Florence: il Collettivo Prezzemolo

Sur un fond de contestation ambiante dans la majorité des pays du sud de l’Europe, est né il Collettivo Prezzemolo qui se présente lui même comme un réseau de contacts, expériences et connaissances, par lequel les mouvements anti-crise peuvent coordonner leurs stratégies de réalisation d’un projet transnational de résistance.
L’idée est née un soir autour d’un verre de vin où une bande de doctorants de l’Institut Universitaire Européen refaisait le monde, et faute de le refaire ils en discutent. La première étape “publique” se déroule samedi prochain (28 mai) et aura lieu au “Progetto conciatori” Via de’ Conciatori 2 à  Florence. Une bonne occasion pour connaitre les dynamiques locales et écouter quelques intello réputés comme Donatella Della Porta, Prof. de socio à  European University Institute, et finir la journée par une session théâtre ou cinématographique accompagné d’un apéro!
Le programme complet:

Berlusconi ne s’en va pas

On rêvait déjà  de la fin de l’aire Berlusconi, tout le monde notait les dégâts “irréparables” à  la santé, l’Université et les autres services de l’Etat, le problème des ordures de Naples qui perdure, un chômage qui atteint près de 11% et la croissance quasi nulle. Le coup fatal devait arriver à  travers du nouveau mouvement Futur et Liberté, formé autour du président de la Chambre des députés, Gianfranco Fini l’été dernier. Il n’en fut rien, le double vote de censure, au sénat et à  la chambre des député n’est juste pas passé. Le gouvernement de Berlusconi se sauve de justesse, lors d’un vote entaché de dénonciation de corruption: un député réformateur passé chez les non-inscrits, Massimo Calearo, affirmait hier que le vote d’un élu d’opposition «s’achète entre 350.000 et 500.000 euros». Le parquet de Rome a tout de même ouvert une enquête pour corruption présumée… En attendant Berlusconi règne et la rue s’insurge…

Rome est mis à  sac:

L’échec de l’extrême droite en Suisse… enfin presque!

La Suisse voté hier, l’initiative d’extrême droite sur l’expulsion automatique de criminels étrangers a été acceptée. Journée triste pour
La réaction d’Amnesty International est assez “Des dispositions violant les droits humains n’ont rien à  faire dans notre Constitution. Les initiants ont une nouvelle fois abusé du droit d’initiative dans le but d’augmenter leur capital politique par des propos xénophobes”

Mais pour être franc je préfère l’analyse de mon ami JC:

Soyons cyniques : l’immigration n’est en rien stoppée. Pour des raisons structurelles et conjoncturelles, mais tel n’est pas l’objet du débat; le but avoué de l’extrême droite, c’est bel et bien de circonscrire l’immigration. L’immigration légale et illégale poursuit son bonhomme de chemin : l’extrême droite a échoué.

Soyons encore cyniques : qu’en est-il de la délinquance ? Aucun résultat, et c’est peut-être l’échec le plus visible de la politique de l’extrême droite. La délinquance progresse. Malgré le durcissement des lois pénales, les statistiques sont têtues. C’est à  se demander si faire preuve d’autant d’intransigeance était la bonne solution.

Soyons d’un cynisme sans bornes : l’Islam. L’extrême droite a-t-elle réussi à  « endiguer » le flot de croyants ? En rien. Des associations structurent les musulmans suisses et, même si aucun chiffre vérifiable sur le sujet n’existe, il est de coutume de parler de 300’000 musulmans habitant le territoire helvétique. Un petit 5%, mais qui semblerait plutôt en croissance. Issus de l’immigration, Suisses se convertissant au prophète Mahomet, il semble à  première vue que là  aussi, un échec de l’UDC se profile.

Image: © Chappatte . globecartoon.com

Uribe: la phrase de trop?

Au long des nombreuses années de pouvoir d’Uribe la quantité de scandale de corruption, trafic d’influence, relations douteuses, violation des droits de l’homme, est telle qu’il est presque devenu impossible de faire une liste. Le pire est que malgré toutes ses casseroles, Uribe a toujours bénéficié d’un soutien sans faille…. jusqu’à  la semaine dernière, où il aurait peut-être dit la phrase de trop…
Le contexte: plusieur des (proches) collaborateurs d’Uribe sont dans le collimateur de la justice, et une partie de ceux-ci ont gentiment demandé l’asile politique au Panama… Le président étant un ami proche d’Uribe ceux-ci n’ont pas trop de mal à  l’obtenir. Non seulement l’asile politique est dénaturé mais en plus la justice colombienne est totalement bafouée… et Uribe trouve ça normal, car selon lui la justice colombienne est en proie à  des intérêts criminels… Cette annonce a (enfin) réveillé quelques voix en Colombie, et pas n’importe lesquelles: celle de sont propre camp! Peut-être qu’avec un peu de patience la profécie fujimorienne arrivera

Une liste non exhaustive des derniers scandales en date qui concerne Uribe de plus ou moins près:

Bureau National de stupéfiant est défini par le nouveau directeur comme “Le parc d’attractions de la mafia”. Ce bureau est censé gérer les biens pris aux mafieux, et sous la le gouvernement d’Uribe il s’est chargé de leur rendre.

INCODER: une entité gouvernementale chargée de rendre les terres à  la population “déplacée”, s’est en réalité chargée, sous la direction du gouvernement d’Uribe, de prendre les terres des pauvres pour la donner aux narco-trafiquants.

Fondelibertad: une entité pas vraiment connue qui est supposée travailler pour la libération des otages en tout genre…. la majorité des contrats sont bidons et ont juste permis aux copains d’Uribe de s’arroser grassement.

Banco Agrario. des crédits pour l’exportation détourné pour la campagne d’Uribito: Felipe Arias, le poulain d’Uribe, qui a perdu au primaire du parti conservateur.

InPEC: les ex-parlementaires, aujourd’hui en prison pour leurs liens avec les paramilitaires ont continué à  diriger cette entité.

Dian, l’équivalent du fisc…. une majorité de faux contrats.

DAS, le “service secret” colombien: écoutes et surveillances illégales de juges, politiciens (de l’opposition) et journalistes, diffamation contre les opposants d’Uribe, liens avec paramilitaires, coopération avec paras pour tuer des sindicalistes,

INGEOMINAS: distribution à  tout va de “permis d’exploitation”

etc. etc.

La Colombie vote

Jour J. Plusieurs candidats s’affrontent à  grand coup de vote après plusieurs semaine d’une campagne ultra vivante, pleine de débats, d’idée, de vie et de prise de position politique. Un grand hommage à  la cour constitutionnelle qui n’a pas autorisée un troisième mandat d’Uribe. Merci à  Uribe de partir. La suite à  court terme on peut presque l’assurer: un deuxième tour entre l’ancien ministre de la défense, Juan Manuel Santos et un ex-maire de Bogotà¡, Antanas Mockus. Après … veremos!

Mockus: ni vert ni de gauche!

La campagne pour les présidentielles s’est enflammée. Après le retrait forcé d’Uribe, le débat politique a repris en Colombie. Il est possible, depuis peu, d’imaginer des alternatives, de penser que la sécurité démocratique (labelisé mais pas encore brevetée par Uribe) soit reprise par quelqu’un d’autre que le messie tyranique.
Plusieurs candidats se veulent des héritiers naturels de se qu’on appelle l’Uribisme. Santos, ex-ministre de la défense, responsable d’une attaque contre le pays voisin, coupable d’avoir utiliser le symbole de la Croix Rouge de maniere illégale et surtout, responsable de la disparition de milliers de jeunes (les fameux falsos positos), détient pour l’instant les meilleures posibilitées de remplacer son maitre adoré. Il faut dire quand terme de violation des droits de l’homme c’est probablement celui qui s’en rapproche le plus.
L’autre candidat de l’Uribisme, la conservatrice Sanin, est déjà  plus ou moins à  l’ouest, elle s’est fait torpillé sa campagne par son compagnon de parti, le nain de jardin proche du grand maitre, qui lui aussi traine des casseroles pleine de pot de vin et de corruption… Arias, connu comme Uribito.
Cependant la grande nouvelle du moment ce n’est pas que les Uribistes soient des corrompus, violeur des droits de l’homme, massacreur et allié des paramilitaires, la nouvelle de la campagne c’est le phénomène Mockus.
Mockus est un ancien maire de Bogotà¡, ancien recteur de l’Université National…. connu pour avoir imaginer des politiques complètement folle pour éduquer les gens de Bogotà¡ … et le pire c’est que ca a marché! Il a aussi montré son cul en public, il s’est présenté comme MONSIEUR éthique pendant pas mal de temps.
Il n’a pas de grosse machine politique qui le suive sinon une bonne série de compagnon de route, tel que Fajardo, ancien maire de Medellin, Lucho garzon, ancien maire de Bogotà¡, Peà±alosa, ancien maire de Bogotà¡…. Bref un panel de gens expérimenté et intéressant, venant d’horizon différent.
Mockus tente alors de mobiliser la Colombie a travers internet, le bouche à  oreille, les artistes, intellectuels etc etc… Une campagne qui ressemble dans l’idée (pas les moyens) à  celle du grand pays du nord.
Bref Mockus secoue un peu le panorama politique d’une Colombie complétement hypnotisée par 8 ans de pouvoir d’un gars qui s’est pris pour dieu, mais que la loi a ramené sur terre. (rien à  voir mais le pape aurait besoin de la même chose, enfin je dis ca je dis rien).
Maintenant il reste à  savoir si Mockus, du parti vert mais qui n’a rien d’écolo, arrivera à  créer la surprise. Il a l’énorme avantage de proposer une équipe de personalités qui se complète si elles arrivent à  s’entendre. Et une équipe est bien plus intéressante qu’un dieu entouré de larbin neuneu.

Les artistes colombiens pour Mosckus:
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=v8HU4qxbC_k[/youtube]

Une dose de personalité

La dose personelle de “drogue” a été interdite en Colombie… la folie répressive du gouvernement actuel. Zero prévention, 100% répression. C’est beau: on tape, on enferme etc. C’est assez généralisé comme comportement, pas forcément efficace mais bien à  la mode.
On limite les libertés individuelles, que ce soit sur la thématique de l’homosexualité, de l’avortement, de la consommation de drogue… les “valeurs catholiques” sont revenue au grand galot en Colombie.
Alors pour ceux qui veulent montrer qu’on à  le droit d’être soi-même et que cela n’empêchera pas les curés de prier, faite un tour le vendredi 26 mars à  la 85 # 15 à  18h. Plus d’info ici.

élection: on prend les mêmes et on recommence

Le pouvoir legislatif (sénat et congrès) a été remplacé ce dimanche. Enfin ceux qui n’était pas en prison. Les résultats, même encore provisoire, ne sont pas une grande surprise.
Les deux partis qui se veulent de la lignée d’Uribe remporte facilement le plus grand nombre de sièges. Il faut cependant noter qu’aucun des deux partis n’obtient la majorité, il leur faudra donc s’allier. Uribe ne pouvant être candidat à  la présidence, on peut esperer que les deux partis ne soient pas toujours d’accord et donc que le futur gouvernement en place soit, au moins de temps en temps, obliger de discuter ses politiques.
Le parti “Cambio radical” (aussi à  droite) souffre d’une belle défaite, pour avoir tenté la voie “sans Uribe”… Les libéraux se mantiennent. Et le polo démocratique, alliance de gauche, n’ayant toujours pas réussit à  mettre à  plat ses différences internes, perd un ou deux sièges.
Le panorama politique reste plus ou moins identique, on peut s’attendre à  retrouver 20% des nouveaux élus sous les verrous d’ici quelque temps. Sans compter ceux qui échappent à  la justice…. et ils sont surement aussi nombreux. Les groupes paramilitaires détiennent toujours une grande partie du congrès. Les gagnants ne s’en plaignent pas.
La seule nouveauté, qui peut apporter une lueur de débat est l’entrée en jeu d’un nouveau parti: “partido verde” composé de figures indépendantes de la politique colombienne. Les 3 anciens maires de Bogotà¡ (Mokus, Peà±alosa et Lucho) en tête ont réussit à  placer plusieurs sénateurs… Mais c’est pas encore garanti que cette équipe de caractériels soit capable de s’entendre sur le long terme!

La court dit NON

il fut un jour où, en Colombie, un sauveur arriva. IL promit mont et merveille, richesse et paix. IL convainc la majorité, repoussant les méchants dans les contrées éloignées et inhospitalière du pays. IL profita d’une bonne conjoncture économique qui lui permit de mener à  bien une guerre sans fin, mais personne, à  part ses amis et sa famille ne profita vraiment de cette augmentation de capital. Ses sous-fifres se chargeront même de redistribuer les impôts des pauvres aux riches familles propriétaires.
Ses soldats, poussés par les primes qu’IL leur promirent, tueront sauvagement des milliers de jeunes innocent, les faisant passer pour des membres de la force du mal. Ses généraux violeur de droit de l’homme et alliés du narcotrafic furent promut aux postes d’ambassadeurs.
IL continua sa croisée, modifiant la constitution écrite par ses ancêtres, et réduit a néant le système de santé, limita la liberté de la presse, mis sur écoute tous ses opposants. IL, toujours omniprésent, réussit a s’approprier tous les pouvoirs, ou presque. L’exécutif et le législatif sont totalement sous son contrôle. Les différentes institutions sécuritaire, économique, sociale, etc dépendent de sa parole. Une partie de la justice est aussi à  sa botte, mais heureusement pas toute.
La court constitutionnelle lui a dit non. IL voulait rester, encore et encore, peut être même pour toujours, ses amis avaient organisé une campagne pour récolter des millions de signatures pour organiser un référendum. Cette campagne entachée de corruption en tout genre a fini sa course dans les mains de la justice.
Comme IL l’a admis lui même, l’Etat de Droit est au dessus de la l’Etat d’opinion, la majorité n’est pas au-dessus des lois.
Uribe ne pourra pas faire de 3e mandat, une nouvelle vie politique commence. Il reste 3 mois avant les élections, trois mois pour débattre, trois mois pour convaincre de la vivacité démocratique d’un pays. Uribe laissera des traces. Le pays est en crise économique, crise diplomatique, crise social, son système de santé est au bord de l’explosion, les paramilitaires se sont réarmés, les FARC sont toujours là , la violence a repris de plus belle dans les campagnes. Les Etats Unis diminuent leur aide.
Uribe est passé, j’espère qu’il ne reviendra pas.