Un petit bout de Colombie pour le voyage

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“Mariposas Amarilla” (Papillons jaunes) Photo de Léon Darà­o Pelà¡ez: “[…] C’était comme si ces insectes volant, au nom de la communauté indigène huitoto, exigeait son retrait, car dans les terres sacrées la guerre n’est pas la bienvenue.” Pour Cromos.

àŠtre colombien n’est ni une fierté ni une honte. C’est ce que c’est. Au départ, un fait irrémédiable du hasard. Après, un mélange de souffrances et de joies.

Hector Abad Faciolince.

Manuela par La 33 (1ier album):
[audio:Manuela La 33.mp3]

La Piragà¼a en version Chill out par Jose Barros (Colombia Chill):
[audio:La Piragua Colombia Chill.mp3]

Cada uno, cada cual par Marà­a Mulata (itinerarios de tambores nº2):
[audio:Cada uno cada cual.mp3]

Chà­ Chà­ manà­ par Totà³ la Momposina (Carmelina):
[audio:Totà³ la monposina.mp3]

à  bientôt

2 ans: un bilan et des vacances

dscf2679.JPGVoilà  un peu plus de deux ans que nous avons mis les pieds sur le sol colombien avec le but d’y rester. Deux ans de plaisir et de galère, de travail, de fête et de vacances.

je me rappelle très bien de notre arrivée à  l’aéroport, nous étions exténué, non pas tant pas le voyage mais parce que avions passé 1 mois à  faire la fête tous les soirs, 2 semaines à  Genève où nous venions de finir nos études et de nous marier et 2 semaines à  New York avec un cousin banquier qui dort 3 heures par nuit.
A l’arrivée le plus dur était de garder les yeux ouvert, de parler espagnol avec ma belle famille, qui heureusement est super patiente et comprenait très notre guayabo ((gueule de bois)) permanent. Rapidement nous trouvons un appart qui nous plaît. Le louer n’est pas tellement un problème, la famille se porte garante.

Après un mois et demi en Colombie on est déjà  bien installé, et à  part la concierge de notre immeuble qui était une plaie sur patte, le voisin qui traverse notre mur en faisant des travaux et le voisin du dessous qui nous a fauché notre ligne de téléphone tout ce passe bien.
On commence donc à  avoir sérieusement envie d’aller faire la fête et de trouver un job. Les quêtes commencent. On rencontre des gens, on fait des interview de boulot. Ma femme trouve un job très vite, moi, mon espagnol ne m’aidant pas trop au départ ça me prendra plus de temps et après divers petits trucs, pas forcément payé j’en trouverai un d’enfer.
Du coté des potes les 3 premier mois ont été un véritable calvaire. Ma femme a quitté la Colombie alors qu’elle n’avait que 14 ans, elle ne connaît donc presque personne. On se retrouvera avec des gars qui n’ont aucun goût de la vie… le mythe latino en prend un sérieux coup. Pas de fête, pas de sortie, l’ordi et la nintendo, le shopping et le coiffeur ou le boulot le boulot et le boulot.
Dur dur… à  Genève, alors que tous les potes latino se plaignaient en disant que la Suisse c’était la mort, on sortait au minimum 3 fois par semaines. Bien sûr le nombre d’endroit était limité, Genève c’est tout petit, mais au moins on dansait, festoyait etc.
Le quatrième mois s’avère plus productif, lentement mais sûrement on se construit un réseau d’amis et après 6 ou 7 mois on traîne avec un groupe d’une quinzaine de personnes. Les week end commencent à  devenir vraiment intéressant. Mon espagnol fait un bond quantitatif, par contre ma tante fait des gros yeux le dimanche à  midi alors que nos cheveux poussent vers l’intérieur et que je commence à  dire des grossièretés sans trop m’en rendre compte.
A partir de ce moment notre emploi du temps ressemble à  notre dernière année d’uni, boulot, études, bamboule … c’est le pied, on s’éclate et ça dure, des potes partent d’autres arrivent, au boulot on échelonne, on connaît du pays … on s’adapte.
La vie est un long fleuve tranquille comme qui disait… ça suit son cour mais on sait jamais où ça arrive. On avait dit à  nos amis et famille qu’on partait pour 2 ans, mais le temps passe trop vite alors on restera une 3e année (et plus si affinité) mais avant tout on s’accorde un petit mois au pays du fromage. Après 2 ans ça manque quand même un peu, et cela me permettra de relire ma collection de Corto Maltese, je commence à  oublier les dialogues secondaires.

Du coup d’ici une dizaine de jours ce blog prendra une pause d’un mois, peut être même un peu plus parce qu’ensuite je dois faire un crochet chez les gringos… et pendant ces 10 jours je risque bien de ne pas être très présent…

Alors en attendant n’oubliez participer au sauvetage de la ville bogotà¡_tonio en cliquant ici, vous pouvez cliquer une fois par jour. Pour comprendre de quoi je parle c’est ici, mais faites moi confiance c’est juste de la résistance pacifique contre une bande de terroristes mafieux installés en Argentine.

à  bientôt, joyeux noà«l (cette année j’ai pas le temps de faire un arbre alors allez visiter celui de l’année dernière), bonnes vacances, bonne année, bonne fête des rois, joyeux nouvel an chinois et joyeux tout ce que vous voulez dès le moment où vous faites la fête et vous en profitez … c’est ça qui compte!!!
La Piragà¼a … un super classique de par ici.

[audio:La piragà¼a.mp3]

Le dégout a gagné

no-mas.jpgDu choc des “preuves de vie” des otages, je ne m’en remet toujours pas. Chaque jour, depuis samedi, je relis un bout de la lettre d’Ingrid, je ne l’ai toujours pas terminée.

J’ai beau chercher, je ne trouve rien, sinon de la haine. Comment ces enfoirés peuvent être tombé aussi bas. Même les paramilitaires ne traitaient pas aussi mal leur otages (quant ils ne les tuaient pas bien sûr). J’en connais un, ex-otage, je le connais bien même, et quand il raconte son séjour “à  la ferme” il dit qu’il avait le droit à  un livre s’il le voulait, même du whisky de temps en temps. C’était horrible mais il a toujours gardé l’espoir de l’après.

Depuis 3 ans I.B. demande un livre. rien. elle demande de pouvoir fêter l’anniversaire de ses enfants. rien. Que de la haine. mal nourrie, toujours en fuite, elle n’a plus rien, même pas sa vie. Les images parlent d’elle même, les seuls qui ressemble encore à  quelques chose sont les militaires.

Les FARC, une armée du peuple? duquel on se demande vraiment.

Il se sont créé dans un contexte d’exclusion politique, sans soutenir la voie armée on peut le comprendre, mais que reste-t- il? Les FARC n’ont plus de projet, plus de soutien, il ne leur reste que l’âme de leurs otages. L’unique voie qu’ils prônent c’est la guerre, version Pol Pot.

Difficile de ne pas être d’accord avec le gouvernement, et, pour le parti d’opposition, c’est tout aussi dur de prendre position. à‡a discute fort dans les couloirs. Comment défendre une négociation avec des guerriers qui ne respectent même pas la vie des civils. En plus si les FARC avait voulu négocier la paix, ils auraient emmené des otages à  Caracas pour les libérer. Ils auraient proposé quelque chose.

Un partie du polo est prête à  proposer au gouvernement de soutenir une attaque frontale après avoir réalisé l’échange humanitaire. Il ne reste plus que ça à  défendre, le seul bout d’humanité qui reste à  ces criminels de guerre: leurs otages.