Bouh, je veux pas aller à l’école…

mes-pieds.JPGà€ 4 ans, comme un sale gosse de la campagne je préférais aller jouer dans les champs, me rouler dans la boue, construire des cabanes dans les bois voisins plutôt que d’aller user les bancs de l’école. Tous les matins c’était le même cirque, je me roulais par terre, hurlant à  qui mieux-mieux que je ne voulais pas aller à  l’école. Tous les matins, mes parents, avec la même patience et la même force m’attrapaient et m’emmenaient voir ce qui était mon cauchemar. J’ai détesté toutes mes instit’, ensuite tous mes profs du collège et tous mes profs ou presque du lycée. Jusqu’à  mon bac j’ai traîné mes savates, râlé et fait le minimum, acceptant finalement que mes parents avaient raison. “Passe ton bac et ensuite tu te démerderas”

Ouais, je l’ai fait, ensuite j’ai même fait 2 ans d’uni, deux ans de bringues folles avec au bout un DEUG mention tequilla. J’ai pas eu les couilles de partir à  ce moment-là . Deux ans de perdu? pas tout à  fait, j’ai un peu grandi et je suis parti, parti découvrir le monde. J’ai appris que j’étais tout petit, tout con… alors j’ai commencé à  étudier, pour essayer de l’être un peu moins…

L’Amérique du Sud m’a donné envie d’aimer l’école, et j’ai tellement aimé que j’y suis encore. Demain c’est la rentrée et même si je ne peux plus me rouler pas terre (quoique…) j’ai gardé cette vieille habitude de trainer mes savates en marmonnant “maman, j’ai pas envie d’aller à  l’école…”

Si mes étudiants me voyaient…

En Vacances!

Guajira Voilà  c’est l’été, il fait beau, les oiseaux chantent… etc. Enfin tout ça c’est chez vous parce qu’ici il pleut, il fait froid et tout le tralala. Mais comme moi je suis pas fou et que je reprends mes cours le 23 juillet et que tout est prêt (enfin… pour la première classe), je m’en vais voir plus haut si le soleil brille…

L’excuse est toute trouvée, le moment où on donne pas de cours et que les étudiants ne sont pas là  pour vous ….. c’est parfait pour avancer vos recherches. Alors je pars sur le terrain faire une ou deux interviews, voir comment avance le conflit et la coopération internationale dans l’ile de Providencia (en plus je pourrai même voir l’évolution de ce cas). J’ai déjà  des rendez-vous de prévu avec deux poissons. Ils ont, parait-il, plein d’info pour moi… j’en suis ravi, car c’est bien connu que les poissons sont super intelligents. (ils le disent dans la chanson).

[audio:Arizona dream – 10 – this is a film.mp3]

Bref vous comprendrez, je ramènerai des photos et je raconterai des nouvelles âneries. Et peut-être que j’arriverai même à  vous mettre une petite photo des deux palmiers qui se trouvent à  gauche de mon hamac… si j’ai un accès à  internet.

à  bientôt.

La journée joyeuse!

Hier, 1 juillet, à  l’instar du reste de monde à  Bogotà¡ a eu lieu la manifestation pour défendre les droit des homosexuels. Cette onzième version a eu une touche protestation face au dernier coup foireux du congrès et de solidarité avec les onze députés morts alors qu’ils étaient aux mains des FARC.

Comme à  son habitude la journée a été une démonstration de paix et de respect!

(photo El Tiempo)

Adios compadres

La vie d’expatriés a quelques points communs avec la vie de voyageur, car même si c’est une vie de sédentaire les “au revoir” ou “adios” sont fréquents. On s’y habitue, ou on les accepte car bien souvent ils nous promettent de nouvelles aventures, de nouveaux horizons. C’est autant la richesse que la tristesse de cette vie. Même si le plaisir de rencontrer, de connaître, de découvrir sont toujours plus fort que tout le reste, il arrive que les “chao compaà±eros” soient nostalgiques.
Alors voilà , adios compadres, les soirées où Rozenn nous corrigeait nos hispanismes tout en chantant un karaoké venu tout droit des Philippines sont passées. On regrettera aussi les cours de flamenco de Nacho.
Je me souviendrai aussi des innombrables fois où Jorge nous disait qu’il allait se coucher tôt aujourd’hui parce qu’il avait du travail et que dans le meilleur des cas à  5 heures il montait dans un taxi en dansant encore la salsa. Ou encore toutes ces fois où on terminait nos soirées dans la tienda du coin de la rue en chantant “don’t cry” avec Manu et Nacho après avoir fait tellement chier le boss qu’il finissait par nous trouver la chanson… on a jamais su pourquoi celle-là , mais on a toujours insisté pour elle. Un mythe je vous dis.
Les soirées où Morgane râlait parce qu’elle était obligée de boire son rhum pur, où Ruth ne pouvait plus marcher avec ses talons (elle n’a jamais vraiment su d’ailleurs…), où Paula et Paulo essayait de nous montrer le “pas péruvien” en salsa, toutes ces soirées qui à  force sont devenues des week-ends complets, resteront parmi les meilleurs moments de cette dernière année.
On reste, avec Paula et Paulo continuellement en train de refaire le monde, préparant les nouveaux plans, le nouveau parche, à  l’affut de la suite…
Alors bonne chance à  tous, que ce soit plus au sud, dans le grand du nord ou chez nos ancêtres.
Pour terminer en musique une spéciale dédicace de Twinky pour Winky et Po:

[audio:don_t Cry.mp3]
Et pour les autres Los Van Van… le meilleur de la salsa![youtube]http://www.youtube.com/watch?v=M70hf2REN48[/youtube]

Les FARC se foutent de la gueule du monde!

Oui, voilà  un bon résumé de ce qui se passe en se moment. En tout cas c’est ma sensation. On peut accuser le gouvernement d’avoir voulu intervenir militairement en sachant éperdument le résultat d’une telle action, on peut aussi lui demander d’être plus intelligent et de se rendre compte qu’il ne perdra pas la face s’il accepte l’échange humanitaire. On peut compatir avec les familles des victimes, comprendre leur rage face aux actions gouvernementales.

Mais faire passer les FARC pour un groupe au bon coeur, qui envoie gentiment ses condoléances aux familles et, le comble, dire qu’ils feront leur “possible” pour ramener les corps aux familles, faut pas pousser.

Ce sont les FARC qui ne veulent pas libérer Emmanuel et qui osent sous-entendre que garder un enfants en otage peut améliorer la vie des autres enfants du monde. Ce sont eux aussi qui prennent en otages des civils. Et ce sont eux qui ont tué les 11 élus, directement ou indirectement, ce sont eux qui les ont privés de liberté il y a 5 ans.

Le gouvernement est borné et continue à  chercher une victoire impossible à  obtenir sur le terrain militaire, mais ce sont les FARC qui se foutent de la gueule du monde en disant qu’ils feront leur possible pour rendre les corps en fonction de la diminution des attaques militaires de la part du gouvernement et  envoient leurs condoléances aux familles.

Si ces temps on en entend plus parler, on prépare le terrain pour que la population puisse éventuellement accepter une négociation. Il ne faut pas non plus les prendre pour une guérilla romantique qui va sauver le monde…

2 bandes sons

En attendant la suite de la tragique histoire je vous propose deux bandes sons militantes que j’ai découvertes ces derniers jours.

La première, gracias à  Patxi, est la dernière prouesse d’IAm “la fin de leur monde”[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=o34Y3vRnBRw[/youtube]

La deuxième, découverte chez Pouetpouet, est le dernier clip en date de Manu Chao, filmé à  Buenos Aires sous la direction d’Emir Kusturica (rien que ça!)[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=XvaOgaqEBMQ[/youtube]

11 députés morts

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Ce matin le réveil fut difficile, pourtant j’ai renoncé depuis longtemps à  écouter la radio tous les matins comme le font la majorité des Colombiens, je trouve ça trop déprimant. Je préfère prendre mon petit déjeuner et ensuite lire les journaux. Mais aujourd’hui ma belle mère a téléphoné à  7h du mat’ et m’a annoncé la triste nouvelle. Difficile de finir mon café. 11 des 12 députés séquestrés par les FARC sont morts lors d’un combat entre l’armée et les guérilléros. Ils ont été plus de 5 ans otages avant de mourir, bêtement. Les familles crient au scandale, accusent Uribe d’avoir suivi sa stratégie d’intervention militaire pour sauver les otages, qui comme tout le monde le sait depuis longtemps est la meilleure manière d’assurer leur mort. Les FARC tuent leurs otages à  l’approche de l’armée.

Les militaires se défendent, disant qu’ils ignoraient la présence des otages, que c’était une attaque contre la guérilla et non une opération de sauvetage.

Le ministre de l’intérieur Colombien demande aux FARC des preuves (il veut voir les corps) et veut connaitre les conditions de la tragédie, sous entendant qu’elle n’a pas forcément eu lieu lors d’un combat avec les militaires sinon avec les paramilitaires. Ce qui est très peu probable.

La France a envoyé un communiqué demandant expressément que l’option militaire pour le sauvetage des otages soit écartée.

Avant de poser les questions qui font mal et de remarquer l’intransigeance des FARC et du gouvernement sur la question des otages, une pensée pour ces otages et leurs familles ne me semble pas de trop.

Libérez Emmanuel!

 

logo_negro.gifL’enfant de Clara mérite une vie meilleure, comme la méritent les enfants des guérilléros nés dans les prisons de l’Etat, ainsi que les millions d’enfants affamés, malades et sans abri qui déambulent dans les rues colombiennes

C’est la réponse qu’à  donné Raul Reyes, porte paroles des FARC, à  la grand-mère d’Emmanuel, un gosse né otage.
La mère du petit n’est autre que la chef de campagne d’Ingrid Betancourt. Elles ont été kidnappées toute les deux le 23 février 2002, il y a un peu plus de 5 ans.
Pendant sa captivité, Clara a eu un enfant avec un guérilléro, qui aurait maintenant environ 3 ans.
Son histoire mal connue commence petit à  petit à  faire un peu de bruit, cela fait quelques semaines que les médias colombiens essayent de lancer une campagne pour sa libération et hier dans Le Monde Marie Delcas a réussit à  publier un article qui en parle.
La mairie de Bogotà¡ a aussi dit qu’elle allait se lancer dans la campagne mais pour l’instant tout ce qu’on peut voir c’est le slogan “libérez à  Emmanuel” dans tous les journaux télévisé. C’est déjà  pas mal me direz vous…
Pourtant la mobilisation n’a pas vraiment suivie et plusieurs journalistes se sont plaint, critiquant l’indifférence des colombiens et l’indifférence internationale. La comparaison avec la disparition de la petite fille au Portugal montre cruellement ce manque de visibilité qui frappe toujours la Colombie. L’histoire d’Emmanuel n’est pourtant pas moins émouvante.
La porte parole de la campagne, la grand-mère d’Emmanuel, n’a pas la même aisance devant les caméras que la mère d’Ingrid, mais son énergie, malgré ses 78 ans et ses difficultés pour marcher, devrait lui permettre d’être entendue.
Elle a ouvert une adresse mail (liberenaemmanuel@yahoo.com) espérant créer une chaîne de soutient à  travers le monde pour la libération d’Emmanuel. Il existe aussi un blog en espagnol et un en français pour avoir plus d’info, vous pouvez aussi visiter cette page de soutien.

Nous devons faire une immense chaîne où chacun manifeste l’impression que lui produit cette réalité

Clara Gonzà¡lez de Rojas, grand mère d’Emmanuel.

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