Marc est venu connaître ce qui sera sûrement sa seconde patrie et réaliser un changement de camp, laissant (loin) derrière l’Argentine. Guillaume en a profité pour m’envoyer un petit malbec bien savoureux. Un grand merci, cela nous a permis, avec ma femme, de commencer une semaine (de dur labeur) de la meilleure manière.
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2 ans: un bilan et des vacances
Voilà un peu plus de deux ans que nous avons mis les pieds sur le sol colombien avec le but d’y rester. Deux ans de plaisir et de galère, de travail, de fête et de vacances.
je me rappelle très bien de notre arrivée à l’aéroport, nous étions exténué, non pas tant pas le voyage mais parce que avions passé 1 mois à faire la fête tous les soirs, 2 semaines à Genève où nous venions de finir nos études et de nous marier et 2 semaines à New York avec un cousin banquier qui dort 3 heures par nuit.
A l’arrivée le plus dur était de garder les yeux ouvert, de parler espagnol avec ma belle famille, qui heureusement est super patiente et comprenait très notre guayabo ((gueule de bois)) permanent. Rapidement nous trouvons un appart qui nous plaît. Le louer n’est pas tellement un problème, la famille se porte garante.
Après un mois et demi en Colombie on est déjà bien installé, et à part la concierge de notre immeuble qui était une plaie sur patte, le voisin qui traverse notre mur en faisant des travaux et le voisin du dessous qui nous a fauché notre ligne de téléphone tout ce passe bien.
On commence donc à avoir sérieusement envie d’aller faire la fête et de trouver un job. Les quêtes commencent. On rencontre des gens, on fait des interview de boulot. Ma femme trouve un job très vite, moi, mon espagnol ne m’aidant pas trop au départ ça me prendra plus de temps et après divers petits trucs, pas forcément payé j’en trouverai un d’enfer.
Du coté des potes les 3 premier mois ont été un véritable calvaire. Ma femme a quitté la Colombie alors qu’elle n’avait que 14 ans, elle ne connaît donc presque personne. On se retrouvera avec des gars qui n’ont aucun goût de la vie… le mythe latino en prend un sérieux coup. Pas de fête, pas de sortie, l’ordi et la nintendo, le shopping et le coiffeur ou le boulot le boulot et le boulot.
Dur dur… à Genève, alors que tous les potes latino se plaignaient en disant que la Suisse c’était la mort, on sortait au minimum 3 fois par semaines. Bien sûr le nombre d’endroit était limité, Genève c’est tout petit, mais au moins on dansait, festoyait etc.
Le quatrième mois s’avère plus productif, lentement mais sûrement on se construit un réseau d’amis et après 6 ou 7 mois on traîne avec un groupe d’une quinzaine de personnes. Les week end commencent à devenir vraiment intéressant. Mon espagnol fait un bond quantitatif, par contre ma tante fait des gros yeux le dimanche à midi alors que nos cheveux poussent vers l’intérieur et que je commence à dire des grossièretés sans trop m’en rendre compte.
A partir de ce moment notre emploi du temps ressemble à notre dernière année d’uni, boulot, études, bamboule … c’est le pied, on s’éclate et ça dure, des potes partent d’autres arrivent, au boulot on échelonne, on connaît du pays … on s’adapte.
La vie est un long fleuve tranquille comme qui disait… ça suit son cour mais on sait jamais où ça arrive. On avait dit à nos amis et famille qu’on partait pour 2 ans, mais le temps passe trop vite alors on restera une 3e année (et plus si affinité) mais avant tout on s’accorde un petit mois au pays du fromage. Après 2 ans ça manque quand même un peu, et cela me permettra de relire ma collection de Corto Maltese, je commence à oublier les dialogues secondaires.
Du coup d’ici une dizaine de jours ce blog prendra une pause d’un mois, peut être même un peu plus parce qu’ensuite je dois faire un crochet chez les gringos… et pendant ces 10 jours je risque bien de ne pas être très présent…
Alors en attendant n’oubliez participer au sauvetage de la ville bogotà¡_tonio en cliquant ici, vous pouvez cliquer une fois par jour. Pour comprendre de quoi je parle c’est ici, mais faites moi confiance c’est juste de la résistance pacifique contre une bande de terroristes mafieux installés en Argentine.
à bientôt, joyeux noà«l (cette année j’ai pas le temps de faire un arbre alors allez visiter celui de l’année dernière), bonnes vacances, bonne année, bonne fête des rois, joyeux nouvel an chinois et joyeux tout ce que vous voulez dès le moment où vous faites la fête et vous en profitez … c’est ça qui compte!!!
La Piragà¼a … un super classique de par ici.
La vida
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=tyVtN7c1E94[/youtube]
Samedi à Medellin
C’est bien connu que les dimanches à Bamako c’est les jours de mariage
à‡a l’est moins qu’à Medellàn c’est le Samedi
Une belle histoire, comme dans les films, ils se sont connus tous petits, ils se sont aimés, il est parti et revenu pendant plus de 15 ans. Maintenant il est là , la bague au doigt…
Bravo!
Bof
La rentrée c’est pas si simple que ça en à l’air sur le papier. On m’a donné un horaire, la listes des élèves et des cours (qui a changé 3 fois pendant les vacances). Ensuite faut signer des trucs incompréhensibles et aller se montrer aux réunions, diverses et bien souvent inutiles. C’est à ce moment que je me suis rendu compte que les intello de service, les gnogno, ils n’existent pas seulement parmi les élèves. Ceux qu’on déteste lorsqu’on est un élève à moitié cancre, parce que c’est typiquement à cause d’eux qu’on se fait pourrir quand on a pas fait ses devoirs et eux si, même les exercices optionnels.
Eh bien sachez-le, il en existe aussi chez les profs. Ils ont l’art et la manière de vous montrer que vous vous êtes parti vous dorez les fesses pendant que d’autre remplissaient joyeusement leur contrat.
Il est midi, mardi, lorsque commence la réunion de la faculté de G, F&RI. Tout le monde s’embrasse, se salue, et comment vont les enfants et blablabla… on s’est tous vu il y a deux semaines. rien de grave, respire.
Coordination des programmes (c’est con moi j’ai eu cour lundi et je les ai déjà distribué…), alors les profs de droit International (presque un syndicat ceux là ) voudraient que si ça sou… parce voilà ; ceux de sc. pô que bli bla blou et ceux de RI (entre autre moi) … bin on veut quoi. J’sais pas… que les étudiants s’intéressent au monde. La Colombie s’est beau et tout mais il y a le reste aussi. (silence de mort dans la salle), je crois que j’ai dis une connerie).
Pas de soucis j’insiste, oui vous voyez cela me semble important de connaitre le génocide au Rwanda, celui du Cambodge , la guerre en Ex-Yougoslavie, la situation au Pakistan, en Corée du Nord etc pour comprendre le système international, le critiquer et avoir d’autres angles d’attaque pour analyser le problème colombien…
Bin j’ai pas passé le test, c’est dur la rentrée, du coup je pars en week-end. Je vais me remémorer Providencia… Si vous voulez me suivre j’ai mis à jour mon compte Flickr.
J’en profite par ailleurs pour vous présenter un autre compte, spécial fleurs, j’en offre pas souvent à ma femme, mais je les prends en photo pour lui remplir son compte… ça vaut aussi n’est-ce pas?
Bouh, je veux pas aller à l’école…
à€ 4 ans, comme un sale gosse de la campagne je préférais aller jouer dans les champs, me rouler dans la boue, construire des cabanes dans les bois voisins plutôt que d’aller user les bancs de l’école. Tous les matins c’était le même cirque, je me roulais par terre, hurlant à qui mieux-mieux que je ne voulais pas aller à l’école. Tous les matins, mes parents, avec la même patience et la même force m’attrapaient et m’emmenaient voir ce qui était mon cauchemar. J’ai détesté toutes mes instit’, ensuite tous mes profs du collège et tous mes profs ou presque du lycée. Jusqu’à mon bac j’ai traîné mes savates, râlé et fait le minimum, acceptant finalement que mes parents avaient raison. “Passe ton bac et ensuite tu te démerderas”
Ouais, je l’ai fait, ensuite j’ai même fait 2 ans d’uni, deux ans de bringues folles avec au bout un DEUG mention tequilla. J’ai pas eu les couilles de partir à ce moment-là . Deux ans de perdu? pas tout à fait, j’ai un peu grandi et je suis parti, parti découvrir le monde. J’ai appris que j’étais tout petit, tout con… alors j’ai commencé à étudier, pour essayer de l’être un peu moins…
L’Amérique du Sud m’a donné envie d’aimer l’école, et j’ai tellement aimé que j’y suis encore. Demain c’est la rentrée et même si je ne peux plus me rouler pas terre (quoique…) j’ai gardé cette vieille habitude de trainer mes savates en marmonnant “maman, j’ai pas envie d’aller à l’école…”
Si mes étudiants me voyaient…
En Vacances!
Voilà c’est l’été, il fait beau, les oiseaux chantent… etc. Enfin tout ça c’est chez vous parce qu’ici il pleut, il fait froid et tout le tralala. Mais comme moi je suis pas fou et que je reprends mes cours le 23 juillet et que tout est prêt (enfin… pour la première classe), je m’en vais voir plus haut si le soleil brille…
L’excuse est toute trouvée, le moment où on donne pas de cours et que les étudiants ne sont pas là pour vous ….. c’est parfait pour avancer vos recherches. Alors je pars sur le terrain faire une ou deux interviews, voir comment avance le conflit et la coopération internationale dans l’ile de Providencia (en plus je pourrai même voir l’évolution de ce cas). J’ai déjà des rendez-vous de prévu avec deux poissons. Ils ont, parait-il, plein d’info pour moi… j’en suis ravi, car c’est bien connu que les poissons sont super intelligents. (ils le disent dans la chanson).
[audio:Arizona dream – 10 – this is a film.mp3]Bref vous comprendrez, je ramènerai des photos et je raconterai des nouvelles âneries. Et peut-être que j’arriverai même à vous mettre une petite photo des deux palmiers qui se trouvent à gauche de mon hamac… si j’ai un accès à internet.
à bientôt.
Adios compadres
La vie d’expatriés a quelques points communs avec la vie de voyageur, car même si c’est une vie de sédentaire les “au revoir” ou “adios” sont fréquents. On s’y habitue, ou on les accepte car bien souvent ils nous promettent de nouvelles aventures, de nouveaux horizons. C’est autant la richesse que la tristesse de cette vie. Même si le plaisir de rencontrer, de connaître, de découvrir sont toujours plus fort que tout le reste, il arrive que les “chao compaà±eros” soient nostalgiques.
Alors voilà , adios compadres, les soirées où Rozenn nous corrigeait nos hispanismes tout en chantant un karaoké venu tout droit des Philippines sont passées. On regrettera aussi les cours de flamenco de Nacho.
Je me souviendrai aussi des innombrables fois où Jorge nous disait qu’il allait se coucher tôt aujourd’hui parce qu’il avait du travail et que dans le meilleur des cas à 5 heures il montait dans un taxi en dansant encore la salsa. Ou encore toutes ces fois où on terminait nos soirées dans la tienda du coin de la rue en chantant “don’t cry” avec Manu et Nacho après avoir fait tellement chier le boss qu’il finissait par nous trouver la chanson… on a jamais su pourquoi celle-là , mais on a toujours insisté pour elle. Un mythe je vous dis.
Les soirées où Morgane râlait parce qu’elle était obligée de boire son rhum pur, où Ruth ne pouvait plus marcher avec ses talons (elle n’a jamais vraiment su d’ailleurs…), où Paula et Paulo essayait de nous montrer le “pas péruvien” en salsa, toutes ces soirées qui à force sont devenues des week-ends complets, resteront parmi les meilleurs moments de cette dernière année.
On reste, avec Paula et Paulo continuellement en train de refaire le monde, préparant les nouveaux plans, le nouveau parche, à l’affut de la suite…
Alors bonne chance à tous, que ce soit plus au sud, dans le grand du nord ou chez nos ancêtres.
Pour terminer en musique une spéciale dédicace de Twinky pour Winky et Po:
[audio:don_t Cry.mp3]
Et pour les autres Los Van Van… le meilleur de la salsa![youtube]http://www.youtube.com/watch?v=M70hf2REN48[/youtube]
Festivo
Aujourd’hui c’est férié, alors rien de meilleur qu’une soirée patacà³n accompagnée de quelques bonnes petites bouteilles de rhum et de la bonne salsa.
Juliana chanté par DLG banda.
[audio:Juliana.mp3]Aujourd’hui c’est trop dur pour bloguer alors bon début de semaine à tous!
PS: une question: quelqu’un peut me dire pourquoi c’est férié aujourd’hui en Colombie?
à la conquête de la Terre de feu
Après la traversée en bateau nous arrivons à Porvenir, un petit village mignon, mais on ne fait presque pas attention à ce qui nous entoure. Cela fait à peine une semaine que j’ai retrouvé mon frère, et après plusieurs mois de voyage je suis juste content de discuter avec lui, de manger du fromage et du chocolat. Alors on quitte Porvenir le jour même, nos gros sac sur le dos, de quoi se nourrir pour 3 ou 4 jours et plein d’énergie et de motivation. Nous partons à pied, une carte en main, à la conquête de la Terre de Feu et sûr de notre coup. Après quelques heures de marche nous décidons de planter la tente et de profiter de ce paysage incroyable, sans arbre, vallonné où trottent plein de bébêtes.
Le soir on se cuisine une bonne platée de pâtes, un lac à nos pieds nous sert de source. Nous regardons ensuite le tardif couché du soleil et nous admirons quelques instants le ciel étoilé avant de sombrer dans un sommeil profond. Tout est parfait.
Le réveil est un peu plus dur, le thé avec l’eau du lac a un sérieux goût de sel. Un blague qui nous fait pas vraiment rire, nos stocks d’eau sont très limité et si nous ne trouvons pas de sources nous risquons d’avoir des problèmes. Pourtant en Patagonie l’eau ne devait pas être un souci…
Malgré tout, nous décidons de reprendre notre route, à chaque lac on vérifie le goût de l’eau. A chaque fois le même dégoût, ce n’est franchement pas agréable. Le temps passe et la première voiture que nous voyons en deux jours nous prend en stop. Sur 10 kilomètres, rien de transcendant. Selon la carte que nous avons, nous sommes à une centaine de kilomètres de notre but. Sans eau ça va être dur. Un autre voiture nous avance dix de plus. Mais là c’est le drame, on apprend que la prochaine ville n’est pas à cents mais trois cent kilomètres (un peu moins en réalité). La question n’est plus seulement celle de l’eau, mais aussi celle de la bouffe, du temps etc.
On ne sait pas vraiment quoi faire alors on continue à marcher, espérant une solution miracle, en se regardant comme deux cons, avec notre carte pourrie. Sans se le dire nous pensons tous les deux la même chose… bordel de merde! C’est la deuxième fois qu’on se fait avoir comme des bleus pour une histoire de saloperie de carte. On n’a pas appris!
Mais finalement le miracle arrive assez vite, on a toujours de la chance quant on voyage. Un nuage de poussière arrive à mille l’heure, le bus qui passe deux fois par semaine fonce sur la piste. Sans réfléchir on se met au milieu les bras en l’air pour lui faire des signes, et même si au dernier moment on se rabattra sur le bas côté (imaginez si les freins étaient pourris!), nous étions bien décidé à stopper ce bus. Bien logiquement il est plein, mais le chauffeur nous propose le couloir à moitié prix. Sans hésiter on accepte. Nous retrouvons nos compagnons de traversée qui eux sont restés à Porvenir pour attendre le bus qu’ils avaient réservé deux ou trois jours avant!
Quelques heures plus tard, après avoir passé la douane, descendu et remonter dans le bus pour éviter le terminal de Rio Grande, nous arrivons à Ushuaia.
El fin del mundo.