Les Marie sont de retour

Pour ceux qui suivaient ce blog il y a longtemps, ils se souviennent peut-être des Marie qui ont traversé un bout des Andes à  vélo, j’en ai parlé ici et là .
Cette fois elles sont parties à  la conquête de l’Asie, avec l’idée de rentrer en Europe à  vélo, à  priori leur itinéraire n’est pas très clair mais elles devraient s’en sortir! La dernière fois elles fuyaient l’informatique nous laissant bien souvent incapable de les suivre, cette fois elles se sont lancées dans la tenue d’un blog. A savourer!

Rencontre blogueuse

Le temps court, si vite qu’après mon voyage d’homme pressé il était temps de le prendre, le temps, pour voir si plus loin il faisait le même temps. Plus loin ce fut d’abord la jungle amazonienne, les bercements d’un bateau, puis les plages brésiliennes, puis encore les plages, et toujours les plages, les pieds dans l’eau, la tête au soleil, une caipirinha à  la main… mais ce sont d’autres histoires, d’amour et d’eau fraîche.
Nous retrouvons le froid à  Curitiba, il fait à  peine 20 degrés, on sort les doudounes… Ipanema est loin, mais une autre surprise nous attends. Nous sommes accueillis par le célèbre Maikon, blogueur ici, là  ou encore là . Le week-end est partagé entre des visites d’une ville hallucinament organisée et des fêtes où les bombes brésiliennes se trémoussent. On partage deux trois bonnes bouffes et des longues discussions: Maikon prépare son tour du monde, avec son ami Camilo, à  suivre ici.
Pour finir le week-end en beauté, avant de partir pour Iguazu, je prends la patée de ma vie en jouant à  Fifa sur playstation 2, 9:0 ca ne laisse pas indifférent, je m’entraine grave depuis.[singlepic id=258 w=320 h=240 float=right]

Le temps passe et la route, enfin le bus, nous amène jusqu’à  Buenos Aires!!

J’avais quelques craintes en arrivant à  BA, je devais rencontrer toutes une comunauté, une mafia, en décrépitude certes, mais quand même. Les temps des délires guerreux n’étais pas si loin, les rencontres diplomatiques non plus…
[singlepic id=259 w=320 h=240 float=left]Mais rien d’aggressif, au contraire, une première rencontre avec papa Dul, qui refusa très sechement mon invitation au Mc Do (jajaja j’en ris encore en pensant à  sa tête, se demandant si j’étais sérieux)…. Ensuite un apéro qui dure avec Guillaume, puis Clément, Dul… Et finalment le repas, dimanche, jour du seigneur, chez le parrain, Patrick. [singlepic id=260 w=320 h=240 float=right]
Des grands moments d’émotion, sans rire, c’est vachement drôle de rencontrer des gens qu’on connait un peu mais sans jamais s’être vu. La magie du blog. La magie du voyage. La magie des rencontres surprenantes et inattendues qui m’ont fait voir des facettes très différentes d’une ville qui m’avait presque parue sans surprise: belle et mélancolique, vivante et festive, énorme, latine. Elle fut aussi blogueuse… merci à  eux!

Un homme pressé

Je le disais un jour ici même: « Il y a mille manières de partir, mille manières de voyager, il n’existe pas une fois ou cela se ressemble, pas une fois où on partira sans rien trouver »
Ce jours là  je me voulais philosophe de bistro, pourtant ce voyage à  l’époque avait vraiment changé la donne et m’avait poussé vers l’université… tellement fort que j’y suis resté 5 ans … puis 3 ans pour y bosser. Et peut etre meme que je vais y retourner. Cette phrase, de réflexion à  2 euros, m’est revenue à  la mémoire lors d’un de mes dernier « voyage »….

Mardi, après avoir donné mon cours je n’ai le temps de parler à  personne, je file, oui ma carrière est en jeu, direction l’aéroport. Le taxi fait crisser les pneus sur le bitume bogotien, son klaxon s’use pour gagner quelques minutes. J’arrive tout droit sur le guichet d’Air France, sans faire la queue bien sûr, je n’ai pas le temps… 3 ou 4 miss se charge de moi, tamponne, appelle et rectifie, et me guide jusqu’au VIP. Juste le temps de boire un verre et on m’envoie dans l’avion.
Champagne, foie gras, camembert, vin rouge… petit film et ronflette. Je ne sens pas passer le vol, j’ai dormi comme un bébé, à  peine le temps de lire un document de travail. On commence notre descente sur Paris. Je récupère ma veste et mes costards, je saute dans le premier bus, change de terminal, passe toute la queue de la douane avec une hôtesse, et je remonte dans l’avion. Oui oui j’ai mis un pied en sol français, et je suis bien content d’avoir mangé mon fromage et bu un pastis. Mais je n’ai pas le temps, je file, ma carrière est en jeu.
L’avion suivant est plus petit moins long et très vite j’arrive à  l’aéroport nord de Moscou. Passeport, douane, bienvenue, un chauffeur m’attend, on file… et on arrive à  l’hôtel, ma chambre est au 14e et une collection de document m’attend, je rencontre le coordinateur qui m’explique comment doit se dérouler l’événement, les transports, les restaurants… tout est bien calculé. Je dors 4 heures et c’est parti. Le bus nous emmène à  la salle de conférence.
On se présente, discute, le protocole n’est pas encore vraiment là , pour l’instant on est juste une série de fonctionnaires et d’experts, alors on s’échange nos cartes, nos idées…
Qui veut entrer dans la toile de mon réseau?
La journée finie, on visite un musée au pas de course (le sexe de Raspoutine dans le formol est très beau, oui bien sûr), on mange vite, il faut rentrer à  l’hôtel préparer la journée de demain. 3 heures de sommeil, et on recommence. Je ne sais pas vraiment quel jour il est mais qu’importe, il faut être là , le protocole est de rigueur, les jeux politicodiplomatiques commencent… pas pour moi, je suis juste là  pour présenter, dénoncer, proposer… et Je peux toujours m’ramener ma science.
Militant quotidien…

La journée passe, le soir le musée est annulé, pas le temps, il faut discuter… le restaurant doit être russe, on mange du caviar …. On dort peu, et le lendemain on recommence. La seule différence est que cette fois on fini à  4 heures de l’après midi, et que tout le monde pars en courant. Cette fois j’aurais le temps d’aller voir le Kremlin, la place rouge, d’aller boire une vodka avec mes « compagnons de route » dans le centre archi branché de Moscou ….
Finalement J’connais le tout Moscou et puis le reste aussi.
Je peux repartir, après une nuit d’une heure, mon chauffeur vient me chercher à  l’hôtel et m’emmène tout droit à  l’aéroport où je reviens à  mon point de décollage 5 jours plus tôt. Je m’autorise une demie journée de repos, pour regarder la pluie tomber et inonder les rues de Bogotà¡, je sais que là  au bout du ruisseau il se passe ce que j’ai été raconté à  Moscou, et peut être que dans dix ans on aura réussit à  réguler un problème qui n’existera plus de cette forme, peut être … qui sait… mais ce n’est pas grave… Moi je vais vite, très vite, ma carrière est en jeu.
La mardi suivant à  l’université on me demande comment s’est passé mon week-end… où je suis sorti samedi. Bof … j’ai traversé le monde, mais j’aurais surement trouvé plus excitant d’ouvrir une porte.

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à la conquête de la terre de feu

Après la traversée en bateau nous arrivons à  Porvenir, un petit village mignon, mais on ne fait presque pas attention à  ce qui nous entoure. Cela fait à  peine une semaine que j’ai retrouvé mon frère, et après plusieurs mois de voyage je suis juste content de discuter avec lui, de manger du fromage et du chocolat. Alors on quitte Porvenir le jour même, nos gros sac sur le dos, de quoi se nourrir pour 3 ou 4 jours et plein d’énergie et de motivation. Nous partons à  pied, une carte en main, à  la conquête de la Terre de Feu et sûr de notre coup. Après quelques heures de marche nous décidons de planter la tente et de profiter de ce paysage incroyable, sans arbre, vallonné où trottent plein de bébêtes.

Le soir on se cuisine une bonne platée de pâtes, un lac à  nos pieds nous sert de source. Nous regardons ensuite le tardif couché du soleil et nous admirons quelques instants le ciel étoilé avant de sombrer dans un sommeil profond. Tout est parfait.

Le réveil est un peu plus dur, le thé avec l’eau du lac a un sérieux goût de sel. Un blague qui nous fait pas vraiment rire, nos stocks d’eau sont très limité et si nous ne trouvons pas de sources nous risquons d’avoir des problèmes. Pourtant en Patagonie l’eau ne devait pas être un souci…

Malgré tout, nous décidons de reprendre notre route, à  chaque lac on vérifie le goût de l’eau. A chaque fois le même dégoût, ce n’est franchement pas agréable. Le temps passe et la première voiture que nous voyons en deux jours nous prend en stop. Sur 10 kilomètres, rien de transcendant. Selon la carte que nous avons, nous sommes à  une centaine de kilomètres de notre but. Sans eau ça va être dur. Un autre voiture nous avance dix de plus. Mais là  c’est le drame, on apprend que la prochaine ville n’est pas à  cents mais trois cent kilomètres (un peu moins en réalité). La question n’est plus seulement celle de l’eau, mais aussi celle de la bouffe, du temps etc.

On ne sait pas vraiment quoi faire alors on continue à  marcher, espérant une solution miracle, on se regarde comme deux cons, avec notre carte pourrie. Sans se le dire nous pensons tous les deux la même chose… bordel de merde! C’est la deuxième fois qu’on se fait avoir comme des bleus pour une histoire de saloperie de carte, la première fois on s’était perdu dans une montagne en Thaïlande… On n’a pas appris!

Mais finalement le miracle arrive assez vite, on a toujours de la chance quand on voyage. Un nuage de poussière arrive à  mille l’heure, le bus qui passe deux fois par semaine fonce sur la piste. Sans réfléchir on se met au milieu les bras en l’air pour lui faire des signes, et même si au dernier moment on se rabattra sur le bas côté (imaginez si les freins étaient pourris!), nous étions bien décidé à  stopper ce bus. Bien logiquement il est plein, mais le chauffeur nous propose le couloir à  moitié prix. Sans hésiter on accepte. Nous retrouvons nos compagnons de traversée qui eux sont restés à  Porvenir pour attendre le bus qu’ils avaient réservé deux ou trois jours avant!

Quelques heures plus tard, après avoir passé la douane, descendu et remonter dans le bus pour éviter le terminal de Rio Grande, nous arrivons à  Ushuaia.

El fin del mundo.

Un voyage devant ma porte

J’ai toujours cru que pour voyager il n’était pas nécessaire de partir bien loin. Bien souvent il est possible d’ouvrir la porte de son “chez soi” et commencer un voyage tout aussi excitant qu’à  l’autre bout du monde. Bien sûr vous n’aurez pas de problème de langue, pas de problème de choc culturel, simplement une aventure qui débute sur votre palier…

On a 18 ans, peut être 19 ans, on est plein d’énergie et d’envie. Je suis avec mon pote Ju, c’est mon compagnon de cordée, un peu comme mon frère… Et on se prépare pour nos sessions de snowboard extrême. Bien sûr vivre dans les alpes nous facilite la tache…

Alors un samedi de septembre, on décide d’aller au sommet de l’Europe voir si on y est, au niveau montagne le Mont Blanc n’a pas grand chose d’attirant, mais pour le physique il est tip top. On emboutit donc toutes nos affaires dans la voiture et on file à  St Gervais pour prendre le train et commencer notre marche. On a prévu de faire la montée en une fois, on transporte juste une tente pour laisser nos affaires au dessus du dernier refuge (le Goûter) et continuer la montée de nuit, pour arriver au sommet sur le coup des 5 ou 6 heures du matin .

En théorie c’est largement faisable….

Le premier problème surgit sur la route, on a 30 minute de voiture pour arriver sur place qui se transforme en une bonne heure pour cause de crevaison sur l’autoroute. le pneu éclate littéralement et la jante finit en bouillie. On arrive donc limite à  attraper le dernier train. Et dans notre précipitation on oublie la moitié de notre réserve d’eau. Après quelques heures de marche on se rend compte de notre oubli. On rationne. On fait bouillir de la neige pendant nos pauses. à‡a se passe.

On traverse le fameux couloir “de la mort” où les pierres tombent comme de la pluie (à  cause du dégel). On s’amuse sur les rochers, on admire le magnifique couché du soleil sur la vallée et sur nos alpes chérie. On sent se lever le petit vent qui rafraîchit l’air. On passe le refuge du Goûter, content de voir le dernier lien avec le bas. On est libre et heureux!

Pourtant le manque d’eau et la montée un peu rapide (en une journée) de 400m à  4000m a rendu pale mon pote Ju. Rien de bien grave à  priori, et on monte la tente sans trop se poser de question. On se prépare notre petit repas à  la lueur de la frontale, buvons un petit thé…

Et là  c’est la catastrophe. Le vomi crépit la tente. Mon pote entre en pleine crise de délire. C’est pas très beau à  voir. Le mal des montagne a fait son effet. On se calme, rien de grave, simplement on abandonne le sommet. Il est minuit, on est au milieu de nulle part et il fait moins 20. Impossible de redescendre avant le lever du jour, la montée était possible car il nous reste que de la marche sur glace, rien de bien dangereux, on a passé les endroits compliqué de jour.

Il faut donc prévoir la nuit…. mais le détail est que nous n’avons pas de sac de couchage, on ne devait pas dormir. On rigole 5 minute, on nettoie le vomi, … mais le froid commence sérieusement à  se faire sentir. On installe alors notre corde pour s’isoler du sol, c’est pas très confort, mais c’est presque efficace. Ensuite on retire nos chaussures et mettons nos pied dans nos gants, et dans nos sacs. Rapidement on glisse nos mains sous nos aisselles et on se serre. Difficile de dormir, le petit vent du soir souffle fort, la tente bouge bien, malgré le mur de neige que nous avons construit.

On restera réveillé toute la nuit, allumant le réchaud chaque demi heure, 5 minutes, pas plus car au moment où la température monte on sent notre corps s’endormir… et avec le réchaud allumé ça pue la catastrophe.

Le jour se lève enfin, je n’ai jamais attendu le lever du jour avec autant d’impatience, la vue est absolument magnifique, la tente a été recouverte par la neige soufflée, mais on a pas vraiment le goût ni l’envie d’admirer. On entame alors notre longue marche de retour qui se passe sans encombre, on arrive épuisé, complètement vidé.

Le lundi: “t’as fait quoi ce week end? …. non rien, j’ai ouvert une porte.”

Un voyage une rencontre ou alors une rencontre un voyage…

Voyager seul… Il a mille manières de partir, mille manières de voyager, il n’existe pas une fois ou cela se ressemble, pas une fois où on partira sans rien trouver.

Voyager seul est égoïste, mais pour certain nécessaire. On ne partage pas, on est seul; seul face à  un paysage idyllique, une montagne, une mer ou un océan, un désert, ou seul face à  soi même.

Avant de partir, avant de dire au revoir aux autres, de dire au revoir à  soi même, il y a le gros moment de doute. Le doute de supporter cette solitude, le doute du pendant, de l’après…

Et puis la décision: partir, partir suffisamment longtemps pour être sûr que le changement soit radical. A ce moment là  8 mois me semblait suffisant. Après avoir réunis l’argent nécessaire je m’étais mis une seule condition: passer mon deug. Un deug que j’ai fait par hasard, pour rien, seulement pour prendre le temps d’être capable de partir seul. Le jury m’a aidé, et je suis parti.

J’atterris alors au Pérou, comme ça, par hasard et finalement qu’importe. Je passerai 3 semaines à  me poser cette question, pourquoi le Pérou… simplement parce que c’était le premier billet pour l’Amérique du Sud? peut être… mais pendant 3 semaines, un mois peut être je regrettais cette décision, non pas pour le Pérou mais pour être parti, parti seul.

Je visitais le nord du pays, les montagnes, le Huscaran, si beau, si élégant. Mais rien n’y faisait, j’avais arrêté des études inutiles, abandonné ma copine toxicomane, laisser mes potes et mes fêtes. Pourquoi?

Après 2 mois mon espagnol progresse, je commence à  peine à  pouvoir communiquer. Des rencontres futiles, d’un ou deux jours m’aident… mais cela reste précaire. Je croise aussi d’autres voyageurs, le jeune dynamique super ambitieux qui visite le Pérou en 15 jours, le baroudeur qui a vu le monde entier et qui s’écoute parler, la femme de 40 ans, célibataire et faussement féministe… etc. On retrouve un bout de soi même dans chacun. Le reflet fait parfois mal, parfois non. Mais il est toujours instructif.

Deux rencontres marqueront mon début de voyage, une qui m’emmènera faire des photos et l’autre qui me montera le chemin, mon chemin.

Je venais de passer la frontière chilienne et je projetais d’aller à  Putre et dans le parc Lauca. La veille de prendre le bus je tombais sur un type à  l’hôtel qui râlais en français sur la pauvre employée qui n’avait rien fait. A ce moment je pense que c’est encore un de ces français râleur et désagréable qui a tout vu et surtout qui n’arrête pas de dire qu’il y a la même chose chez lui…

Je le retrouve dans le bus le lendemain, et à  coté de lui… alors on commence à  parler. Il est belge et était architecte mais à  30 ans il a décidé qu’il y avait assez de maison sur la terre et que l’être humain était un sale con. Il passe donc son temps à  bosser dans n’importe quoi et à  voyager a travers le monde, de préférence où il y a peu d’humanoïde. Il a 45 ans environ. Sa voix est rauque, cela fait 3 mois qu’il voyage et il n’a presque pas parlé… il erre, admire les oiseaux et la nature.

On arrive à  Putre et décidons de partager l’hôtel. Il me dit que j’ai l’air d’un sale con avec mes dread locks et mes boucles d’oreilles mais quant fin de compte je ne le suis pas tant que ça, ça me rassure, je lui dit que lui aussi est un nase et que l’employée de service n’avait rien fait. On voyagera 2 semaines, peut être 3, à  la découverte de parcs naturels bien caché… en Bolivie et au Chili.

Ce gars m’impressionne, voyager comme lui me fait rêver même si ça haine me semble inutile. Il disait que la seul qualité de l’humain était sa capacité intellectuel mais malheureusement il ne savait pas s’en servir. En suivant cette logique la connaissance serait le fondement d’une éventuelle amélioration…

Je resterai pensif sur cette idée après avoir laissé ce compagnon de route partir à  l’Est. Et après 3 autres mois de voyage je me retrouvais au nord du Chili, dans un désert en bord de mer. Je voulais rejoindre Antofagasta pour aller à  San Pedro de Atacama, mais je suis descendu du bus avant. Une station essence avec une route qui partait en direction de la mer m’attirait. Je pris donc 7 litres d’eau et je commençais à  marcher. Il était temps pour moi d’être vraiment seul et de rencontrer ce que je cherchais.

Le soir de ce même jour j’arrivais enfin au bord de l’océan et rapidement je me suis senti bien, il me fallait donc rationner mon eau pour faire durer le plaisir. Je passe mes journées à  l’ombre, immobile à  observer les cactus et les oiseaux. Le soir je me fais des bouillons de pâtes, c’est dégueu, mais comme ça je ne gâche pas d’eau. Après 3 jours je sens déjà  la déshydratation m’envahir, mais j’arriverai à  prolonger ma réflexion pendant 5 jours. Le sixième j’entends à  nouveau le son de la voix humaine.

Ma décision est prise, je retournerai chez moi… pour étudier, même si j’ai appris à  ce moment qu’apprendre à  apprendre cela ne s’apprenait pas à  l’école

À ne pas manquer

Une magnifique histoire, triste et tout mais avec un final où la justice gagne comme dans les films. à‡a se passe sur histoire de voyageurs et c’est raconté par Maikon:

Lors de mon séjour labourable en France, où je travaillais comme professeur assistant de portugais, j’ai souvent souffert du racisme. Dès les premiers mots que j’ai échangés avec ma professeuse superviseure (appelée dorénavant tout simplement « la Vache »), j’ai su que la coexistence entre nous n’allait pas être simple.

Le 4 octobre, vers 8h, je suis arrivé au collège où j’allais travailler pour faire signe que j’étais là . Je me suis présenté au directeur, à  mes futurs collègues et à  ma professeuse superviseure, à  qui, hypothétiquement, je devais aider. Moi, voulant lui donner une bonne impression, j’ai utilisé toute la sympathie qu’a pue m’inculquer ma culture brésilienne. Notre première conversation a pourtant été ainsi :

Moi : Bonjour, Madame. Enchanté de faire votre connaissance.

La Vache : Bonjour.

M : Je voudrais me présenter. Je suis votre nouvel assistant de portugais langue étrangère.

V : Ah, vous êtes donc Maïkon, n’est-ce pas ?

M : Oui, Madame.

V : Avant tout, sachez que vous êtes là  pour m’aider, pas le contraire. M’aider avec n’importe quoi n’importe comment n’importe quand. J’ai déjà  eu plusieurs assistants et tous m’ont causé beaucoup de problèmes, surtout ceux qui étaient brésiliens, car ils étaient tous des paresseux et incompétents. J’espère que vous ne le serez pas.

M : Ben… (quoi dire dans une situation pareille ?)

Moi, j’ai dû pensé à  basse voix : Maïkon, sois le bienvenu, putain !

La suite