassin et Navarro d’être un irresponsable… tout a été diffusé en direct à  la radio où Uribe avait téléphoné pour se défouler.

Très digne le Président…

Gaviria a demandé un examen psychiatrique parce qu’il se fait du souci pour le pays: quelques heures après sa crise de nerfs Uribe avait rendez-vous avec Ban Kim Moon.

Navarro a répondu que cela ne l’étonnait pas du Président, qui, selon lui est à  moitié un gamin de la rue.

Oui, c’est sûr, le débat vole haut, et le Président a sa large part de responsabilité.

Que dire pour sa défense … il est fatigué, il travaille beaucoup … oui c’est vrai. Il faudrait même qu’il pense à  prendre une semaine de vacances car ce n’est pas vraiment le moment de craquer. La situation pourrait être bien pire pour tout le monde.

Alors comme dirait certain: respire, et si ça suffit pas re-respire!

La foire d’empoigne

Il y a des jours où j’essaie d’en rire, d’autres, malgré tous les efforts possibles je n’y parviens pas. C’est plus fort que moi…

La para-telenovela continue, le célèbre massacreur à  la tronçonneuse continue à  raconter ses prouesses et selon la justice il n’aurait toujours pas révélé plus de 5% des ses actes. Alors on attend. Pour passer le temps la fiscalia (organe de justice colombien) a décidé de transmettre les confessions de monsieur en direct à  la télé, après tout c’est public et c’est mieux pour la réconciliation que tout le monde sache tout. Ou plutôt que tout le monde sache les 5% que Mancuso veut bien raconter.

En parallèle le scandale des politiciens qui ont eu des liens avec les paramilitaires continue, le président Uribe a été nommé plusieurs fois. L’opposition, qui, à  travers Petro a révélé ce scandale, continue ses recherches et démontre chaque un jour un peu plus sa perspicacité.

Uribe, fin politicien, n’a pas attendu pour répondre et en un discours il réussit à  passer d’accusé à  accusateur. Il faut, selon lui, mettre en examen l’Etat colombien pour ses liens avec la guérilla des FARC. Comme le souligne Samper (un ex-président corrompu avec les narcotrafiquants) il faut alors juger l’ex-président Pastrana pour les concessions qu’il a faites aux FARC pendant les négociations de paix.

Uribe veut aussi qu’on recherche les liens de ses détracteurs avec la guérilla. Il est clair que la guérilla n’est pas meilleure que les paras et il est clair aussi que les politiciens qui profitent de l’appui de la guérilla pour être élus ne valent pas mieux que ceux qui travaillent avec les paras. La question n’est pas là .

La réponse de l’ex-candidat à  la présidence, aujourd’hui président du Polo (parti d’opposition) répond tranquillement qu’il veut bien qu’on enquête sur sa vie, mais il demande qu’on fasse la même chose pour Uribe.

Les politiciens de gauche ont, en général, moins peur des enquêtes car, contre eux elles sont constantes. Le cas de Petro est relativement fréquent: on accuse la gauche d’avoir des liens avec la guérilla, mais souvent les enquêtes démontrent que c’est faux. De plus la guérilla est maintenant tellement détestée, qu’avoir des liens avec eux est un suicide politique; ce qui n’était pas forcément le cas avec les paramilitaires.

La foire d’empoigne a commencé, cela ne ressemble plus à  grand chose, les accusations volent, les contre-accusations courent et finalement c’est toujours les même qui perdent: on va finir par ne plus savoir qui est qui et qui fait quoi ni comment. Uribe, comme bon président bien louche, réussit petit à  petit à  mettre des bâtons dans les roues à  la justice.

Pour le prochain épisode ce serait bien si la Colombie pouvait embaucher quelques centaines d’avocats, juristes et autres trucs dans le genre pour voir si la justice s’en sort.

Episode du jour

Écrire des scriptes de telenovela est un travail compliqué, il faut penser en 5 temps, tous les jours de la semaine (de lundi à  jeudi) on prépare l’épisode du Vendredi soir, l’épisode troublant qui va faire réfléchir tout le monde pendant le week-end. La semaine suivante il faudra alors penser 4 nouveaux épisodes d’explication et d’introduction au drame suivant. C’est un art c’est sûr, une technique qui s’apprend et se travaille. Le plus compliqué c’est qu’il faut aussi penser aux jours fériés, car là  c’est un épisode qui saute.

Reproduire cela dans la réalité est une chose carrément impossible!

Pourtant il existe plus d’une star de la politique qui tente cette prouesse. Je ne parle pas de Ségolène car elle, elle réussit un drame par jour, elle ne laisse pas aux spectateurs le temps de souffler: technique des telenovela des années 80, où à  chaque épisode la femme de ménage follement amoureuse du patron voit son rêve s’approcher puis s’éloigner et vice-et-versa…

Cette technique de racolage est un peu kitsch, bien qu’encore utilisée par certains; elle perd facilement de l’audience car n’est pas assez réelle.

En Colombie il existe des pros de la telenovela, et actuellement la vedette est Mancuso, un paramilitaire sans vergogne. Un type horrible qui donnerait des frisons à  Bob Denard, c’est vous dire!

Aujourd’hui (c’est vendredi ne l’oublions pas) paraissent dans les journaux ses confessions d’hier (tout est planifié). Il nous parle de l’année 1997, année de regroupement des AUC, et nous raconte comment il a planifié les massacres de Medellin (les sicaires, tristement connus à  cause du film La vierge des tueurs) avec le général de la IV brigade. Un général qui n’était pas moins que le chef de l’armée de terre à  l’époque.

Mancuso précise aussi qu’il a travaillé avec le secrétaire du gouvernement, mais le personnage est mort dans un accident d’avion… (hum hum) … le général aussi est mort d’ailleurs!
Il dit aussi avoir refusé de soutenir Uribe dans sa campagne présidentielle parce que deux paras ensemble ça ne marche pas!
Enfin il raconte aussi que ses premiers plaisir avec des armes à  feu ont eu lieu pendant les convivir… grande création d’Uribe quand il était gouverneur d’Antioquia.

Ouille ouille ouille … ça fait mal… vivement lundi pour la suite!

Il ne faut pas oublier qu’une bonne telenovela ne raconte pas qu’une histoire, il existe toujours l’anecdote secondaire qui ensuite prend la vedette, c’est une technique qui permet de changer le script si l’audience diminue… (le script n’est jamais écrit en entier à  l’avance). Alors cette semaine le journal officiel (El Tiempo) a concentré tous ses efforts pour nous parler de l’arrestation d’un très célèbre trafiquant et de la découverte de 52 millions de dollars, un million d’Euro et quelque 25 millions de pesos et je ne sais pas combien de lingot d’or dans les murs de sa maison. Chaque jour un nouveau paquet. Ensuite c’était toute la discussion de comment répartir cet argent … La ville de Cali (lieu de la découverte) demande cette somme pour renforcer sa sécurité et développer son éducation. Cali a récemment pris le dessus à  Medellà­n en termes de trafic. Mais là  aussi il faudra attendre la semaine prochaine pour savoir ce qui va se passer…

Pour terminer il faut introduire l’anecdote suivante, une petite mise en bouche, faire apparaître un nouveau personnage. Cette semaine c’est Uribe qui s’invite avec une histoire bien loufoque: la possibilité d’un troisième mandat !!! Le débat à  été lancé par un industriel (il n’a sûrement pas eu l’idée tout seul rassurez-vous) et le journal officiel a sauté sur l’occasion pour allez interviewer des figures politiques, de droite bien sûr!

Moi je suggère pour la semaine prochaine qu’on invite Chavez pour qu’il nous explique l’élection à  vie… mais je propose c’est tout!

… savourons c’est le week-end!

Pour ceux qui l’ont manqué: épisode précédent

La para-telenovela

Le 19 décembre passé le célèbre paramilitaire Mancuso a commencé à  raconter ses crimes à  la Justice, mais le jour suivant la narration de ses exploits a été suspendue pour reprendre le 15 janvier. Il a pour l’instant assuré être l’auteur “intellectuel” de 336 assassinats y compris des Maires, ex-Maires, juges et personnes qu’il considérait infiltré de la guérilla. Il a aussi participé à  des prises d’otages, du trafic d’armes et à  plusieurs massacres. Il dit aussi avoir réalisé des pressions sur les électeurs pour qu’ils votent pour des personnes favorable aux paramilitaires.

Son CV est bien complet et on pourrait breveter une partie de son art: il a inventé la peine de mort pour Maire corrompu (selon ses dires). Le mieux c’est que l’histoire n’est pas finie, chaque jour un nouvel épisode arrive. C’est bien mieux qu’une telenovela, beaucoup plus croustillant, surtout quand il annonce que pour les massacres il obtenait des informations de la part de l’armée… c’est beau, très beau!

Les résultats parlent d’eux même: enfants, étudiants, professeurs, retraités; tous soi-disant membres de l’appareil militaire de la guérilla, assassinés grâce aux informations de l’armée, voire même de la justice dans certain cas.

Ses révélations font mal, pas seulement à  la justice ou à  l’armée, car tout ceci est bien connu depuis longtemps, pour eux c’est plutôt l’occasion de faire le ménage chez eux et d’essayer de construire quelque chose de nouveau, plus propre. Là  où cela fait le plus mal c’est au gouvernement, les premières réactions sont assez comiques, après avoir tant défendu la Loi de Justice et Paix, certains ont commencé à  la critiquer, d’autres (le ministre de l’intérieur par exemple) ont simplement dit que Mancuso était un menteur.

Il faut dire que les recherches commencent, et petit à  petit on découvre l’implication de certains hauts placés dans des massacres. Le scandale de la parapolitique est loin d’être fini…

Vivement le prochain épisode!