11/9 en Colombie

Une petite revue de la presse ce matin de 11 septembre attire particulièrement mon attention.

Le Figaro dresse un bilan de ces 5 années en 5 points: l’Amérique en alerte, un monde en noir et blanc, deux guerres pour le prix d’une, sécurité contre libertés et le prestige terni de l’Amérique. Les titres parlent d’eux même.

Le Monde consacre son édito sur les erreurs des Bush et un article parle de l’hommage rendu mais conclu sur la division de l’Amérique face à  la guerre en Irak et aux agissements de Bush.

Le Temps (Suisse Romande) dresse aussi un bilan bien triste de ces 5 années, parle des mensonges et des échecs. Interview un diplomate qui démissionne lors de l’attaque contre l’Irak et va même jusqu’à  expliquer les thèses révisionnistes.

D’autres exemples comme Le Devoir (Québec), La libre Belgique, nous montrent une tendance de la presse plutôt à  la critique d’un Bush, au plus bas dans les sondages qui poursuit une guerre impopulaire. Même le New York Times critique la responsabilité de Cheney dans le lancement de la guerre en Irak; La BBC aussi nous parle des protestations qui ont eu lieu à  New York au moment où Bush déposait une gerbe de fleur.


En Colombie, l’unique quotidien national, El Tiempo, continue son chemin en restant bien fidèle à  son gouvernement chéri. Or le gouvernement Uribe, comme on le sait bien est un fidèle allié des Etats Unis. Une critique pour commérer ce jour serait très mal venue. L’ambassadeur des Etats- Unis ne se lèverai pas du bon pied; alors El Tiempo nous offre un dossier complet sur le 11 septembre : Le déroulement, les images, la vidéo, des témoignages… etc.

Un petit article pour nous rappeler que la menace terroriste existe encore, et, est même très forte au Etats Unis. Un autre pour nous dire que New York reste la capitale du monde et que l’économie a réussit à  surpasser l’horreur des attentats…
Seul point noir: la construction du monument qui va remplacer les tours, le thème est sujet de dispute entre les promoteurs et le pouvoir local.
Comme d’habitude les analystes de El Tiempo ne cassent pas des briques et suivent bien sagement les commentaires du gouvernement colombien.
C’est triste, ou en tout cas dommage car les grandes armées du monde et leurs dirigeants auraient beaucoup à  apprendre du cas colombien. Les Etats Unis et Israà«l ont montré, à  nouveau, qu’une armée (même super équipée) n’arrive pas à  anéantir une guérilla riche et bien organisée. Le résultat de la guerre au Liban, où finalement on peut conclure à  une victoire de Hezbollah face à  l’armée régulière d’Israà«l, ainsi que le déroulement de la guerre en Irak envoient un message bien clair aux terroristes: “nous ne sommes pas invincibles”.

Or ce message est le pire qu’une armée peut envoyer à  son ennemi…

Le cas colombien est un cas école dans le domaine, l’armée colombienne n’ayant jamais réussit à  vaincre la guérilla. Pourtant l’élite de l’armée colombienne n’est pas née de la dernière pluie; elles gagnent régulièrement des concours d’intervention anti-terroriste, devant les US… Même avec tout l’équipement imaginable comme des avions avec détecteur de chaleur humaine (pour repérer les campements guérilleros dans la jungle) l’armée n’arrive pas à  suivre les guérilleros.

Les exemples historique sont nombreux; Fidel est une preuve vivante, Mao, Hô Chi Minh sont d’autre exemple, le Vietnam n’est pas si loin … pourtant les armées continuent de se battre.

Avec ces différents constats la négociation ne serait-elle pas la meilleure solution?

2 thoughts on “11/9 en Colombie

  1. On ne peut pas vraiment dire que Fidel ou Mao soient les représentants d’une guerrilla de longue haleine, non ? C’est plutôt une guerrilla qui a réussi à prendre le pouvoir !

    C’est marrant, mais je sais pas pourquoi, quand j’ai commencé à te lire, je me suis dit que t’allais te lancer dans “bordel, mais pourquoi tout le monde parle du 11 septembre des gringos, alors que le Chilia a aussi eu son 11 septembre”. Bein non, je suis déçu 🙂

  2. “On ne peut pas vraiment dire que Fidel ou Mao soient les représentants d’une guerrilla de longue haleine, non ? C’est plutôt une guerrilla qui a réussi à prendre le pouvoir !”

    Ben justement, c’est la preuve qu’une guérilla peut gagner contre une force régulière. Entre Cuba, La Chine, la Colombie .. on a assez d’exemple pour dire qu’une guérilla est une force qui ne s’affronte pas trop sur le terrain de la guerre, à moins que la guérilla soit faible. Et c’est que je voulais dire. Pour moi il vaut mieux lutter contre les raisons d’exister de la guérilla… pauvreté, injustice sociale etc. etc. C’est beaucoup plus efficace car la guérilla perd tout soutien possible.

    Quand au Chili je me suis dis que j’allais radoter 😉 mais si tu tiens vraiment l’année prochaine je ferai un effort.

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