Uribe accepte une zone démilitarisée pour négocier

Ce matin on peut lire dans de nombreux journaux qu’Uribe a (enfin) accepté une zone démilitarisée. Il prévoit de retirer ses troupes de deux municipalités afin de discuter avec les FARC de la libération des otages.

Les FARC veulent faire un échange: la libération de 500 guérilleros contre celles de 58 otages (personnalités politiques et militaires) dont quelques Nord américains ainsi que notre chère Ingrid Betancourt.

“Il a y une volonté politique de négocier” … nous dit le gouvernement. Sans vouloir jouer les troubles fêtes il faut contextualiser un peu cette nouvelle magnifique. Depuis la seconde investiture d’Uribe, les scandales se suivent et s’accumulent. Après les tonneaux remplis de dollars les militaires ont été accusé d’avoir monté les attentats qui ont eu lieu à  Bogotà¡ il y a quelques mois. Le processus de paix avec les paramilitaires a été sérieusement entaché suite à  son application des trafiquants jugé une années plus tôt par le même gouvernement comme “Narco à  100%”. Le gouvernement à  aussi du céder à  de nombreuses requêtes des paras.

Les colombiens commencent à  se rendre compte que les ¾ des partisans d’Uribe élus soit au Congrès soit au Sénat n’ont pas la moindre idée de ce qu’ils vont faire maintenant qu’ils ont été élus. Pour finir le gouvernement est en train de changer le mode d’imposition, il veut augmenter la TVA sur les produits de base (riz, pommes de terre, sel, etc.), le but étant de rendre les pauvres encore plus pauvre!

Deux mois après le début de son second mandat Uribe commence à  voir son image sérieusement encornée. Ses troupes ne vivent pas en harmonie, de plus en plus de critiques internes apparaissent.

Le moment est parfait pour faire une annonce fracassante, détourner l’attention des média et de la population vers d’autre fait pour faire passer la pilule, et voter la réforme des impôts. La volonté de négocier est peut être réelle, l’échange aura peut être bien lieu (et je l’espère) simplement je ne peux pas m’empêcher d’être sceptique face aux promesses d’Uribe, et encore plus face à  la réponse des FARC.

Le Lulo (Solanum quitoense)

Lulo. Photo par Fab

Il se sème à  n’importe qu’elle époque de l’année et se récolte 8 mois après, sa pulpe est verte et sa saveur est légèrement acide. Il contient un grand nombre de vitamines mais aussi du calcium, phosphore etc.

Succulent en jus, on a l’habitude de le boire pendant les repas.

La production colombienne n’est pas suffisante, tellement la population en est fan. Il faut alors en importer depuis l’Equateur.

Photos par Fab.

Lulo, photos par Fab

Pattes d’ef’ et Broderie

Les années soixante furent marquées en Colombie par la création de plusieurs groupes armés, en France, Mai 68 marqua les esprits mais restera dans les annales des révolutions manquées. Mais, à  mon sens c’est surtout le vrai début de ce qu’on appelle aujourd’hui la mode, les années 60 constituent une période de rupture, on voit apparaître les premiers stylistes de prêt-à -porter tels que Pierre d’Alby, Chloé, Christian Aujard, Charles Maudret. C’est aussi les premiers moments des “boutiques”, phénomène qui perdure encore aujourd’hui.

Les pantalons pour femmes s’imposent et la minijupe est inventée, du coup les bas sont remis au placard, remplacé par les collants.

Côté homme il faut attendre le King pour commencer à  voir de l’originalité et du goût! On voit apparaître le très fameux pantalon pattes d’ef’ blanc avec une jolie broderie en or sur le côté, le tout avec une petite surpiqûre rouge sang au niveau des poches arrières. La prophétie à  eu lieu, après cela on ne peut plus rien espérer, il n’existe plus rien à  inventer.

Le rock n’ roll d’Elvis en pantalon blanc a fait tomber tous les tabous, on est au ciel et on rêve, … la suite est plus triste, la mode change et les pantalons blancs reste au musée. Mais, et là  est la raison de cette courte note, en Colombie tout n’est pas perdu. Dans les années 80, tout aussi noir et triste pour la Colombie, sont apparut les affreux trafiquants de drogues, leurs cartels et leurs inhumanités. Cette apparition va faire réapparaître la mode vestimentaire du King, j’imagine que ces monstres voulaient mettre un peu de joie dans leur triste vie.

Pour eux c’est probablement raté, mais ils ont le mérite d’avoir fait perdurer une mode bien kitsch et bien sympathique…

Nouveauté!

Voilà !

Il y a quelques temps je m’étais lancé dans un petit texte sur la mode, allant même voir un défilé pour faire un peu sérieux dans mon analyse… et bien je crois que je vais créer une rubrique mode sur ce blog car plus le temps passe et plus j’ai d’idées dans ce sens, alors je me dis que si je ne force pas un peu je n’oserai jamais me lancer.

Bien sûr je ne suis pas du tout spécialiste, je vous demanderai donc d’être un peu indulgent mais aussi de ne pas hésiter à  participer, en me corrigeant, me proposant des thèmes et même pour ceux qui veulent me soumettre des textes qu’il ne se gène pas.

La mode est un concept large, il ne se limite pas à  une tenue vestimentaire, je crois que rien que la définition pourrait être sujet à  une longue réflexion…

J’avais aussi dit que j’irais au concert de Shakira pour vous faire un compte rendu, mais malheureusement je crois que je ne vais pas réaliser cette promesse. Ce n’est pas que je me suis désintéressé de la star, c’est juste que je trouve vraiment trop cher pour voir un petit point qui chante au fond d’un parc, alors je m’achèterai le DVD…

Chavez, nouveau leader des Non Alignés?

C’est dans le contexte de la guerre froide qu’apparaît le concept de tiers monde. L’invention de ce concept à  un mérite qu’on ne peut négliger: il rappelle l’existence d’une zone de la planète pour laquelle la question primordiale n’est pas sur quel camp s’aligner, mais quelle serait, à  son égard, l’attitude des Etats-Unis et de l’Union Soviétique.

En 1945 une grande partie de l’Asie, la quasi-totalité de l’Afrique, des caraïbes et de l’Océanie sont des colonies, leur priorité malgré une grande pauvreté est la libération nationale.

Le concept tiers monde permet de montrer les caractéristiques communes de ces pays en rappelant qu’ils ne font pas partie de la guerre froide.

En 1955 la conférence de Bandung, Indonésie, marque l’union des pays du tiers monde pour affirmer leur volonté d’en finir avec la domination impériale et proclamer leur refus de s’inscrire dans l’ordre bipolaire.

La lutte politique commence, la nationalisation du canal de Suez par Nasser en 1956, l’indépendance de nombreux pays Africains, la victoire de la révolution algérienne marque le début de ce mouvement qui se fixe des tâches immenses.

Mais bien souvent, pour ne pas dire toujours le bilan est tragique, les changements annoncés ne sont pas au rendez-vous, pire, l’unité de ce groupe est constamment en danger.

Les années 70 représentent l’apogée du mouvement, l’idée alors défendue est la nécessité d’un nouvel ordre économique. Le tiers monde étant cantonné dans le rôle de fournisseur de matière première à  bas prix et d’acheteur d’équipement et de services de plus en plus chers. L’OPEP et le choc pétrolier apporte beaucoup d’espoir mais finalement reste sans lendemain et quelques années la crise de la dette a raison de l’unité.

Cependant le mouvement continue d’exister et se réunit régulièrement comme à  la Havane la semaine dernière, Cuba assumant actuellement la présidence.

Cette rencontre a été forte en symbole, il y a 40 ans avait lieu la réunion de la Tricontinentale à  la Havane (janvier 1966) avec un Fidel Castro jeune leader de la révolution cubaine. A l’époque il déclarait “la cordillère des Andes deviendra la Sierra Maestra de l’Amérique latine”, aujourd’hui il passe le flambeau. Son frère Raul conforte sa position comme successeur probable mais surtout Chavez devient le leader incontestable du mouvement des Non Alignés. Après la renaissante de la contestation contre l’impérialiste avec le mouvement alter mondialiste, pourrait-on revoir un groupe de pays uni? La solidarité affichée entre la Venezuela, l’Iran, voire même la Chine est elle juste une façade où les idées ne vont pas plus loin que les discours? Autant de questions difficiles à  répondre, l’histoire nous montre que les crises économiques ont eu raison de la solidarité entre les pays du Sud.

Cazuela de Mariscos

Je poursuis la présentation de la gastronomie Colombienne, étonnamment riche et savoureuse. La Cazuela de Mariscos est une autre grande spécialité, et comme l’Ajiaco il existe plusieurs variantes.

Ingrédients:

9 tasses d’eau
750 gr de langoustines
500 gr de crevettes tigres, bien lavés
750 gr de filet de corvina (ou du pargo rouge), coupé en morceau
1 Kg de palourdes avec la coquilles
500 gr de calamars, coupés en lamelles avec les pattes
3
céleris en branche, coupés très fins
250 gr de carottes râpées
2 poivrons, un rouge un vert, coupés très fins
¾ de tasse de sauce tomate
1 tasse de crème de lait
1 tasse de vin blanc

 

Préparation:

Mettre les palourdes à  cuire à  la vapeur avec une tasse d’eau (5 minutes). Bien mélanger pour qu’elles soient toutes chaudes de manière uniforme. L’eau se filtre pour enlever le sable et se garde. Les palourdes se sont ouvertes, il faut alors sortir la viande. Mettre les langoustines et les crevettes dans le reste d’eau chaude et se laisse cuire 4 minutes, ensuite il faut les sortir et les peler. Les carapaces des crevettes se moulent très fines et se remettent dans le bouillon. Ajouter les carottes, céleris, les poivrons et les calamars et laisser cuire 15 minutes a feu moyen. Frire les langoustines, les crevettes, las palourdes et le poisson 5 minutes dans l’hogao et ensuite les mettre dans le bouillon avec la sauce tomate et le bouillon des palourdes et laisser cuire à  feu doux 10 minutes. Lorsque la consistance désirée est obtenue on ajoute le vin et on laisse une minute avant de le diminuer. C’est prêt pour être servit, dans des bols préchauffés. Juste avant de servir on ajoute la crème et on fait bouillir une minute.

En Avant!!!

Il y a quelques années Bogotà¡ était encore un lieu vraiment hostile pour les homosexuels. L’homosexualité était considérée comme un délit, alors la police pouvait les embarquer. C’est bien connu: les forces de l’ordre travaillent avec zèle lorsqu’il s’agit de “tare social”.

Selon certains témoignages les homos se faisaient embarquer et emmener dans les montagnes environnantes pour être déshabillé et lavé à  l’eau froide (à  3000 mètres d’altitude). Ensuite la police les abandonnait laissant avec leurs habits quelques kilomètres plus bas.

Dans certains quartiers où la présence paramilitaires reste forte les homos sont susceptibles de se faire tuer… ils appellent ça le nettoyage social. L’extrême droite a toujours eu beaucoup d’imagination.

Petit à  petit les choses changent, jamais assez vite bien sûr, mais au moins elle change. La mairie de Bogotà¡ a lancé une nouvelle politique publique en faveur des droits des homos : “Bogotà¡ Territoire de Diversité”

Même s’il ne faut pas espérer de changement du jour au lendemain on peut se réjouir de la reconnaissance officielle d’une transformation de la mentalité déjà  en cour.

On a déjà  pu voir une campagne d’affichage dans toute la ville appelant au respect malgré les protestations de l’église catholique.

La liberté avance, l’église recule.

On pourrait utiliser la même phrase de conclusion pour le résultat du jugement qui opposait l’église et la revue pour homme Soho. Une photo représentant la dernière cène avec une femme au sein nu à  la place de Marie Magdeleine (ou Jean selon la version) était à  l’origine de la discorde. Le tribunal a préféré la liberté d’expression comme valeur de la société colombienne … on ne peut que s’en réjouir.

Dans le même ordre d’idée la cour constitutionnelle, ultime instance juridique du pays, avait autorisé l’avortement il y a peu de temps, elle va un peu plus loin aujourd’hui en enlevant la possibilité aux institutions médicales de refuser l’avortement pour raison de conscience dans les cas de viols, malformation du fétus et de danger pour la femme.

Les choses bougent et on ne peut que s’en réjouir!

Blogs du continent

 

Pour celles et ceux qui ne s’intéressent pas qu’à  la Colombie mais à  l’Amérique Latine d’une manière plus générale je me suis dit que cela pouvait vous intéresser d’autres blogs francophones. Alors vous pouvez aller voir au Pérou, au Chili, en Argentine, au Brésil, et un que j’aime beaucoup à  Cuba… Il y en a surement d’autre mais je vous donne seulement ceux que je suis à  peu près. Sinon il existe un site qui veut référencer tous les sites sur l’Amérique Latine: millionpixel, au milieu de la publicité on trouve des trucs intéressants. Il existe aussi un annuaire de blog d’expat.

Alors bonne lecture!

 

11/9 en Colombie

Une petite revue de la presse ce matin de 11 septembre attire particulièrement mon attention.

Le Figaro dresse un bilan de ces 5 années en 5 points: l’Amérique en alerte, un monde en noir et blanc, deux guerres pour le prix d’une, sécurité contre libertés et le prestige terni de l’Amérique. Les titres parlent d’eux même.

Le Monde consacre son édito sur les erreurs des Bush et un article parle de l’hommage rendu mais conclu sur la division de l’Amérique face à  la guerre en Irak et aux agissements de Bush.

Le Temps (Suisse Romande) dresse aussi un bilan bien triste de ces 5 années, parle des mensonges et des échecs. Interview un diplomate qui démissionne lors de l’attaque contre l’Irak et va même jusqu’à  expliquer les thèses révisionnistes.

D’autres exemples comme Le Devoir (Québec), La libre Belgique, nous montrent une tendance de la presse plutôt à  la critique d’un Bush, au plus bas dans les sondages qui poursuit une guerre impopulaire. Même le New York Times critique la responsabilité de Cheney dans le lancement de la guerre en Irak; La BBC aussi nous parle des protestations qui ont eu lieu à  New York au moment où Bush déposait une gerbe de fleur.


En Colombie, l’unique quotidien national, El Tiempo, continue son chemin en restant bien fidèle à  son gouvernement chéri. Or le gouvernement Uribe, comme on le sait bien est un fidèle allié des Etats Unis. Une critique pour commérer ce jour serait très mal venue. L’ambassadeur des Etats- Unis ne se lèverai pas du bon pied; alors El Tiempo nous offre un dossier complet sur le 11 septembre : Le déroulement, les images, la vidéo, des témoignages… etc.

Un petit article pour nous rappeler que la menace terroriste existe encore, et, est même très forte au Etats Unis. Un autre pour nous dire que New York reste la capitale du monde et que l’économie a réussit à  surpasser l’horreur des attentats…
Seul point noir: la construction du monument qui va remplacer les tours, le thème est sujet de dispute entre les promoteurs et le pouvoir local.
Comme d’habitude les analystes de El Tiempo ne cassent pas des briques et suivent bien sagement les commentaires du gouvernement colombien.
C’est triste, ou en tout cas dommage car les grandes armées du monde et leurs dirigeants auraient beaucoup à  apprendre du cas colombien. Les Etats Unis et Israà«l ont montré, à  nouveau, qu’une armée (même super équipée) n’arrive pas à  anéantir une guérilla riche et bien organisée. Le résultat de la guerre au Liban, où finalement on peut conclure à  une victoire de Hezbollah face à  l’armée régulière d’Israà«l, ainsi que le déroulement de la guerre en Irak envoient un message bien clair aux terroristes: “nous ne sommes pas invincibles”.

Or ce message est le pire qu’une armée peut envoyer à  son ennemi…

Le cas colombien est un cas école dans le domaine, l’armée colombienne n’ayant jamais réussit à  vaincre la guérilla. Pourtant l’élite de l’armée colombienne n’est pas née de la dernière pluie; elles gagnent régulièrement des concours d’intervention anti-terroriste, devant les US… Même avec tout l’équipement imaginable comme des avions avec détecteur de chaleur humaine (pour repérer les campements guérilleros dans la jungle) l’armée n’arrive pas à  suivre les guérilleros.

Les exemples historique sont nombreux; Fidel est une preuve vivante, Mao, Hô Chi Minh sont d’autre exemple, le Vietnam n’est pas si loin … pourtant les armées continuent de se battre.

Avec ces différents constats la négociation ne serait-elle pas la meilleure solution?